Ce catalogue retrace l'histoire des sculptures conservées dans les collections publiques françaises, depuis leur création jusqu'à nos jours, en suivant toutes les étapes de leur conservation. On trouvera pour chacune de ces oeuvres l'intégralité des sources la concernant, une bibliographie exhaustive, l'historique de son état et de ses restaurations, la liste de ses répliques.
Dans des milliers de communes françaises, métropolitaines et ultramarines, se dressent des monuments de « grands hommes », statues, bustes, reliefs, érigés en hommage à des hommes et des femmes, des hommes très majoritairement, s'étant illustrés sur les champs de bataille, ayant exercé de hautes fonctions politiques ou laissé une importante oeuvre littéraire, scientifique, artistique. Intégrés au paysage quotidien des Français, ces monuments répondant à des visées idéologiques et politiques ainsi qu'à une certaine esthétique - bien décriée de nos jours - offrent un outil d'analyse des différents régimes politiques qui les ont élevés et traduisent l'évolution de la notion de grand homme : les régimes qui se sont succédé dans la France du XIXe siècle n'ont pas honoré les mêmes grands hommes, la notion de « grand homme » recouvrant d'ailleurs des types de personnages de plus en plus variés, allant du roi au chanteur populaire.
A partir d'un ensemble de 3 856 statues, l'ouvrage étudie l'évolution chronologique des inaugurations et en suit les phases : croissance ininterrompue jusqu'en 1914, stagnation durant l'entre deux guerres, hécatombe due à la campagne de « mobilisation des métaux non ferreux » lancée par Vichy en 1941, déclin des années 1970-1990 suivi d'une nette reprise dont les effets se font encore sentir.
Ce dictionnaire est né de la constatation du peu de place attribuée aux femmes créatrices en général. Ni les historiens de l'art, ni les sociologues, ni les archivistes et documentalistes des institutions comme les musées ne leur accordaient un intérêt.
Les dictionnaires spécialisés, tels les célèbres « Bénézit », « Bellier de La Chavignerie » ou « Thieme - Becker », concèdent à quelques femmes quelques lignes souvent issues de compilations reproduisant les mêmes erreurs et confusions.
Il nous fallait constituer un corpus important si nous voulions pouvoir envisager des travaux tant historiques qu'esthétique, sociologiques ou philosophiques.
Commencé en 1978, ce dictionnaire synthétise des années de recherches minutieuses : explorations des archives (Archives Nationales, Archives départementales, États civils en toutes régions et parfois à l'étranger, les travaux de généalogistes, collections patrimoniales), dépouillements systématiques de livrets de Salons, de dictionnaires d'artistes déjà existant pour divers pays (Grande Bretagne, États Unis, Canada, Italie, Espagne, Russie, Pologne, Finlande, Suède, Norvège, Pays Baltes, Amérique du Sud), de catalogues d'expositions, lectures de mémoires ou de correspondances d'artistes, d'articles de critiques ou de mémoires et de thèses, etc.
Alfred Boucher naît le 23 septembre 1850 à Bouy-sur-Orvin près de Nogent-sur-Seine, dans le département de l'Aube, à cent kilomètres de Paris, où son père est ouvrier agricole. Sa famille s'installe dans cette ville en 1859 au service du sculpteur Joseph Marius Ramus (1805-1888).
Remarqué par l'artiste dont il devient l'assistant, l'adolescent est présenté à Paul Dubois (1829-1905), sculpteur réputé, natif de Nogent-sur-Seine, qui l'encourage dans sa vocation d'artiste.
Soutenu par des bourses de sa ville et de son département, Alfred Boucher entre à l'École des beaux-arts de Paris en 1869 et suit les cours de Paul Dubois et de Antoine Dumont (1801-1884). Malgré un double échec au premier prix de Rome, il réçoit par deux fois le second prix, en 1876 et 1878. Il séjournera par deux fois longuement en Italie en 1877-1878 et 1883-1884.
Ses statues de facture classique le font peu à peu reconnaître et le Salon de 1881 le couronne pour la Piété filiale. Dès lors sa célébrité s'accroît par la diffusion de réductions en bronze de ses oeuvres et par les très nombreux bustes qu'il réalise : il immortalise aussi bien des hommes de Sciences comme Laennec, des hommes de Lettres comme Maupassant, que des personnalités politiques comme le roi de Grèce Georges Ier ou le président Casimir Périer, et beaucoup d'autres.
