Climats
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Note sur la suppression generale des partis politiques
Simone Weil
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- 1 Mars 2017
- 9782081409873
"Les partis sont un merveilleux mécanisme, par la vertu duquel, dans toute l'étendue d'un pays, pas un esprit ne donne son attention à l'effort de discerner, dans les affaires publiques, le bien, la justice, la vérité.
Il en résulte que - sauf un très petit nombre de coïncidences fortuites - il n'est décidé et exécuté que des mesures contraires au bien public, à la justice et à la vérité.
Si on confiait au diable l'organisation de la vie publique, il ne pourrait rien imaginer de plus ingénieux." -
Vivre sans : une philosophie du manque
Mazarine Pingeot
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- 24 Janvier 2024
- 9782080427939
Le manque est au coeur des relations humaines et de la pensée, de l'économie et de la recherche, du désir et de la quête, de l'attente et de l'espoir. Peut-on réellement s'en passer ? Qu'appelons-nous au juste « manque » ? Nous pouvons manquer d'une chose, nous pouvons manquer de sens, nous pouvons manquer à quelqu'un ou quelqu'un peut nous manquer.
Ce manque a trouvé son expression dans un terme devenu incontournable en marketing : le « sans ». Sans sucre, sans gluten, sans lactose, sans calorie, sans nicotine, sans adjuvant, sans huile de palme, sans colorant, sans contact : par un tour de passe-passe extraordinaire, nous avons su transformer l'absence en valeur, le manque en objet de convoitise.
Et si, sous cet angle, nous pouvions relire l'histoire de la pensée, entre plein et manque, désir et néant ? Et si l'histoire de nos sociétés de consommation révélait en creux une autre histoire, celle de la métaphysique de nos temps troublés ? -
L'empire du moindre mal ; essai sur la civilisation libérale
Jean-claude Michéa
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- 13 Avril 2010
- 9782081237117
L'ambition du libéralisme est d'instituer la moins mauvaise société possible, celle qui doit protéger l'humanité de sa folie idéologique.
Pour ses partisans, c'est la volonté d'instituer le règne du Bien qui est à l'origine de tous les maux accablant le genre humain. C'est en ce sens que le libéralisme doit être compris, et se comprend lui-même, comme la politique du moindre mal. Il fait donc preuve d'un pessimisme profond quant à l'aptitude des hommes à édifier un monde décent. Cette critique de la " tyrannie du Bien " a un prix. N'exigeant rien de ses membres, cette société fonctionne d'autant mieux quand chaque individu se consacre à ses désirs particuliers sans céder à la tentation morale.
Comment expliquer alors que cette doctrine, à mesure que son ombre s'étend sur la terre, reprenne, un à un, tous les traits de son plus vieil ennemi, le meilleur des mondes, jusqu'à se donner, à son tour, pour objectif final la création d'un homme nouveau ? Ce livre décrit ce processus, et son aboutissement, tant dans sa version économiste, centrée sur le Marché et traditionnellement privilégiée par la " Droite ", que dans sa version culturelle, centrée sur le Droit, et dont la défense est désormais la seule raison d'être de la " Gauche ".
Il saisit admirablement la logique libérale dans le déploiement de son unité originelle tout en élaborant les fondements d'une société décente coïncidant avec la défense de l'humanité elle-même. D'une densité et d'une ambition exceptionnelles, il redonne toute sa place à la figure de l'homme révolté à un moment où beaucoup la souhaiteraient voir disparaître. -
Manifeste des espèces compagnes : plaidoyer pour le partenariat chiens-humains
Donna Haraway
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- 30 Janvier 2019
- 9782081467668
Ce livre propose un pari audacieux : prendre notre relation avec les chiens au sérieux et apprendre "une éthique et une politique dévolues à la prolifération de relations avec des êtres autres qui comptent". Car la catégorie des espèces compagnes est bien plus vaste que celle des animaux de compagnie, elle inclut en effet le riz, les abeilles, la flore intestinale, les tulipes... "Vivre avec les animaux, investir leurs histoires et les nôtres, essayer de dire la vérité au sujet de ces relations, cohabiter au sein d'une histoire active : voilà la tâche des espèces compagnes."
Pas de grands récits, donc, mais des histoires, dont le but est avant tout, dit Donna Haraway, de mettre des bâtons dans les roues au projet humain d'écrire seuls cette histoire. Des histoires d'amour, mais également de pouvoir, de conflits raciaux et d'idéologies coloniales, des histoires qui aident à élaborer des manières positives de vivre avec toutes les espèces qui sont apparues comme nous sur cette planète.
