Réédition en un volume de trois oeuvres de Patrice Desbiens : «Poèmes anglais», «Le pays de personne» et «La fissure de la fiction».
Ces trois titres marquants retracent l'évolution du poète au tournant décisif des années 80 et 90.
«Poème anglais», paru en 1988, marque la fin de la période où Desbiens vivait et écrivait à Sudbury. Ce recueil marque un point de rupture dans sa relation aigre-douce avec le milieu où s'étaient définitivement révélées sa vocation et sa problématique de poète. Il y intériorise on ne peut plus profondément la condition du francophone minoritaire et la solitude de poète dans une société banalement marchande qui n'a que faire de lui.
«Le pays de personne», paru en 1995, a été écrit à Québec, où Desbiens a vécu de 1988 à 1991 et aussi au début des années 70. Parue à l'origine dans Un pépin de pomme sur un poêle à bois (où elle côtoyait ce dernier recueil ainsi que Grosse guitare rouge), cette oeuvre est celle où son malaise personnel rejoint le malaise collectif québécois tout aussi étroitement que le malaise franco-ontarien. L'amour, l'espoir, la poésie n'y ont pas plus facilement droit de cité.
«La fissure de la fiction», parue en 1997, peut être considérée comme la première grande oeuvre de sa période montréalaise. Sa voix devient plus narrative pour relater une aliénation toujours aussi terriblement familière, incarnée dans le réalisme hallucinatoire d'une quotidienneté cauchemardesque. Le poète aspire au roman, mais se heurte contre l'inéluctabilité de la poésie qui le voue à la solitude, sans pays, sans amour, sans amarre.
L'ouvrage est précédé d'une préface de Jean Marc Larivière, cinéaste et ami de l'auteur, qui fournit une synthèse fort adroite de l'ensemble de son parcours et de ses publications. Riche en balises interprétatives, cette préface est une excellente introduction à l'oeuvre de Desbiens. En postface, on trouvera des extraits de la critique et une biobibliographie détaillée.
Dans ce deuxième recueil, comme dans le premier, Daniel Aubin trouve sa voix / voie dans le jeu des mots. Leur souplesse déborde les cadres de l'imaginaire, leurs prouesses surprennent. La langue s'habille, plastique et élastique. Elle se contorsionne dans l'esprit du poète, se construit dans l'imaginaire (l'« énergimaginaire ») du lecteur.
Dans « Néologirouettes » - son titre l'indique bien -, Daniel Aubin met au monde une poésie acrobate. Une langue malléable qui se déploie parfois dans les deux langues, le français et l'anglais, cette dernière avalée comme un moustique par les « french frogs », les grenouilles de la liberté flottant sur l'étang maternel. La poésie de Daniel Aubin s'adonne au rythme, à la magie des mots. Elle porte en elle les résonances du temps, de l'univers, d'un peuple. Elle se tient droit, belle et intransigeante, teintée d'humour, de désarroi, et sans subtilité.
Dans «Comptine à rebours», un épisode traumatique vécu durant l'enfance ressurgit dans la conscience d'une jeune femme alors qu'elle tisse une relation amoureuse. Fondé autant sur des expériences vécues que sur des connaissances dans le domaine psychopathologique, Le recueil offre une perspective intime sur un état peu connu, le trouble complexe de stress post-traumatique.
Dans cette oeuvre poignante, à travers des images fortes, troublantes, Sonia Lamontagne rend compte avec lucidité et courage de la réalité psychologique d'une jeune femme aux prises avec les démons de son passé.
Titre évocateur, « Béatitudes » rappelle le Sermon sur la Montagne au cours duquel Jésus décrit les vertus des citoyens du Royaume des Cieux. Dans sa version des temps modernes, Herménégilde Chiasson propose un inventaire des gestes de tous « ceux » et « celles » qui « assurément sont en route pour le ciel ». La liste se déploie doucement, prend de l'ampleur, s'intensifie :
ceux qui enlèvent leur manteau, exposant leur corps
en vue d'en faire une marchandise périmée et négociable,
ceux qui relèvent leurs manches,
celles qui reprennent leur souffle,
celles qui fixent un point autrement loin dans le vide,
celles qui n'en finissent plus de revenir du même voyage
interminable et décevant,
celles qui referment à tout jamais, une autre fois, une
dernière fois, pour toujours, des boîtes de souvenirs pénibles,
celles qui savent et qui ne diront jamais rien,
ceux qui ont su et qui n'ont rien fait,
ceux qui règlent leurs comptes et qui n'en peuvent plus
de grelotter sous le coup d'un frisson continuel,
celles qui chantent à tue-tête dans la tempête,
Les « ceux » et « celles » de « Béatitudes » ne vont pas sans rappeler les « Lui » et « Elle » du recueil Conversations, qui a valu à l'auteur le prix du Gouverneur général en 1999. Parlant de cette oeuvre, le critique littéraire David Lonergan la décrivait comme « un véritable livre de chevet qu'il faut lire avec parcimonie, lentement, pour en saisir toutes les nuances. » Exhortation qui s'applique également à « Béatitudes ».
