Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie Ta vie que tu bois comme une eau de vie. Premier recueil de poèmes d'Apollinaire, Alcools est publié en 1913, alors que certains poèmes du recueil ont été écrits dès 1902. Apollinaire y mêle différents motifs comme la souffrance amoureuse, la mélancolie et le passage du temps, la ville moderne, ou encore le quotidien dans son exploration des paysages rhénans. Le vers libre ainsi que l'absence de toute trace de ponctuation sont autant de marqueurs d'une poésie de la modernité qui donnera l'inspiration poétique à tout le courant surréaliste.
« Le poète est semblable au prince des nuées - Qui hante la tempête et se rit de l'archer ; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. » L'albatros
Edition enrichie (Préfaces, notes, biographie et bibliographie)
En 1903, Rilke répond à Franz Kappus, un jeune homme de vingt ans, élève d'un prytanée militaire, qui lui a envoyé ses premiers essais poétiques. Neuf autres lettres suivront, que Kappus publiera en 1929, trois ans après la mort de Rilke. Leur retentissement n'a fait que s'accroître depuis. Bien plus, en effet, qu'un entretien sur le métier poétique, elles forment une extraordinaire méditation sur la solitude, la création, l'accomplissement intérieur de notre être.
Cette nouvelle traduction s'accompagne ici d'essais échelonnés entre 1912 et 1919, Sur le poète, Instant vécu et Bruit originaire, ainsi que de poèmes écrits en français, à la fin de sa vie, par l'auteur des Elégies de Duino. Trois visages d'un des plus grands poètes du xxe siècle.
Présentation et notes de Hans Hartje et Claude Mouchard.
«"La mort, l'amour, la vie", telle aurait pu être la devise de celle qui adorait la poésie d'Éluard. D'autant que la mort, contrairement à la plupart des poètes qui ne font que l'effleurer, Alicia Gallienne l'a tutoyée en son adolescence, jusqu'à l'affronter l'année de ses vingt ans, au petit matin du 24 décembre 1990. Ses poèmes sont ceux d'une irradiante jeune fille de dix-sept, dix-huit et dix-neuf ans, d'une jeune femme secrète qui aura vécu intensément un destin de comète. Pareil à ces étoiles qui brûlent à des années-lumière, et dont il nous reste le mystérieux souvenir, voici l'écho bouleversant de ses vives ténèbres et de ses fulgurances.»
Sophie Nauleau
"Baudelaire écrit : "Je suis assez content de mon Spleen. En somme, c'est encore les Fleurs du Mal, mais avec beaucoup plus de liberté et de détail, et de raillerie". Conjoints dans une édition posthume de 1869 sous le titre de Petits poèmes en proses, ces textes auraient dû sans doute s'intituler Le Spleen de Paris. Tel était en effet l'intitulé auquel Baudelaire songeait. Dans cette marqueterie d'allégories, de pochades fantastiques, de vignettes lyriques, de nouvelles, de scènes de genre et de "doublets" de poèmes versifiés des Fleurs du mal, l'auteur traduit avec émotion le quotidien du "grand désert d'homme"dans lequel il muse solitairement, débuchant le grotesque et invoquant le sublime. Pouvait-on espérer plus belle voix que celle de Michel Piccoli pour s'adapter avec souplesse et véracité aux "mouvements lyriques de l'âme", aux "ondulations de la rêverie", aux "soubresauts de la conscience" que le poète avait l'ambition de suggérer ?" Claude Colombini-Frémeaux
À 75 ans, Victor Hugo a perdu sa femme, sa fille Léopoldine et ses deux fils. Il se retrouve seul avec ses deux petits enfants, Jeanne et Georges. Alors que la vieillesse lui apparaît, elle s'entoure de la plus petite jeunesse, et l'art d'être grand-père s'impose à l'auteur : c'est obéir aux plus petits. Sa démarche littéraire se fond avec son dernier recueil poétique, rendre justice aux plus démunis, raconter leurs misères et leur héritage, accepter de n'être qu'un passeur et qu'il faut partir.
Prix du meilleur livre audio 2011
Ces pages, lues à deux voix, sont issues de deux recueils, « Textes pour un poème » (1949-1970) et « Poèmes pour un texte » (1970-1991), creuset de quarante années de la poésie d'Andrée Chedid. Accompagnées des notes légères de fifre, tambour, mandoline et flûte de Pan, les voix entrelacées du comédien et de la poétesse donnent souffle, corps et rythme à ces poèmes lumineux et remplis d'espérance.
