Calmann-Lévy
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Aron critique de Sartre : Textes rassemblés et commentés par Perrine Simon-Nahum
Raymond Aron
- Calmann-Lévy
- Bibliothèque Raymond Aron
- 12 Mars 2025
- 9782702192115
Nés la même année 1905, condisciples à l'École normale de la rue d'Ulm, Aron et Sartre ont noué leur amitié dans l'étude des grands textes de la philosophie et l'horizon de la montée des régimes autoritaires du XXème siècle.
Pourtant leurs chemins philosophiques divergent dès la fin des années 1930. Aron pressent le déclenchement de la guerre quand Sartre se projette dans la figure du grand écrivain.
La rupture sera consommée au début des années 1950.
Les deux philosophes s'opposent sur l'interprétation du marxisme et la question du sens de l'histoire. Si Aron reconnaît le génie de l'écrivain Sartre, il ne ménage pas ses critiques à l'égard de sa philosophie. Histoire et Dialectique de la violence, résultat du grand cours qu'il consacre treize ans après sa parution en 1960 à la Critique de la raison dialectique, le dernier grand ouvrage philosophique de Sartre, marque le point d'orgue de ce « dialogue » philosophique.
Perrine Simon-Nahum, directrice de recherches au CNRS et professeure attachée au département de philosophie de l'ENS-Ulm, restitue le cadre de ces débats et éclaire toute leur actualité. -
Paru en 1955, L'Opium des intellectuels est une condamnation sans appel de la crédulité teintée de mauvaise foi et du dogmatisme dans lesquels se drape l'intelligentsia française de l'époque.Raymond Aron interroge avec la plus süre probité intellectuelle l'évolution des mots "gauche", "révolution" et "prolétariat", ces mots qui appartiennent au mythe qu'il désacralise.Car, questionne Raymond Aron, comment accpeter l'attitude des intellectuels devenus impitoyables face aux défaillances des démocraties dites "bourgeoises", et pourtant si complaisants pour les crimes perpétrés par les démocraties "populaires", comment ne pas saisir l'absurdité des amalgames politico-idéologiques qui ne font qu'aliéner un peu plus des intellectuels en quête de religion, idolâtrant l'Histoire comme on idolâtre un dieu ?En rupture avec la famille dont il est originaire, Raymond Aron ne se livre pas pour autant à un règlement de compte stérile. Il propose une réflexion dépassionnée, un combat sans haine, invitant à le suivre "tous ceux qui refusent dans les luttes du Forum, le secret de la destination humaine".
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Comment naissent les valeurs
Hans Joas
- Calmann-Lévy
- Liberté de l'esprit
- 13 Septembre 2023
- 9782702188224
Comment se forment nos valeurs ? D'où vient cet attachement à ces idées qui sont au coeur de notre identité et par lesquelles nous justifions nos décisions et nos choix ? Dans quelles conditions se noue notre attachement à elles ?
Avec Comment naissent les valeurs, Hans Joas conduit une enquête originale dans les pratiques sociales et les idées, à la lisière de la philosophie et de la sociologie. Il décrit ces expériences de vie au sein desquelles émergent les valeurs : le ressentiment, la conversion, l'humiliation, l'extase collective, la confrontation avec la mort, l'ouverture à l'autre et, d'une manière générale, le sacré. Toutes réunissent deux traits essentiels : l'auto-transcendance d'abord, qui pose au-delà
des circonstances un principe pour les comprendre et les surmonter ; l'auto-attachement ensuite qui redéfinit la perception que chacun se fait de sa propre identité.
Hans Joas confronte ainsi sa pensée avec celle des grands théoriciens des valeurs tels que Nietzsche, Durkheim, Simmel, James, Dewey ou encore Taylor. Enfin, contre le relativisme des post-modernes, comme Rorty, il plaide pour une éthique qui concilie la contingence de l'émergence des valeurs avec l'universalité des normes morales.
