Au milieu du chemin de notre vie, je me trouvai dans une forêt obscure, car j'avais perdu la bonne voie. Hélas ! que c'est une chose rude à dire, combien était sauvage et âpre et épaisse cette forêt, dont le souvenir renouvelle mon effroi ! Elle est si amère, que la mort l'est à peine davantage ; mais, pour dire le bien que j'y ai trouvé, je parlerai des autres choses que j'y ai vues.Je ne saurais bien expliquer comment j'y entrai, tant j'étais plein de sommeil au moment où j'abandonnai la véritable route ; mais dès que je fus arrivé au pied d'une colline où se terminait cette vallée qui m'avait frappé le coeur d'épouvante, je regardai en haut, et je vis les épaules de la montagne vêtues déjà des rayons de la planète qui mène droit les hommes par tous chemins.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Patrie de Racine : la Ferté-Milon. - Jean Racine naquit à la Ferté-Milon, le 22 décembre 1639. « Il n'y a rien de si simple que cette petite ville, nous dit Saint-Marc Girardin ; et ceux qui voudraient établir quelque rapport entre la poésie de Racine et l'aspect de sa ville natale feront bien de ne pas la visiter. Ils se l'imagineront certainement plus pittoresque qu'elle n'est. Non pas cependant qu'à la première vue, qui n'a rien de grand ni même de gracieux, on ne s'aperçoive qu'elle est bien située et bien disposée.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
La tempête. - Un schooner désemparé. - Quatre jeunes garçons sur le pont du Sloughi. - La misaine en lambeaux. - Visite à l'intérieur du yacht. - Le mousse à demi étranglé. - Une lame par l'arrière. - La terre à travers les brumes du matin. - Le banc de récifs.Pendant la nuit du 9 mars 1860, les nuages, se confondant avec la mer, limitaient à quelques brasses la portée de la vue.Sur cette mer démontée, dont les lames déferlaient en projetant des lueurs livides, un léger bâtiment fuyait presque à sec de toile.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
SUR le côté oriental de la montagne qui s'éleve derriere le Port-Louis de l'Isle-de-France, on voit, dans un terrain jadis cultivé, les ruines de deux petites cabanes. Elles sont situées presque au milieu d'un bassin formé par de grands rochers, qui n'a qu'une seule ouverture tournée au nord. On apperçoit à gauche la montagne appelée le morne de la Découverte, d'où l'on signale les vaisseaux qui abordent dans l'isle, et au bas de cette montagne la ville nommée le Port-Louis ; à droite, le chemin qui mene du Port-Louis au quartier des Pamplemousses ; ensuite l'église de ce nom, qui s'éleve avec ses avenues de bambous au milieu d'une grande plaine ; et plus loin une forêt qui s'étend jusqu'aux extrémités de l'isle.
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Je venais de finir à vingt-deux ans mes études à l'université de Gottingue. - L'intention de mon père, ministre de l'électeur de * * *, était que je parcourusse les pays les plus remarquables de l'Europe. Il voulait ensuite m'appeler auprès de lui, me faire entrer dans le département dont la direction lui était confiée, et me préparer à le remplacer un jour. J'avais obtenu, par un travail assez opiniâtre, au milieu d'une vie très-dissipée, des succès qui m'avaient distingué de mes compagnons d'étude, et qui avaient fait concevoir à mon père sur moi des espérances probablement fort exagérées.
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Il y a deux chances de ne jamais revoir les amis dont on se sépare pour un long voyage : ceux qui restent peuvent ne se plus retrouver, au retour ; ceux qui partent peuvent ne plus revenir. Mais ils ne se préoccupaient guère de cette éventualité, les marins qui faisaient leurs préparatifs d'appareillage à bord du Franklin, dans la matinée du 15 mars 1875.
Ce jour-là, le Franklin, capitaine John Branican, était sur le point de quitter le port de San-Diégo (Californie) pour une navigation à travers les mers septentrionales du Pacifique.
