Éditions de la Maison des sciences de l'homme
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Une collecte d'images : Walter Benjamin à la bibliothèque nationale
Steffen Haug
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 20 Juin 2022
- 9782735128532
Entre 1927 et 1930 à Berlin, puis de 1934 à 1940 à Paris, Walter Benjamin travaille à accumuler des matériaux pour un projet de vaste envergure : retracer, à partir de l'étude des passages parisiens, une « préhistoire du XIXe siècle ». La rédaction du texte est sans cesse différée, tandis que l'immense corpus préparatoire semble voué à croître indéfiniment, devenant une somme composite de citations que double parfois, à la manière d'une note de régie, une réflexion ou une remarque énigmatique. Au fil de ses recherches, Benjamin se rend à l'évidence : il faudra que son Livre des passages soit enrichi par des images. Une « documentation visuelle » se constitue bientôt, écrit-il, glanée pour l'essentiel dans les recueils du Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale où il travaille pendant son exil parisien. Une centaine de notes témoignent de cette collecte et conservent, enfermée dans leurs plis, la mention d'une ou de plusieurs images qui sont restées pour la plupart inconnues jusqu'ici. Steffen Haug a voulu retrouver cette réserve enfouie. Gravures et dessins de presse, tracts, réclames, affiches et photographies, de Meryon et Grandville à Daumier, en passant par la cohorte anonyme et le tout-venant de la production visuelle à grand tirage du XIXe siècle : la moisson rapportée ici est surprenante. Elle invite à lire ou relire les Passages en faisant à l'image toute la place qu'elle occupe dans la pensée du dernier Benjamin, à l'heure où s'élaborent, sous la menace de temps assombris, son essai « L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique », le projet de livre sur Baudelaire ou ses Thèses sur le concept d'histoire.
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La Parure : et autres essais (2e édition)
Georg Simmel, Florence Vinas
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 4 Octobre 2021
- 9782735127665
Le choix de textes de Georg Simmel, réunis dans ce livre, procède de la même curiosité éclectique qui a présidé à la réception de son oeuvre en France, en mêlant des études de psychologie sociale, qui prolongent celles déjà traduites sur l'argent, la mode, le conflit ou la femme, et des essais portant sur des questions d'esthétique. Douze des treize études ici réunies ont en commun d'avoir été écrites entre 1906 et 1908, c'est-à-dire à une période où Simmel s'est déjà éloigné du néo-kantisme et développe, en dehors de toute visée systématique, les analyses sociologiques qui formeront, en 1908, la matière de son oeuvre maîtresse : Sociologie. Études sur les formes de la socialisation. Dans ces essais, Simmel s'intéresse à des objets concrets, à des réalités de la vie quotidienne, telles que la vie de couple, la décoration de la maison, le désir qu'a tout individu de briller et de se parer. Cependant l'originalité et la profondeur des idées qu'exposent ces courts textes les tiennent à mille lieues de la littérature de circonstance. Qu'elles abordent le jeu d'une grande comédienne, comme la Duse, la théâtralité mensongère des ruelles vénitiennes ou les efforts de la peinture pour suggérer la troisième dimension, les réflexions de Simmel font toujours écho à la théorie philosophique : les concepts du néo-kantisme s'y retrouvent, sous une forme diffuse et adaptée aux besoins d'une conversation avec un lecteur cultivé mais pas nécessairement spécialisé. Dans l'essai plus tardif sur "La caricature", le changement des références philosophiques est patent : ce sont désormais les reflets d'une philosophie de la vie bergsonienne qui colorent l'analyse.
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À Qui appartiennent les images ? : Le paradoxe des archives, entre marchandisation, libre circulation et respect des oeuvres
Ania Szczepanska, Pascal Rouleau, Pamina Guyot-Sionnest
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 7 Avril 2021
- 9782735124954
Les images d'archives - bien précieux à la fois matériel et immatériel - sont aujourd'hui indispensables pour écrire et penser l'histoire. Pourtant, à l'heure où le numérique révolutionne leurs conditions d'accès, de reproduction et intensifie leur circulation, elles ne bénéficient pas d'un statut équivalent à celui des archives écrites ou des oeuvres d'art. Leur valorisation tout comme leurs métamorphoses soulèvent de nombreuses questions : politiques, juridiques, éthiques, économiques et esthétiques qui nécessitent une réflexion interdisciplinaire. Autour de Sylvie Lindeperg et d'Ania Szczepanska, des personnalités influentes du monde des images ouvrent le débat pour tenter de préserver ce qui est au fondement de l'imaginaire collectif du passé.
