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Éditions de la Sorbonne
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Le spirituel et l'universel : Sept études sur Ostad Elahi
Elie During
- Éditions de la Sorbonne
- 27 Mars 2025
- 9791035110161
Figure de sagesse et philosophe lettré, magistrat et musicien hors pair, Ostad Elahi (1895-1974) a traversé le XXe siècle, de la Perse à l'Iran moderne, en cultivant un projet singulier. Héritier d'une haute lignée spirituelle, il a exploré les voies de l'expérience religieuse et mystique avant d'en produire une synthèse rationnelle à portée universelle, dégagée des particularismes confessionnels : la « spiritualité naturelle ». Celle-ci ne vise rien de moins que l'accomplissement de l'humanité véritable à travers une pratique du perfectionnement de soi repensée comme « médecine de l'âme » et conduite au coeur de la vie moderne. Ostad Elahi a incarné cette spiritualité in vivo. Sa trajectoire biographique, son héritage intellectuel et artistique, font ici l'objet d'une approche polyphonique et transdisciplinaire (philosophie et religion comparées, psychologie morale, musicologie, histoire du droit). On y découvre la fonction de la raison dans la mise en oeuvre d'une éthique appuyée sur les principes communs aux grandes religions.
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Pourquoi une généalogie de la morale ? le projet de Nietzsche, ses sources et son horizon
Emmanuel Salanskis
- Éditions de la Sorbonne
- 20 Mars 2024
- 9791035110048
Redécouvrir le projet de recherche collectif, interdisciplinaire et fondamentalement ouvert que Nietzsche a présenté dans la Généalogie de la morale en 1887 constitue la visée de ce livre. Paradoxalement, la généalogie nietzschéenne a en effet été méconnue par les premiers interprètes qui en ont fait un philosophème à part entière : en particulier par Gilles Deleuze, dont le Nietzsche et la philosophie, paru en 1962, a présenté à tort la généalogie de la morale comme un concept propre à Nietzsche. Ce n'est pas ce que nous dit Nietzsche et il est essentiel de l'entendre. Car non seulement Nietzsche se reconnaît des prédécesseurs en matière de généalogie, comme l'Allemand Paul Rée et l'Anglais Herbert Spencer, mais son intervention personnelle dans ce champ consiste bien souvent à corriger des hypothèses antérieures trop « azurées ». Il faut donc lire les auteurs que Nietzsche a lus pour mesurer ses dettes, discerner ses originalités et saisir les enjeux de son travail. On mesure ainsi le sérieux philologique de son entreprise, qui en accroît à vrai dire la portée philosophique, y compris dans une perspective contemporaine.
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Le travail de parti de Marx : intervenir dans les organisations ouvrières
Jean Quétier
- Éditions de la Sorbonne
- 4 Mars 2024
- 9791035110017
Entre la philosophie et l'histoire, cet ouvrage étudie l'activité déployée par Marx au sein des structures militantes dans lesquelles il est successivement intervenu. Il interprète les différentes traces de cette activité, en particulier les procès-verbaux des réunions auxquelles Marx a participé et la correspondance qu'il a entretenue avec de nombreux dirigeants ouvriers. L'analyse de ces documents montre qu'à ses yeux les partis ne constituaient pas de simples caisses de résonance, dont la vocation première aurait été d'accroître la diffusion d'idées élaborées en amont, de façon solitaire, mais qu'ils faisaient au contraire figure de véritables laboratoires théoriques. Ainsi apparaît la distinction entre parti et secte, le premier étant compris comme une forme saine, la seconde comme une modalité pathologique de l'organisation de classe. Marx pense en effet le parti comme une structure démocratique dont le discours s'élabore de façon collective et en lien étroit avec la pratique réelle du mouvement ouvrier. De ce point de vue, la logique partisane s'oppose nécessairement à la pratique sectaire, vestige anachronique du temps des sociétés secrètes, qui se caractérise par sa croyance aux recettes miracles et sa tendance au culte du chef charismatique.
