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« J'ai aimé Blaise Cendrars pour son pseudonyme de braise et d'art, de phénix et d'ogre. J'ai cru comme lui qu'on pouvait écrire pour renaître de ses cendres, partir comme on se régénère, rêver comme on se recommence. J'ai aimé les masques du poète, les ruses du voyageur. J'ai poursuivi le désir jusqu'en Ouzbékistan, la joie jusqu'au Brésil, les livres jusqu'à l'absurde. J'ai appris à m'esquiver pour mieux me retrouver. Cendrars a voulu que la poésie soit dans sa vie avant d'être dans ses livres. Il a fini par confondre les trois : la poésie, la vie et les livres. Il avait bien raison. Je ne sais pas faire autre chose. » Adeline Baldacchino
L'auteur : Adeline Baldacchino a publié plusieurs recueils de poésie et des essais : « La Ferme des énarques » (Michalon) et « Michel Onfray ou l'intuition du monde » (Le Passeur).
La collection Duetto : un écrivain en raconte un autre. -
« Nous nous connaissions, bien avant de nous rencontrer. »
Boris apparait dans ma vie comme une mystérieuse évidence, il incarne le mystère de la rencontre.
Boris, je le connais depuis toujours. Avant de devenir amis, nos routes s'étaient étrangement croisées plusieurs fois. J'ai voulu interroger ces énigmes qui nous ont conduits jusqu'à cette fraternité de « résilients ». J'ai voulu donner à voir l'homme pudique et rendre hommage à celui qui dénonce la fatalité de la souffrance.
Grâce à Boris, les béances de mon histoire se sont comblées. "L'enfance sous silence" peut alors se dire, s'écrire. Les quêtes et enquêtes de mon grand frère de sens ouvrent la voie et éclairent nos parcours ; à la lumière du sien j'ai pu retrouver les archives du Service des enfants secourus : admissions, placements et même photo de mon collier au matricule gravé.
- Je suis le numéro 93 10.
- ...et toi Boris?
Catherine Enjolet.
La collection Duetto invite écrivains et critiques à évoquer leur grande passion littéraire, à parler d'un auteur qu'ils admirent, qu'il s'agisse d'un aîné disparu depuis longtemps ou d'un contemporain qu'ils ont eu la chance de rencontrer. -
« Hugo Pratt m'a permis de prendre le large. Et cela dès l'adolescence. Comme Homère a pu insuffler à des générations l'esprit d'aventure, le génial dessinateur fut l'un des premiers à guider les pas de mon odyssée littéraire. Corto Maltese a été mon Ulysse. Ce qui m'attache aussi à lui, c'est cette espèce de dérive, de flottement. En imaginant les aventures de cet étrange héros, Pratt explore moins des pays, des situations géopolitiques, que les rêves qu'il a pu faire. En cela, Corto Maltese incarne à merveille l'un de ces personnages légendaires taillés, selon la formule de Shakespeare, "dans l'étoffe dont sont faits les rêves"».
Olivier Delcroix
La collection Duetto invite écrivains et critiques à évoquer leur grande passion littéraire, à parler d'un auteur qu'ils admirent, qu'il s'agisse d'un maître disparu depuis longtemps ou d'un contemporain qu'ils ont eu la chance de rencontrer. -
"On se demande ce que tu lui trouves !" J'ai si souvent entendu cette phrase lorsque j'évoque ma passion pour Houellebecq, ses textes, sa parole libre et ses provocations. C'est vrai qu'il ne laisse personne indifférent : on l'adore ou on le déteste, parfois même sans l'avoir lu. Moi j'ai choisi mon camp : je suis fan. On l'agresse, je le défends, on l'encense, je jubile. On le dépeint comme un auteur dépressif, personne ne me fait rire autant que lui : son humour - zigzaguant de féroce à malicieux - est le meilleur remède contre toute morosité latente. Dessiner ce portrait aujourd'hui, c'est tout autant le signe de ma houellebecqmania que le désir profond de faire partager mon enthousiasme : que ceux qui l'aiment y trouvent du plaisir, et que ceux qui le détestent le regardent d'un oeil neuf. Eve Chambrot
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« Marguerite Duras, je m'en étais fait depuis longtemps une idée presque définitive. Ses tics et ses poses, son minimalisme maniéré. Un jour, on m'a annoncé qu'elle était morte ou quasi. Un an après, Marguerite me téléphone: ressuscitée! C'est ainsi que tout a commencé. Aujourd'hui, j'ose écrire ce portrait d'elle, autour de quelques promenades que nous avons faites en Normandie, mon pays natal. Elle connaissait la région comme sa poche, bistrots, chemins, rivages paumés, forêts, cimetières de la guerre... Marguerite me confiait mille anecdotes au débotté, intimes et féroces. Son vrai visage m'apparaissait: ses obsessions tragiques, ses peurs, ses décrets furieux, sa belle dinguerie littéraire. » Patrick Grainville.
