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République des Lettres
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Stefan Zweig. À bord d'un paquebot voguant vers l'Argentine, deux joueurs d'échecs s'affrontent. L'un, Mirko Czentovic, est le champion du monde en titre. Fruste, taciturne, inculte, c'est cependant un redoutable tacticien que personne n'arrive à battre. L'autre, Mr. B., est un passager inconnu, un intellectuel qui a appris à jouer seul aux échecs pour résister aux persécutions nazies et échapper mentalement à l'enfermement. Il est parvenu à mémoriser les plus grandes parties d'échecs relatées dans le seul livre alors à sa disposition, puis a développé l'étrange faculté de pouvoir jouer contre lui-même, blancs et noirs en même temps. Alors qu'il n'a pas joué depuis plus de vingt ans, il gagne une première partie contre le champion du monde, mais sa schizophrénie lui fait perdre la revanche. Au-delà de la symbolique du jeu d'échecs et de la "psychanalyse" de deux personnages que tout oppose, cette nouvelle de Stefan Zweig, écrite juste avant son suicide, plonge le lecteur dans les labyrinthes de l'âme humaine. C'est aussi une profonde réflexion sur la folie totalitaire à une époque charnière où se jouait le destin de l'Europe sur le grand échiquier du monde.
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Vingt-quatre heures de la vie d'une femme
Stefan Zweig
- La Republique Des Lettres
- 2 Janvier 2024
- 9782824913384
Dans une pension de la Riviera où réside le narrateur, la très réservée Mme Henriette, mère de famille honorablement connue, vient de s'enfuir avec un jeune séducteur. Les pensionnaires s'étonnent de la rapidité de l'aventure et personne n'arrive à croire qu'une honnête femme puisse ainsi abandonner son foyer après quelques heures seulement de conversation avec un inconnu. Seul le narrateur ne condamne pas la femme immorale, bientôt rejoint par une vieille dame anglaise distinguée. Celle-ci lui raconte alors un épisode de sa jeunesse analogue à celui qui met en émoi la petite pension, se remémorant une aventure amoureuse de vingt-quatre heures, aussi étrange que passionnée. Le récit, où l'on trouve une évocation remarquable de l'atmosphère des casinos de l'époque, est animé par une analyse psychologique particulièrement profonde.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Gustave Flaubert. "C'est la faute de la fatalité", telle est la conclusion de Charles Bovary après le suicide de son épouse. Telle est en effet la morale de l'histoire vraie d'une femme qui tombe à cause d'une disproportion entre l'idée qu'elle se fait de la vie et la vie elle-même. C'est de cette opposition que Flaubert a tiré le personnage de Madame Bovary, exploré ici jusque dans dans les moindres replis de son âme et porté à une dimension si universelle que le terme de "bovarysme" en est aujourd'hui passé dans le langage courant. Et autour d'Emma, les autres personnages du roman sont également si impitoyablement justes, si rigoureusement observés, analysés et décrits, qu'ils donnent au drame toute son extraordinaire profondeur. Mais "Madame Bovary" n'est pas seulement un chef-d'oeuvre romanesque, c'est aussi un puissant réquisitoire contre la société bourgeoise, contre la médiocrité satisfaite, contre la niaiserie des conventions, des formules toutes faites et des pensées sur mesure, réquisitoire infiniment plus efficace qu'une satire. Cela explique pourquoi le livre suscita tant de controverses passionnées, et valut même à l'auteur un procès pour outrage à la morale et aux bonnes moeurs resté célèbre dans l'histoire des lettres, avant de finalement rencontrer l'immense et durable succès public qui lui est dû.