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Sciences en récits : Conversations avec Bernadette Bensaude-Vincent
Xavier Guchet, Collectif
- Éditions de la Sorbonne
- 15 Mai 2025
- 9791035110741
Cet ouvrage rend hommage à Bernadette Bensaude-Vincent, philosophe et historienne des sciences et des techniques de renommée internationale, et témoigne de la variété et de la fécondité de ses travaux. Ceux-ci ont ouvert la voie à plusieurs courants de recherche dans les études sur les sciences et les technologies : après avoir exploré l'histoire et la philosophie de la chimie, elle a orienté la philosophie des techniques vers les matériaux, développé une réflexion originale sur l'Anthropocène et promu une histoire des sciences par les marges, attentive à la pluralité des savoirs. Son oeuvre prolifique a été récompensée par la médaille Sarton en 2021 et le prix Franklin-Lavoisier en 2024.Les auteurs et les autrices - collègues, étudiant·es ou ami·es de Bernadette Bensaude-Vincent - dialoguent avec ses écrits dans plusieurs champs d'études : histoire de la chimie, materials science, histoire épistémologique des sciences, relations entre les sciences, les techniques et les sociétés, philosophie des techniques, philosophie de l'Anthropocène.
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Foucault, les pères, le sexe : autour des aveux de la chair
Philippe Büttgen, Agustin Colombo, Anne Chevallier, Ariana Sforzini
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Juin 2022
- 9791035107284
Les aveux de La chair, dernier volume de l'Histoire de la sexualité, fruit de près de huit ans de travail sur le christianisme ancien, est le livre auquel Foucault aura consacré le plus de temps, sans parvenir à l'achever complètement. Le détour par les Pères de l'Église (Tertullien, Augustin, Cassien, etc.) devait contribuer à éclairer le rapport que l'Occident entretient au corps et à ses plaisirs, au croisement de la subjectivité et de la vérité. Publiés posthumément en 2018, déjà traduits en plusieurs langues, Les aveux de la chair révèlent l'étendue des recherches conduites par Foucault sur les premiers siècles chrétiens, que les textes et les cours jusqu'ici connus laissaient à peine deviner. Le présent ouvrage organise une rencontre inédite : les lectures « chrétiennes » de Foucault sont ici interrogées par seize historiens, philosophes et théologiens internationaux, spécialistes de cette période ainsi que de la pensée de Foucault. En quoi l'approche de Foucault renouvelle-t-elle la manière de lire les Pères ? Permet-elle d'aborder autrement la question de la nouveauté apportée par le christianisme dans la culture antique ? Et comment cette nouveauté peut-elle faire sens en philosophie aujourd'hui ? Questions cruciales, non seulement pour l'histoire des idées, mais d'abord et avant tout pour la compréhension de notre actualité.
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Spinoza à l'oeuvre ; composition des corps et force des idées
Chantal Jaquet
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Mars 2022
- 9791035107383
Dans cet ouvrage, l'auteure montre comment la pensée de Spinoza se constitue et nous constitue aujourd'hui. Elle expose sa pratique de l'histoire de la philosophie fondée sur le double mouvement du pointillisme méthodologique et de l'appréhension des lignes de force. Elle s'interroge à la fois sur la puissance des mots, leur présence ou leur absence dans le corpus, qui vient torpiller les grandes machines interprétatives, et sur la dynamique des idées qui poursuivent leur vie propre durant les siècles. À travers l'étude de la composition des corps - corps animal, corps humain, corps propre, corps politique - et l'examen de la force actuelle de ses idées dans différents champs, il s'agit de penser Spinoza à l'oeuvre, tel que ses textes, à la lettre, opèrent encore et toujours sur nos esprits.
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Le récent divorce d'une partie de la gauche avec le legs rationaliste, universaliste et progressiste des Lumières peut donner le sentiment que l'émancipation au sens moderne n'a qu'un lointain rapport avec ce qu'elle signifiait au XVIIIe siècle, voire qu'elle lui est franchement opposée. Le présent ouvrage entend revenir sur un lien historique parfois remis en question de nos jours : les cas de Babeuf, de Mary Wollstonecraft et de Toussaint Louverture rappellent que les principes fondateurs de toute perspective de transformation sociale trouvent leur source dans la Révolution française. Les grands débats de la gauche des XIXe et XXe siècles, de la Révolution russe aux luttes d'indépendance des peuples colonisés, de Marx à Sartre et de Kropotkine à C. L. R. James, confirment le lien identitaire des plus grandes figures de la gauche avec le message libérateur du siècle des Lumières.