La collection Duetto invite écrivains et critiques à évoquer leur grande passion littéraire, à parler d'un auteur qu'ils admirent, qu'il s'agisse d'un maître disparu depuis longtemps ou d'un contemporain qu'ils ont eu la chance de rencontrer. -
« Françoise Sagan fut de ces quelques écrivains qui m'ouvrirent la porte de la littérature et du théâtre. Grâce à elle, j'accédais à un nouveau monde. Bonjour tristesse et Château en Suède furent de véritables chocs littéraires. Cette "petite musique" que l'on retrouve dans toute son oeuvre, et qui a transporté tant d'hommes et de femmes, ne m'épargnait pas. Je me suis mise à lire tous ses livres. Le choix de ses mots, le caractère de ses personnages, la force de ses décors, la finesse de son style, la subtilité de chaque réplique me donnaient l'envie de la lire encore, de tout découvrir et même de relire. Je dévoile dans ce texte mon histoire avec son oeuvre, ses romans, ses pièces de théâtre, ainsi que ma rencontre avec son fils, Denis Westhoff. Se plonger dans l'oeuvre de Françoise Sagan, c'est devenir dépendant d'un style et d'une écriture reconnaissable entre mille. Mettez-moi au défi de retrouver ses mots parmi d'autres, je vous promets de jouer le jeu et de reconnaître sa plume à coup sûr. » Myriam Thibault
La collection Duetto invite écrivains et critiques à évoquer leur grande passion littéraire, à parler d'un auteur qu'ils admirent, qu'il s'agisse d'un maître disparu depuis longtemps ou d'un contemporain qu'ils ont eu la chance de rencontrer. -
« Jules Verne ? Et pourquoi pas la comtesse de Ségur ? Un auteur pour la jeunesse comme écrivain fétiche alors que nous sommes censés arrêter de le lire passé 15 ans. Je persiste et je signe. J'aurais pu choisir la Comtesse dont j'ai follement aimé les livres fillette mais j'ai opté pour le pendant masculin de mes passions littéraires de jeunesse. De nos rêves d'enfance découle tout le reste. Et Jules Verne m'a imposé sa manière : de l'ambition et pas de frontières. Il est celui qui fait cavaler l'imagination. Il la débride. Il la ventile. Il la disperse aux quatre coins du monde et au-delà. Les voyages extraordinaires, un thème inépuisable associé à un adjectif jamais galvaudé chez lui. Le tout en 62 romans que je n'ai pas tous lus mais que je peux toujours lire. On ne quitte jamais Jules Verne. On lui reste fidèle. » Françoise Dargent
La collection Duetto invite écrivains et critiques à évoquer leur grande passion littéraire, à parler d'un auteur qu'ils admirent, qu'il s'agisse d'un maître disparu depuis longtemps ou d'un contemporain qu'ils ont eu la chance de rencontrer. -
« Pourquoi ai-je choisi Roger Vailland ? Ce n'est pas moi qui l'ai choisi ; c'est lui qui m'a choisi. Ou, tout au moins, j'en ai, depuis quelque temps, ressenti la prétentieuse et mégalomane impression. Je m'explique. En rédigeant ce texte, j'ai pris conscience qu'au fil des années, trop de coïncidences nous réunissaient, nous unissaient, lui l'écrivain, moi le lecteur. Dans le désordre : son lieu de naissance (Acy-en-Multien), en Picardie, comme moi ; Acy-en-Multien à quinze kilomètres de Silly-le-Long, petit village où résidait mon arrière-grand-mère et où ma mère fut élevée ; son lieu d'adolescence (Reims) et j'ai passé mes vacances d'enfant et d'adolescent au château de Sept-Saulx, dans la Marne, à 21 kilomètres de Reims (mon grand-père maternel y était jardinier) ; la profession de journaliste nous est commune, de même que notre intérêt pour la condition ouvrière, les femmes et l'alcool. Le fait que j'ai été amené, par hasard, à connaître ses amis chers (Jacques-Francis Rolland, Jean-Jacques Brochier) ; ils devinrent les miens. Ils me manquent. Mais, au fond, tout ceci n'est rien. Je pense que Roger Vailland est l'un des plus grands stylistes français. J'aime également qu'il fût un hussard rouge. Un homme de gauche, d'une vraie gauche extrême, qui, jamais, ne fit la morale, et jamais ne négligea le plaisir. C'est si rare... Une manière d'aristocrate, adorateur de nos meilleurs écrivains : Laclos, Stendhal, Diderot, Bernis. » Philippe Lacoche