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Le quartier de Picpus ne mit jamais en doute la vertu de Mme Duhamain.Les voisines qui, de leurs fenêtres, la voyaient chez elle, aller, venir, faire ses repassages, boucher ses confitures, saler ses conserves de haricots verts, la trouvaient un peu bien « pot-au-feu » pour son âge : trente ans, à peine. Mais, volontiers, on partageait l'opinion de sa femme de ménage : elle la déclarait « une bonne personne » à cause d'un croûton de pain et d'un verre de vin régulièrement reçus, chaque samedi de quinzaine, quand le récurage des chaudrons de cuivre et le lavage des carreaux de la cuisine, avec du lait, la retenaient dans la matinée au de là de onze heures.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Pendant le rude hiver de 1860, l'Oise gela, de grandes neiges couvrirent les plaines de la basse Picardie ; et il en vint surtout une bourrasque du nord-est, qui ensevelit presque Beaumont, le jour de la Noël. La neige, s'étant mise à tomber des le matin, redoubla vers le soir, s'amassa durant toute la nuit. Dans la ville haute, rue des Orfèvres, au bout de laquelle se trouve comme enclavée la façade nord du transept de la cathédrale, elle s'engouffrait, poussée par le vent, et allait battre la porte Sainte-Agnès, l'antique porte romane, presque déjà gothique, très ornée de sculptures sous la nudité du pignon.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Le mélodrame nous a montré si souvent les brigands italiens du seizième siècle, et tant de gens en ont parlé sans les connaître, que nous en avons maintenant les idées les plus fausses. On peut dire en général que ces brigands furent l'opposition contre les gouvernements atroces qui, en Italie, succédèrent aux républiques du moyen âge. Le nouveau tyran fut d'ordinaire le citoyen le plus riche de la défunte république, et, pour séduire le bas peuple, il ornait la ville d'églises magnifiques et de beaux tableaux.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
SAUVÉE ! vous voilà donc sauvée, mademoiselle ! - fit avec un cri de joie la bonne qui venait de fermer la porte sur le médecin, et, se précipitant vers le lit où était couchée sa maîtresse, elle se mit, avec une frénésie de bonheur et une furie de caresses, à embrasser, par-dessus les couvertures, le pauvre corps maigre de la vieille femme, tout petit dans le lit trop grand comme un corps d'enfant.La vieille femme lui prit silencieusement la tête dans ses deux mains, la serra contre son coeur, poussa un soupir, et laissa échapper : - Allons !
Un des spectacles où se rencontre le plus d'épouvantement est certes l'aspect général de la population parisienne, peuple horrible à voir, hâve, jaune, tanné. Paris n'est-il pas un vaste champ incessamment remué par une tempête d'intérêts sous lesquels tourbillonnent une moisson d'hommes que la mort fauche plus souvent qu'ailleurs et qui renaissent toujours aussi serrés, dont les visages, contournés, tordus, rendent par tous les pores l'esprit, les désirs, les poisons dont sont engrossés leurs cerveaux ; non pas des visages, mais bien des masques : masques de faiblesse, masques de force, masques de misère, masques de joie, masques d'hypocrisie ; tous exténués, tous empreints des signes ineffaçables d'une haletante avidité ?
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Un brave marin hollandais, ferme et froid observateur, qui passe sa vie sur la mer, dit franchement que la première impression qu'on en reçoit, c'est la crainte. L'eau, pour tout être terrestre, est l'élément non respirable, l'élément de l'asphyxie. Barrière fatale, éternelle, qui sépare irremédiablement les deux mondes. Ne nous étonnons pas si l'énorme masse d'eau qu'on appelle la mer, inconnue et ténébreuse dans sa profonde épaisseur, apparut toujours redoutable à l'imagination humaine.
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La Comédie Humaine est comme une tour de Babel que la main de l'architecte n'a pas eu et n'aurait jamais eu le temps de terminer. Des pans de muraille semblent devoir s'écrouler de vétusté et joncher le sol de leurs débris. L'ouvrier a employé tous les matériaux qui lui sont tombés sous la main, le plâtre, le ciment, la pierre, le marbre, jusqu'au sable et à la boue des fossés. Et, de ses bras rudes, avec ces matières prises souvent au hasard, il a dressé son édifice, sa tour gigantesque, sans se soucier toujours de l'harmonie des lignes, des proportions équilibrées de l'oeuvre.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Le major, commandant prussien, comte de Farlsberg, achevait de lire son courrier, le dos au fond d'un grand fauteuil de tapisserie et ses pieds bottés sur le marbre élégant de la cheminée, où ses éperons, depuis trois mois qu'il occupait le château d'Uville, avaient tracé deux trous profonds, fouillés un peu plus tous les jours.Une tasse de café fumait sur un guéridon de marqueterie maculé par les liqueurs, brûlé par les cigares, entaillé par le canif de l'officier conquérant qui, parfois, s'arrêtant d'aiguiser un crayon, traçait sur le meuble gracieux des chiffres ou des dessins, à la fantaisie de son rêve nonchalant.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Si nous voulons connaître la pensée intime, la passion du paysan de France, cela est fort aisé. Promenons-nous le dimanche dans la campagne, suivons-le. Le voilà qui s'en va là-bas devant nous. Il est deux heures ; sa femme est à vêpres ; il est endimanché ; je réponds qu'il va voir sa maîtresse.
Quelle maîtresse ? sa terre.
Je ne dis pas qu'il y aille tout droit. Non, il est libre ce jour-là, il est maître d'y aller ou de n'y pas aller.
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Je n'ai point à dire ici sous l'empire de quelles idées littéraires j'ai écrit ce roman, puisqu'il est accompagné d'une préface qui résume mes opinions d'alors, et que ces opinions n'ont pas changé. Mais je tiens à bien dire ce que j'ai seulement indiqué dans cette préface à l'égard des productions contemporaines dont j'ai critiqué la forme et rejeté l'exemple.Ce n'est point par fausse modestie, encore moins par pusillanimité de caractère, que je déclare aimer beaucoup les événements romanesques, l'imprévu, l'intrigue, l'action dans le roman.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
« Non capitaine, il ne me convient pas de vous céder la place !