« Carnets de déraison » donne voix au monologue intérieur d'une jeune femme qui s'accommode mal de sa médiocrité dans l'art de vivre, une jeune femme manifestement habitée d'un sens de l'idéal et d'une volonté de vivre pleinement, goulûment. Au travail, en amour, face au quotidien, elle cherche à déjouer ses propres attitudes limitatrices, en s'incitant, en se poussant... dans la déraison. Or, cette déraison salutaire évoquée et invoquée est systématiquement court-circuitée par une impitoyable introspection.
On assiste alors à l'expression bien saisie et bien sentie du drame intime d'une personne qui ne sait plus trop si elle manque de prise sur elle-même ou sur la vie... Qui ne peut que constater sa grande résistance au changement alors que c'est ce qu'elle souhaite le plus ardemment !
« Plus jeune, à l'école, lorsqu'on me demandait de me représenter par un animal, je disais que j'étais comme un tapi. Parce que. Bon. Le cadre tout croche remplace aujourd'hui l'animal tapis. On le remarque à l'occasion en se disant qu'il faudrait bien le redresser, et on l'oublie en le laissant comme il est. Croche. On l'aime comme ça. On se résigne à ce qu'il soit de toute façon et malgré les tentatives de redressement, toujours un peu croche. C'est bien, comme ça. »
L'ouvrage réunit une collection de courts textes (quelques lignes, quelques paragraphes, parfois deux pages tout au plus) qui portent un titre en un seul mot, comme s'il agissait d'une entrée dans un lexique personnel. Il se présente comme un carnet de réflexions détendues portées par l'humeur du moment et l'esprit d'un homme de lettres.
Les thèmes y sont des plus divers : souvenirs de voyage, d'enfance ou de lectures, réflexions sur les travers de la société ou encore sur sa pratique de l'écriture. Mais cette diversité est traversée par l'aspiration de cerner une sagesse personnelle que les années et l'expérience ont apportée.
Maurice Henrie a déjà signé des recueils de textes courts, mi-nouvelles, mi-essais, qui ont connu du succès. Celui-ci, cependant, pourra sembler encore plus personnel et authentique que les autres. On a l'impression d'y feuilleter un carnet, un journal intime.
Dans ce recueil, son sixième, Daniel Dugas pratique un art poétique tonifiant. Discrètement revendicateurs, ces poèmes campent à la frontière entre le monde tel qu'il est et tel qu'on le voudrait. Ils opèrent l'intime alliage du désir et la difficulté d'être. Ils donnent voix à des aspirations qui sont l'assise d'une dignité personnelle, sur un ton et un rythme où l'on ressent la vivacité d'une performance scénique.
Les interjections sont une des manifestations de l'énergie qui émane de ce recueil. Dès le titre - Hé! - elles ponctuent chaque page de la première partie du recueil, chaque poème étant marqué par une exclamation qui le porte. C'est comme si ces mots presque vides de sens autre que l'émotion pure - Aïe!, Eh!, Oh!, Ouf!, Vlan!, Zut!, et bien sûr, Merde! - étaient la matrice de la parole, les pointes audibles de l'indicible.
Pour sa part, la section « Icônes » se déploie sous l'étonnante égide de personnages publicitaires : l'homme de Glad, Monsieur Net, le géant Vert, le colonel Sanders et d'autres y passent. Or, ces poèmes donnent à ces personnages platement artificiels une densité insoupçonnée, opérant ainsi une curieuse connivence entre le trop peu et le trop-plein de sens.
Herménégilde Chiasson, dont l'oeuvre s'inscrit dans l'affirmation d'une Acadie moderne et contemporaine, publie un nouveau recueil de prose, «Solstices».
Qu'il soit d'hiver ou d'été, le souffle qui porte cette parole la fait voyager au rythme du temps, sur les sentiers du souvenir. Sur les lieux revisités, l'oeil se nourrit d'indices pour reconstituer un passé à partir de structures ou d'objets à l'épreuve du temps, d'odeurs qui en émanent, de bruits qui les animent, de souvenirs qui les habitent.