Quelle est notre capacité humaine à construire des relations d'altérité qui ne soient pas marquées par des rapports de domination, mais par des relations de respect, d'affection, d'amour - sans qu'il s'agisse d'anthropocentrisme ou d'anthropomorphisme ? Voilà l'une des questions centrales que soulève ce livre devenu incontournable. -
Ce livre n'est pas un réquisitoire contre la cancel culture. C'est un livre-manifeste qui appelle au sursaut d'une gauche universaliste, éprise de justice et de progrès. Qui appelle aussi à la création d'un front populaire, seul capable de lutter contre les nouveaux fascismes qui gagnent le monde.
Susan Neiman combat, argument contre argument, l'autocritique accusatoire qui rend la pensée des Lumières coupable des maux que sont le colonialisme et l'esclavage, coupable aussi d'aveuglement et d'eurocentrisme. Elle montre combien les revendications identitaires se révèlent réductrices et essentialistes, en un mot dangereuses. Elle critique le renoncement à l'idée de progrès qui encourage les politiques d'intérêt personnel et condamne toute action d'intérêt général.
En quatre brefs chapitres, Susan Neiman redistribue les cartes d'une conversation intellectuelle nécessaire à nos démocraties. -
Le complexe d'Orphée ; la gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès
Jean-claude Michéa
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- 5 Octobre 2011
- 9782081278530
Semblable au pauvre Orphée, le nouvel Adam libéral est condamné à gravir le sentier escarpé du « Progrès » sans jamais pouvoir s'autoriser le moindre regard en arrière.
Voudrait-il enfreindre ce tabou - « c'était mieux avant » - qu'il se verrait automatiquement relégué au rang de Beauf, d'extrémiste, de réactionnaire, tant les valeurs des gens ordinaires sont condamnées à n'être plus que l'expression d'un impardonnable « populisme ».
C'est que Gauche et Droite ont rallié le mythe originel de la pensée capitaliste : cette anthropologie noire qui fait de l'homme un égoïste par nature. La première tient tout jugement moral pour une discrimination potentielle, la seconde pour l'expression d'une préférence strictement privée.
Fort de cette impossible limite, le capitalisme prospère, faisant spectacle des critiques censées le remettre en cause. Comment s'est opérée cette double césure morale et politique ? Comment la gauche a-t-elle abandonné l'ambition d'une société décente qui était celle des premiers socialistes ? En un mot, comment le loup libéral est-il entré dans la bergerie socialiste ? Voici quelques-unes des questions qu'explore Jean-Claude Michéa dans cet essai scintillant, nourri d'histoire, d'anthropologie et de philosophie.
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Superfaible : Penser au XXIe siècle
Laurent de Sutter
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- 20 Septembre 2023
- 9782080433121
« Nous sommes devenus superforts. Rien ne peut nous résister : la plus grande oeuvre d'art, l'action la plus héroïque, l'entreprise la plus noble, la figure la plus impeccable elles ne le sont que pour autant que nous le voulions bien. Chacun d'entre nous, partout dans le monde, et quoi qu'il en soit de sa richesse ou de sa pauvreté, de sa culture ou de son ignorance, nous sommes plus forts que tout. La superforce est la condition contemporaine de l'être humain. Pour nous, humains du XXI siècle, plus de réalité qui ne soit bornée par un Oui, mais. Qui, aujourd'hui, sauf un abruti ou un niais, oserait dire qu'il n'est pas critique ? Qu'il ou elle n'a pas d'esprit critique ? La raison moderne, la raison critique, parce qu'elle est d'abord une interrogation sur elle-même, comme l'avait dit Emmanuel Kant, ne peut connaître d'autre limite ni d'autre alternative qu'elle-même. De sorte qu'elle a fini par dévorer la totalité du champ du pensable.