« Chaque poème achevé devrait apparaître comme un caillou dans la forêt insondable de la vie ; comme un anneau dans la chaîne qui nous relie à tous les vivants.
Le Je de la poésie est à tous
Le Moi de la poésie est plusieurs
Le Tu de la poésie est au pluriel. » A.C.
Textes pour un poème, Flammarion, 1987.
Poèmes pour un texte (1970-1991), Flammarion, 1991.
La rencontre d’un des plus grands poètes français et d’une grande voix du théâtre contemporain
Avec celles de Baudelaire et de Rimbaud, la figure de Stéphane Mallarmé domine la modernité poétique qui se constitue à la fin du XIXe siècle, et, quoique son oeuvre fût rare, adressée à une élite de lecteurs lentement accrue, « il lui avait suffi, dit Valéry, de quelques poèmes pour remettre en question l’objet même de la littérature ». Un vers nouveau naît avec lui, une poésie qui donne congé au réel pour en préférer l’évocation pure, un langage qu’on a pu dire obscur mais qui n’est en réalité que le défi lancé aux lecteurs qui sauront, pour eux-mêmes, en déployer secrètement le sens.
Cette sélection regroupe une trentaine de poèmes, parmi les plus beaux et célèbres de Mallarmé : Brise Marine, L’Azur, Apparition…
Jean-Pierre Malo s’approprie l’oeuvre de Mallarmé avec talent, mettant à son service une énergie et une sensibilité remarquables. Une lecture d’une justesse impeccable, qui souligne formidablement le sens de ces textes éclatants.
Un enregistrement d’exception, réalisé en 1992, dont Audiolib publie ici une version remasterisée inédite pour faire revivre ce chef d’oeuvre du patrimoine sonore.
Les poèmes sont présentés dans l’ordre d’édition du recueil publié en 1914 par La Nouvelle revue française :
Salut
Le Guignon
Apparition
Placet futile
Le Pitre Châtié
« Une négresse par le démon secouée »
Les Fenêtres
Les Fleurs
Renouveau
Angoisse
« Las de l’amer repos où ma paresse offense »
Le Sonneur
Tristesse d’Été
L’Azur
Brise Marine
Aumône
Sonnet - 2 novembre 1877
Don du Poème
Toast funèbre
Feuillet d’album
« Ô si chère de loin et proche et blanche »
« Rien au réveil que vous n’ayez »
« Si tu veux nous nous aimerons »
Chansons bas
« Quand l’ombre menaça de la fatale loi »
« Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui »
« Victorieusement fui le suicide beau »
Le tombeau d’Edgar Poe
Tombeau - Anniversaire, janvier 1897
« Tout orgueil fume-t-il du soir »
« Quelle soie aux baumes de temps »
« Mes bouquins refermés sur le nom de Paphos »Avec la participation de Marie-Ève Dufresne pour l'annonce des titres.
Durée : 00H52
Enregistrement original (p) 1992, Editions Ducaté © et (P) Audiolib, 2021
Les Illuminations ont été publiées en 1886, sous forme de feuilletons, dans la revue La Vogue. Rimbaud a remis ces poèmes à Verlaine lors de leur rencontre à Stuttgart en mars 1875. C'est Verlaine qui s'est occupé de publier ces vers. Il y insère une préface dans laquelle il annonce que ces "ornementations colorées" se composent de "prose exquise ou vers délicieusement faux exprès."
En 1866 parait Poèmes saturniens, tout premier recueil de Verlaine. Le poète maudit est alors âgé de 22 ans. Le titre évoque les astres et plus particulièrement Saturne, planète de la mélancolie qui inspire le poète dans le premier texte du recueil.
« Sur un arc de cercle dans les mouvements publics des rivages la flamme est seule et splendide dans son jugement intègre » Ce volume est constitué de la version définitive de Soleil cou coupé et de Corps perdu, réunis sous le titre général de Cadastre. © Éditions du Seuil (P)
Tutoyant avec aisance, à rebours des modes, une forme classique très maîtrisée, Michel Houellebecq met en scène dans ses poèmes un quotidien contemporain et urbain. Ses vers nous parlent de lui, nous parlent de nous et accèdent à l'universel, installant ainsi leur auteur, comme un Villon de la modernité, au rang des grands poètes populaires.
" Le dérèglement joyeux de la métrique amoureuse a commencé au moment exact où je t'ai vue apparaître telle une panthère des neiges... "C'est l'histoire d'une fée qui enlève ses ailes avant d'aller se coucher et d'un apprenti poète qui fait la vaisselle. Cela ressemble à un rêve et pourtant tout est vrai. C'est l'histoire d'un coup de foudre, quand tout est surprise et métamorphose. Quand le corps redevient un parc d'attractions, quand le coeur se transforme en Rubik's Cube.