Il devient un artiste officiel, décoré de la Légion d'honneur, Chevalier en 1887, Officier en 1894, Commandeur en 1906 et Grand-Officier en 1925, et aborde avec succès différents sujets.
À l'appui d'un fonds d'archives privé totalement inédit et de plus de 1500 photographies sur plaque de verre, édition du premier catalogue raisonné de l'oeuvre sculpté de Corneille Theunissen (Anzin, 1863-Paris, 1918), premier second Grand Prix de Rome en 1888 et de son frère Paul Theunissen (Anzin, 1873-Châtenay-Malabry, 1931), deuxième Prix Chenavard en 1900. L'oeuvre de ces deux sculpteurs, originaires du Nord de la France, formés aux Académies de Valenciennes, puis aux Beaux-Arts de Paris, a beaucoup souffert des deux guerres mondiales. Des oeuvres majeures subsistent comme Le Polytechnicien, aujourd'hui à l'École polytechnique de Palaiseau qui permit à Corneille Theunissen d'obtenir la médaille d'or au Salon des artistes français de 1914, le Monument commémoratif de la défense de Saint-Quentin, contre les Espagnols en 1557 toujours en place à Saint-Quentin, Pendant la grève conservé au Centre historique minier de Lewarde, Jules Mousseron et l'souris du fond du musée de Denain ou encore le Monument à Charles Mathieu à Lourches, classé Monument historique en 2009.
L'attrait des Romantiques pour le Moyen Age s'exprime dans les lettres, l'architecture et l'aménagement des jardins, le théâtre et l'opéra comme dans la mode et les objets de la vie quotidienne.
L'architecture inspirée par l'art médiéval a retenu l'attention des historiens de l'art et fait l'objet de nombreuses et importantes études, en particulier celles consacrées au Gothic Revival. La peinture et les arts appliqués qui lui font écho, le plus souvent qualifiés de troubadour, les ont un peu moins intéressés. Le rôle de la sculpture est resté dans l'ombre.
Devant les façades des cathédrales de Paris, de Strasbourg, de Cantorbéry, de Barcelone ou de Cologne, le visiteur est-il conscient que les statues et parfois même les tympans sont des créations romantiques ? Le livre de Claude Lapaire, après avoir passé en revue les principales statues de héros du Moyen Age élevées en Europe dans l'espace public et les parcs privés entre 1750 et 1870, suit les plus importants chantiers de restauration des églises et des châteaux de cette époque, pour analyser la façon dont leur décor sculpté a été conçu. Il examine aussi les constructions religieuses et civiles nouvelles, élevées dans un style qui s'inspire de l'art du Moyen Age. L'enquête s'étend avant tout à l'Angleterre, la France, l'Allemagne et l'Italie, abordant aussi les autres pays d'Europe.
L'ouvrage est composé d'une préface d'Alain Jouffroy, d'une monographie de Lydia Harambourg et agrémente de textes de différents auteurs : Jean- François Roudillon, Valérie Da Costa, Malika Vinot, Patrick Amine, Henri François Debailleux.
Il s'organise en plusieurs sections : Sculptures, mobilier d'art, dessins et bijoux. S'y ajoutent des entretiens avec différents artistes ou personnalités du monde de l'art (Valério Adami, Erro, Jacques Fromanger, Yves Gastou, etc.) et enfin une bibliographie et un index.
La partie sculpture est abordée de manière chronologique est découpée en 7 parties dont les introductions envisagent le contexte et les préoccupations tant formelles que thématiques de l'artiste Le mobilier et les dessins sont envisagés de manière thématique alors que les bijoux reprennent un ordre chronologique.
Chaque oeuvre est présentée sous la forme d'une fiche indiquant les informations relatives à l'oeuvre (datation, matériaux, dimensions), une photographie de la pièce et les mentions d'expositions et de publications la concernant.
Jean-Joseph Perraud (1819-1876), Grand Prix de Rome de sculpture en 1847 a incarné en son temps le renouveau de l'académisme.