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L'amibe et la machine : Raymond Ruyer, philosophe de la vie
Bertrand Vaillant
- Éditions de la Sorbonne
- 25 Janvier 2024
- 9791035109370
« Le " Je " de l'homme que je suis, centre d'activités sensées, peut-il s'isoler, se poser dans le vide, enfant trouvé métaphysique ? » Assurément non, pour le philosophe Raymond Ruyer (1902-1987) : conscience humaine ne saurait être comprise que comme un cas particulier de l'activité commune à tous les vivants, voire à tout être véritable. Pour Ruyer, toutes les explications mécanistes de l'émergence de la conscience à partir d'une matière inerte ont échoué, il est donc temps de rompre tant avec le dualisme qu'avec le matérialisme mécaniste, pour repenser ensemble et radicalement la conscience, la vie et la matière. Au milieu du xxe siècle, il élabore ainsi une philosophie panpsychiste et finaliste qui fait de la conscience « l'étoffe même du monde ». S'appuyant sur une connaissance solide des sciences de son temps, de l'embryologie à la cybernétique, il s'efforce de montrer que cette version renouvelée du finalisme, inscrite dans la filiation de Leibniz, Schopenhauer, Bergson ou encore Whitehead, correspond bien mieux que le mécanisme à notre connaissance de la vie. Ce faisant, il développe une pensée originale, à l'audace métaphysique certaine, dont les intuitions donnent à voir ce que l'attention au vivant fait aux catégories classiques de la philosophie, et combien elle nous force à les refonder. Ce livre se penche sur les méthodes, les sources et les arguments de la théorie ruyérienne du vivant. Il s'efforce de mettre en évidence ses forces et ses faiblesses, voire ses dangers, quand elle prétend appliquer la « psycho-biologie » à des questions morales, sociales et politiques.
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Les historicités de Nietzsche
Bertrand Binoche, Arnaud Sorosina
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Mars 2022
- 9791035107406
En France, Nietzsche fut un temps l'emblème oraculaire de toutes les subversions et son nom côtoyait couramment ceux d'Artaud et de Bataille. Puis vint l'âge de son académisation qui permit sans doute bien des avancées et où on lui attribua l'insigne mérite d'avoir élaboré un système tout à fait cohérent dont la reconstitution méticuleuse pouvait occuper toute une vie. Le présent ouvrage fait le pari que le moment est peut-être venu de mettre en avant un autre Nietzsche, dont l'oeuvre obéit à une dynamique originale où s'enchevêtrent des registres dont l'homogénéité ne va pas de soi. C'est le concept d'historicité qui est mobilisé à cette fin. Le passé lointain auquel doit régresser le savoir généalogique ; la réitération indéfinie du même présent que la sagesse de l'éternel retour doit inciter à vouloir ; le futur un peu brumeux de très long terme auquel doit oeuvrer le véritable créateur : trois temps et trois registres dont l'analyse a été distribuée ici en trois problèmes - objectivité, répétition, évolution. On ne doit pas trop vite présumer qu'ils n'en font qu'un. Au contraire : toute la difficulté est de savoir comment tirer ensemble ces fils, si seulement il faut les nouer et si oui, selon quelles modalités, qui ne sont pas forcément celles du système. On peut encore dire ce qui précède autrement : si Dieu est mort et si Nietzsche s'est efforcé à tout prix de conjurer la posture du prêtre, le lecteur doit en tirer les conséquences. Interpréter, c'est ruminer, pas refermer.