Inclus une chanson inédite de Mathias Malzieu et Daria Nelson. Mis en musique par Olivier Daviaud et Mathias Malzieu.
" Pour en finir avec le jugement de dieu ", est une création radiophonique du poète français Antonin Artaud qui fut enregistrée dans les studios de la radio française entre le 22 et 29 novembre 19471. Cette création radiophonique était une commande de l'Office de radiodiffusion télévision française (ORTF) et fut censurée la veille de sa première diffusion, le 1er février 1948, par le directeur de la Radiodiffusion française. Les textes étaient lus par Maria Casarès, Roger Blin, Paule Thévenin et l'auteur. L'accompagnement était composé de cris, de battements de tambour et de xylophone enregistrés par l'auteur lui-même.
Les sonnets parus en 1609 mais rédigés au fil des décennies précédentes résonnent encore aujourd'hui de part les thèmes intemporels qu'ils abordent, le désir, l'amour, la jalousie, le doute, la vieillesse, la mort. Ces 154 poèmes nous offrent à voir un concentré de l'univers shakespearien passionné, touchant, universel.
'Histoires naturelles' de Jules Renard est au XIXe siècle ce que les 'Fables' de La Fontaine furent au XVIIe : un bestiaire surprenant d'humanité. Ce recueil contient Le chasseur d'images - La poule - Coqs - Canards - Dindes- La pintade - L'oie - Les pigeons - Le pigeon - Le cygne - Le chien - Les chiens - Dédèche est mort - Le chat - La vache- La mort de Brunette.
« Est-ce femme ? est-ce flamme ?
C'est une âme qui se damne.
- Ta mort ! - Mon plaisir !
Danserai à en mourir ! » M.T.
En 1922, Marina Tsvétaïeva écrit en russe un poème qui s'inspire du célèbre conte d'Afanassiev, « Le Vampire », l'histoire de la belle Maroussia qui tombe amoureuse de celui avec lequel elle a dansé toute la nuit, et qu'elle surprend le lendemain en train de dévorer un cadavre. En 1929, à Paris, Tsvétaïeva entreprend de traduire ce poème en français. Elle l'intitule « Le Gars ». Plus tard, elle le réécrit sous forme de conte qu'elle accompagne d'un avant-propos pour l'édition française. C'est cet ensemble qui est ici lu par Anna Mouglalis. Variations sur un même thème, où vie et mort se mêlent, se trahissent, se traduisent, ces trois textes jouent brillamment avec une langue teintée d'une inquiétante étrangeté.
Ce livre audio a été honoré du Prix du public 2020 de La Plume de Paon.
"Comment éteindre ce qui brûle depuis toujours quand nous sommes tous constitués de tisons qui refusent de mourir ?
Avec bonté et résilience, Benoit Pinette retourne à son enfance - un pays en soi, une trajectoire - et pose le doigt sur ses instants douloureux, étudie l'équilibre des époques. Il construit de là sa compréhension des glissements du passé et sa volonté à faire mieux, à offrir le meilleur aux siens. Ce texte lance l'allumette dans le foin sec ; il carbonise des histoires anciennes, des angoisses, des corps pourris. La mémoire est une corde de bois d'allumage représente un chantier d'inquiétudes et de certitudes éphémères, mais parions que l'amour l'emportera sur la tâche à accomplir.