Pour la première fois, un catalogue raisonné répertorie près de 150 sculptures analysées grâce à de véritables articles inédits, mettant en valeur ce sculpteur du Second Empire. Fort célèbre à son époque, comblé de commandes publiques prestigieuses, rival admiré de Jean-Baptiste Carpeaux à l'Opéra de Paris, Jean-Joseph Perraud s'affirme comme un sculpteur particulièrement original, dont l'oeuvre empreint à ses débuts d'un romantisme novateur incarne plus que tout autre sculpteur de son temps un néoclassicisme porteur de modernité.
C'est l'un des derniers sculpteurs académiques de la fin du xixe siècle et du début du xxe siècle. élève de Paul Dubois et d'Augustin Dumont, il rencontre très tôt le succès avec le Grand prix du Salon en 1881. Sa production est importante et recouvre tous les modes d'expression de la sculpture. Il excellera comme portraitiste mais il sera également sollicité pour réaliser des commandes publiques ou privées de monuments civils ou funéraires.
Il doit aussi sa réussite à la création de nombreuses sculptures en ronde-bosse ou en haut-relief magnifiant le corps féminin tels Volubilis ou Diane surprise. Son style bien qu'académique a été influencé par les néo-florentins et n'a pas été insensible à l'art nouveau.
Marguerite de Bayser-Gratry (1881-1975), sculpteur, Grand Prix des Arts décoratifs en 1925, sociétaire des plus célèbres Salons, sera en son temps récompensée pour un grand nombre de ses uvres. Influencée à ses débuts par Rodin, notamment concernant la sculpture figurative, elle se distingue dès le début de l année 1908 par la réalisation d objets décoratifs d une grande qualité tout particulièrement des vases aux galbes harmonieux , par le choix de matériaux rares, mais aussi dans l art du portrait, comme en témoignent ses bustes d une grande sensibilité. La découverte de l art égyptien en 1920 pousse l artiste sur la voie de la stylisation des formes et de l art animalier dont la « Gazelle » reste l exemple le plus fameux. Par ses recherches artistiques, Marguerite de Bayser-Gratry peut se prévaloir d appartenir au cercle étroit des meilleurs représentants de la sculpture de l entre-deux guerres, aux côtés d un Pompon ou d un Despiau. Cet ouvrage, écrit par Jessie Michel à partir de son mastère en histoire de l art de l université Lille III, constitue la première monographie de l uvre de Marguerite de Bayser-Gratry. Cette étude est agrémentée d un catalogue raisonné.
Au cours de sa longue carrière, le sculpteur André Allar (1845-1926) gravit tous les échelons de son art. D'abord apprenti sur le port de Toulon, puis élève de l'École des Beaux-Arts de Marseille, il conquiert successivement le grand prix de Rome en 1869, la médaille d'honneur du Salon en 1881, et des médailles d'or aux Expositions universelles en 1878, 1889 et 1900. Il est fait chevalier en 1878, puis officier de la Légion d'honneur en 1896. Il devient professeur à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts en 1891, et membre de l'Institut en 1905. Le député des Bouches-du-Rhône, Jules Charles-Roux, voit en lui le chef de file de l'école marseillaise de sculpture. Pour autant, malgré une oeuvre variée qui ne néglige pas les arts décoratifs, l'artiste n'a jusqu'à présent jamais fait l'objet d'une étude approfondie.
Ce livre, synthèse des travaux universitaires de l'auteur, constitue donc la première monographie, suivie d'un catalogue raisonné, d'André Allar.
Docteur en histoire de l'art, Laurent Noet est spécialiste de la sculpture à Marseille aux XIXe et XXe siècles. Auteur de plusieurs livres et articles sur ce sujet, son précédent ouvrage publié aux éditions mare et martin, Louis Botinelly, sculpteur provençal, a été distingué par l'Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille (prix Juliette et Constant Roux 2007).
Les relations entre Rodin et l'Italie contemporaine demeurent jusqu'à présent peu étudiées, souvent oubliées par l'historiographie rodinienne explorant plus volontiers l'Antiquité et la Renaissance, considérées comme les seules pierres de voûte de l'oeuvre monumentale du maître. Aux yeux du sculpteur, la tradition transalpine n'est décidément pas comme les autres, car c'est en Italie que s'enracine l'oeuvre de Michel-Ange, idole rodinienne et mythe fondateur de sa réation.