En envisageant la question des valeurs sous cet angle original, Hans Joas replace la question du sacré au centre de notre monde dont on avait dit trop vite qu'il était désenchanté. -
Essai sur les libertés
Raymond Aron
- Calmann-Lévy
- Sciences Humaines et Essais
- 1 Janvier 1965
- 9782702150702
Ce livre est issu de conférences données en avril 1963 à l'université de Californie, à Berkeley. Comme ces conférences étaient organisées par un Comité Jefferson, je choisis tout naturellement pour thème la liberté et me proposai de reprendre la vieille controverse sur les libertés formelles et les libertés réelles. Que vaut l'idée, popularisée par les marxistes, selon laquelle les libertés politiques, personnelles, iintellectuelles, n'ont aucune portée effective, seule une révolution touchant à la propriété des moyens de production étant de nature à garantir une liberté réelle ?
J'ai tâché de réondre à cette interrogation par trois sortes d'analyse. Dans un premier chapitre, je me suis reporté à l'origine du débat et j'ai confronté les doctrines d'Alexis de Tocqueville et de Karl Marx entre elles et avec le présent. Là où les libertés formelles ont été supprimées, en Europe de l'Est par exemple, elles apparaissent à ceux qui en sont privés étrangement réelles. Il est vrai, simultanément, que nous sommes tous marxistes en un sens : toutes les sociétés modernes ont l'ambition de construire l'ordre conforme à leur idéal et refusent de se soumettre à aucune fatalité.
Dans un deuxième chapitre, j'examine l'actuelle synthèse démocratique et libérale -libertés formelles, lois sociales, planification souple- et les critiques auxquelles elle est en butte, critique des purs libéraux d'un côté, critiques de socialistes insatisfaits de l'autre.
Enfin, dans un troisième chapitre, je m'interroge sur la compatibilité entre les nécessités de la civilisation technique et la liberté politique au sens strict du terme, c'est-à-dire la participation des citoyens et des élus aux affaires publiques.
Ce petit livre appartient, comme les précédents, à l'enquête que je poursuis, depuis de longues années, sur la civilisation moderne. J'emprunte aux penseurs du passé les questions qui demeurent actuelles parce qu'elles sont permanentes, mais je cherche les réponses dans l'observation du réel.
R.A. -
L'hospitalité
Jacques Derrida, Anne Dufourmantelle
- Calmann-Lévy
- Petite Bibliothèque des Idées
- 13 Novembre 1997
- 9782702148945
De l'hospitalité fut à l'origine de cet échange, et d'abord un oui à l'invitation.
Anne Dufourmantelle assiste au séminaire de Jacques Derrida. Il y traite de l'hospitalité, justement, mais aussi de l'hostilité, de l'autre et de l'étranger, comme de tout ce qui aujourd'hui arrive aux frontières. Sensible à l'actualité des thèmes, à la force et à la limpidité du langage, Anne Dufourmantelle invite le philosophe à lui confier deux séances datées. On pourra suivre ainsi le rythme insolite, tour à tour patient ou précipité, d'un enseignement gardé intact.
Sont médités, comme en aparté, de page en page, des griefs, des plaintes et des souffrances de notre temps. Le séminaire leur donne quelques noms : Antigone en 1996 ou le deuil impossible, oedipe à Colone et les « télétechnologies », E-mail ou Internet, le procès de Socrate et les funérailles de Mitterrand à la télévision, la guerre et le marché des langues, les butées de la citoyenneté, la machine policière, l'interruption du chant, l'interception de la parole. -
Petite philosophie à l'usage des non-philosophes
Albert Jacquard
- Calmann-Lévy
- Documents, Actualités, Société
- 5 Février 1997
- 9782702148105
Le monde des hommes est entré dans une phase de bouleversements sans précédent. Tout a changé en quelques décennies, dans nos pouvoirs comme dans nos savoirs. Nos repères ont disparu, les certitudes ont fait long feu, comme les idéologies de tous bords. Il est urgent de mettre de l'ordre dans nos connaissances ; c'est à cette condition seulement que nous pourrons avoir prise sur la société de demain.