Il est temps de faire le point sur le programme critique et de se poser la question de ce qu'il a laissé de côté. Et la réponse que je propose est : il a laissé de côté le futur. Il n'y a pas d'après de la critique, parce que l'idéal de la critique est le champ de ruine où survivrait une luciole, où pousserait une pâquerette. »
Dans ce livre-étendard d'une génération nouvelle, scintillant d'idées, d'arguments et d'exemples, Laurent de Sutter appelle à renouer avec le sens du futur, à quitter le mode du « oui, mais » pour épouser celui du « et si », à redevenir superfaibles et libres à nouveau. -
La culture de l'égoïsme
Christopher Lasch, Cornelius Castoriadis
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- 10 Octobre 2012
- 9782081292086
En 1986, la chaîne de télévision britannique Channel 4 organisait une rencontre entre Cornelius Castoriadis et Christopher Lasch. Jamais rediffusé ni transcrit, cet entretien analyse les effets moraux, psychologiques et anthropologiques induits par le développement du capitalisme moderne. Les débuts de la société de consommation s'accompagnent de la naissance d'un nouvel égoïsme, qui voit les individus se retrancher de la sphère publique et se réfugier dans un monde exclusivement privé. Sans projet, otages d'un monde hallucinatoire dopé par le marketing et la publicité, les individus n'ont désormais plus de modèles auxquels s'identifier.
Une brillante analyse de la crise du capitalisme par deux de ses plus profonds critiques. Cet entretien est suivi de « L'âme de l'homme sous le capitalisme », une postface de Jean-Claude Michéa. -
Vivre comme un prince
Henry David Thoreau, Thierry Gillyboeuf, Michel Onfray
- Climats
- 29 Janvier 2015
- 9782081357167
Lorsque Henry David Thoreau écrit ses premiers essais, jamais traduits en français jusqu'à ce jour, il a dix-sept ans. Le premier d'entre eux, « Suivre la mode », date de 1834 : Thoreau vient d'entrer à l'université de Harvard pour y étudier la rhétorique, le Nouveau Testament, la philosophie et les sciences grâce à une bourse. Il y rencontrera plus tard Ralph Waldo Emerson, qui deviendra son ami, puis son mentor. En 1837, l'année de l'essai « Barbarie et civilisation » qui clôt ce volume, Thoreau est encore seul mais déjà déterminé, selon les mots de Michel Onfray, à « refuser les fausses valeurs de la civilisation : la mode, l'argent, les honneurs, les richesses, le pouvoir, la réputation, les villes, l'art, l'intellectualisme, le succès, les mondanités ; et à vouloir les vraies valeurs de la nature : la simplicité, la vérité, la justice, la sobriété, le génie, le sublime, la volonté, l'imagination, la vie ».
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Surveillance globale ; enquête sur les nouvelles formes de contrôle
Eric Sadin
- Climats
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- 13 Avril 2010
- 9782081235458
Nous vivons dans un monde sous surveillance : plus personne n'oserait en douter.
Mais quelle forme prennent aujourd'hui les nouveaux dispositifs de contrôle et en quoi sont-ils différents des pratiques du siècle dernier ? Comment modifient-ils notre rapport au monde et aux autres ? Vont-ils jusqu'à menacer le droit à la vie privée ? Telles sont les questions abordées dans ce livre, qui reprend ainsi un débat ancien sous un jour totalement nouveau. Car il ne s'agit plus seulement d'assurer une surveillance ciblée pour déceler les comportements déviants et les punir, mais de prévenir toute dérive en instaurant un traçage permanent et généralisé.
Il ne s'agit plus d'observer l'espace public, mais de pénétrer les espaces privés pour accumuler des données sur chaque individu, considéré sinon comme un terroriste en puissance, du moins comme une cible marketing, ou un voisin à espionner. S'organise ainsi un scannage ininterrompu des actes et des désirs, abolissant la frontière entre surveillant et surveillé, entre monde physique et monde virtuel.
Au moyen de procédés que nous relayons ou alimentons à notre insu - vidéosurveillance, géolocalisation, bases de données, biométrie, puces RFID, logiciels d'analyse comportementale un Big Brother désincarné, dont nous sommes à la fois victimes et complices, opère désormais en chacun de nous. Mêlant l'enquête à la réflexion, cet essai explore avec une acuité remarquable les multiples enjeux de la surveillance contemporaine, et incite chacun à réagir face au danger d'une nouvelle servitude volontaire. -
La Chose, c'est l'Église catholique, « poursuivie, d'époque en époque, par une haine déraisonnable qui change perpé¬tuellement de raison », et à laquelle Gilbert Keith Chesterton se convertit en 1922. Dans ce livre polémique, publié en 1929 et inédit en français à ce jour, Chesterton entreprend d'expliquer les raisons de cette conversion, tout en ferraillant notamment contre les adorateurs de l'humanisme auquel l'époque commence de vouer un culte.