La collection Duetto invite écrivains et critiques à évoquer leur grande passion littéraire, à parler d'un auteur qu'ils admirent, qu'il s'agisse d'un maître disparu depuis longtemps ou d'un contemporain qu'ils ont eu la chance de rencontrer. -
« Je me vois toujours en train de lire un livre de Colette. C'est ma drogue dont je prends, chaque matin, une dose en ouvrant, au hasard, un volume des oeuvres complètes de mon idole qui m'a aussi servi de guide pour explorer Lesbos. Comme Marcel Proust était fasciné par les jeunes filles en fleurs de Gomorrhe, je l'ai été par ces mêmes jeunes filles qui étaient devenues des vieilles dames quand je les ai rencontrées, au siècle dernier. Elles évoquaient, en rougissant de plaisir au souvenir des plaisirs passés, les aventures saphiques de celle qui fut successivement Mme Willy, Mme de Jouvenel, Mme Goudeket et avec qui elles avaient secrètement partagé d'inoubliables voluptés. Seule une femme aimant les femmes comme Colette a pu dépeindre des femmes aussi profondément femmes que Claudine, Lea de Lonval, Julie de Carneilhan, ou Gigi. Avec Colette, les "femmes damnées" chères à Baudelaire sont devenues des amantes ne se cachant plus et montrant leur fierté d'être des élues de Lesbos qui célèbrent ouvertement leur culte. Pour parvenir à cette visibilité, Colette, par son exemple et par son oeuvre, a fait plus que la plus engagée des féministes. Elle a été, à sa façon, révolutionnaire. Et surtout adorable, comme l'avait décrété Léon-Paul Fargue : "Adorable Colette". Oui, adorable et éternelle Colette qui gagne à être mieux connue... » Jean Chalon
La collection Duetto invite écrivains et critiques à évoquer leur grande passion littéraire, à parler d'un auteur qu'ils admirent, qu'il s'agisse d'un maître disparu depuis longtemps ou d'un contemporain qu'ils ont eu la chance de rencontrer. -
« Pourquoi l'ancien flic que je suis, devenu auteur de romans policiers, s'est-il passionné pour l'oeuvre de Sartre ? Il n'est pas anodin de fréquenter la mort et des meurtriers. On se pose forcément des questions sur le sens de l'Être, sur "l'existence". Le flic peut trouver chez Sartre une incitation à mieux réfléchir, donc mieux comprendre la nature humaine qui est son champ d'action. L'auteur de polar peut y braconner un modèle d'écriture, du sens, des énigmes ou des personnages. Dans La Nausée, je me suis intéressé aux hommes, lorsqu'ils jouent les imbéciles ou les salauds. Pour moi, le Roquentin et l'Erostrate de Sartre côtoient Maigret et Gabriel Lecouvreur alias "Le Poulpe". Au cours d'une conversation avec l'Autodidacte, Roquentin est soudainement frappé par la réalité d'un couteau à dessert; je serais tenté d'imaginer une suite tragique bien différente de celle philosophique donnée par Sartre. Pourquoi Roquentin n'endosserait-il pas les habits d'un assassin ? Quelques personnages du théâtre de Sartre sont aussi des tueurs en série en puissance. Goetz, notamment, dans Le Diable et le Bon Dieu, qui recherche le Mal pour le Mal : il pourrait devenir un meurtrier mystique. Sartre voulait être à la fois Spinoza et Stendhal. Un auteur de polar pourrait rêver d'être Sartre et Simenon.»