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Adam, la nature humaine, avant et après : épistémologie de la chute
Briguglia
- Éditions de la Sorbonne
- 18 Février 2019
- 9791035102500
Que se serait-il passé si Adam n'avait pas péché ? Le récit de la Chute ne raconte pas seulement comment le premier homme et la première femme ont désobéi et ont été chassés du jardin de l'Éden. C'est aussi un instrument formidable pour penser philosophiquement la nature humaine, ses potentialités et ses limites, pour dessiner les différents plans d'une anthropologie complexe et diversifiée. La rupture du péché originel, qui instaure un Avant et un Après de la nature humaine, a représenté un défi intellectuel, une provocation pour la philosophie que la pensée médiévale - et moderne - a voulu recueillir et affronter. Cette nécessité s'est faite d'autant plus pressante que d'autres modèles anthropologiques devenaient disponibles, au premier rang desquels le modèle aristotélicien, où l'idée d'une rupture dans l'histoire humaine ou d'une naturalité scindée n'avait pas sa place. Les réflexions sur la Chute ont donné lieu à des débats importants sur le langage, la liberté et le mal, le bonheur, les passions, le corps, la vie et le pouvoir politique, le droit, le travail, qui sont l'objet des chapitres de ce livre. Prises ainsi dans leur dimension anthropologique, ces questions autour de la Chute deviennent un véritable modèle épistémologique pour penser la naturalité de l'homme et son histoire, en termes de dégradation ou de progrès, modèle qui dépasse l'époque médiévale et rejoint des questionnements que l'on retrouve notamment à l'âge classique.
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La notion de jouissance chez Spinoza ; essai de reconstruction conceptuelle
Juan Vicente Cortés
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Mars 2022
- 9791035107345
Bien que marginale, la notion de jouissance joue un rôle fondamental dans le programme philosophique de Spinoza. Si certains commentateurs se sont penchés sur cette notion notamment à partir de l'étude de l'affect de gaudium, leurs études sont centrées uniquement sur les problèmes que ce dernier peut poser à l'éthique spinozienne. Ils passent ainsi sous silence le rôle structural de la notion de jouissance, qui se dévoile pourtant à qui prête attention à son champ lexical. Ce livre délie la trame complexe que forment les termes gaudium, fruitio, delectatio et obtinentia dans la philosophie de Spinoza, pour rendre possible une reconstruction du concept de jouissance. La notion de jouissance n'est, en effet, pas réductible à l'affect passif de joie, dénommé gaudium et défini en Éthique III, ni même à un simple affect, actif ou passif. Quelle est donc la vraie place de la jouissance dans le système de Spinoza ? Qui jouit ? De quoi jouit-on ? Voici quelques-unes des questions que ce livre s'efforce d'éclairer, en parcourant des chemins divers - analyse lexicale, reconstruction conceptuelle, comparaison structurale -, toujours à partir de textes précis pris dans l'ensemble de l'oeuvre du philosophe.
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Hobbes nous dit que le mot « liberté » est spécieux. Il existe de fait un contraste frappant entre la plénitude que peut donner l'énonciation du mot, comme dans le célèbre poème d'Éluard, et le sentiment de vide provoqué par la désolante diversité des usages concrets, parfois ouvertement contradictoires. Tôt ou tard, la réflexion bute sur la polarité de la liberté comme affirmation de l'ordre censé nous protéger de la licence, de l'anarchie ou du nihilisme, c'est-à-dire de la « fausse » liberté, ou comme négation de l'ordre dont les contraintes sont suspectées d'être oppressives et incompatibles avec la « vraie » liberté. Les contradictions entre les conceptions de l'ordre associées à la liberté donnent une justification à la conception de la liberté comme négation. Mais celle-ci est également difficile à tenir car elle risque de nier son objet en basculant dans la licence illimitée. Le conflit entre la liberté comme affirmation et la liberté comme négation n'est pas un défaut du concept. Il faut plutôt dire : la liberté est l'un des concepts qui servent à penser la production historique d'objets par l'activité collective et conflictuelle des hommes. L'oscillation entre ces deux pôles, qui peut être embarrassante au point d'inciter à n'en plus parler, montre que de tels concepts ont une structure ludique, au sens de ce qui fait l'intérêt de jeux intellectuels aussi futiles que les échecs. Ce livre peut se lire comme une introduction au jeu conceptuel de la liberté.
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Cet ouvrage se donne pour tâche de répondre à une question apparemment simple : qu'en est-il aujourd'hui de la pensée foucaldienne ? Bien loin de vouloir ériger Foucault en auteur canonique, il se propose d'esquisser le tableau, le plus large et le plus différencié possible, des études foucaldiennes contemporaines. Il s'efforce donc non pas de restituer la richesse des différents visages de Foucault - penseur tout à la fois de l'historicité et du présent -, mais plutôt de faire valoir, de manière inédite, d'autres perspectives et une multiplicité d'« usages » de sa pensée en philosophie comme en histoire, en sociologie comme en esthétique, en économie comme en droit. Chantier ouvert, traversé par des lignes de problématisation parfois très diverses, cet ouvrage prend au sérieux la question de ce que Foucault peut encore nous apprendre aujourd'hui. Foucault, Foucault(s) : les noms d'une cartographie qui ne cesse de s'esquisser autrement sur ses propres bords, de croître et de tracer des lignes nouvelles. Le nom aussi d'un espace de questionnement toujours vivant.