« Il y a trois cents millions de personnes dans le monde qui acceptent les mystères que j'accepte et qui vivent confor¬mément à la foi qui est la mienne. Je veux vraiment savoir si l'on peut compter qu'il y ait un jour trois cents millions d'humanistes dans toute l'humanité. L'optimiste peut bien dire que l'humanisme sera la religion de la nouvelle génération, tout comme Auguste Comte a dit que l'Humanité serait le Dieu de la nouvelle génération ; et, en un sens, elle l'a été. Mais ce n'est plus le Dieu de la présente génération. Et la question est de savoir ce que sera la religion de la nouvelle génération après ça, ou de toutes les autres générations (comme il a été dit dans une certaine promesse d'autrefois) jusqu'à la fin du monde. » -
L'idée que le plus grand danger réside dans les différentes formes d'intolérance, de nature ethnique, religieuse ou sexuelle fait aujourd'hui consensus.
Mais doit-on forcément la partager ? Le modèle de tolérance multiculturelle dominant est-il si innocent que cela ? Il se pourrait bien, en fait, que se dissimule derrière ce principe d'indulgence un processus de dépolitisation généralisé, voire le glas de toute politique véritable, c'est-à-dire conçue comme production d'" universels concrets" aptes à donner un sens à notre agir. Le multiculturalisme dépolitisé est la nouvelle idéologie hégémonique du capitalisme global, partagée aussi bien par la droite que par la gauche.
Il est donc nécessaire de réaffirmer l'importance de la passion politique, fondée sur la discorde. Slavoj Zizek émet ici l'idée qu'une forte dose d'intolérance est nécessaire pour élaborer une critique pertinente de l'ordre présent des choses. Il est indispensable d'attaquer les prises de position multiculturelles défendues habituellement avec zèle, et de plaider pour une nouvelle politisation de l'économie.
La tolérance, il ne devrait même pas y avoir de maisons pour cela... -
Les promenades d'un rêveur solitaires
Marc Wetzel
- Climats (réédition numérique FeniXX)
- 7 Décembre 2018
- 9782403028713
Chroniqueur mental de son propre cerveau, clown bénévole de la pensée (ces expressions sont de lui), Cogito déambule devant nous, entre migraines et colères, entre rêve et pensée, entre la montagne et son évier, entre Dieu et le néant - entre soi et soi. On le voit en cours (il est prof de philo), au café, dans sa voiture, en train de draguer ou de dormir, toujours plus intelligent que les autres (oui, même quand il dort), et que nous, et parfois qu'il ne faudrait. Il y a en lui du M. Hulot, mais en plus spéculatif. On pense aussi au M. Teste de Valéry, au Plume de Michaux... Il y a des comparaisons plus insultantes. C'est d'ailleurs plus drôle que Valéry et, à mon sens, plus intelligent que Michaux. Trop intelligent ? C'est parfois l'impression qu'il produit ; mais on lui pardonne, parce qu'il n'en est pas dupe. L'intelligence compte moins que le coeur. Les idées, moins que la vie.
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Le futur et ses ennemis ; de la confiscation de l'avenir à l'espérance politique
Daniel Innerarity
- Climats
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- 13 Avril 2010
- 9782081235427
L'être humain est le seul animal conscient de l'existence du futur. Les humains s'inquiètent et attendent, parce qu'ils savent que le futur existe, qu'il peut être meilleur, ou pire, et que cela dépend dans une certaine mesure d'eux. Ils le savent mais ne savent pas pour autant ce qu'il faut faire de ce savoir parce que penser au futur trouble la tranquillité du présent. Bien s'entendre avec son futur n'est pas chose facile. Nous craignons trop, ou nous espérons contre toute évidence ; nous ne parvenons pas à l'anticiper ou à le configurer comme nous pourrions le faire. Il en va de même pour les sociétés. Elles aussi doivent développer cette capacité de percevoir au-delà du moment présent, et elles le font aussi avec plus ou moins de bonheur. Mais elles doivent inclure toujours davantage le futur dans leurs calculs. Pourtant, les tentatives de dessiner le futur sont aujourd'hui bien rares. Le futur a de mauvais avocats et souffre d'une faiblesse chronique. Qui sont les ennemis du futur ? Ils semblent faire partie de ses plus fervents partisans, mais sont ceux qui procèdent à sa banalisation, qui promeuvent une accélération improductive, insensible aux coûts de la modernisation. S'il en est ainsi, il nous faut donc reformuler l'antagonisme qui, depuis 'époque moderne, a été pensé exclusivement dans le schéma opposant la gauche et la droite. Cet ouvrage défend une politique de 'espérance à un moment où la confiance dans le caractère configurable du futur s'est affaiblie. Il entend contribuer à la tâche principale de la politique démocratique qui consiste à établir une médiation convaincante entre l'héritage du passé, les priorités du présent et les défis du futur.