- Je le regrette, monsieur le comte, mais vos prétentions ne modifieront pas les miennes !
- Vraiment ?
- Vraiment.
- Je vous ferai cependant remarquer que je suis, incontestablement, le premier en date !
- Et moi, je répondrai que, en pareille matière, l'ancienneté ne peut créer aucun droit.
- Je saurai bien vous forcer à me céder la place, capitaine.
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NAPOLÉON, réduit à l'état de souffrance,Dans un pénible exil, éloigné de la France,
Souvent en conférait avec ses compagnons
Et leur disait, un jour, en parlant des Bourbons :
« Quand je cherche chez eux, d'homme, une tête forte,
Je crois la rencontrer, mais la femme la porte :
Mieux eût valu, pour eux, qu'il ne la trouvât pas,
Ne leur ayant servi que pour les mettre à bas ! »
S'il convient d'applaudir à cette noble idée,
Qui ne doit s'accepter que pour la branche aînée,
A mon tour je dirai, pour en suivre le sens,
Que si la branche est riche en hommes impuissants,
Elle en produisit un qui, dépourvu de tête,
Fit ses preuves de mâle, en plus d'une conquête ;
Et je viens le prouver par les détails suivants,
Que je donne au lecteur, comme faits bien constantsNul enfant n'existant pour succéder au père,Au jour où Louis Quinze abandonna la terre
Louis, dit grand Dauphin, étant défunt aussi,
Le trône vint, de droit, au fils de celui-ci,
Bien qu'on avait douté que le duc de Bourgogne,
De faire un héritier, eût pu prendre besogne.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
A Madame Pauline V... Ma grand'mère, je veux écrire
Tout ce que je pourrais vous dire,
Si vous étiez ici ; car loin
De ceux qu'on aime, on a besoin,
Pour calmer les maux de l'absence,
De leur prouver comme on y pense.
Père assure que le moyen
Le plus doux et le plus certain
De prêter à toutes les choses
Que nous voyons des couleurs roses,
Serait d'en jouir avec ceux
Qu'en ce monde on chérit le mieux.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
...Oui... le huit février, en l'an septante-quatre,
Ma mère était debout, le dos tourné vers l'âtre.
En me voyant entrer, elle me fit asseoir
En me disant soudain : « Nous dînons seuls ce soir ;
Les autres sont absents, il faut bien te le dire. »
Et, s'approchant de moi, me couvrant d'un sourire.
Elle me présentait avec joie et bonheur
Le potage, le pain, la viande et la liqueur.
De ce dernier dimanche il me souvient encore.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Il y a dans certaine partie de l'ancienne province du Poitou, autrement dit le département de la Vienne, une toute petite commune bien obscure, bien ignorée, bien inconnue, et qui s'appelle Champigny-le-Sec. A ce nom, chacun va s'imaginer peut-être que le triste pays qui le porte, est aussi aride, aussi brûlant que le sable du désert ; aussi ingrat, aussi stérile et aussi nu que le rocher dont il est question dans l'Évangile.Qu'on se détrompe ; ce serait là une grave erreur.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Mère, ils sont purs et vrais les baisers que tu donnes :
Car le calcul n'a pas réchauffé leur froideur ;
Ils ne sont pas tremblants ainsi que les aumônes
Que demande l'Amour au front de la Pudeur.
Ils n'ont ni les désirs, ni la honte des fièvres ;
Dieu, qui les a mûris, les suspend à tes lèvres.Ah je voudrais pouvoir en vivre ! Je voudrais,
A l'arbre de ton coeur pour toujours me suspendre :
Ses fruits ne cachent pas l'amertume et la cendre ;
Ils ne précèdent pas le vide des regrets.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Quand le monde trahi perd jusqu'à l'espérance,
Qui viendra l'éclairer d'un rayon de bonheur ?
De la triste Solyme aux vallons de la France,
Qui le consolera ?... C'est moi !... dit le Seigneur.Et soudain une voix amie,Une céleste voix, dans leur tombe, appela
Des bardes d'Israël la cohorte endormie.Nous voici, Seigneur Jéhova !Répondis-je aussitôt, et mon Dieu m'a dit : Va !Et mes os rassemblés, secouant leur poussière,
Ont de nouveau senti vibrer un coeur ardent ;
Et sur mon luth brisé qui revoit la lumière,
C'est Dieu qui va parler aux fils de l'Occident.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Tranquillement assis dans un fauteuil, devant le grand bureau, avec une bonne lampe, je classais des plantes étrangères pour l'herbier de mon oncle Horace.J'avais vaguement entendu sonner huit heures ; mais, absorbé par mon travail, je ne savais pas au juste depuis combien de temps.Je classais, je classais toujours. J'inscrivais, sur des petits carrés de papier blanc, des noms qui m'étaient complètement inconnus ; puis j'adaptais ces étiquettes à des plantes desséchées que je ne connaissais pas davantage.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.