Le lecteur plonge dans un univers intime et intérieur qui le happe dès la première phrase et ne le laisse sortir qu'à la dernière.
En avril 2009, Herménégilde Chiasson a remporté le prix Champlain pour son recueil «Béatitudes».
Dans ce recueil, les poèmes sont autant de rapprochements, de tentatives de retour vers l'autre en son absence : celui qu'on aime de tout son être, qui laisse un vide lorsqu'il part. Ne reste derrière lui que ces mots qui n'appartiennent qu'à ses lèvres, que ces chansons-soupirs des battements de son coeur.
L'écriture ici se fait sensuelle, franche, à fleur de l'être. « Plume de lumière » contre la peau, elle glisse sur les corps. Devient parfois une lame chaude.
Un grand amour est mort. Plus rien ne subsiste, sauf l'omniprésence douloureuse de l'absence. Comment recomposer le corps éclaté ? Où retrouver la sérénité ? La peine est si profonde que tout réconfort semble futile.
Pourtant, à force d'apprivoiser la douleur à chaque tournant du quotidien, on renoue avec la vie. On apprend à subir le souvenir d'un amour qui aurait dû être autre chose qu'un espoir déçu.
Extrait
je ne pourrais pas écrire sur la peine d'amour
elle est trop fulgurante
c'est l'après qui dure
l'écho du cri en dedans qui déchire tout
les nuits et les jours pour retrouver le corps éparpillé et
tous les lambeaux dispersés par l'éclatement
il faut seulement marcher à quatre pattes
c'est à peu près la seule position endurable quand on a mal au
ventre
OEuvre originale, abondamment illustrée, «Le milieu de partout» est un recueil d'essais, de prose poétique et de poésie. La première partie de l'oeuvre a été l'objet d'une communication dans un colloque. La version du livre a été augmentée, modifiée, davantage littéraire et adaptée à un public plus large.
Avec une approche très personnelle, l'auteur s'interroge sur la conscience de l'espace et l'appartenance au lieu, en particulier au milieu sudburois, dans le nord de l'Ontario, où il vit depuis 2007. À la question «Qu'est-ce qu'être ici ?», il affirme que seule l'imagination littéraire peut y répondre sans en amputer l'incertitude fondamentale. Après tout, être en présence d'un lieu, c'est aussi être en présence d'un nulle part qui nous guette ; et être perdu n'est qu'un départ obligé, qu'il est inévitable de retourner son milieu en habitat.
Toujours fidèle à sa manière bien à lui et à ses préoccupations thématiques, Patrice Desbiens offre, dans «Décalage», des regards rétrospectifs sur son passé partagé entre le Québec et l'Ontario français. La première partie est inspirée par la grande rencontre internationale Jack Kérouac tenue à Québec en 1987 et évoque des lieux de cette ville. La deuxième est un court mémento tandis que la troisième renoue avec le passé de Desbiens. Le recueil réunit des poèmes qui ont été publiés dans les revues Estuaire, Lettres québécoises et Steak haché. Avis aux collectionneurs qui veulent posséder le « tout Desbiens ».
d'autres bourreaux . exterminer
ce qui sort du rang
pas un grand lecteur . désole
l'effet d'une sorte de complot
le droit de parole de ceux qui n'oseraient jamais
pente . glissante . leur seule
parole . seuls mots . vécu
prétention . pâlir de colère
nouveaux grands prêtres de la culture . toujours
prêts à déchirer leurs vêtements
«DécoupageS» est le onzième d'une série de douze ouvrages intitulée «Autoportrait», publiés au rythme d'un par mois en 2014. Chaque ouvrage répond à une consigne singulière et son titre débute par une lettre du prénom de l'auteur.
Excusez-la !
«ExcuseS» est le douzième d'une série de douze ouvrages intitulée «Autoportrait», publiés au rythme d'un par mois en 2014. Chaque ouvrage répond à une consigne singulière et son titre débute par une lettre du prénom de l'auteur.
«ExcuseS» complète, sur le mode de la confession de ses manquements, les douze travaux d'Herménégilde.
Une femme d'âge mûr, mariée à un homme attentif et prévenant, mère de deux grands enfants. Une artiste dont le travail est reconnu. Une femme comblée ?