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Gatsby le magnifique
Francis Scott Fitzgerald
- La Republique Des Lettres
- 2 Janvier 2024
- 9782824913483
Jay Gatsby - en réalité James Gatz - jeune américain ambitieux issu d'un milieu modeste, est un aventurier romanesque. Sorti major de la guerre de 1917-18, il devient bootlegger riche et puissant, mais il est quelque peu mélancolique et sa personnalité reste mystérieuse aux yeux de tous. «Je crois, murmure une jeune femme, qu'il a tué un homme...» Dans sa luxueuse propriété de Long Island où il reçoit toute la haute société de New York, il donne des fêtes éblouissantes. Au zénith de sa magnificence, il meurt assassiné par un arrogant milliardaire dont il courtise la femme. "Gatsby le Magnifique" est la satire mordante d'une certaine société américaine aussi riche que méprisante. On y retrouve toute l'amertume de l'auteur qui a essuyé son mépris et fut, après la Première Guerre mondiale, le porte-parole de la génération perdue des «roaring twenties».
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Toutes les recherches poétiques d'une époque lassée de la rigueur du Parnasse et des suavités symbolistes se retrouvent dans "Alcools". D'instinct, Apollinaire y rejoint la tradition poétique française la plus pure, la plus directe, telle qu'elle s'incarne chez Ronsard et François Villon. Lorsque le poète penché sur la Seine se remémore son amour dans "Le Pont Mirabeau", la beauté grave et bouleversante de la douleur la plus discrète et la plus tragique y cotoie un air de romance populaire. Dans "Marizibill", il associe des strophes bouffonnes et pathétiques. Le mouvement épique de "La Chanson du mal-aimé", qui porte l'incantation à un degré magnifique d'évidence et d'émotion, la nonchalance habile et délicieuse de certains poèmes de circonstance, la résurrection de vieilles légendes rhénanes, attestent la diversité de ce recueil qui rassemble les poèmes écrits entre 1898 et 1913. Aucun livre de cette époque n'a exercé une influence comparable sur la poésie française de la première moitié du XXe siècle, ouvrant la voie à un nouveau lyrisme et inspirant notamment dada et le surréalisme.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Jane Austen. Préface de Virginia Woolf. "L'intelligence de Jane Austen n'a d'égale que la perfection de son goût. Ses sots sont des sots, ses snobs des snobs, parce qu'ils s'éloignent du modèle de raison et de bon sens qu'elle a en tête, et qu'elle nous transmet clairement à l'instant même où elle nous fait rire. Jamais romancier n'a fait autant usage, et à la perfection, de son sens des valeurs humaines. C'est en contraste avec un coeur sûr, un bon goût infaillible, des principes moraux presque austères, qu'elle fait ressortir ces traits, qui vont à l'encontre de ce qui est bon, vrai et sincère, et qui sont parmi les choses les plus délicieuses de la langue anglaise." - Virginia Woolf.
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Intégré dans les "Scènes de la vie privée", "Le Père Goriot" est une clé de voûte de "La Comédie Humaine". C'est en effet à partir de ce roman que Balzac utilise pour son cycle romanesque le procédé du "retour des personnages". À l'image de la pension Vauquer, une pension de famille bourgeoise du quartier latin où se croisent plusieurs types d'humanité, le roman est un carrefour où se rencontrent plusieurs personnages de "La Comédie Humaine": Goriot et ses filles, Vautrin, Rastignac,... Balzac y relate l'histoire d'un brave homme qui, s'étant dépouillé de ses biens par amour paternel afin de bien doter ses deux filles, va être abandonné par elles et mourir pauvre et seul. Mais le sujet sous-jacent est l'éducation sentimentale d'un jeune provincial, Eugène de Rastignac, débarquant de son Périgord natal pour conquérir Paris et y faisant l'apprentissage de la vie et de la société. À la fin du roman, c'est un homme mûri par l'expérience qui, après s'être écrié "A nous deux, maintenant" en contemplant la capitale depuis le sommet du Père Lachaise, va dîner chez sa maîtresse.