Dans ce livre construit sous la forme d'un abécédaire, Albert Jacquard s'efforce de donner aux questions essentielles ; autrui, le bonheur, la liberté, la sagesse, etc... une réponse claire, concise, lucide, qui renouvelle l'interrogation philosophique.
Qu'on la lise de A à Z, ou qu'on la feuillette au gré de la curiosité, cette Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes permettra à chacun de mieux comprendre la société et soi-même, de tracer la limite entre ce que nous pouvons savoir et ce que nous ignorerons sans doute toujours.
Albert Jacquard a écrit de nombreux ouvrages sur la science et sur la société, qui sont autant de best-sellers. Il plaide sans relâche en faveur d'une éducation qui mettrait à la portée de tous les acquis du savoir. Ni la science ni la philosophie ne doivent demeurer l'apanage de quelques-uns : c'est sa conviction la plus profonde. Il a publié chez Calmann-Lévy : J'accuse l'économie triomphante (1995) et Le Souci des pauvres (1996).
Huguette Planès est professeur de philosophie au lycée La Pérouse d'Albi. Par ses questions sans complaisance, elle a permis à Albert Jacquard d'aller plus loin dans sa propre réflexion. -
L'avenir d'une révolte
Julia Kristeva
- Calmann-Lévy
- Petite Bibliothèque des Idées
- 7 Octobre 1998
- 9782702150573
Dans les époques que nous sentons obscurément en déclin ou du moins en suspens, le questionnement demeure la seule pensée possible : indice d'une vie simplement vivante.
L'intimité n'est pas la nouvelle prison. Son besoin de liens pourrait fonder une autre politique, plus tard. Aujourd'hui, la vie psychique sait qu'elle ne sera sauvée que si elle se donne le temps et l'espace des révoltes : rompre, remémorer, refaire. De la prière au dialogue en passant par l'art et l'analyse, l'événement capital est toujours le grand affranchissement infinitésimal : à recommencer sans cesse.
En contrepoint des certitudes et des croyances, la révolte permanente est cette remise en question de soi, de tout et du néant, qui n'a visiblement plus lieu d'être.
Cependant, s'il est encore temps, faisons un pari sur l'avenir de la révolte. "Je me révolte, donc nous sommes" (A. Camus). Ou plutôt : Je me révolte donc nous sommes à venir.
Une expérience lumineuse et de longue haleine. -
Élan vital : antidote philosophique au vague à l'âme contemporain
Sophie Chassat
- Calmann-Lévy
- Sciences Humaines et Essais
- 29 Septembre 2021
- 9782702184790
Jamais la préservation de la vie ne nous a autant préoccupés. Pourtant, nous avons rarement eu le sentiment d'être à ce point dévitalisés. Comme si l'élan vital s'était subitement absenté de notre quotidien. Cet ouvrage se lance à la poursuite de cet appétit d'existence qui seul fait se sentir vraiment vivant. A quoi reconnaît-on l'élan vital ? Quels types d'impulsions et de mouvements suscite-t-il ? Quels en sont les ingrédients, les manifestations, les métaphores ? Surtout, comment le réveiller, le nourrir, le partager, en identifiant nos « biophores », c'est-à-dire nos activateurs de vitalité ? Comment, en miroir, nous prémunir de ce qui l'attaque, l'amenuise, l'éteint, en luttant contre les « biocides » en tous genres, ces expériences destructrices de vitalité ? Cerner ce qu'est l'élan vital pour le faire renaître en nous, tel est l'objectif de ce livre qui se présente comme un antidote philosophique au vague à l'âme contemporain, un manifeste pour l'envie retrouvée.
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La pensée mauvaise
Bettina Stangneth
- Calmann-Lévy
- Sciences Humaines et Essais
- 13 Février 2019
- 9782702162033
Nous trouvons toujours des excuses aux méchants: la mauvaise éducation, le poids des circonstances politiques, économiques ou sociales. La tradition des Lumières a ainsi vu dans le mal l'expression nécessaire d'un manque ou d'une faiblesse de l'homme: sa finitude (Kant), ou sa paresse (Arendt).