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La plaine des asphodèles, ou le monde à refaire
Cédric Lagandré
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- 3 Octobre 2012
- 9782081291867
Comment les Inuits, sur leur banquise inhospitalière, faisaient-ils monde sans télévision, quand nous autres modernes, qui avons ajusté l'environnement à nos besoins et habitons un monde entièrement fait pour nous, vivons si péniblement la banalité de notre existence et le vertige de notre êtrequelconque ?
Qu'avons-nous perdu en rompant avec les cultures anciennes, faites de mythes, de rites, de légendes assez puissantes pour pousser les hommes vers l'avenir ? Qu'y avait-il dans ces cultures que nous ne comprenons plus, nous qui, au contraire, nous sentons privés d'avenir, sans foi dans le futur ?
Nous est-il encore possible d'être les sujets d'une vie, nous dont les conduites sont désormais gouvernées par la science, par « l'objectivité » des lois statistiques, biologiques et économiques ? Dans la mythologie grecque, un lieu des Enfers décrit par anticipation le monde sans avenir et sans sujet que nous avons bâti : la plaine des asphodèles, banlieue lugubre où les âmes insignifiantes, c'est-à-dire celles de l'immense majorité des hommes, errent après leur mort.
Appelant à renouer avec les puissances du symbole à travers la littérature et la philosophie, cet essai mêle avec grand talent critique sociale et métaphysique.
Adaptation Studio Flammarion Odile Chambaut / Atelier Michel Bouvet.
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Les émotions démocratiques ; comment former le citoyen du XXI siècle
Martha Nussbaum, Solanges Chavel
- Climats
- 31 Août 2011
- 9782081276000
Une crise silencieuse frappe aujourd'hui les démocraties du monde. L'éducation se plie aux exigences du marché de l'emploi, de la rentabilité et de la performance, délaissant la littérature, l'histoire, la philosophie et les arts : les humanités. Pour Martha Nussbaum, l'une des plus grandes philosophes américaines, celles-ci ne sont ni un vestige du passé ni un supplément d'âme pour happy few.
Dans ce manifeste original et argumenté, Martha Nussbaum montre comment les humanités nous font accéder à la culture des émotions, à l'« imagination narrative ». C'est grâce à l'empathie que nous sommes capables de nous mettre à la place d'autrui, de nous identifier au « faible » au lieu de le stigmatiser, de développer de la compassion et du respect en lieu et place de l'agressivité et de la peur qui naissent inévitablement de la vulnérabilité, et de défendre l'intérêt commun.
Ce n'est pas à coup de débats d'idées abstraites que s'imposeront l'égalité et la liberté... C'est en formant, par le biais des « émotions démocratiques », le citoyen du XXIe siècle. -
Humain, inhumain, trop humain ; réflexions sur les biotechnologies, la vie et la conservation de soi
Yves Michaud
- Climats
- 4 Août 2011
- 9782081241152
Les hommes ont toujours agi sur eux-mêmes, et pris en charge leur propre évolution.
Avec aujourd'hui deux traits absolument nouveaux. D'une part, les capacités d'action de l'espèce humaine sur elle-même sont incomparablement plus puissantes que par le passé, notamment dans le domaine des technologies de la vie. D'autre part, nous contrôlons si bien notre milieu et l'avons si parfaitement aménagé pour notre survie et notre confort que nous avons mis en danger notre environnement. Le philosophe Peter Sloterdijk conduit une réflexion peu conventionnelle sur ce double déséquilibre, déséquilibre de la domestication de l'homme par lui-même, déséquilibre de l'environnement par la mobilisation infinie des ressources.
En prolongeant ses réflexions, il s'agit ici de réfléchir à cette situation. Faut-il poursuivre et même accélérer sur la voie de la mutation, en inventant le nouvel homme, c'est-à-dire le surhomme ? Ou faut-il à nouveau penser la nature humaine dans sa finitude et, contre la mobilisation infinie, en appeler à la démobilisation et à la voie du Tao, mais au risque de l'étouffement dans la mesure, la sagesse et l'ennui ?