ne me demande jamais
qui je suis
je n'en sortirais pas vivant"
.« Ce qui sous-tend tout le livre c'est qu'il faut se travestir pour vivre : se travestir pour survivre, pour exister; on ne peut jamais être soi-même, il faut toujours changer sa personnalité pour vivre dans une société. »- Josée Yvon « Francine pensait à toutes ses amies : les crosseuses, les tuées, les abusées, les stupides, les merveilleuses. » Celles-là et une foule d'autres sont les facettes qui scintillent, les insectes qui grouillent, pris dans l'engrenage des marges, au sein de Travesties-kamikaze. « Toutes les situations et personnages décrits dans ce livre ne font aucunement partie de la fiction et toute ressemblance avec des personnes vivantes ou mortes ou des lieux réels est voulue et écrite pour les représenter. » Les fragments de récits, de poèmes, les collages qui composent Travesties-kamikaze en font un objet chargé, dégénéré et puissant. La réalité apparaît en gros plan, en morceaux; le fil des événements se dissout dans la nuit et dans l'alcool, dans les viols et les coups de couteau, les drogues et les médicaments. Pour Francine, Gina, Brigitte, Jasmine, la narration furieuse et imagée de Josée Yvon se fait antre, lieu percé de « trous dans le plâtre qui s'effrite, mais confortable, chaud, bizarre, attirant, peut-être une famille ». « Et elle a ajouté : "Je suis une revendication quand je manque de gaz." »
Les Fleurs du mal, in English The Flowers of Evil, is a volume of French poetry by Charles Baudelaire. First published in 1857, it played an essential rôle in the symbolist and modernist movements. The poems deal with themes relating to decadence and eroticism. Baudelaire dedicated the book to the poet Théophile Gautier, describing him as a parfait magicien des lettres françaises ("a perfect magician of French letters").The author and the publisher were prosecuted under the regime of the Second Empire as an outrage aux bonnes moeurs ("an insult to public decency"). As a consequence of this prosecution, Baudelaire was fined 300 francs. Six poems from the work were suppressed and the ban on their publication was not lifted in France until 1949. These poems were "Lesbos"; " Les "Métamorphoses du Vampire" (or "The Vampire's Metamorphoses"), for example. These were later published in Brussels in a small volume entitled Les Épaves (Scraps or Jetsam). Upon reading "The Swan" (or "Le Cygne") from Les Fleurs du mal, Victor Hugo announced that Baudelaire had created "un nouveau frisson" (a new shudder, a new thrill) in literature. The Flowers of Evil is a masterpiece of french literature.
« L'ensemble de textes lus ici, n'est nullement un rassemblement au hasard, et ses différentes parties ont pris formes et sens sous le regard les unes des autres. Une différence, toutefois. [...] Le passage du temps dans une vie, les événements qui s'y associent ont déplacé cette réflexion, restée fondamentale, vers ce qui se joue dans les existences. La pensée de la poésie se nourrit des situations de l'existence. Le poème naît dans la voix. Il s'arrime à elle par la longue chaîne d'une ancre, son écriture. » Y.B.
« On dit
Que des barques paraissent dans le ciel,
Et que, de quelques-unes,
La longue chaîne de l'ancre peut descendre
Vers notre terre furtive.
L'ancre cherche sur nos prairies, parmi nos arbres,
Le lieu où s'arrimer,
Mais bientôt un désir de là-haut l'arrache,
Le navire d'ailleurs ne veut pas d'ici,
Il a son horizon dans un autre rêve. » Y.B.
Cette anthologie des poèmes de René Char est un document historique exceptionnel. Les poèmes choisis et lus par l'auteur en 1987, un an avant sa mort, sont tirés de ses principaux recueils : Fureur et Mystère, journal de guerre du résistant, Les Matinaux, temps du retour au pays natal, La Parole en archipel, Nu Perdu ou Aromates chasseurs, espaces du rayonnement de l'amour et de l'amitié en poésie. Avec la présence de René Char, l'énergie de la révolte, l'éveil des consciences et des corps à la vie s'imposent dans ce voyage au coeur de son oeuvre poétique.
Au fil de 30 poèmes choisis et enregistrés par René Char dans son village natal de l'Isle-sur-la-Sorgue, la puissance de la voix musicale du provençal nous guide sur le chemin d'une «commune présence» en poésie.
Ils forment une «parade clinquante», ce sont «des armes dangereuses, un baiser / à retardement». Enfants réels ou allégoriques, ils disparaissent sous nos yeux. Pour les attraper au moment crucial, Comment nous sommes nés déploie ses phrases amples, ses vers durs, monnaie qui brille au fond de la fontaine.
Suspendus entre ciel et terre, entre deux époques; au bowling, au centre commercial, au ciné-parc, les personnages de ces poèmes arrivent à la fin de leur histoire. Ici où le merveilleux se défigure, ils tentent d'échapper à l'emprise de ceux qui les aimaient.
«Qui bat des ailes?» Flottant parmi les fantômes, la poète abandonne sa voix à ces créatures sans langage qui, en s'émiettant, la métamorphosent.
Par cette rencontre à deux voix, Gaël Faye nous invite à voyager dans l'univers poétique de René Depestre. C'est un parcours entre révolte et tendresse, plein d'ironie, de malice et de joie de vivre, partagé par deux humanistes qui se vouent un mutuel et profond respect. Les voix touchantes du "vieux nomade" et du "jeune talent" font résonner la force et la modernité des poèmes de René Depestre, bouleversant témoignage d'un écrivain qui a habité la terre en poète, selon l'expression d'Hlderlin.
© 2006 Éditions Seghers (P) 2018 Éditions Thélème