Bettina Stangneth refuse d'entériner cette défaite de la raison pratique.
Elle montre au contraire que la méchanceté est le fruit vénéneux d'une volonté positive: la pensée mauvaise.
Les tenants de celle-ci, nazis, jihadistes et autres malfaisants, ont ceci de commun qu'ils légitiment leurs crimes en remettant en cause le principe même d'une moralité universelle: la raison.
Après avoir décrit les formes variées que prend aujourd'hui cette haine de la raison: cynisme, divertissement, obsession du soi et de son identité singulière, confusion entre les faits et les interprétations, la vérité et la fausseté, la science et l'opinion. Elle montre surtout que les Lumières aujourd'hui, pour autant qu'elles sachent se défendre contre la pensée mauvaise, sont toujours porteuses de leur promesse d'une humanité qui s'améliore. -
La violence de l'humanisme ; pourquoi nous faut-il persécuter les animaux ?
Patrtice Rouget
- Calmann-Lévy
- Sciences Humaines et Essais
- 16 Avril 2014
- 9782702155042
Pourquoi le destin de l'animal empire-t-il au fur et à mesure que la civilisation progresse ? Pourquoi, dans une société aussi développée que la nôtre, aussi assurée de ses capacités, aussi capable de subordonner ses besoins élémentaires à une réflexion morale, persécute-t-on les animaux avec une bonne conscience qui frise parfois la jouissance ? L'humanisme métaphysique, en divinisant l'homme, exige-t-il que celui-ci vive dans le déni de ses origines, et punisse les animaux de lui être trop semblables ? Est-ce parce qu'ils échappent à la fatalité rhétorique, ne sont pas soumis à la passion mauvaise du moi, parce qu'ils se contenteraient, s'ils le pouvaient, de vivre pleinement leur vie qui est fusion avec le monde jusqu'à la mort qui est leur ultime abandon à l'ordre des choses, que les animaux sont l'objet d'une telle férocité de la part de nous autres, les humains ? Ne les haïssons nous pas, au fond, d'en être capables ? Dans cet essai lumineux, Patrice Rouget reconstitue le parcours métaphysique qui nous a amenés à nous détourner de l'animal pour ensuite le transformer en bouc émissaire de nos imperfections, puis à le ravaler au statut d'objet industriel uniquement destiné à satisfaire nos pulsions hédonistes, avec la caution permanente de l'humanisme métaphysique, idéologie illusoire qui accompagne avec une constance impressionnante l'histoire de la philosophie. Sotto voce, il instruit le procès d'une humanité qui a décidé d'asseoir son « exception naturelle » sur le supplice du reste du vivant.
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Bakounine
Madeleine Grawitz
- FeniXX réédition numérique (Calmann-Lévy)
- La vie des philosophes
- 12 Mai 2017
- 9782402512336
Comment un aristocrate russe, jeune romantique élevé parmi des soeurs très aimées dans un milieu raffiné, devient-il le père de l'anarchie, le grand rival, au XIXe siècle, de Marx ?
C'est le destin de rebelle de cet « amant fanatique de la liberté », que retrace cette biographie mouvementée. Après l'école des Cadets, les universités de Moscou et de Berlin - où il découvre l'hégélianisme de gauche -, les luttes commencées dans le Paris de 1848 et qui ébranlent toute l'Europe, Bakounine connaît les cachots du tsar et de la Sibérie. Une évasion rocambolesque lui permet de rejoindre Londres, l'Italie, la Suisse.