Jean-Paul Ceccaldi
La collection Duetto invite écrivains et critiques à évoquer leur grande passion littéraire, à parler d'un auteur qu'ils admirent, qu'il s'agisse d'un maître disparu depuis longtemps ou d'un contemporain qu'ils ont eu la chance de rencontrer. -
«Lorsqu'il m'est demandé d'écrire sur un auteur qui compte pour moi, qui m'accompagne, c'est à Antoine Blondin que je pense sur le champ. Pourtant je l'ai découvert tardivement. D'autres auteurs dans le peloton des incontournables dévorés à l'adolescence auraient très bien pu s'imposer. Mais Blondin, avec sa petite musique de cloche fêlée et son maillot d'outsider, me touche dans chacun de ses livres. Ses romans sont comme des variations poétiques sur le même thème, celui d'une blessure profonde. Il l'explore sans peser, navigant entre excès et pudeur, humour et mélancolie. »
Jean-Claude Lalumière
L'auteur : Jean-Claude Lalumière a écrit trois romans remarqués par la presse et les lecteurs : « Le Front russe », « La Campagne de France » et « Comme un karatéka belge qui fait du cinéma », parus aux éditions Le Dilettante.
La collection Duetto: écrivains et critiques sont invités à évoquer leur grande passion littéraire, à parler d'un auteur qu'ils admirent, qu'il s'agisse d'un maître disparu ou d'un contemporain qu'ils ont eu la chance de rencontrer. -
«Je ne sais pas comment ça a commencé, notre histoire, cet amour déraisonné que j'ai pour ton verbe, tes images, la forme alanguie de chacune de tes phrases, ce culte que je te voue et qui m'a conduit à entreposer ton portrait au centre de ma bibliothèque, juste en dessous de mon vénéré grand-père. Non, vraiment, Gustave, je ne sais pas. Comme toutes les passions, j'imagine. Par hasard et parce qu'il le fallait. Mais dans cet épais mystère, je garde une certitude. Une seule. À travers les âges, à travers la pierre tombale qui te recouvre et sous les vers qui te dévorent, tu me vois, tu sens cet amour, cette admiration béate et, prenant une profonde respiration dans l'air vicié, tu pars d'un immense éclat de rire, moqueur. »
Vincent Pieri
L'auteur : Vincent Pieri est l'auteur d'un essai, "Enfants du Mékong" (2008) et de deux romans, "Station Rome" (2013) et "La voix intérieure" (2016), publiés au Mercure de France.