Conscient du retard dans lequel se trouvait le milieu artistique italien depuis plusieurs décennies, Rodin comprend que sa « conquête » ne sera pas chose simple. (S') exposer pour expliquer : voilà comment pourrait-on résumer la tratégie rodinienne en Italie.
Ce qui implique, tout d'abord, une participation aux principales expositions nationales ainsi qu'à la toute nouvelle Biennale de Venise. Si ces participations contribuent au positionnement de l'oeuvre du sculpteur au sein du débat critique italien, cette réception passe également par un réseau de relations élaboré, mis au point par l'artiste, afin que ses oeuvres soient acquises par des collections publiques. Par conséquent, avant l'oeuvre, c'est souvent l'homme qui est mis en avant, jusqu'à ce que l'une et l'autre se superposent. En creux se dessine une image du génie qui, peuplée de lieux communs, trahit une vénération digne du « star system », encouragée par le cinéma naissant.
L'histoire de la présence, de la compréhension (et de l'incompréhension) de l'artiste en Italie coïncide donc avec l'histoire de ce pays, de ses institutions culturelles, de sa critique d'art et de l'évolution du goût de son peuple.
C'est l'histoire de la vie d'un artiste au destin « mythique » qui croise celle d'un pays au passé glorieux. De cette rencontre, tous deux en sortiront à jamais changés.
Le sculpteur Constant Roux (1865-1942) débute et conclut brillamment sa carrière avec une seule et même oeuvre : La Colère d'Achille. En effet, elle lui ouvre les portes de la Villa Médicis à l'issue du concours du grand prix de Rome de 1894 et lui octroie une médaille d'honneur au Salon de la Société des artistes français de 1930. De fait, cette statue puissante, abondamment dupliquée en bronze, éclipse souvent l'artiste qui l'a conçue. Cependant, la personnalité attachante et le talent de Constant Roux méritent qu'on s'y intéresse de plus près : soutenu par l'État français et quelques mécènes fidèles au premier rang desquels se trouve le prince Albert 1er de Monaco, il réalise une oeuvre peu abondante mais d'une belle qualité plastique répartie en portraits, monuments, décors et objets d'art.
Louis Botinelly (1883-1962), héritier d'une longue lignée de tailleurs de pierre, travaille essentiellement les marbres, les calcaires, les granits et même les cristaux de quartz avec une exceptionnelle maîtrise. Après avoir tenté sa chance à Paris, il s'impose à Marseille et en Provence comme le sculpteur incontournable de l'Entre-deux-guerres, puis de l'Après-guerre : il réalise alors de nombreux monuments commémoratifs, de multiples sujets religieux, d'innombrables portraits et beaucoup de statuettes féminines. Son style, toujours figuratif, oscille entre tradition et modernité ; il réfléchit ainsi au rôle décoratif de la sculpture, à son lien avec l'architecture, à l'usage du béton moulé ou encore à la taille directe. Ce livre constitue la première étude historique et stylistique, suivie d'un catalogue raisonné, consacrée à Louis Botinelly.
Docteur en histoire de l'art, Laurent Noet est spécialiste de la sculpture à Marseille aux XIXe et XXe siècles. Auteur de plusieurs ouvrages et articles sur ce sujet, il a notamment publié aux éditions Thélès, "Jean-Baptiste Hugues, un sculpteur sous la IIIe République".
Jean-Joseph Perraud (1819-1876), Grand Prix de Rome de sculpture en 1847 a incarné en son temps le renouveau de l'académisme. Pour la première fois, un catalogue raisonné répertorie près de 150 sculptures analysées grâce à de véritables articles inédits, mettant en valeur ce sculpteur du Second Empire. Fort célèbre à son époque, comblé de commandes publiques prestigieuses, rival admiré de Jean-Baptiste Carpeaux à l'Opéra de Paris, Jean-Joseph Perraud s'affirme comme un sculpteur particulièrement original, dont l'oeuvre empreint à ses débuts d'un romantisme novateur incarne plus que tout autre sculpteur de son temps un néoclassicisme porteur de modernité.