Dans la Première Internationale, Bakounine s'oppose à la conception autoritaire et étatique de Marx ; il sera le premier grand exclu de ce qui deviendra le Parti communiste, et le premier à prévoir - avec une surprenante lucidité - ce que sera « le communisme réel » : « asservissement politique et exploitation économique des masses [...]. L'État marxiste, dit encore Bakounine, sera d'autant plus despotique qu'il s'appellera État populaire. » -
Le Philosophe et les pouvoirs
Pascal Lainé, Blandine Kriegel, Jean-Toussaint Desanti
- Calmann-Lévy (réédition numérique FeniXX)
- L'Ordre des choses
- 26 Novembre 2015
- 9782702175859
Il n'y a pas si longtemps, la philosophie est passée de l'autre côté du miroir et, réduite à un reflet, sa voix s'est évanouie. On n'entendait plus les philosophes. Chacun, rangé sous son clocher, cultivait son jardin : science, histoire ou politique, selon l'humeur des gens et des jours. Qui donc a chassé l'écho de la parole philosophique, sinon le pouvoir ? Pouvoir de la science, pouvoir de l'histoire, pouvoir du pouvoir. Mais, comme l'explique Jean-Toussaint Desanti dans ces entretiens conduits par ses anciens étudiants, Blandine Barret-Kriegel et Pascal Lainé, il y a pouvoir là où s'installent le silence et la barbarie. Il y a silence et barbarie là où sont assignés, discrètement, en des citadelles retranchées, les spécialistes. Tout devient difficile et étranger, et tout nous condamne à l'enfermement, quand le savoir se partage en appropriations privées. Vienne alors la philosophie du voyage, qui brise les frontières et démasque les secrets pour révéler à tous les usages de fabrication, rendre la parole confisquée, et mettre fin à la terreur des discours. Le temps revient où la voix - qu'on disait muette - d'un philosophe comme Desanti, se fait entendre.
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Les Nourritures psychiques
Raymond Ruyer
- Calmann-Lévy (réédition numérique FeniXX)
- Liberté de l'esprit
- 5 Novembre 2015
- 9782702173657
L'homme ne vit pas seulement de pain, dit-on, suggérant par là une opposition nette entre la nourriture du corps et celle de l'esprit. Or, s'il est vrai que la plèbe romaine réclamait, outre son pain quotidien, les jeux du cirque, on ne peut assimiler ces sanglants divertissements à une nourriture spirituelle. Il y a donc au moins trois sortes de nourritures : le pain, les messages spirituels et les spectacles toniques ou violents. Si les nourritures matérielles alimentent le corps en éléments essentiels à sa vie, si les nourritures spirituelles alimentent l'esprit en idées supposées salutaires, les nourritures psychiques, elles, alimentent les instincts et les appétits de cet ordre en sensations enrichissantes et en spectacles, sans toutefois requérir une adaptation immédiate. À partir de cette idée, Raymond Ruyer se livre à une analyse brillante de la condition contemporaine, et de la condition humaine en général. Au-delà d'un homme désincarné, ou d'un homme englué dans la matière, il brosse le portrait d'un homme vrai, qui ne vit pas seulement de pain et d'idées, mais aussi d'émotions. Ce livre est un plaidoyer en faveur d'une politique du bonheur.
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Ces sciences qui nous gouvernent
Philippe Denys
- Calmann-Lévy (réédition numérique FeniXX)
- 26 Novembre 2018
- 9782706201851
À un journaliste qui lui demandait de résumer en quelques mots les recherches qui lui avaient valu le Prix Nobel, le physicien Richard Feynman répondit : « Écoutez, mon vieux, si je pouvais vous expliquer mes travaux en deux minutes, ils ne mériteraient pas le Prix Nobel ! » Conçu comme un « voyage au pays des merveilles de la science », ce livre relève le défi : à la fois document, récit et reportage, il fait partager au néophyte l'aventure et la magie des découvertes scientifiques. Notre vie de tous les jours est déterminée, sans que nous en ayons conscience, par les applications courantes de modèles scientifiques élaborés. En partant de comportements observés dans la vie quotidienne - du monde du travail aux roulettes de Deauville, des courses du supermarché aux salles de marché des banques, de la prévision du climat aux champs de bataille, de la table d'accouchement à la fourmilière, du fond des océans aux lointaines galaxies - l'auteur « remonte » peu à peu aux théories scientifiques permettant de les expliquer et de les prévoir. Mathématiques, physique, biologie, génétique, zoologie, mais aussi économie, linguistique ou sociologie : autant de disciplines traversées par cette fascinante exploration qui révèle, à chaque page, des correspondances inattendues et procure à chacun la jubilation du savoir.