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Lettres à un jeune poète
Rainer Maria Rilke
- La Republique Des Lettres
- 30 Novembre 2022
- 9782824914923
De février 1903 à Noël 1908, Rilke adresse dix lettres à un jeune homme qu'il ne connait pas, Franz Xaver Kappus, cadet à l'École militaire de l'armée d'Autriche-Hongrie. Celui-ci sollicite des conseils, doutant de sa vocation littéraire et hésitant entre le métier des armes et celui de la poésie. Le futur auteur des "Cahiers de Malte Laurids Brigge", à peine plus âgé que lui - il a 28 ans à l'époque - lui répond lucidement, non pas en littérateur mais en poète et en philosophe. Ses "Lettres à un jeune poète" ne sont pas un recueil de conseils professionnels mais une profonde méditation - quasi programmatique car portant déjà en germe les thèmes des "Élégies de Duino" et des "Sonnets à Orphée" - sur la poésie, sur l'écriture, sur la vie créatrice et sur le sens de l'existence. "Entrez en vous-même, cherchez le besoin qui vous fait écrire: examinez s'il pousse ses racines au plus profond de votre coeur. Confessez-vous à vous-même: mourriez-vous s'il vous était défendu d'écrire ? Ceci surtout: demandez-vous à l'heure la plus silencieuse de votre nuit: Suis-je vraiment contraint d'écrire ?" Ces lettres d'une portée universelle seront publiées par Kappus en 1929, trois ans après la mort de Rilke.
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Publié en 1885, "Germinal", treizième volume du cycle des "Rougon-Macquart", est le roman le plus célèbre de Zola. C'est l'histoire d'une grève dure, "la lutte du capital et du travail, le coup d'épaule donné à la société qui craque un instant", selon l'auteur. L'action se déroule dans le bassin houiller du nord de la France. Emile Lantier vient d'être renvoyé d'un atelier des Chemins de fer pour avoir giflé son chef. Chômeur, il se fait engager à la mine de Montsou où il est affecté dans l'équipe de Maheu. Il partage l'enfer du travail au fond des puits et la vie extrêmement difficile des familles de mineurs résignés à leur quasi esclavage depuis des générations. Mais Etienne rencontre un militant et commence à lire des brochures prônant la lutte sociale. Après une baisse de salaire des mineurs, il décide d'organiser une grève contre la Compagnie des mines et crée une caisse de secours. Pendant deux mois et demi de luttes et de souffrances, les mineurs tiennent bon face aux riches propriétaires qui refusent toute négociation et finissent par faire tirer la troupe contre la foule des manifestants. Les grévistes comptent leurs morts et doivent finalement reprendre le travail. Un anarchiste nihiliste, Souvarine, sabote alors la mine, faisant de nouveaux morts dans l'effondrement des galeries. Malgré la catastrophe, les ouvriers ont compris que la lutte pour améliorer leur condition est désormais possible grâce à l'organisation syndicale et politique unitaire. "Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait bientôt faire éclater la terre."
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'Oscar Wilde. Ce n'est pas le moindre paradoxe de cet unique roman d'Oscar Wilde qu'il ait été sévèrement condamné dans l'Angleterre puritaine de l'époque victorienne alors que son propos est éminemment moral. Dorian Gray est un jeune aristocrate esthète et peut-être homosexuel qui, jaloux de la beauté de son propre portrait peint par son ami Basil Hallward, souhaite que le personnage du tableau vieillisse à sa place. En une sorte de pacte faustien, le voeu est exaucé mais, au fil des ans, pendant que Dorian semble rester éternellement jeune, son portrait s'enlaidit de toutes les fautes et péchés qu'il commet. Sa conscience finit par ne plus supporter ce reflet de la laideur de son âme. Un jour de fureur, croyant détruire le tableau, il se suicide. Dorian meurt pour avoir préféré l'illusion de l'art à la vie. Parabole et conte fantastique, "Le Portrait de Dorian Gray" est autant une pierre angulaire des débats éthiques et esthétiques de son époque qu'un texte intemporel sur les rapports qu'entretiennent le bien et le beau, l'art et la vie, l'âme et le corps.