La collection Duetto : un écrivain en raconte un autre. -
« On snobe d'autant plus facilement Émile Zola que l'immensité de son oeuvre et l'énormité de l'Affaire Dreyfus lui donne un je-ne-sais-quoi d'inaccessible. Pour ma part, je l'ai laissé longtemps en dehors de mon panthéon littéraire avant de finir par serrer la main aux membres de Rougon-Macquart et surmonter ma timidité envers le petit capitaine. Mais alors, en moins de deux, Émile et moi sommes devenus des amis à la vie, à la mort. Cet élève avant l'heure de l'Actor's studio, cette plume si moderne, si sensible, se sont révélés sans partage. Il a suffi que je le relise en gardant en tête qu'il fut, certes l'écrivain consacré que l'on sait, mais surtout un homme accompli et fantasque comme il en eut peu. » Valentine del Moral
L'auteur : Valentine del Moral a publié "Chez Zola. Si Médan m'était conté" (Fallois, 2015). Libraire en livres anciens, elle rédige une "Lorgnette" qui dépoussière la bibliophilie (villabrowna.blogspot.com).
La collection Duetto : un écrivain en raconte un autre. -
« J'ai découvert Nietzsche chez les Jésuites à Avignon au printemps 1976. Je me rappelle la sensation de tremblement éprouvée à la lecture de quelques pages de Par-delà bien et mal et cette impression que ce livre s'adressait à moi en particulier. Je marchais dans la cour du lycée, j'avais 17 ans et me croyais marxiste. J'étais ébranlé dans mes certitudes qui m'apparurent soudain comme autant de fictions. Je savais désormais que l'idée que je me faisais de la vie ne serait plus tout à fait la même. Je ne suis pas nietzschéen mais je suis reconnaissant à Nietzsche de m'avoir fait gagner du temps. Quelques semaines seulement après avoir découvert ce livre, je quittai le mouvement des jeunesses communistes auquel j'appartenais depuis l'âge de 15 ans. » Paul François Paoli
L'auteur : Né à Marseille et corse d'origine, Paul François Paoli est journaliste et critique littéraire. Il a publié une douzaine d'essais dont "La Tyrannie de la faiblesse" (François Bourin, 2010) et "Quand la gauche agonise. La république des bons sentiments", paru en janvier 2016 aux éditions du Rocher.
La collection Duetto : Ecrivains et critiques sont invités à évoquer leur grande passion littéraire, à parler d'un auteur qu'ils admirent, qu'il s'agisse d'un maître disparu depuis longtemps ou d'un contemporain qu'ils ont eu la chance de rencontrer. -
« A votre Simone de Beauvoir, je dénouerai le chignon. Parce qu'elle chapitra à longueur de pages les femmes soumises, vassales, auxiliaires, dévouées, régénératrices, oublieuses d'elles-mêmes, on n'a pas voulu voir cette femme coquette qui se fendait de lettres d'amour sottement passionnelles.
C'est cette Simone-là que j'aime. La grande amoureuse, la jolie capricieuse, la demanderesse d'affection, épongeant son ego avec une serpillère.
Je me retrouve en Simone quand je lis et fume seule dans la nuit. Je suis Simone quand on me prend la main et que j'en ai les larmes aux yeux. Je suis Simone quand je vis avec mes livres dans une maison cachée dans un bois. Je suis Simone quand je coupe la parole aux hommes. Je suis Simone quand je baise parce que mes traces de doigts raclent la sueur qui perle sur le dos de mon amant. » Bénédicte Martin
L'auteur : Petite femme mais grande liseuse, grande voyageuse, grande solitaire, Bénédicte Martin est auteur de nouvelles ("Warm Up", Flammarion, Prix Contrepoint 2004), de poésies, de beaux-livres (La Source des femmes, Glénat, 2010), d'essai (La Femme, Les Équateurs). Elle est aussi journaliste (L'Express, Le Point, Next Libération, Paris Match, Marianne...)
La collection Duetto : un écrivain en raconte un autre. -
« A vrai dire, je ne sais plus vraiment comment j'ai été amené à lire mon premier livre de Michel Tournier, un professeur peut-être, une bibliothèque éventuellement, le hasard sans doute. Ce dont je me souviens, c'est que je n'avais pas acheté ce livre, il n'y avait déjà plus de librairie en ville et le centre commercial avait été fermé après une attaque à la voiture-bélier. Je l'avais emprunté, ou peut-être même volé, au centre de documentation du collège Jules-Verne. Il n'y avait pas de livres chez mes parents.