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Les désillusions du progrès
Raymond Aron
- Calmann-Lévy
- Sciences Humaines et Essais
- 1 Avril 1994
- 9782702145227
Après un quart de siècle de croissance économique, la société moderne doit affronter de nouveaux assauts : les uns, disciples fidèles ou infidèles de Marx, dénoncent ses échecs relatifs ou partiels, les îlots de pauvreté au milieu de la richesse, l'inégalité excessive de la répartition des revenus ; les autres, dont l'inspiration remonte à J.-J. Rousseau, voire aux romantiques, vitupèrent contre la barbarie de la « civilisation industrielle », la dévastation de la nature, la pollution de l'atmosphère, l'aliénation des individus manipulés par les moyens de communication, l'asservissement par une rationalité sans frein ni loi, l'accumulation des biens, la course à la puissance et à la richesse vaine.Le pessimisme ambiant, diffus à travers l'Occident, accentué en France par le choc des événements de mai-juin 1968, imprégnait déjà l'analyse, esquissée dans ce livre, de la modernité. Tout se passe comme si les désillusions du progrès, créées par la dialectique de la société moderne, et, à ce titre, inévitables, étaient éprouvées par la jeune génération des années soixante avec une telle intensité que l'insatisfaction endémique s'exprime en révolte. Du même coup, l'observateur s'interroge sur le sens de cette explosion, sur la direction dans laquelle la société moderne pourrait répondre aux désirs qu'elle suscite, apaiser la faim, peut-être plus spirituelle que matérielle, qu'elle fait naître.Les Occidentaux éprouvent-ils une sourde mauvaise conscience pour s'être réservé la meilleure part des profits de la science et de la technique, ou tendent-ils à se renier eux-mêmes, faute de trouver un sens à leurs exploits ? Relisons Spengler, Toynbee et Sorokine, et ne cherchons pas à prévoir l'imprévisible, le destin d'une civilisation, révoltée contre ses oeuvres et rêvant d'un paradis perdu ou à reconquérir.Raymond ARON1969
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L'individu incertain
Alain Ehrenberg
- Calmann-Lévy
- Sciences Humaines et Essais
- 19 Avril 1995
- 9782702150597
L'individu est aujourd'hui amené à assumer des responsabilités croissantes : la politique semble perdre son monopole de prise en charge collective des destins individuels, la vie privée n'est plus structurée par des règles stables et des rapports d'autorité. L'estime de soi et la disponibilité à autrui deviennent des atouts majeurs.
La subjectivité envahit donc la place publique et investi largement la technique,qu'elle soit pharmacologique ; drogues illicites, tranquillisants, anti-dépresseurs ; ou électronique ; interactivité, reality-shows, cyberespace. La restauration de la sensation de soi que procure le psychotrope et la mise en scène de soi qu'amplifie la télévision sont révélatrices des tensions de nos sociétés, écartelées entre la conquête et la souffrance. Nous sommes entrés dans l'âge de l'individu incertain. -
Lettres sur la nature humaine à l'usage des survivants
Dany-Robert Dufour
- Calmann-Lévy (réédition numérique FeniXX)
- 25 Septembre 2015
- 9782702173213
Ce livre, d'une écriture jubilatoire, caustique, vive, est rédigé sous forme de lettres d'amour à une belle amie, un peu à la manière de certains petits traités du XVIIIeau ton voltairien. II traite de l'être humain, en tant qu'espèce animale tout à fait particulière : elle naît inachevée. Et cet inachèvement est ce qui va lui permettre, paradoxalement, de dominer les autres espèces. Car, ayant à assurer les moyens de sa survie autrement que par la force, l'espèce humaine a inventé le savoir et l'amour en usant de ce langage dont elle fut seule à se rendre maître. Ces lettres, en reparcourant l'histoire humaine, nous interrogent sur les liens, complexes et silencieux, qui unissent l'homme et l'animal, et proposent une nouvelle vision de notre rapport à la connaissance et à la jouissance. Qu'en est-il aujourd'hui où, grâce aux technosciences, l'espèce humaine se dote, de plus en plus, de moyens pour sortir de son inachèvement ? Sommes-nous les derniers hommes ?