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La Dialectique de la raison : sous bénéfice d'inventaire
Katia Genel
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 4 Octobre 2021
- 9782735127634
OEuvre phare de la littérature philosophique du XXe siècle, la Dialectique de la raison a tenté d'éclairer les formes de domination et les catastrophes politiques dont ses auteurs Max Horkheimer et Theodor W. Adorno ont été les témoins par une réflexion radicale sur le fonctionnement de la rationalité. Adorno et Horkheimer s'interrogent sur la maladie de la raison qu'ils voient à l'oeuvre dans la civilisation elle-même. La question qu'ils posent - pourquoi l'humanité, au lieu de s'engager sur la voie de l'émancipation, sombre-t-elle dans la barbarie ? - n'a rien perdu de son actualité. Après avoir publié sous le titre Le Laboratoire de la Dialectique de la raison (Philia, 2013) les fragments et les minutes des discussions qui éclairent la gestation de ce texte fascinant, nous le soumettons ici à un inventaire sans complaisance. Les interventions critiques rassemblées dans ce volume font le pari que la Dialectique de la raison, loin d'être illisible ou obsolète, fournit encore des modèles critiques pertinents pour analyser nos sociétés capitalistes contemporaines, leurs dysfonctionnements voire leur folie. Elles esquissent les voies encore praticables pour la critique.
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La Lutte, pas la guerre : Écrits pacifistes radicaux (1918)
Ernst Bloch, Lucien Pelletier
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 7 Octobre 2021
- 9782735127610
Les jubilés sont l'occasion de découvertes et de redécouvertes. Parmi les documents à tort négligés ou tombés dans l'oubli les trois écrits du philosophe Ernst Bloch contribuent à une meilleure connaissance du courant pacifiste qui s'est développé en Allemagne après 1916. Ils furent écrits en 1918, pendant un séjour en Suisse (1917-1919) qui avait pour but officiel la rédaction d'un article commandé par l'Archiv für Sozialwissenschaft und Sozialpolitik sur les idées pacifistes dans ce pays. Bloch fut pendant ces années-là un des principaux collaborateurs de Die Freie Zeitung, un journal de Berne largement diffusé et opposé aux menées du gouvernement allemand : il y publia plus d'une centaine d'articles. Le journal en appelait non pas au pacifisme mais à une lutte active contre le bellicisme de l'Allemagne ; il souhaitait carrément la victoire des pays de l'Entente (France, Italie, Royaume-Uni, États-Unis), et saluait à la fois le plan de paix du Président américain Wilson et la Révolution russe. Le premier de ces trois textes, « Une défaite de ses armées est-elle nuisible ou utile à l'Allemagne? » présente aux Allemands les avantages d'une défaite militaire : elle serait d'abord et avant tout une défaite de l'autoritarisme prussien (dont l'auteur esquisse une analyse idéologique et historique) et elle rendrait possible à l'Allemagne un renouveau sur les plans politique et moral, principalement l'instauration d'une démocratie. Le deuxième texte, « Vade-mecum pour les démocrates d'aujourd'hui », qui est le plus long, développe davantage ces thèses contre la Prusse et l'Autriche. Il vante les idéaux politiques américains (libéralisme politique et démocratie) et les promesses du nouveau socialisme russe, dont l'Allemagne pourrait s'inspirer pour sa régénération. Les analyses historiques et idéologiques sont riches, nuancées et originales. Le troisième texte, « Sur quelques programmes politiques et utopies en Suisse » contient des exposés particulièrement riches sur le courant internationaliste d'inspiration catholique, sur la tendance socialiste marxiste, et sur la tendance anarchiste en Suisse. Bloch est proche de ce dernier point de vue, ce qui lui permet un jugement lucide sur les limites de l'approche déterministe marxiste. D'une grande richesse théorique et historique, ces trois textes étonnent par la position libérale et anarchiste de leur auteur, qui permet de mettre en perspective son ralliement ultérieur au marxisme. La traduction est accompagnée de notes explicatives.