Des dizaines d'années ont passé. Je suis revenu aux Mureaux pour une lecture d'un de mes livres et une signature à la médiathèque, entre le commissariat et la mosquée. Quelques heures avant cette rencontre, de la fenêtre de ma chambre d'autrefois, dans l'immeuble que mes parents n'ont pas quitté, j'ai le sentiment que la seconde partie de ma vie regarde la première. Et par un jeu de reflets avec la glace d'une armoire, je me revoie dans cette chambre, comme un double de moi-même lisant les livres de Michel Tournier, qui m'a sans doute appris à écrire, et peut-être à vivre. » Christophe Rioux
L'auteur: Christophe Rioux aime autant les images que les mots. Il enseigne à l'université et dans plusieurs grandes écoles telles que Sciences Po Paris ou HEC et dirige des Masters spécialisés dans la culture, de la littérature aux arts visuels. Il a également présenté l'émission « Les Deniers de la Culture » sur France 5 et écrit pour divers médias, comme Le Quotidien de l'Art. Il est auteur de romans publiés chez Flammarion ("Des croix sur les murs", "Tête de gondole"), d'une dizaine de nouvelles (dont "Les Mureaux, récit autobiographique en zone urbaine sensible" paru chez Pocket), et coauteur d'essais ou de textes critiques publiés chez Actes Sud ou Beaux-Arts Éditions.
La collection Duetto: un écrivain en raconte un autre. -
« Lorsque l'éditeur des Duettos m'a contacté, il m'a proposé de parler d'un auteur germanique de mon choix. Je trouvais la chose passionnante et déjà, avant même d'avoir raccroché, quelques noms fusaient dans ma tête : Goethe, Schiller, Winckelmann, Stefan Zweig, Elfriede Jelinek, Doris Lessing, Thea Dorn, etc. Mais voilà, comment pouvais-je parler de littérature allemande sans évoquer Madame de Staël ? Cette dernière a joué un rôle si crucial dans ma passion pour l'Allemagne ! J'ai donc tout naturellement proposé un Duetto sur la baronne. Parce que je devais commencer par le commencement. Mon éditeur en fut surpris ; je venais d'éveiller sa curiosité. La rédaction de ce témoignage d'amour pour Madame de Staël va au-delà du portrait, ce sont mes remerciements. Oui, si je n'avais pas lu Madame de Staël, ma vie aurait simplement été tout autre. » Lilian Auzas
L'auteur : Né en 1982, Lilian Auzas a fait des études d'histoire de l'art et publié plusieurs romans (Riefenstahl, éd. Léo Scheer) et essais (Le Génie dans l'ombre, éd. Connaissances & Savoirs). Il vit actuellement à Lyon.
La collection Duetto : un écrivain en raconte un autre. -
« Si j'ai eu un maître en littérature, c'est bien Julien Green. Un père spirituel et un maître en écriture. Je lui dois tout ou presque. La postérité se comporte mal avec Julien Green. J'ai honte pour elle. Depuis sa mort, en 1997, c'est une pitié de le voir pourrir dans le Purgatoire des écrivains avec tant d'auteurs de son temps comme Malraux ou Montherlant. Traiter ainsi l'auteur de « Moïra », « Minuit » ou « Jeunes années », jeune homme au-delà de toutes les modes, c'est un non-sens !» Franz-Olivier Giesbert
L'auteur : Écrivain et journaliste, Franz-Olivier Giesbert fut directeur de la rédaction du Figaro avant de diriger Le Point. Il est notamment l'auteur d'essais (« François Mitterrand, une vie », « La Tragédie du président ») et de romans (« L'Américain », « L'Immortel », « Un très grand amour » ou encore « La Cuisinière d'Himmler »).
