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L'Arbre Vengeur
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Les derniers contes de Canterbury
Jean Ray, Donatien Mary
- L'Arbre Vengeur
- 27 Octobre 2023
- 9782379412301
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Howard Fast s'est fait une réputation avec des ouvrages engagés et combatifs comme Cour martiale ou Spartacus. Pour alimenter la flamme de ses convictions humanistes et exposer ses inquiétudes, il s'est commis dans le mauvais genre de l'anticipation composant un unique recueil afin de montrer du doigt les égarements de l'humanité que ses tentations nihilistes conduisent au néant. Ecrites en pleine ère du danger atomique, alors que la conquête de l'espace est devenue une réalité tangible et non plus une construction imaginaire, les quatre nouvelles qui composent ce recueil posent la question cruciale du progrès. Que laisserons-nous à ceux qui nous succèderont, s'ils parviennent seulement à naître ? Ironique, grinçant, paradoxal, brillant, Fast s'est affirmé en un seul recueil.
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Avec ce recueil inédit, nous plongeons dans l'arrière-pays sauvage du Canada au début de l'automne, alors que la température baisse et que les arbres revêtent leur parure dorée. Tout au long des histoires, les personnages évoluent dans ce décor de lacs, avec leurs barrages de castor, les huards et leurs chants étranges, les chipmunks, loups et ours ; les canots, les nuits autour du feu de camp. Avec la nuit l'atmosphère devient pesante. Des Blancs orgueilleux partent chasser au coeur d'une forêt qu'ils méconnaissent malgré leurs guides indiens qui les conjurent de respecter ces territoires sacrés.
Quand ils ressortent des bois, les chasseurs ont changé : ils ont appris, avec la peur de leur vie, qu'il faut respecter la nature, ses secrets et sa grandeur.
Des contes d'épouvante fabuleux. -
En débarquant sur l'île de Scarba, au large de l'Écosse, pour participer à un colloque sur l'oeuvre de Stanley Kubrick, le professeur de cinéma Stephen Gray ne sait pas vraiment ce qui l'attend ni où il met les pieds : accueilli par le sosie d'une grande vedette des années quarante, il se retrouve au milieu de cinéphiles, hantés comme lui par de vieux rêves sur pellicules et hors du temps, passionnés par les vieilles bandes de la Fox ou de la Warner en un temps où tout cela passe pour une antique manie. Il y rencontre le maître des lieux, Onésimos Némos, inventeur de la Sauvegarde, un troublant procédé informatique qui permet de «stocker» la personnalité des morts pour les ressusciter sur commande. Tandis que le web s'affole autour de rumeurs sur une nouvelle guerre planétaire, Stephen s'enfonce peu à peu dans un labyrinthe de signes kabbalistiques dont la trame semble faite de ses propres hantises. Où le mène son amour pour le cinéma de Kubrick ? Quelle révélation l'attend dans le village abandonné où ont vécu ses ancêtres ? Quel lien étrange le lie à Némos ? Et quelle expérience indicible ce dernier prépare-t-il ?
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Considéré par Lovecraft comme son égal, célébré pendant des décennies comme l'un des maîtres du fantastique, Algernon Blackwood n'a pas en France le public qu'il mérite. La richesse de son oeuvre, la puissance de son inspiration, qui va chercher jusqu'au fond des forêts les mystères qui hantent l'humanité, et sa maîtrise narrative lui vaudraient pourtant de nombreux lecteurs. C'est que Blackwood n'est pas de ces bricoleurs d'épouvante qui se ressemblent tous. Avec lui c'est toute la Création et la Nature, à la fois attirantes et inquiétantes, qui sont convoquées face à des hommes effarés de découvrir ce que leurs âmes recèlent.
La formidable puissance de suggestion de ce génie de l'étrange, de cet homme que les mots aimaient, se retrouvera dans les cinq longues nouvelles choisies ici.