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Le Corps en exil : Walter Benjamin, penser le corps
Léa Barbisan
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 31 Mars 2021
- 9782735127825
La philosophie du langage, l'esthétique et la philosophie de l'histoire de Walter Benjamin ont fait l'objet de travaux conséquents, qui ont assuré la reconnaissance et balisé l'interprétation de textes essentiels. La pensée anthropologique, en revanche, reste un champ insuffisamment exploré, bien que central dans l'oeuvre de Benjamin. Elle trouve sa source dans une réflexion approfondie sur la question du corps, qui captive le philosophe du milieu des années 1910 jusqu'à la fin de sa vie et ouvre des perspectives inédites sur la théorie de la connaissance, l'éthique et la théorie politique. Ce livre tisse ensemble les différents fils qui constituent cette pensée du corps et relève l'ampleur des enjeux que ce questionnement soulève. Les textes de Benjamin rendent remarquablement compte du défi que doit relever la philosophie européenne à l'aube du xxe siècle : prendre en considération le caractère corporel de l'expérience et, ce faisant, l'historicité de la connaissance, la relation constitutive à l'altérité, l'expérience de la vulnérabilité, l'engagement matériel et affectif dans le monde social. Suivre l'évolution du questionnement sur le corps met en lumière la cohésion de l'oeuvre de Benjamin, tout en en éclairant la position singulière qu'elle occupe au sein de son contexte théorique d'émergence. Si la réflexion de Benjamin sur la corporéité ouvre des perspectives sur le paysage philosophique de l'Europe du tournant du siècle, elle entre aussi en résonance avec des questionnements qui animent la philosophie contemporaine.
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Horreurs du monde ; une phénoménologie des affections historiques
André Stanguennec
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 30 Janvier 2013
- 9782735115716
Phénoménologiquement, l'horreur est une émotion aussi fondamentale que l'angoisse ou la joie dans notre rapport au monde. Pourtant, en dehors de quelques notations précieuses de Sartre, elle n'a jamais fait l'objet d'une recherche phénoménologique approfondie. Ce livre veut donc combler une importante lacune. Mais il entend aussi montrer que, au-delà de ses caractères invariants, l'horreur étant par essence une émotion au sein d'une histoire individuelle ou collective, elle a fait en Europe l'objet d'expériences psychiques, politiques et esthétiques successives, relatives à des « formes culturelles » (Cassirer) et à des « métaphores absolues » (Blumenberg) chaque fois différentes. Leur analyse peut nous mener à la compréhension des horreurs du monde présent, ainsi qu'à la perspective problématique de leur dépassement, en fonction de diverses hypothèses théoriques tant métaphysiques que juridiques ou esthétiques, analysées et évaluées au fil de la question : « Passée l'horreur, l'aurore ? »
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L' Argent dans la culture moderne : et autres essais sur l'économie de la vie (2e édition)
Georg Simmel, Vanessa Wilkening, Céline Colliot-Thélène
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 23 Novembre 2020
- 9782735127320
« L'argent est la seule création culturelle qui soit de pure énergie, qui se soit complètement abstraite de son support matériel, n'étant plus qu'absolu symbole. Il est le plus significatif des phénomènes de notre temps dans la mesure où sa dynamique a envahi le sens de toute théorie et de toute pratique. » La Philosophie de l'argent de Georg Simmel, dont la première édition parut en 1900, suivie d'une édition augmentée en 1907, a donné à la sociologie, au moment même où elle naissait en Allemagne, un tour très particulier. Comme le marxisme Simmel traite du capital et du travail ; comme Max Weber il traite des formations sociales et des forces morales qui les portent. Mais il le fait en des termes qui, tout à la fois, sont profondément marqués par le contexte spirituel de l'époque - en particulier la « philosophie de la Vie » - et qui ont révélé toutes leurs potentialités critiques en ce qui concerne l'interprétation de la « vie moderne ». Les cinq textes de ce recueil portent précisément sur le rapport entre l'argent et « l'économie de la vie ». Il ne s'agit nullement de parega mais, dans l'optique de la sociologie de la culture dont Simmel est le fondateur, d'études qui permettent d'appréhender l'ensemble de sa pensée et qu'il a d'ailleurs en partie intégrées à certaines de ses publications majeures, et notamment à son ouvrage-testament Lebensanschauung.
