ELLIPSES
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Apprendre à philosopher avec : La philosophie islamique
Jean-Pierre Sultana
- ELLIPSES
- 8 Avril 2025
- 9782340102392
L'enjeu de cet ouvrage est de présenter aux lecteurs et lectrices, de façon claire et accessible, la grande diversité des écrits des philosophes de l'Islam les plus représentatifs, bien ancrés dans leur temps historique et religieux. Cette histoire leur permet de voyager à travers des paysages théoriques et spirituels différents. Ils pourront constater qu'il existe en Islam une pensée rationnelle, argumentatrice, qui, au cours du temps, se développe, entrelacée à divers univers de la pensée musulmane - la théologie, la mystique, l'éthique et la politique-. Une créativité intellectuelle, rigoureuse, mise au service de la connaissance de Dieu, de l'homme et de l'univers. Des auteurs, tels Avicenne et Averroès, ont connu une postérité considérable dans l'Occident médiéval. Suhrawardi a influencé fortement la pensée iranienne. D'autres, plus actuels, témoins d'un temps critique de l'histoire, s'efforcent d'aider à la renaissance du monde de l'Islam, sans rupture radicale avec le monde moderne. Jean-Pierre Sultana est docteur d'Etat en droit public et licencié en sociologie. Il est professeur de Sciences sociales et auteur d'ouvrages d'histoire et de sociologie religieuses.
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L'unité de l'oeuvre de René Descartes (1596-1650) est garantie par un double souci, celui de la compréhension et celui de la maîtrise. Le philosophe cherche à comprendre le fonctionnement de la nature autour de lui afin de permettre aux hommes de pouvoir la maîtriser et utiliser ses forces pour les mettre au service du bien-être de tous. Mais Descartes cherche aussi à comprendre le fonctionnement de la nature en lui afin de pouvoir maîtriser ses passions et pour ainsi les empêcher d'affecter négativement sa recherche du bonheur. Reste le monde social et politique, monde de la liberté humaine, dont la compréhension ne saurait faire l'objet d'une science exacte et que le philosophe abandonne au politique, non sans lui rappeler l'utilité de la philosophie dans les autres domaines. Norbert Campagna est docteur en philosophie habilité à diriger des recherches. Il est professeur-associé à l'Université du Luxembourg et professeur au Lycée de Garçons Esch. Il a publié ou co-dirigé 37 livres.
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La philosophie est une discipline à part, étrange même, car c'est déjà commencer à en faire que de chercher à la définir. Faut-il croire alors qu'aucune approche ne s'impose ? Sans doute pas, d'abord parce que la philosophie a une histoire, riche, immense, passionnante. Mépriser les penseurs classiques revient à rater des trésors d'intelligence. Ensuite, parce que les thèmes qu'elle aborde n'ont rien perdu de leur brûlante actualité. Qui croirait par exemple que nous puissions aujourd'hui nous passer d'une réflexion sur le vivre ensemble ? Enfin, parce que la philosophie s'est elle-même inventée en dialoguant avec d'autres disciplines, proches voire rivales. Son originalité ainsi que ses limites ne sont jamais plus visibles qu'à la lumière de ces confrontations.Finalement, loin d'être indéfinissable et à jamais creuse et nébuleuse, la philosophie n'est-elle pas la superbe tentative, constamment renouvelée, de combiner science et liberté, vérité et bonheur ? Philosopher, n'est-ce pas chercher à donner sens à son existence
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Platon, philosophe grec (IVe s. av. J.-C.), disciple de Socrate, héritier d'Héraclite et de Parménide, auteur d'une oeuvre considérable écrite sous la forme de Dialogues, est au point de départ de la pensée occidentale. Tous les philosophes de notre tradition s'y réfèrent. La critique dialectique des opinions fausses et la contemplation de la vérité, l'exigence de la justice, le chemin de la vie morale vers le Bien et l'organisation d'une cité harmonieuse, font de sa philosophie une pensée toujours vivante. Quiconque a le désir de découvrir la philosophie peut commencer par mettre ses premiers pas dans les siens : il y trouvera toujours la source vive, s'il en a la soif. Apprendre la philosophie, c'est apprendre à platoniser.Marc Le Ny, né en 1970, est professeur agrégé et docteur en philosophie, et a écrit et publié sa thèse sur Hannah Arendt (Arendt : le temps politique des hommes, préfacé par Martine Leibovici et Étienne Tassin). Il enseigne actuellement au lycée Fustel-de-Coulanges et à l'Université populaire européenne de Strasbourg.