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Dédié à Victor Hugo, "Illusions perdues" appartient aux "Scènes de la vie de province" de "La Comédie humaine". L'oeuvre comprend trois récits qui s'enchaînent: "Deux poètes" dont l'action se déroule dans une imprimerie d'Angoulême sous la Restauration, "Un grand homme de province à Paris" où l'on voit l'un des deux jeunes ambitieux, Lucien Chardon, alias Lucien de Rubempré, partir à la conquête de la capitale par la littérature et le journalisme puis la politique, et "Les souffrances de l'inventeur" qui voit le même revenir à Angoulême, totalement ruiné et ajoutant de nouvelles dettes à son ami imprimeur. Au bord du suicide, il croise le chemin d'un singulier chanoine espagnol, en réalité un ancien bagnard évadé, Vautrin. "Illusions perdues", que Balzac mène avec une maîtrise littéraire stupéfiante, rassemble beaucoup de personnages-clés de "La Comédie humaine". Avec ses péripéties et ses coups de théâtre, ses touches d'un puissant réalisme, ses maximes lapidaires et ses profondes considérations sur les dessous de la société, c'est sans conteste avec "Splendeurs et misères des courtisanes" qui le prolonge, le meilleur de Balzac.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'André Gide. Bernard Profitendieu, fils d'un haut magistrat connu pour son intégrité, s'est toujours senti mal à l'aise dans son milieu familial où règne un puritanisme inflexible. Or il découvre qu'il n'est pas le fils du magistrat, qu'il n'est que le fruit d'une faute de sa mère tenue secrète. C'est assez pour qu'il se révolte en compagnie d'un ami, Olivier Molinier, qui fait la connaissance du comte de Passavant, un homme de lettres vulgaire aux moeurs douteuses en train de fonder une revue. Ces personnages et leur entourage - la plupart jeunes étudiants - sont présentés dans le journal intime d'Edouard, un écrivain qui réunit des matériaux pour un roman qui doit s'intituler "Les Faux-Monnayeurs". Comme dans le "Traité du Narcisse", Gide défend avec ce premier roman complexe publié en 1925 une certaine forme d'homosexualité qu'il juge des plus salutaires, en même temps qu'il fait de son récit une des expériences les plus hardies de l'art narratif du XXe siècle.
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Deux adolescents de 15 et 16 ans, Vinca et Phil, amis depuis toujours, s'éveillent à l'amour et à la sexualité durant leurs vacances d'été sur la côte bretonne. Phil est séduit, initié puis abandonné par une femme beaucoup plus âgée que lui. Vinca, qui devine tout, tente de le reconquérir. Elle l'épie, le suit, l'attend, puis se donne à lui. Sur fond d'aquarelle maritime où la mer, le ciel, le soleil, les vagues fluctuent au gré des passions adolescentes, les deux jeunes gens s'aiment, se désirent, s'exaspèrent, se trahissent et se querellent. Le paradis de l'enfance a laissé place aux tourments de l'amour et les vacances s'achèvent sur un adieu amer et nostalgique à l'insouciance. À travers ces deux beaux portraits d'adolescents et sa prose poétique aussi délicate qu'imagée, l'auteur de "Claudine à l'école", qui s'est inspirée en partie de sa liaison avec son propre beau-fils, excelle ici à évoquer le douloureux passage de l'enfance à l'âge adulte. Lors de sa sortie en 1923, et encore plus tard en 1954 lors de la sortie du flm réalisé par Claude Autant-Lara, "Le Blé en herbe" ne manqua pas de scandaliser le public bien-pensant en raison de son audace subversive.
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Le maître et Marguerite
Mikhaïl Boulgakov
- République des Lettres
- Pavillons Poche
- 21 Juillet 2016
- 9782824903163
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Mikhaïl Boulgakov. Pratiquement exclu de la vie littéraire de son temps, Mikhaïl Boulgakov est l'un des plus grands écrivains russes du XXe siècle. Dans "Le Maître et Marguerite", sa grande oeuvre à laquelle il travailla jusqu'à ses tous derniers jours, il donne sa pleine mesure, alliant satire et poésie à une grande méditation sur le bien et le mal saisis à travers la problématique de l'écrivain face au pouvoir totalitaire. Satiriste incisif, styliste nerveux et brillant dont la prose tout entière est marquée par sa passion du théâtre, il s'inscrit avec ce roman magistral dans la lignée des grands auteurs russes classiques qu'il prolonge avec une vigoureuse originalité.