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L' Humanisation de la nature : Les épreuves de l'univers
André Stanguennec
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 31 Mai 2017
- 9782735122783
Ce livre entend compléter les analyses phénoménologiques des Horreurs du monde (2009) qui concernaient essentiellement l'univers « humain » sous son aspect affectif, esthétique et historique. Complémentairement, il s'agit ici de l'univers « naturel » envisagé sous l'aspect des transformations tant pratiques que théoriques que l'homme lui a fait subir. Sont considérées successivement, d'abord, l'humanisation comme devenir humain de la nature, dans la perspective d'une humanisation évolutive de la nature et de l'accès humain à la fonction symbolique ; puis, l'humanisation technique de la nature, où les analyses métaphysiques de Bergson, ontologiques de Heidegger, sociales et économiques de Marx sont mises à contribution et évaluées ; enfin, l'humanisation morale et juridique de la nature, est abordée en partant de la lecture par Patrick Tort de « l'effet réversif » de l'évolution attribué à la théorie morale de Darwin, pour en venir à l'éthique de la responsabilité humaine relative à l'environnement (Hans Jonas) et au passage de l'humanisation morale à l'humanisation juridique de la nature dans les diverses théories « écologiques » qui font l'objet de nouvelles analyses critiques. L'hypohèse d'une interprétation unitaire et globale de ces trois dimensions de l'humanisation de la nature est proposée en conclusion.
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Les outils de la pensée ; étude historique et comparative des « textes »
Akira Saito, Yusuke Nakamura
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 24 Juin 2019
- 9782735118540
Les « textes » qui nous entourent et qui circulent dans notre société moderne - livres, journaux, tableaux, diagrammes, cartes, etc. - sont des outils importants qui nous aident à réaliser des opérations mentales et cognitives de traitement de l'information : communiquer, représenter, mémoriser, comparer, classifier, etc. Ces outils de la pensée, dont l'utilité nous paraît évidente, ont toutefois noué et nouent encore des relations complexes et variées avec leurs usagers. Partant d'études de cas, nous tenterons d'explorer certains des trajets tortueux et labyrinthiques que l'homme et ces outils ont parcourus ensemble au cours de leur histoire.
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Transformer le monde ? L'efficace de la philosophie en temps de révolution : France-Allemagne, 1794-1815
Ayse Yuva
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 4 Octobre 2021
- 9782735127641
La Révolution française, une révolution causée par les écrits des « philosophes » et guidée par leurs principes abstraits ? Ce lieu commun, apparu dès 1789, prévaut encore aujourd'hui. Il est peut-être le fruit d'une erreur d'analyse ou d'une illusion ; mais que signifie-t-il exactement et que nous révèle-t-il d'une portée politique possible de la philosophie ? La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ou le moment robespierriste, généralement privilégiés, sont loin d'épuiser une matière si riche : au contraire, la période qui suit la Thermidor et sur laquelle se penche cet ouvrage se révèle comme une intense période de réflexion sur l'efficace politique qui peut encore être attribuée à la philosophie. Confrontant entre eux des textes d'auteurs français et allemands, cet ouvrage prend à rebours un second lieu commun, hérité du xixe siècle, et selon lequel à une pratique sans théorie du côté de la France ferait écho une théorie sans pratique du côté allemand : en réalité, à cette époque, tous essaient de penser la philosophie comme alliance de la théorie philosophique et de la pratique, selon des modalités il est vrai très hétérogènes. Le « philosophique » ne doit plus nécessairement être considéré comme extérieur au « politique ».
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Les Philosophes lisent Kafka. : Benjamin, Arendt, Anders, Adorno
Léa Veinstein
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 4 Octobre 2021
- 9782735127597
Entre les années 1930 et les années 1950, quatre philosophes dont les liens intellectuels, biographiques et affectifs s'avèreront nombreux (Walter Benjamin, Hannah Arendt, Günther Anders et Theodor W. Adorno) se mettent à lire Franz Kafka. Dans un élan presque compulsif fait d'admiration, d'identification et de fascination, ils commencent chacun, simultanément, à écrire sur lui. Kafka dresse devant eux un défi : celui de penser à travers son oeuvre les multiples métamorphoses qu'ils sont eux-mêmes en train de vivre : métamorphose de l'homme, du sujet, du sens, et surtout de la philosophie, qui se défigurent alors sous l'impulsion de l'Histoire. Eparpillés, les textes de ces quatre auteurs sont pour la première fois ici rassemblés et interprétés ensemble, dessinant un carrefour de l'histoire de la pensée. Car à travers ces quatre rencontres se constituent les prémices de ce qu'on appellera l'Ecole de Francfort, et se dessinent les jalons d'une forme inédite jusqu'alors de modernité philosophique. Dans cet essai qui mêle histoire des idées, philosophie et littérature, Léa Veinstein montre que les philosophes ont lu et lisent Kafka avec une intensité lumineuse - preuve s'il en faut que cette oeuvre demeure une matière vive et féconde, qui aujourd'hui encore nous saisit et nous donne à penser.