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Maîtres du vertige : six récits de l'âge d'or
Serge Lehman
- L'Arbre Vengeur
- 1 Octobre 2021
- 9782379411304
La SF française, même si le terme n'existe pas encore ici, connaît son premier âge d'or de 1918 à 1935. Le genre est identifié dès la fin du xixe grâce aux succès de Verne et Wells. Les Anglais l'appellent scientific romance, les Français roman scientifique ou merveilleux-scientifique selon Maurice Renard. Porté par un élan fondateur jusqu'au déclenchement de la Grande Guerre, le genre se relance après, et entre alors dans une période faste où les thèmes classiques sont déployés et raffinés à l'extrême : entités mystérieuses, savants fous, fins du monde, quatrième dimension... 2 500 oeuvres, négligées pour la plupart. Six de ces oeuvres sont rassemblées ici, précédées d'une longue introduction de Serge Lehman qui revient en détail sur la naissance de cette SF française des origines. Un événement dans ce domaine.
Le livre contient les six textes suivants :
Dans trois cents ans, de Pierre Mille.
Tsade´ (une aventure de Palmyre), de Rene´e Dunan.
Les navigateurs de l'infini, de J.-H. Rosny ai^ne´.
La terreur rose, de Jean Ray.
Ou`? (document), de Claude Farre`re.
L'agonie du globe, de Jacques Spitz.
La Pulpe et la Moëlle (préface) de Serge Lehman (in Maîtres du vertige, L'Arbre vengeur) = Grand Prix de l'Imaginaire (essai) 2022. -
Les mers intérieures voient parfois se déchaîner les pires tempêtes. L'heure du thé est souvent celle où l'on entend les histoires les plus terribles.
Infusées longtemps, acides et intrigantes, les histoires de Christophe Langlois sont comme des gorgées intenses où le goût du mystère croise celui de l'étrange. Héritier de Buzzati dans un monde moderne qui laisse entrevoir un peu de son antique barbarie, l'auteur de ces quinze histoires a l'art de surnager dans nos apocalypses quotidiennes sans craindre de nous provoquer.
Humour noir, écriture au cordeau, imagination débridée sont les ingrédients de ce recueil de nouvelles que vous dégusterez en prenant garde de ne pas mordre la fine tasse qui les contient.
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Parue en 1935, cette dystopie britannique fait partie des plus belles et des plus intrigantes réussites du genre. Elle immerge le lecteur dans les tréfonds d'une civilisation descendante des Romains qui s'est installée sous la terre, au bord d'une vaste mer intérieure, entourée d'angoissantes ténèbres. Le héros qui découvre cette terre sous la terre poursuit un vieux fantasme familial persuadé de l'existence de ce monde. Mais nul n'a pu le prouver jusqu'à l'aventure d'un intrépide qui va entreprendre de raconter dans le détail le monde qui s'est développé à l'abri de la surface, une terre peuplée d'animaux et de plantes fantastiques où l'humain a créé une société impitoyable dont toute liberté est bannie, faisant de l'individu un serviteur absolu de l'État. La société totalitaire qu'il décrit est régie par le contrôle télépathique des esprits. Le roman combine aux éléments d'un récit de «race perdue» les craintes de contrôle totalitaire dans une époque où le fascisme embrase les esprits en Europe.
Fable dont la date de parution originale n'a rien d'anodin, La terre sous l'Angleterre mêle le texte d'aventure à la réflexion dystopique la plus inquiétante. -
"Le combat contre le temps est le seul sujet digne d'un romancier" disait Lovecraft. Cette réflexion est au coeur de ce recueil de nouvelles mystérieuses qui, toutes d'une manière différente, abordent cet insondable thème, illustrant la relativité qui creuse un abime entre le temps réel supposé et le temps imaginaire, celui de tous les possibles et de toutes les craintes. La force de Langelaan est d'avoir transmué sa profonde angoisse en histoires. Paroxystique et ultra célèbre, la nouvelle La Mouche témoigne, sous couvert d'une pseudo enquête policière et de façon terrible, qu'on ne manipule le temps qu'à ses dépens. Ironique et glaciale, la fin de ce texte constitue une apothéose rarement égalée.
Treize nouvelles qui évoque le meilleur et le pire des mondes : celui de nos peurs secrètes.