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Portrait-fiction de l'artiste en jeune homme, "Martin Eden" conjugue l'échec d'une éducation sentimentale et l'apprentissage du métier d'écrivain où la tentative d'appropriation de la culture mène inéluctablement à l'autodestruction. En une série de confrontations génératrices de discours sur l'amour, la vie, la politique, la philosophie, l'art et la littérature, ce roman partiellement autobiographique de Jack London met en scène le conflit irréductible entre deux mondes: celui des déshérités frustes et incultes, incarné par Martin Eden, et celui des privilégiés épris de distinction et de respectabilité, représenté par Ruth Morse dont la beauté fragile subjugue aussitôt le jeune marin de retour à San Francisco. L'amour l'entraîne alors à la conquête du savoir où les livres vont lui révéler sa vocation d'écrivain. Au prix d'une discipline qu'il s'impose jusqu'au délire, et après plusieurs années de dures épreuves, dont la rupture avec Ruth, il devient un écrivain riche et célèbre, mais il est trop tard et un soir, il se laisse glisser dans la mer en une lente descente vers la mort.
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Par une claire matinée de juin 1923, Clarissa Dalloway sort de chez elle pour acheter des fleurs. Elle en profite pour effectuer une promenade à travers Londres. Virginia Woolf l'accompagne, recueillant les images qui s'offrent à ses yeux, les pensées et les sentiments qui la traversent. L'esprit de Clarissa est empli de l'image de Peter Walsh, un ami d'enfance qu'elle avait rêvé d'épouser, de son mari Richard, de son amie Elisabeth, de Sally devenue mère de cinq enfants,... Les impressions et les souvenirs affluent. Le récit se développe, allant du passé au présent, entremêlant l'un à l'autre, Virginia Woolf déroulant son roman comme une composition musicale en mettant à profit l'expérience littéraire novatrice de James Joyce. Dans la soirée, les personnes à qui Mrs Dalloway a pensé sont présentes à la petite fête qu'elle organise chez elle.
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«Écrire l'histoire de Marie-Antoinette, c'est reprendre un procès plus que séculaire, où accusateurs et défenseurs se contredisent avec violence. Le ton passionné de la discussion vient des accusateurs. Pour atteindre la royauté, la Révolution devait attaquer la reine, et dans la reine la femme. Or, la vérité et la politique habitent rarement sous le même toit, et là où l'on veut dessiner une figure avec l'intention de plaire à la multitude, il y a peu de justice à attendre des serviteurs complaisants de l'opinion publique. On n'épargna à Marie-Antoinette aucune calomnie, on usa de tous les moyens pour la conduire à la guillotine; journaux, brochures, livres attribuèrent sans hésitation à la «louve autrichienne» tous les vices, toutes les dépravations morales, toutes les perversités; dans l'asile même de la justice, au tribunal, le procureur général compara pathétiquement la «veuve Capet» aux débauchées les plus célèbres de l'Histoire, à Messaline, Agrippine et Frédégonde.» - Stefan Zweig.