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La nature artiste : Mikel Dufrenne entre esthétique et philosophie
Saison Maryvonne
- Éditions de la Sorbonne
- 18 Décembre 2019
- 9791035105419
Mikel Dufrenne a croisé les principales problématiques qui ont traversé la seconde moitié du xxe siècle. Il les a considérées avec un regard attentif et critique, soucieux de tracer un chemin singulier mais désireux de s'inscrire dans une tradition de pensée philosophique spécifique et exigeante. La réception de son oeuvre pose question : encensée dans les années 1950, elle s'est progressivement réduite en France, notamment vers les années 1970, alors qu'elle fait l'objet aujourd'hui d'un regain d'intérêt. L'étude entend montrer que de telles fluctuations sont liées au malentendu qui fait de Dufrenne l'auteur d'un seul livre, la Phénoménologie de l'expérience esthétique,qui à lui seul ne rend pas compte de l'originalité de sa pensée. Lire Dufrenne, c'est découvrir l'importance de sa réflexion éthique et politique et la stabilité d'une pensée dédiée à la défense des valeurs de « l'humain » et de « l'homme ». C'est aussi se livrer au plaisir de l'élaboration de fictions philosophiques répondant à la tentation de rationaliser une vision du monde par le biais d'une philosophie de la Nature relayée par la notion d'a priori. L'unité de cette oeuvre réside dans l'hypothèse d'une Nature artiste que le philosophe veut penser dans le cadre d'une philosophie non théologique.
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Expériences vécues du genre et de la race : une phénoménologie critique
Mickaëlle Provost, Marie Garrau, Collectif
- Éditions de la Sorbonne
- 14 Février 2024
- 9791035109875
Comment envisager les effets subjectifs et corporels produits par le sexisme et le racisme ? En quoi les catégories de race et de genre organisent-elles l'expérience ordinaire - y compris dans ses dimensions non réflexives, affectives ou intimes - et dans quelle mesure configurent-elles le rapport au monde, aux autres et à soi ? Quelles implications normatives et politiques sont mises au jour dès lors que les rapports de race et de genre sont envisagés, non comme des événements ponctuels dont la violence serait paroxystique, mais comme des structures de l'expérience quotidienne ou banale ? En élucidant l'expérience vécue des rapports de race et de genre depuis le point de vue des personnes concernées, la phénoménologie critique s'affirme depuis plusieurs années comme un renouvellement radical des problématiques qui guident la philosophie politique et sociale. Elle prend appui sur les travaux fondateurs de Simone de Beauvoir et de Frantz Fanon, pour proposer une relecture du canon phénoménologique - ses modes de description, ses objets, méthodes et concepts - et envisager les déplacements que les expériences minoritaires induisent. Elle redéfinit ainsi les outils de l'épistémologie sociale en comprenant les rapports sociaux de genre et de race au prisme des expériences qu'ils constituent : la manière dont ils configurent les corps et subjectivités, orientent le rapport au monde et aux autres ou modèlent la perception. Par un double diagnostic - la race et le genre produisent des effets réels et matériels dans l'expérience vécue, mais cette réalité n'implique aucun fondement nécessaire - la phénoménologie critique articule transformation sociale et transformation de soi en dessinant d'autres expériences politiques possibles. Alors que la phénoménologie critique est encore peu connue en France, cet ouvrage collectif témoigne de la fécondité d'une telle approche, tout en reconnaissant la pluralité des démarches qui s'en revendiquent. Il réunit des travaux de philosophes pour interroger la transformation de la phénoménologie par la critique sociale, les dimensions politiques de l'expérience personnelle, et les possibilités de faire de l'expérience de la domination la matière même de sa transformation.