Un jour, elle s'embrase à la vue d'un jeune homme au teint basané que son fils lui présente. Un instant suffit pour ébranler des années de certitude. Malgré la honte et la culpabilité qui l'accablent, elle multiplie les occasions de revoir cet homme à peine plus vieux que son fils.
Dans un combat incessant contre l'impossible et l'interdit, la femme se bute à la force déraisonnable de « l'espoir qu'il soulève contre toutes les évidences ».
«Dérive novembre» invite à se laisser porter par les sens, au fil de fragments où règnent les atmosphères, lumières, parfums, goûts et sons qui le composent. En toute sensualité, le lecteur participe à l'errance d'un poète qui, entre rêve et éveil, entre songe et matérialité, évoque son rapport au monde et à l'écriture. S'esquisse ainsi en filigrane un récit aux tonalités multiples qui, à la manière d'une symphonie, culminera, au bout de la dérive, dans une finale rageuse et fulgurante.
Les poèmes épurés de «Rouleaux de printemps» fouillent l'épaisseur du quotidien pour témoigner du sentiment de dépossession des êtres devant le réel et le temps qui passe.
Étrangement, si une profonde mélancolie traverse l'ensemble du recueil, l'amour et la tendresse, et même parfois une pointe de légèreté, ne sont jamais très loin. C'est que le poète navigue continuellement entre l'éphémère et l'éternité, entre la laideur du vivant et des choses et leur inexplicable beauté...
Rien n'échappe à celui qui vit sur la corde raide.
« Le poème, c'est l'acte d'être au monde à part entière, au plus intime de notre vie comme au sein de notre collectivité. Consciemment ou inconsciemment, le destin personnel participe du destin collectif. Ce sont des espaces inséparables. Toute poésie est résistance et maîtresse des lieux, car elle occupe la langue et le langage. Parole surgie de la mémoire et de tant d'inconnu, sa pensée part du coeur. Lucide, le poème cherche à dire l'histoire de nos histoires. »
- Andrée Lacelle, Dire la lumière de notre colère, préface
«Résister», «résistant», «résistante», «résistance» : c'est autour de ces mots nécessaires hier et aujourd'hui que trente-sept poètes de tous les horizons culturels de l'Ontario français créent un recueil qui ne cédera ni à la menace ni au temps.
Cet acte de création s'inscrit dans un mouvement de mobilisation artistique et citoyen face aux attaques du gouvernement Ford à l'encontre de la collectivité franco-ontarienne. Les poètes, par leurs vers, tiennent tête à l'autorité. Animés d'un sentiment vivace, et à l'instar des matériaux les plus nobles, ils résistent au temps, aux causes de la dissolution et aux limitations de leurs libertés.
Avec les textes de : Angèle Bassolé, Sylvie Bérard, Jean Boisjoli, Hédi Bouraoui, Frédérique Champagne, Nicole V. Champeau, André Charlebois, Éric Charlebois, Tina Charlebois, Margaret Michèle Cook, Antoine Côté Legault, Sonia-Sophie Courdeau, Jean Marc Dalpé, Thierry Dimanche, Daniel Groleau Landry, Brigitte Haentjens, Andrée Lacelle, Gilles Lacombe, Chloé LaDuchesse, Clara Lagacé, Gilles Latour, Louis Patrick Leroux, David Ménard, Blaise Ndala, Gabriel Osson, Michel Ouellette, Catherine Parayre, François B. Pelletier, Pierre Raphaël Pelletier, Stefan Psenak, Pierrot Ross-Tremblay, Paul Ruban, Paul Savoie, Elsie Suréna, Véronique Sylvain, Michel Thérien et Lélia Young.
Spectacle intime, «Corps à corps : une blind date poétique» interroge la solitude et l'angoisse de la rencontre humaine, en nous rendant témoins du voyage intérieur d'un homme, seul dans un bar, qui attend celle à qui il a donné rendez-vous. Confronté à son absence, l'homme voit son cerveau traversé de mille-et-une pensées. De réflexions plutôt simples, il passe à un questionnement sur le corps qu'il a, sur les liens qui l'unissent aux autres êtres humains, sur la force de notre imaginaire et sur notre désir irrépressible d'aller vers l'autre.
Cette rétrospective contient l'essentiel des poèmes publiés entre 1979 et 2011 par Andrée Lacelle, dont l'oeuvre est unanimement saluée et appréciée par ses contemporains pour sa lucidité et sa grande générosité.
Comme dans tous les ouvrages de la collection BCF, le texte est accompagné d'un appareil critique mettant en contexte l'oeuvre et son auteure. La préface est signée par le spécialiste de littérature canadienne-française François Paré.