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Surgissant au Nord de la France, la maladie bleue s'attaque aux métaux qu'elle détruit impitoyablement et se répand dans l'Europe avant de gagner le monde entier. Engendrant un chaos sans nom qui révèle les pires penchants de l'espèce humaine, cette apocalypse inattendue va réveiller une humanité endormie, la pire qui se déchaîne, et la meilleure qui va trouver une occasion de rédemption. Politique, satirique, saisissant dans sa peinture des moeurs et des comportements, La mort du fer impressionne par sa capacité à nous emporter dans une fable réaliste et sa volonté de nous édifier sans cesser d'être littéraire. Un petit chef-d'oeuvre inconnu du roman d'anticipation.
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Pour patrie l'espace. Ils ont fui la terre depuis des siècles et fondé une civilisation de l'espace qui évolue dans l'univers sans jamais se fixer sur une planète : les Stelléens, rebelles devenus pacifistes, n'ont qu'un ennemi, puissant et impitoyable, qui les menace avec de plus en plus d'âpreté. C'est dans l'une de leurs cités qu'est recueilli le soldat Tinkar, Terrien tombé dans le vide après la panne de son vaisseau : déconsidéré parce que perçu comme un vulgaire « planétaire », étranger à ce monde qui a inventé une singulière démocratie, il comprend néanmoins que ses connaissances pourraient être d'une utilité cruciale pour ses sauveurs. Au contact de cette civilisation et notamment de quelques femmes intrépides, le militaire rigide va peu à peu laisser poindre en lui une humanité qu'il ignorait. Dans ce roman qui mêle aventures trépidantes, imaginaire flamboyant et réflexion nuancée, Francis Carsac anime un héros déchiré entre aspiration à l'ordre et besoin de liberté : livre d'une époque certes, mais histoire qui résonne encore fortement à nos esprits inquiets. Un classique de la science-fiction française.
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La ligue des T erres Humaines a fini par édicter la radicale « Loi d'Acier ». Il ne doit y avoir qu'une humanité par planète. Autant que possible, l'autochtone, ou la première arrivée sur les lieux. L'auteur de Ceux de Nulle Part nous fait assister à la mise en vigueur, dramatique, sanglante et pittoresque, de cette Loi sur la planète Nécat. Où cohabitent TROIS humanités dont une, venue de la lointaine terre, ressemble à la civilisation...basque... Mais chacune estime que « Ce Monde est Nôtre » et considère que les autres devront partir...
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L'Homme-fourmi peut être considéré comme une oeuvre marquante dans l'histoire de l'anticipation française, conjuguant tout à la fois la merveille scientifique et la fascination pour le monde des fourmis, mutantes ou non, qui se développera au XX° siècle tant au cinéma qu'en littérature.
Le narrateur rencontre une fée qui organise l'échange entre la vie d'un homme et celle d'une fourmi par un acte magique, un choix de voeu comme dans les contes de tradition orale.
L'homme incarné en fourmi vit dès lors des aventures extraordinaires : l'originalité d'Han Ryner, presque un siècle avant Bernard Werber et sa trilogie des Fourmis, est d'inventer la vision de notre monde à l'échelle de la fourmi.
L'Homme-fourmi révèle l'univers et les sens étonnants des formicidés dans une époque fascinée par la vie des insectes : au-delà de Maeterlinck et sa Vie des fourmis, des Souvenirs entomologiques de Jean-Henri Fabre, le roman d'Han Ryner précède et inaugure une veine littéraire consacrée aux fourmis.
Sans doute peut-on voir en lui le précurseur de L'Empire des Fourmis d'H.G. Wells, des mouches mutantes de Jacques Spitz ou de BR Bruss et de ses fourmis géantes, quand les insectes deviennent les maîtres de notre planète.
Le propos de Ryner est aussi simple que volontaire : avec ce livre il a cherché « un prétexte à blâmer nos orgueils, à nous qui, par les sens, sommes inférieurs à tant d'animaux, à nous qui souvent croyons tout savoir et dont l'intelligence très probablement doit errer magnifiquement parmi une foule d'erreurs insoupçonnées ».