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Mémorial pour Else Bloch-von Stritzky
Ernst Bloch, Lucien Pelletier
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 26 Juin 2020
- 9782735117864
Dans l'année qui suivit le décès de sa première épouse Else von Stritzky, en 1921, le philosophe Ernst Bloch écrivit une sorte de journal qui livre quantité d'informations sur son oeuvre et sa personnalité. Mais surtout, ce texte émouvant veut faire mémoire d'une femme exceptionnelle. Paru seulement après la mort de Bloch, il donne un accès privilégié à sa philosophie de la mort et du Royaume. « Il se peut bien que parfois la "vie" ait reculé devant l'utopiste, mais autre chose, son existence ébauchée dans une autre sphère est devenue surabondante ; Else a représenté cette autre sphère d'une manière indescriptible. »
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Les Amériques, des constitutions aux démocraties : Philosophie du droit des Amériques
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 19 Décembre 2017
- 9782735122790
Le défi consiste à appréhender un mécanisme emblématique de la constitutionnalisation de ces pays. C'est-à-dire la conciliation entre la légitimité démocratique et la nécessité de la « puissance de l'État », élément historiquement ancré dans la région des Amériques. À travers leurs recherches, les auteurs entendent cerner ce qui fait la spécificité de cette dynamique afin de comprendre le passage de constitutions républicaines à des constitutions démocratiques contemporaines.
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Agir dans l'espace
Jean Bullier, Catherine Thinus-Blanc
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 4 Juillet 2017
- 9782735118625
Le traitement cognitif de l'espace par un être vivant se décompose en différentes phases : il perçoit l'espace - ce qui implique certains mécanismes de catégorisation et d'abstraction -, se le représente, conserve en mémoire cette représentation qu'il peut rappeler et utiliser pour conduire des actions adaptées et interagir de façon optimale avec l'environnement. Ce traitement ainsi défini a déjà fait l'objet d'un grand nombre de travaux dans le domaine des sciences de la vie et de la psychologie expérimentale, de l'intelligence artificielle ou encore de la robotique. Pourtant les réalisations des sciences dites « dures » ne laissent pas de poser des questions sur lesquelles les sciences humaines et sociales sont susceptibles d'apporter un éclairage pertinent. D'une part, leur apport est de nature à renouveler la problématique cognitive de l'espace, notamment en mettant en lumière l'incidence des facteurs culturels et sociétaux sur les représentations spatiales ainsi que la complexité des interactions entre la nature de ces représentations et l'utilisation effective de l'espace depuis la conception et la gestion des cartes géographiques, jusqu'à celle de l'habitat urbain. D'autre part, ces mêmes sciences s'avèrent incontournables si l'on veut tenter de répondre aux multiples questions soulevées par la notion d'action en vue de l'étude de ses différents déterminants : le mécanisme et les représentations mis en oeuvre dans la prise de décision, la programmation motrice et sa régulation dans la conscience d'agir et l'interprétation de l'action, dans son caractère multidimensionnel et évolutif, dans la dynamique des interactions et de l'action collective, etc. Les contributions ici rassemblées illustrent toutes ces perspectives, démontrant que seule une interdisciplinarité bien conduite peut permettre de répondre aux défis posés par la problématique cognitive de l'agir dans l'espace.
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Être juré populaire en cour d'assises : Faire une expérience démocratique
Célia Gissinger-Bosse
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 10 Août 2017
- 9782735123889
Si les affaires criminelles peuvent comporter un attrait médiatique, le maintien du jury populaire constitué par tirage au sort à partir de la liste électorale pour juger ces crimes renferme également ses mystères. Que reste-t-il de cet héritage démocratique de la révolution française ? Comment ressortent-ils de ce dispositif ? Quelle portée démocratique peut-elle avoir ? Le présent ouvrage tente de retracer les effets de l'expérience citoyenne que constitue la participation à un débat contradictoire et à une délibération. Si d'autres études ont pu montrer les contraintes et les failles démocratiques de cette participation, la présente approche s'attache à la manière dont les jurés se saisissent de la pratique du jugement. Cette attention portée à la parole des jurés permet de dévoiler les étonnements que cette expérience produit sur eux, et finalement les changements qui en résultent. À partir d'une approche interdisciplinaire, croisant la sociologie, les sciences de l'information et de la communication, les sciences politiques et la philosophie, cet ouvrage s'adresse à tous ceux, chercheurs, professionnels, citoyens, qui s'intéressent aux différentes formes de l'expérience démocratique. À l'heure où notre démocratie représentative peut paraître en crise, l'expérience des jurés d'assises peut constituer un témoignage fort d'un désir de participation aux décisions.