La collection Duetto : un écrivain en raconte un autre. -
« Mon phare s'appelle Sylvia Plath. Elle a longtemps irrigué mes pensées. Elle aimait la vie, et certainement trop. Elle savait lui rendre hommage, apprécier les bonheurs. Elle rêvait de gonfler chaque seconde, de l'emplir à craquer. Elle cherchait à conquérir la plus grande densité. Elle voulait une existence gorgée. Être soi-même comme un arc bandé, nerfs luisants, oeil bombé, pouls frénétique, papillon de sang qui danse : passer tout entière, dans une parole, un geste, et en faire un éclat, un luxe somptueux. Cette femme, je l'ai aimée, je l'ai comprise, je l'ai intégrée dans mes raisonnements les plus intimes. Je m'invite encore, de manière fréquente, dans son espace, sa puissance poétique et j'y trouve des résonances, des miroirs, des similitudes, des feux et des lumières.»
Virginie Troussier
L'auteur : Virginie Troussier est née dans les Alpes. Elle a longtemps escaladé ses montagnes natales et pratiqué le ski en compétition, avant de vivre à Paris. Elle a publié deux romans "Folle d'Absinthe", en 2012, et "Envole-toi Octobre", en 2014, aux éditions Myriapode. Son troisième roman paraîtra en février 2017 aux éditions La Découvrance. Elle collabore régulièrement à Montagnes Magazine, Voile Magazine et actualitte.com. Elle tient également une chronique littéraire à France Bleu, et part naviguer aussi souvent que possible dans les eaux charentaises et bretonnes.
Le blog de Virginie Troussier : http://lesheuresinsulaires-virginietroussier.blogspot.fr/
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«Je souhaite parler de Mauriac parce qu'il est l'écrivain qui depuis mes 17 ans, m'a le plus touchée, émue. Parce que sa poésie et sa tendresse m'ont bercée. Parce qu'il me préserve du doute et du leurre depuis toujours. Parce qu'il m'habite en permanence, parce qu'il me transporte et que pour de multiples raisons qui tiennent à la fois à l'éthique, à mes croyances personnelles, à mes convictions profondes, à mon éducation, et à la fidélité que je place en à peu près tout, je continue de me nourrir de lui, de me reconnaître et de me lire en lui. Il est mon maître, mon guide, mon ami, mon frère aîné de lettres que je relis sans cesse et dans lequel je plonge tête baissée invariablement. Je me demande souvent ce qu'il aurait dit devant tel fait de société, comment aurait-il réagi à telle parole ? Qu'aurait il pensé de cette société écartelée, malheureuse, anéantie ? Je pense qu'il se serait bien gardé de soubresauts ou de résidus inutiles tant il était un exemple de pondération et de justesse de ton : je sais aussi qu'il n'aurait jamais trahi quiconque ou quoi que ce soit, comme il le fît toujours, sans renoncer pour autant à exprimer ses certitudes, à renoncer à ses engagements. C'est aussi cette approche artistique du verbe que je propose au lecteur avec ce Duetto que je lui consacre.»
Laurence Biava
L'auteur : Laurence Biava est romancière, chroniqueuse littéraire, présidente de deux Prix littéraires créés en 2011 et 2012, présidente de l'association Rive gauche à Paris qui oeuvre à la réalisation d'événements culturels et littéraires en Ile de France, et depuis juin : agent littéraire . Elle a publié 5 livres depuis 2010 et chronique ponctuellement pour Actualitté, Unidivers, et BSC News.
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« Je me souviendrai toujours de ce que je ressentis quand je lus "Harry Potter à l'école des sorciers", cette impression de sortir enfin à l'air libre après avoir vécu en apnée pendant trop longtemps, cette sensation de s'éveiller d'un long coma, cette exaltation de chaque instant, ce désir furieux de ne pas s'arrêter de lire tout en comptant avec angoisse le peu de pages qu'il me restait à découvrir. »
Comment une oeuvre peut déclencher une telle passion ? Fanny Durousseau vous raconte dans ce Duetto l'histoire de ce petit secret qu'elle a longtemps dissimulé et de sa relation fusionnelle avec J. K. Rowling. Découvrez ce qui se cache derrière ce sentiment profond, intensément ressenti, à la lecture des aventures du petit sorcier à lunettes.