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En quelques nouvelles et une carrière très brève, Stanley Weinbaum a imposé son nom jusque sur la planète Mars où un cratère porte le sien. On trouve de plus en plus difficilement ses textes en ce temps où les anthologies sont passées de mode. Il nous a semblé utile de nous offrir une nouvelle traduction de ses plus belles réalisations, perles de l'imaginaire d'une époque où la SF partait à la conquête des esprits et des intelligences.
Sept nouvelles savoureuses et subtiles sur cet ailleurs qui nous résiste ou nous rend fou, et parmi elles la plus célèbre, Odyssée martienne, qui voit la rencontre d'un humain et d'un extra-terrestre et, pour la première fois dans la SF, il ne ressemble pas à un hominidé avec lequel on peut communiquer, "une des trois histoires qui ont changé la SF" (Asimov)
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Jouir d'un pouvoir quand on n'a pas l'âme d'un super-héros peut être éprouvant.
Robert Murier, un scientifique, en fait l'étrange expérience lorsqu'il réalise que les dimensions de son corps lui échappent, ses molécules se dilatant plus ou moins à volonté et provoquant des catastrophes. Roman d'aventure qui se transforme peu à peu en envoûtante description du voyage dans un ailleurs qui nous est si proche, La chute dans le néant franchit des frontières fascinantes sans cesser de nous interroger : que peut la raison quand la matière commande ? Que devient l'homme quand il perd son pouvoir sur les choses ? Les super-héros peuvent continuer à se battre, ce monde inquiétant et beau n'est pas pour eux.
Ni ce livre, inclassable et méconnu.
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Publié en 1901 par un auteur anglais reconnu d'abord pour sa précocité puis sa prolixité, Le Nuage pourpre représente une arrivée sidérante dans le monde de la littérature avec sa vision post-apocalyptique illuminée, celle d'un homme absolument seul, survivant à un désastre absolu et maître d'un monde qu'il décide de brûler méthodiquement. Mais si le héros se nomme Adam, c'est bien que...
Sans équivalent, ce roman, trop mal connu et jamais édité en grand format en France, emballera les amateurs de cette littérature des extrêmes, des hallucinations d'un temps où penser la fin se faisait encore avec des précautions. Miraculeusement, ce livre a vieilli de manière unique. Un manque éditorial à combler d'urgence. Une oeuvre aussi émouvante que fascinante.
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Comment «l'éditeur», Didier Barrière, s'est-il procuré ces trois textes? Il nous laisse le soin d'en juger, les rassemblant en une étrange trilogie dans laquelle le présentateur distingue trois éléments constitutifs du genre fantastique. Le premier auteur, Marcel Bertrand, en imaginant Monsieur Meidart et les voisins du dessous, produit un récit du fantastique avorté au style heurté, qui nous immerge dans le quotidien sombre et misérable d'un misanthrope qui n'arrive pas à se libérer. Le narrateur du deuxième se libère au point de finir par atteindre une sorte de merveilleux, mais au risque de se perdre; l'obsession de la cartographie est d'autant plus forte dans Le véritable passage du Nord-Ouest que l'auteur André-Charles Naugé nous fait voyager dans un monde imaginaire délirant. Quant au troisième récit, La bouche sans langue, signé J.-François Michel, il s'affranchit totalement du réel ; il ne s'agit plus alors d'enchantement mais de grotesque, les personnages ne sont plus que des marionnettes se livrant à un combat dérisoire contre une sorte d'allégorie de la confusion des langues et des désirs, et cette dérision généralisée se manifeste jusque dans l'écriture du récit.
En rassemblant ces trois aspects du fantastique, c'est aussi et curieusement la personnalité de l'éditeur qui se révèle, d'autant que sa présence s'insinue par le truchement d'un paratexte dont des variantes proches d'un appareil critique. Didier Barrière, toujours tenu par ses manies érudites, semble ainsi s'emparer de la trilogie et fidèle à l'esprit du génial Nodier (voire de Borges) il s'insinue grâce à ce procédé joueur sans négliger le risque de n'être pas lu...
Et sa préface est elle-même une nouvelle, quête personnelle et d'apparence autobiographique à la recherche d'un fantastique qui se dérobe.
Une très belle manière d'établir des étapes, des distances entre le fantastique et nous, soit pour nous en prémunir, soit pour lui donner plus de force.
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