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La mosaïque humaine ; entretiens sur les révolutions de la médecine et le devenir de l'homme
Jean Dausset, Jean Bernard
- Calmann-Lévy
- Documents, Actualités, Société
- 2 Février 2000
- 9782702148914
Jean Bernard et Jean Dausset sont des amis de longue date. Ces deux grands médecins, dont le parcours est riche d'une prodigieuse expérience, ont pris l'habitude depuis longtemps de confronter leurs visions du monde, de se raconter les moments forts de leur vie, de réfléchir à notre avenir.
Ils nous proposent aujourd'hui de partager leurs échanges, nous invitant auprès d'eux pour établir le bilan de la formidable révolution thérapeutique de notre temps, et pour s'interroger sur la médecine de demain, marquée notamment par le fol emballement de la génétique. Ils se rappellent les moments bouleversants auprès de leurs patients - comme les premiers enfants qu'ils arrachent à la mort -, mais aussi la joie que fait naître la découverte. Ils décrivent ses cheminements, des paillasses artisanales de Saint-Louis jusqu'à la consécration du Nobel, évoquent de grandes rencontres...
Tirant avec modestie le bilan de leurs combats, de leurs réussites, ils s'essaient à l'exercice périlleux qui consiste à explorer les voies d'une sagesse pour notre temps. Et ce qu'ils nous offrent, laissant de côté pour un temps leurs lauriers, c'est finalement un message d'espoir.
Père de l'hématologie moderne, Jean Bernard a présidé le Comité consultatif d'éthique. Il est membre de l'Académie française.
Prix Nobel de médecine en 1980, Jean Dausset est un pionnier de la recherche sur le génome humain. -
La société immédiate
Josephe-P
- Calmann-Lévy
- Sciences Humaines et Essais
- 23 Janvier 2008
- 9782702147535
La communication a connu deux révolutions : celle née de l'invention de l'imprimerie par Gutenberg en 1456 - qui a mis des siècles à concerner le grand public et fut longtemps au service exclusif des élites, véhiculant d'abord des connaissances et des idées -, et la révolution numérique que nous vivons aujourd'hui, foudroyante, sans contrôle, et qui est surtout un moyen de divertissement et de satisfaction rapide des désirs. Dans cet essai percutant, Pascal Josèphe nous démontre que la révolution numérique contient en germe la ruine de la notion de projet, qui suppose la médiation du temps, et lui substitue le culte de l'immédiateté. La technologie et l'économie raccourcissent en effet le délai entre l'expression des besoins ou des désirs et leur satisfaction. En résulte une discordance des temps, c'est-à-dire une dé-synchronisation des temps individuel et social qui fait exploser les rythmes fondant la vie en collectivité. Soumis comme nous le sommes au bombardement incessant des sollicitations externes, nous ne disposons plus des outils référentiels permettant de faire des choix : ni certitudes (religion, idéologie politique), ni lieu, ni temps pour échanger avec les autres. Et Internet ? objectera-t-on. Comble du paradoxe : plus la communication généralisée est exaltée dans notre société postmoderne, moins sa fonction médiatrice est prise en compte. Nous sommes gavés d'information et affamés de sens. Comment dès lors résister aux innombrables tentations dont nous sommes l'objet ?
L'avènement de l'ère de l'immédiateté ne risque-t-il pas de nous ramener à des temps anté-civilisés ? s'interroge Pascal Josèphe. « Je veux, je prends », « Je mise, je gagne », « J'ai envie, je consomme. » En d'autres termes, n'est-elle pas en train de réveiller la bête qui sommeille en nous et que dix mille ans de civilisation avaient domestiquée ?