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Georges Duroy, d'origine modeste et médiocrement instruit, mais à l'esprit résolu et, surtout, jeune et séduisant, monte tenter sa chance à Paris après avoir servi comme sous-officier en Afrique. Il y retrouve un ancien compagnon d'armes, Charles Forestier, qui brille maintenant dans le journalisme. Avec sa femme, il l'aide à publier un premier article qui connaît un fort retentissement. Duroy pénètre bientôt les rouages de la profession et les dessous du Tout-Paris. Il sait plaire à un propriétaire de journaux rusé et à plusieurs femmes influentes qui l'aident dans son ascension sociale. Son audace et son charme suppléent à son manque de culture. Un duel gagné accroît son prestige. Au fil des intrigues et des manipulations, Duroy, devenu désormais "Bel-Ami", prêt à tout pour faire fortune et asseoir son pouvoir, révèle une âme profondément dévoyée et cynique. Maupassant fut accusé de pessimisme outré pour ce roman balzacien qui fit scandale lors de sa parution. Il répondit qu'il s'était borné à écrire une satire du journalisme parisien. Avec son brio irrésistible et son style alerte et précis, "Bel-Ami" reste l'une des oeuvres les plus marquantes de la littérature française du 19e siècle.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Stendhal. À l'automne 1838, Stendhal songe à tirer de la jeunesse d'Alexandre Farnèse une chronique italienne à laquelle il donne bientôt les dimensions d'un roman. Ce sera "La Chartreuse de Parme", son second chef-d'oeuvre, qu'il rédige en deux mois, en une sorte d'improvisation passionnée. On peut préférer le dramatique serré du "Rouge et le Noir" au romanesque abandonné de "La Chartreuse de Parme". Mais il est évident que "La Chartreuse" nous livre Stendhal tout entier: tout ce qu'un homme a pensé et aimé se rassemble ici en une vision définitive où se dessinent toutes les pentes de la rêverie, tous les sillages du coeur. Plus encore qu'un roman, "La Chartreuse de Parme" est une confession poétique. La rigueur du style, les analyses psychologiques, les considérations philosophiques, tout est transfiguré dans le bonheur d'une vision lyrique qui atteint dans les meilleures pages à la pureté rythmique d'un chant. Livre inspiré moins parce que l'auteur est ici au sommet de ses dons d'écrivain que parce qu'il a enfin ouvert la porte par où peuvent s'engouffrer tous ses souvenirs et ses rêves, tout son idéal d'art et de vie: l'énergie, l'aventure, la passion, la gloire, l'amour, l'Italie,...
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Ayant achevé ses études, Jeanne, la fille du baron Le Perthuis, se rend dans la propriété de ses parents en Normandie. Sensible et romantique, elle a toujours été tendrement aimée par sa famille et jouit elle-même pleinement de leur présence. Bientôt, elle entame une idylle avec un de ses voisins, le vicomte Julien de Lamare. Le mariage, suivi d'un voyage de noces enchanteur, suivent comme un beau songe. Mais Jeanne comprend bientôt que son mari entretient de nombreuses liaisons féminines et qu'il est en outre très intéressé par son argent. Le malheureux trouve toutefois la mort lors d'une nouvelle aventure, tué par un mari jaloux. Jeanne cherche quelque réconfort dans l'affection de son père et dans l'amour qu'elle porte à son petit garçon. Trop gâté pendant son enfance, celui-ci, dès l'âge de dix-huit ans, commence à rançonner sa mère et la ruine bientôt complètement. Jeanne devient folle. Le roman est conduit avec la rigueur d'une véritable étude psychologique et Maupassant, qui maîtrise ici un style exceptionnel de justesse, ne tire aucune morale de cette histoire, montrant seulement le destin d'une femme sensible.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Franz Kafka et d'une étude de ses manuscrits. Écrite en novembre 1919, publiée en 1953, cette lettre de l'auteur du "Procès" écrite à l'intention de Hermann Kafka, son père, est considérée comme la clé de sa personnalité et de son oeuvre. En 1919, Franz Kafka a 36 ans. Il a publié quelques nouvelles ("La Métamorphose", "Le Verdict", "La Colonie pénitentiaire") mais doit occuper un emploi peu satisfaisant de juriste dans une compagnie d'assurance pour gagner sa vie. Tuberculeux, il est incapable d'assurer son indépendance et vit encore au foyer de son géniteur. Deux tentatives de mariage ont déjà échoué. Il projette cependant d'épouser une jeune praguoise, Julie Wohryzeck, rencontrée au début de l'année. Son père s'oppose au projet. Franz, n'ayant pas la force de contester l'autorité de ce père juif castrateur, rédige alors cette longue lettre poignante, à la fois réquisitoire et plaidoyer, où il fait le tour des relations conflictuelles qu'il entretient avec lui. Plaidant "coupable", il n'en règle pas moins son compte avec la figure paternelle qui domine sa vie, révèlant l'ultime secret: "Dans mes livres, il s'agissait de toi, je ne faisais que m'y plaindre de ce dont je ne pouvais me plaindre sur ta poitrine." Seule sa mère lira la lettre, son père n'en aura jamais connaissance.