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Regards contemporains sur la philosophie moderne : lectures et réceptions
Eric Marquer, Paul Rateau
- Éditions de la Sorbonne
- 4 Mars 2024
- 9791035109516
Tout en proposant une lecture critique de la modernité, les philosophes contemporains ont souvent nourri un dialogue serré avec les philosophes du Grand Siècle. Ce retour critique vers le siècle de la raison et du calcul a en réalité contribué à dessiner les contours d'une époque qui nous apparaît comme étrangement familière. Qu'il s'agisse des sciences humaines ou des sciences cognitives, cette période décisive de l'histoire de l'Europe, que Foucault désignait volontiers comme le « moment cartésien », n'apparaît pas seulement comme un moment de rupture, mais également comme une révolution dans l'ordre du savoir dont les échos et les effets sont encore perceptibles dans les débats contemporains sur les rapports entre l'âme et le corps, les mondes possibles, les fondements du droit et le pouvoir symbolique, ou encore l'usage de la notion de finalisme en biologie. Qu'il s'agisse de Schlick, Duhem et Lewis, de Heidegger, Horkheimer, Sartre et Deleuze, ou bien de Lacan, Bourdieu et Villey, les contemporains ont souvent cherché chez les modernes une source d'inspiration, un modèle à imiter et à réactiver, ou bien une figure à dépasser, à réfuter et à subvertir. Descartes, mais aussi Hobbes, Pascal, Leibniz, Spinoza ou Locke, apparaissent ainsi comme nos contemporains, c'est-à-dire comme des penseurs dont la philosophie est, dans notre présent, encore à l'oeuvre.
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Spinoza après Bourdieu ; politique des dispositions
Jacques-louis Lantoine
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Mars 2022
- 9791035107352
Le paradoxe fondamental qui vient à la fois constituer et mettre en péril la politique, c'est qu'il n'y a pas d'autorité des institutions et des lois sans le soutien au moins tacite et spontané de la multitude, multitude dont il s'agit en même temps de reconnaître qu'elle est composée d'individus et de groupes sociaux qui désirent n'en faire qu'à leur tête. Ce paradoxe est souvent dénié par les philosophies politiques qui se contentent d'invoquer une légitimité idéale pour justifier une obéissance en droit. Les concepts de disposition et d'habitus, tels qu'ils sont théorisés par Pierre Bourdieu, permettent de comprendre à même la pratique comment s'établit, de fait, la domination d'un ordre. Spinoza, tout en s'accordant sur des points fondamentaux avec le sociologue, insiste néanmoins sur la dimension passionnelle et donc inconstante des dispositions, et par là assume davantage encore le paradoxe. Un pouvoir n'est obéi que s'il sait se faire désirer, qu'il soit légitime ou non. C'est alors une conception de l'État et des institutions politiques tout à fait originale qu'élabore le Traité politique, où il s'agit moins de les fonder en légitimité que de les faire fonctionner malgré, et même par, les passions pourtant inconstantes et variées du vulgaire. Encore faut-il que cette domination s'exerce au profit de tous et de chacun : une Realpolitik, au sens de Pierre Bourdieu, est ainsi constituée par Spinoza, où le pouvoir n'est détenu par personne en particulier, mais dispose tous les citoyens à la concorde et à la paix, malgré eux mais, autant que possible, de bon gré.
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Spinoza transatlantique ; les interprétations américaines actuelles
Chantal Jaquet, Pierre-François Moreau, Pascal Sévérac
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Novembre 2021
- 9791035107031
Dans cet ouvrage, les principaux philosophes et historiens de la philosophie des États-Unis, spécialistes de Spinoza, présentent leurs interprétations et dialoguent avec leurs homologues français. C'est la première fois qu'une discussion systématique entre ces deux traditions a lieu. Elle fait suite au dialogue engagé entre Italiens et Français dans le volume Spinoza transalpin (Éditions de la Sorbonne, 2014). Si la philosophie ignore les nationalismes, elle n'ignore pas les langues. Ainsi se créent dans chaque pays des traditions d'interprétation : elles partagent des références communes, lisent les auteurs selon des problématiques liées à leur histoire et s'expriment dans des styles spécifiques, propres à leur formation et à leurs institutions. Loin de gêner le débat, ces différences rendent au contraire nécessaires les confrontations. Cette rencontre révèle que les philosophes américains prennent en compte les analyses de Gueroult, Matheron, Althusser ou Deleuze pour les prolonger, les contester ou les mesurer à leurs propres recherches. Elle témoigne surtout d'une évolution du commentaire. Il fut un temps où la lecture américaine se concentrait sur la logique et la métaphysique, alors que les questions d'éthique et de politique ainsi que les discussions sur la religion semblaient un domaine réservé à la recherche française. Il apparaît maintenant que ces frontières se dissolvent et que durant ces dernières années, les thématiques de la communauté, de la superstition, de l'objectivité du bien et du mal, de la générosité se développent outre-Atlantique dans de nouvelles perspectives.