Mais de la passion à la déception, de l'amour à la colère, il n'y a bien souvent qu'un pas...
L'auteur : Fanny Durousseau est une passionnée du livre. Depuis toute petite, son imaginaire s'est construit autour de cet objet. Adepte de différentes formes de littératures, elle n'est pas fermée aux grands mythes, légendaires comme contemporains.
Auteure et scénariste, elle est également rédactrice en chef adjointe du magazine culturel Rebelle(s).
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« Il a suffi d'une seule lecture de « Voyage au bout de la nuit » pour que je comprenne que Louis-Ferdinand Céline allait faire partie de ma vie. Ma rencontre avec Bardamu, personnage central du livre, fut fracassante. Héros tellement éloigné (je n'avais, je n'ai toujours pas et n'aurai jamais rien d'un héros), et pourtant si proche de moi, de mes aspirations de jeunesse : vivre à cent à l'heure, partir, explorer, connaître, savoir et tenter d'exister, tout simplement ! Que de bonheur, de découvertes et de passion depuis ce jour-là !» Eric Neirynck.
L'auteur : Eric Neirynck est écrivain même s'il préfère le terme de chroniqueur de vie. Ses deux derniers livres "Facebook, mon amour" (Editions Omri Ezrati) et "Engrenages" (Lily's éditions) font la part belle aux expériences humaines. Pour lui, si la vie n'est pas un roman, ses romans et nouvelles sont la vie.
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« L'histoire de mon Duetto sur Dan Fante, c'est une histoire de survie. Ou comment la littérature peut relier les êtres, quand on fait le choix -radical- de l'art plutôt que celui de la mort. L'histoire d'un jeune écrivain solitaire, aidé dans son écriture comme dans son existence par un auteur plus expérimenté. L'histoire de deux rapports aux pères, de deux univers qui se rejoignent par la force de résister. L'histoire des liens qui peuvent unir deux plumes, d'une transmission par-delà les océans ; celle aussi d'un héritage impalpable, et pourtant bien réel, qui passe uniquement par les mots.
L'histoire de mon Duetto sur Dan Fante, c'est une histoire... de vie. » Christophe Diard
L'auteur : Écrivain épris d'une littérature virtuose, engagée, Christophe Diard s'applique depuis plusieurs années à bâtir une oeuvre aussi discrète qu'enragée. Il aborde des thèmes comme la mémoire, le déni ou la survie. En matière d'écriture, il s'autorise à explorer des formes allant du roman au scénario en passant par la chanson. Christophe Diard est par ailleurs rédacteur en chef du magazine Rebelle(s).
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« Dans la liste longue et bavarde de mes rêves, plutôt en haut, il y a toujours eu celui de voir une corrida avec Hemingway. Des hommes et des dieux devant moi, un génie à côté. Le 31 juillet 1959 à Malaga, face à un lot exceptionnel de taureaux, il y avait Dominguín et il y avait Ordóñez, dument escortés par leurs clans, aussi chaleureux entre eux que des communistes avec des franquistes. Dans les gradins bombardés de chaleur, ministres, comtesses en chapeau, aficionados, Picasso..., et Hemingway, qui s'envoyait du vino à deux pesetas le litre et du cognac à quatre. Cet après-midi-là, un torero a été troué, le second acclamé, et six taureaux sont morts en braves. Et comme la vie est un songe, derrière la barrera, j'étais là. » Marine de Tilly
L'auteur : Journaliste et critique littéraire, Marine de Tilly lit, Hemingway et quelques autres, et écrit, pour elle et quelques autres. A propos de taureaux, elle a signé un essai, « Corridas, de sang et d'or » (Éditions du Rocher).
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