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'Homère. Épopée composée au VIIIe siècle av. J.-C. mais puisée dans une longue tradition de poésie orale, l'"Iliade" traite en 24 chants d'un épisode crucial de la guerre de Troie: Paris, fils du roi de Troie Priam, a enlevé la belle Hélène, épouse de Ménélas, roi de Sparte et frère du roi de Mycènes Agamemnon. Sous le commandement de ce dernier, les Grecs organisent une expédition contre Troie pour venger cet affront. Au lieu de traiter toute la guerre de Troie, Homère choisit un épisode bien précis: la colère d'Achille. Autour de cet épisode, il ouvre constamment des perspectives sur l'ensemble de la guerre, et ainsi l'épopée de la colère devient aussi l'épopée de la geste troyenne. L'"Iliade", oeuvre fondatrice de la civilisation occidentale, voit se mêler les grands enjeux de l'existence et de la nature humaine avec une intensité et des effets de complémentarité saisissants. Comme dans l'"Odyssée", le poème dépeint pour la première fois dans l'histoire l'être humain face à un destin qu'il a conscience de devoir accomplir. En outre le héros nous offre l'image inaugurale de quelqu'un qui finit par se reconnaître en l'autre et à voir en lui un homme, fût-il son ennemi. Les personnages, comme des archétypes humains posés une fois pour toutes, n'ont cessé d'inspirer les créateurs de l'Antiquité à nos jours.
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Roman intégré dans les "Études de moeurs", série des "Scènes de la vie de province" de "La Comédie humaine". Dans la ville de Saumur, le terrible père Grandet a réuni, grâce à d'heureuses spéculations, une fortune qu'il augmente avec une héroïque et atroce avarice. Sa fille Eugénie est un être d'une lumineuse beauté à l'âme noble et délicate. Arrive un jeune parisien, Charles Grandet, neveu du père Grandet. Son père vient de se faire sauter la cervelle à la suite d'une retentissante faillite de quatre millions. Eugénie s'éprend passionnément de ce cousin qui semble lui aussi l'aimer. Mais Charles doit partir pour tenter de faire fortune aux Indes. Eugénie lui confie, en secret, l'or que lui a donné son père. Informé, le vieil avare entre en fureur et l'enferme dans sa chambre. Il ne se réconcilie avec elle que lorsque son épouse meurt. Les années passent, Charles ne donne pas de nouvelles mais Eugènie reste fidèle à son amour. Le père Grandet meurt à son tour, laissant un héritage considérable à sa fille. Charles finit par revenir à Paris mais il ne pense plus à sa cousine, ignore son immense fortune, et se laisse entraîner dans un médiocre mariage d'intérêt. Eugénie paie les anciennes dettes du père de Charles. Elle refuse tout mariage et finit sa vie dans la solitude, consacrant sa fortune à des oeuvres de charité.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Virginia Woolf. Préface et traduction de Marguerite Yourcenar. Avec ses longs monologues intérieurs dont les courbes se succèdent et s'entrecroisent, "Les Vagues" est une composition musicale à six instruments sur le thème de la vie. Libérée de l'espace et du temps, l'intrigue s'amenuise au point de disparaître et rien ne permet de différencier les vies individuelles des six personnages, ainsi que le langage dans lequel ils expriment leur histoire de la naissance à la mort. Ce sont moins des héros qu'une suite d'impressions multiples se déroulant comme le flux et le reflux des vagues. Dans la succession des instants la romancière choisit le moment d'être qui cristallise une réalité mouvante. Derrrière la diversité des modes d'existence elle tente de retrouver l'être continu. Qu'est-ce que la vie, qui suis-je ? "Des pièces, des morceaux, des fragments" dit-elle. En faisant du monde invisible qui habite le plus profond de notre conscience et de notre inconscience l'essence du roman, Virginia Woolf atteint ici à l'essence de la poésie. "La vie n'est pas une série de lanternes disposées symétriquement; la vie est un halo lumineux, une enveloppe à demi transparente où nous sommes enfermés depuis la naissance de notre conscience jusqu'à la mort".