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Albert Camus, de la transfiguration : pour une expérimentation vitale de l'immanence
Laurent Bove
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Mars 2022
- 9791035107482
Lire Camus au-delà de la « philosophie de l'absurde » et de l'image sartrienne d'un « moraliste » tourné contre l'histoire, c'est le projet de cet ouvrage qui revisite l'oeuvre en éclairant ses soubassements immanentistes et sa critique radicale de la modernité. Son fil d'Ariane est une philosophie du corps déchiffrée à travers le récit de L'Étranger et les peintures du Christ de Piero della Francesca que Camus admire. Et ce sont alors les thèmes de la résurrection du corps et de la transfiguration qui permettent d'explorer les axes les plus prospectifs des textes dans les domaines de l'éthique, de la politique et de l'histoire. Ce livre montre qu'il y a encore, pour nous, aujourd'hui, dans l'expérience singulière et l'oeuvre courageuse d'Albert Camus, de quoi penser et résister.
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Le performatif à l'usage
Collectif, Martin Mees, Jeanne-Marie Roux
- Éditions de la Sorbonne
- 16 Juillet 2024
- 9791035109721
Étonnant destin que celui du performatif : tout juste après avoir inventé ce concept dans les années 1950, le philosophe du langage ordinaire John L. Austin en affirmait le caractère trivial et superficiel. Et pourtant, un demi-siècle plus tard, le performatif connaît un essor considérable dans le champ philosophique comme dans l'ensemble des sciences humaines et sociales, depuis la théorie de la littérature jusqu'aux Gender et Visual Studies, en passant par les études de communication ou l'épistémologie de l'économie.Ce volume vise à clarifier les enjeux théoriques de cette dissémination conceptuelle. Comment le performatif est-il mobilisé par les chercheurs de ces différentes disciplines ? Quelles ressources y trouvent-ils ? Quelles réappropriations en font-ils ? Ce sont de telles questions que les contributions réunies dans cet ouvrage prennent en charge, par un travail précis d'explicitation des divers sens et usages du « performatif », qu'ils soient fidèles à la lettre austinienne ou qu'ils s'en départissent, afin de montrer ce qui les distingue, et leurs possibles points de convergence.
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Le progrès des connaissances et la conduite de la vie (XVIIe-XVIIIe siècles)
Collectif
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Février 2024
- 9791035109776
La plupart des philosophes des XVIIe et XVIIIe siècles discutent l'idée que le progrès des connaissances puisse avoir des effets sur la conduite de la vie. Doit-on penser que le développement des savoirs favorise nécessairement l'accès des hommes à la sagesse, ou bien faut-il en douter ? Les différentes contributions de l'ouvrage s'efforcent de répondre à cette question. Si ce sont le progrès des connaissances et la quête de nouveaux savoirs qui caractérisent la modernité, pourquoi ne pas se demander comment les philosophies morales des XVIIe et XVIIIe siècles intègrent ou, au contraire, résistent à ces bouleversements ?
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Thomas Hobbes et l'histoire : système et récits à l'âge classique
Nicolas Dubos
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Mars 2022
- 9791035107499
Hobbes est souvent perçu comme un philosophe indifférent à l'histoire. L'objet de ce livre consiste à réviser cette lecture en dégageant l'intérêt des rapports qu'entretiennent, en particulier dans le Léviathan, système philosophique et récit historique. Car il y a bien un « problème de l'histoire » chez Hobbes. L'histoire dans tous ses champs, civils et sacrés, antiques et modernes, narratifs et exégétiques, l'a occupé toute sa vie. Surtout, il a lesté le Léviathan de contenus historiques qui forment plus de la moitié de son volume. Mieux, vingt ans après son traité majeur, il s'est fait historien de la guerre civile anglaise, avec le Béhémoth. Il affirme pourtant, dans tous ses grands traités, que l'objet de la philosophie politique consiste à atteindre les principes anhistoriques de la souveraineté et de l'obéissance. Le présent ouvrage s'attache à défaire cette difficulté en montrant que s'il sépare méthodiquement système et récits, Hobbes les articule toujours dans l'unité de ses questions fondamentales.