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Qui en ce début de XXIe siècle n'a entendu parler de Jean-Jacques Rousseau ? Auteur d'une réflexion philosophique et politique (Discours sur les sciences et les arts, Discours sur l'inégalité, Du Contrat social...) qui est à la base de nos sociétés modernes et d'un traité d'éducation, Émile, qui a remis l'enfant au coeur du système et dès lors influencé bon nombre de théories pédagogiques, il a également rédigé le roman le plus important du XVIIIe siècle, Julie ou La Nouvelle Héloïse, un Dictionnaire de musique auquel on se réfère encore et plusieurs lettres, pièces, traités qui font de lui, aux côtés de Voltaire - son meilleur ennemi -, l'écrivain le plus renommé de son époque.Son parcours mérite de fait un examen particulier. Citoyen de Genève, fils d'horloger, il n'a pas été formé dans les collèges - jésuites, la plupart du temps - d'où sont issus ses « amis » encyclopédistes. Né dans la religion de Calvin, il développe sur la religion un discours dont se satisfont peu certains philosophes du temps, qui penchent vers l'athéisme. Sujet enfin à un vif sentiment de persécution, il rédige dans les quinze dernières années de sa vie trois textes (Les Confessions, Dialogues ou Rousseau juge de Jean-Jacques et les Rêveries du promeneur solitaire) dont l'influence sera, dans le monde des lettres, tout à fait considérable.Il n'est dès lors pas étonnant que l'histoire de Rousseau se prolonge jusqu'à nous - et, très probablement, bien au-delà.
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Souvent blâmé, parfois loué, mais en fait rarement lu, qui était Machiavel ? Derrière sa réputation sulfureuse se cache un penseur de la politique et de la liberté, qui a mis toute sa vie au service de la République de Florence. S'il constate que la politique doit se distinguer de la morale, ce n'est pas pour justifier toutes les actions, mais celles-là seules qui rendent possible un espace politique et par là un cadre de vie. Pour le comprendre, il faut épouser son vocabulaire, Machiavel découvrant la grammaire de la politique moderne, et suivre ses analyses et préconisations : comment décider et agir dans un monde gouverné tant par la violence, le hasard que la raison ? Puisque les humains ne sont ni des anges ni des bêtes, il faut trouver les modalités propres de l'action, et introduire en politique une forme nouvelle de raisonnement. Son humanisme lui fait épouser tous les registres de la pensée et de l'expression, passant du traité au pamphlet, de la comédie à la somme historique. Praticien autant que théoricien, il fascine encore et mérite l'attention de tous celles et ceux qui voudraient avec lui percer le brouillard de la condition humaine en temps de crises. Benoît Schneckenburger est Docteur et Professeur de chaire supérieure en classes préparatoires en philosophie à Mantes-La-Jolie. Il a publié notamment L'animal, Ellipses ; Apprendre à philosopher avec Épicure, Ellipses, et de nombreux ouvrages sur le matérialisme et la philosophie politique
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L'ambition de cet ouvrage est de rendre clairs et distincts les grands textes du corpus nietzschéen en apportant une double dimension de pédagogie et d'exigence, afin d'élargir la lecture de cet auteur. En plus des contenus fondamentaux de son oeuvre, il s'agit aussi de faire découvrir des facettes parfois peu connues de Nietzsche, comme sa philosophie de l'avenir, ses conceptions politiques en matière d'État ou de démocratie et ses théories du temps. Sans tomber dans une lecture hagiographique, ce livre est l'occasion de discuter ses positions philosophiques, pour le découvrir ou pour affiner sa lecture : en somme, pour penser avec Nietzsche.Jonathan Daudey est professeur de philosophie en lycée et chargé de cours à l'Université de Strasbourg. Directeur de publication de la revue en ligne Un Philosophe, il a publié deux monographies consacrées à la pensée de Nietzsche.
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Paul Ricoeur (1913-2005) est l'un des philosophes les plus importants et les plus étudiés de la deuxième moitié du XXe siècle. Traducteur de Husserl, ayant longtemps enseigné aux États-Unis, il a ouvert la voie à un dialogue particulièrement fécond entre la description phénoménologique et la philosophie analytique du langage. Ce dialogue lui a permis d'élaborer une herméneutique (ou science de l'interprétation) originale grâce à laquelle il a renouvelé la compréhension de questions philosophiques aussi difficiles que celle du temps, de l'action, de l'identité ou encore du mal. Se définissant modestement comme un « passeur d'idées », il a cherché à montrer au fil de ses oeuvres, issues de travaux universitaires autant que d'articles de circonstance, qu'innovation et tradition peuvent se nourrir mutuellement parce que le sens « nous précède et nous excède »... Nicolas Tenaillon est professeur agrégé de philosophie en classe préparatoire aux Grandes Ecoles au lycée Saint Jean de Douai.
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Cette introduction à la philosophie de Jankélévitch est présentée à partir de ses réflexions métaphysiques dans la mesure où elles permettent d'entrer de plain-pied dans une philosophie qui, bien que n'étant pas systématique, se caractérise néanmoins par une préoccupation centrale : saisir sur le vol le passage à l'existence d'une nouveauté. Les différents chapitres explorent ce singulier objet que Jankélévitch qualifie d'Acte dans ses dimensions métaphysique, gnoséologique, morale et artistique et s'emploient à faire droit à l'extrême rigueur d'une pensée d'un auteur pour qui penser rigoureusement est une exigence morale avant tout. Son expression qui emprunte aux sources mystiques de la philosophie ne saurait faire oublier quelle était la préoccupation constante de ce philosophe. Solange Gonzalez est enseignante agrégée en CPGE scientifiques, docteur en histoire de la philosophie. Elle est également enseignante invitée aux Facultés Loyola Paris.