«?Dans l'oeuvre d'Andrée Lacelle, l'écriture est donc une saisie du temps blotti dans les premiers gestes, ceux d'une enfance symboliquement répétée à l'infini. Une enfance toujours devant soi. Voilà que se donne à lire ici un travail d'une grande fidélité intellectuelle. Une oeuvre considérable, comme en témoigne la présente rétrospective.?»
- François Paré, préface
«L'esprit du temps?/?The Spirit of the Time» est un projet d'écriture sur la couleur. Le poète et essayiste utilise les cartes des échantillons de couleurs disponibles dans le commerce - les nuanciers de Benjamin Moore, Ralph Lauren, Behr, Earthpaint, Taubmans et d'autres - comme éléments de base pour créer une géopoésie de la ville de Sydney, en Australie.
Si la couleur est un élément de joie et de surprise, les noms inventés par les compagnies de peinture deviennent soudainement une surprise dans une surprise. En effet, que peut-on dire d'une société qui baptise ses couleurs de noms aussi évocateurs que Mur d'école, Étincelle d'amour ou Croûte de biscuit Graham? Quelque part, ces nouvelles appellations sont des reflets culturels, des images-miroirs de notre société. Elles expriment ce que nous sommes, maintenant, le Zeitgeist : l'esprit du temps.
Ce livre magnifique (bilingue français / anglais) est à la fois un livre de photographie, un recueil de poésie et un essai lucide mais ludique sur notre société matérialiste. Il a été produit en numérique et imprimé en quantité limitée.
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«The Spirit of the Time / L'esprit du temps» is a project based on colour. Taking cues from commercially available colour palettes, the poet and essayist draws inspiration from colour swatches of Benjamin Moore, Ralph Lauren, Behr, Earthpaint, Taubmans, and others. From these sources, he created a geopoetic of Sydney, Australia.
If colour is an element of joy and surprise, the names invented by paint companies suddenly become surprises within surprises, explosions of possibilities. No longer bound to a limited set of descriptors, our world of colour has become Gypsy Moth, Powder Puff or Chocolate Cosmos. More than the hues, the names of colours are cultural reflections of certain moments in a timeline. They express the Zeitgeist, the way we were, the way we are, or the way we would like to be tomorrow. They are: The Spirit of the Time.
This magnificent book (bilingual in French / English) is a collection of photographs and poetry, as well as a lucid but playful reading of our materialistic society. It was produced in digital format and printed in limited quantity.
« Je ne veux plus de la réalité
parce qu'elle a le goût d'une senteur trop vieille qui m'est arrivée trop jeune. »
Voici une écriture qui ne se cherche pas; elle jaillit de source. Elle est délire en surface, mais sagesse en profondeur - la sagesse de la folie. Des réflexions anecdotiques sur l'amitié, la poésie, la beauté, l'estime, la maladie, la mort, l'éternité sont entremêlées de moments de fabulation aux allures de science-fiction, si bien que le tout acquiert un souffle cosmique. On en retire l'intuition vive d'une manière d'être autrement et étrangement. On y ressent la puissance de la conscience de soi en face à face avec l'aliénation, quelle qu'elle soit.
Deux hommes. Un père-fils et un fils-père.
Le premier est incarcéré pour un crime scabreux ourdi par l'autre, quant à lui impuni mais séquestré dans la pire des prisons?: la mémoire. Un crime catalysé par une soif de rédemption jamais étanchée.
Une femme qui n'a commis qu'un méfait?: celui d'être devenue mère.
Ce récit poétique plonge au coeur d'un drame humain qui touche aux limites de la filiation. «Ailes de taule», le premier recueil publié par Éric Charlebois aux Éditions Prise de parole, fait suite à un stage d'écriture en milieu carcéral qui a fortement marqué son créateur.
Ici
un coin de table
et
le grand bleu
du firmament
couché sur ses
hanches sur
ma page blanche
c'est
tout ce dont
j'ai
besoin
Bleus comme le ciel ou gris comme la neige, les mots du poète se déposent à la surface des jours et en dévoilent le grain, la lumière, la pulsation. Desbiens évoque avec simplicité les rencontres et rituels qui rythment sa vie montréalaise dans ce nouveau recueil, une oeuvre de maturité qui pose un regard à la fois serein et lucide sur un monde qui ne s'arrête jamais pour souffler.
«Le quotidien du poète» marque le retour de Desbiens chez Prise de parole, maison avec laquelle il est fortement associé.