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L'éthique de la vie chez Hans Jonas actes du colloque international...
Catherine Larrère, Eric Pommier, Collectif
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Mars 2022
- 9791035107819
Le développement fulgurant des biotechnologies et les modifications en cours des équilibres écosystémiques conduisent à porter au premier plan le souci pour la vie et pour la nature. Ces inquiétudes font naître le besoin d'une éthique dont la vie serait l'objet spécifique. Cependant, et dans le même moment, une inquiétude contraire se fait sentir. La prépondérance du thème de la vie n'exprime-t-elle pas un recul de notre modèle de civilisation ? Nous avons construit notre monde, et même le monde, en refusant de rabaisser l'homme au niveau de l'espèce et en faisant de l'humanité un idéal irréductible à tout donné biologique. En appeler à une éthique de la vie, n'est-ce pas régresser en deçà des conditions qui ont permis de construire un monde véritablement humain? En proposant une éthique de la responsabilité envers la vie et les générations futures, le grand philosophe allemand Hans Jonas laisse entendre qu'il faut que l'ancien monde meure pour qu'un nouveau puisse naître. D'ailleurs, si la nouvelle éthique porte sur la vie, elle n'en néglige pas pour autant l'homme, puisqu'elle contribue à redéfinir l'humanisme sur des bases plus assurées. La vie n'est peut-être pas en effet seulement cette « chose » fragile à préserver mais également ce qui permet de fonder l'éthique de l'avenir. C'est en tout état de cause de telles propositions que ce livre formule sur un mode critique, livre qui se veut également un hommage à la mémoire de Hans Jonas, mort il y a vingt ans.
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De la certitude volontaire : débats nominalistes sur la foi à la fin du Moyen Âge
Christophe Grellard
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Mars 2022
- 9791035107505
Peut-on décider de croire à la vérité d'une proposition, sans motifs, ou du moins sans motifs rationnels apparents ? Un tel acte d'adhésion peut-il procéder de la seule volonté, à l'exclusion de toute autre forme de détermination ? Ces questions sont récurrentes dans l'histoire de la philosophie. Elles ne sont pas étrangères, loin s'en faut, à la philosophie médiévale : les philosophes et théologiens d'alors, dans l'horizon de la réflexion sur le statut de la foi chrétienne, ont été amenés à examiner les modalités psychologiques de l'adhésion au dogme défendu par l'Église. Parmi ces théologiens, il en est un que l'historiographie a fréquemment présenté comme un partisan radical du volontarisme : Guillaume d'Ockham (1285-1347). Ce dernier étant, de surcroît, nominaliste, il était tentant de lier volontarisme et nominalisme, et de rapprocher le nominalisme des crises intellectuelles du Moyen Âge tardif. L'ambition de la présente étude est de reprendre à nouveaux frais cette question, en se focalisant d'abord sur un argument de Guillaume d'Ockham en faveur d'un fondement volontaire de la foi, et sa critique par le dominicain Robert Holcot (+ 1349). L'enjeu du débat semble davantage concerner la portée de la naturalisation des états mentaux défendue par la plupart des nominalistes. Face à cette alternative, les théologiens nominalistes postérieurs, de Pierre d'Ailly (1351-1420) à Jean Mair (1467-1550), vont chercher une voie moyenne entre volontarisme et naturalisme, et revenir à des positions plus classiques, refermant en quelque sorte cette parenthèse naturaliste. Pourtant, ce dont témoignent de façon symptomatique ces débats, c'est du renforcement de l'approche purement interne de la foi, de l'importance accordée à la conviction intime, à l'intention pure. À ce titre, ils accompagnent indubitablement les mutations de la religion chrétienne à la fin du Moyen Âge.