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Épicure (341-270) fonde l'école philosophique du Jardin en 306 av. J.-C. Il oeuvrera jusqu'à sa mort à faire vivre cette communauté soudée autour du bien le plus précieux qu'est l'amitié qui n'existe sous sa forme la plus achevée que par la pratique commune de la philosophie. Cette dernière, en effet, oriente notre cheminement vers la vie heureuse, nous guérit de nos maux ou nous permet de les surmonter, ce que traduit le quadruple remède dont les prescriptions bien comprises et appliquées amènent en nous la sobriété et la tranquillité nécessaires à la vie heureuse. Il faut déjà travailler à s'affranchir de nos fausses représentations des dieux et de la mort, puis, l'esprit ainsi libéré pourra comprendre dans quelle mesure « le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse » d'une part, la douleur et la souffrance peuvent être combattues et surmontées d'autre part. Telle est la formulation synthétique du tétrapharmakos. Mais restent à analyser les décisions philosophiques dont il procède et qui ont valu à Épicure et à ses continuateurs de vives critiques souvent assorties de déformations grossières de leurs thèses qui se traduisent encore dans la signification biaisée que le sens commun attribue à l'adjectif épicurien.Qu'est-ce qui préside à ce mot d'ordre de sobriété réfléchie qui caractérise la sagesse épicurienne ? Qu'est-ce que cela remet à sa place des mirages de la comédie humaine ? C'est ce que l'on a souhaité explorer dans cette présentation « pas à pas » de la philosophie du Jardin.
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Schopenhauer (1788-1860) affirme que sa philosophie est une unique pensée, exprimée dans le titre de l'ouvrage principal : le monde est « volonté et représentation ». Par cette thèse, Schopenhauer s'inscrit dans l'héritage kantien, qu'il souhaite développer. Le Monde comme volonté et comme représentation, paru en 1819, aborde quatre grands thèmes : la théorie de la connaissance, la métaphysique, l'esthétique, l'éthique. Le présent ouvrage a pour objectif d'élucider ces quatre domaines, qui mènent tous au coeur de la philosophie de Schopenhauer. Diplômée de l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, Laurence Weyer enseigne actuellement la philosophie au Lycée de Garçons d'Esch-sur-Alzette et au Lycée Mathias Adam de Pétange (Luxembourg).
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Simone Weil est une figure intellectuelle incontournable du XXe siècle. La vérité étant qualifiée selon elle de besoin de l'âme, elle revisite l'oeuvre d'Homère et se nourrit de toute la tradition philosophique de Platon à Marx jusqu'à Alain. Si la découverte du christianisme constitue un revirement dans son cheminement, elle s'intéressera également aux autres religions. Ses écrits s'inspirant des évènements de son époque dégagent toute une réflexion sociale et politique et dressent un tableau de la condition humaine.Sa pensée ne peut se comprendre que par un refus de s'installer et une action incessante. Normalienne, agrégée de philosophie, elle délaisse son poste d'enseignante pour travailler comme ouvrière en usine. Ses engagements se déploient au gré de ses nombreuses rencontres. Souhaitant partager le sort des opprimés, elle s'engage dans la guerre d'Espagne. Afin de lutter contre le totalitarisme, elle rejoint « La France libre » à Londres.Cet ouvrage aborde les thèmes principaux de sa philosophie inclassable. Géraldine Maugars est professeur certifié de philosophie, préfet des terminales à Saint-Jean de Passy (Paris), auteure d'ouvrages parascolaires et, avec Baptiste Jacomino, de Apprendre à philosopher avec la philosophie chrétienne, Ellipses, mai 2017.
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Contre une lecture qui réduirait la pensée de l'auteur florentin à l'expression d'un simple machiavélisme, il s'agit de pouvoir mettre à jour ce qu'une telle réflexion, au-delà des siècles, a encore à nous dire sur la fondation, la pérennité et la ruine des États. Ce que Machiavel met précisément en exergue, c'est l'idée que l'agir politique et l'exercice du pouvoir ne peuvent être appréhendés et compris que dans leur rapport au temps. En effet, la finitude, l'aléatoire et la contingence de l'ordre des choses, éléments impondérables de notre condition, n'excluent en rien l'exigence de se réapproprier le temps à condition de viser la préservation de l'État et l'utilité commune. Cela n'est possible qu'en saisissant la singularité des situations, la logique passionnelle des hommes afin de pouvoir à chaque occasion, moduler l'art de gouverner, qui se veut à la fois efficace et inscrit dans la durée.Adelino Braz est professeur de Philosophie, Docteur de l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne.
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On peut dire que l`actualité donne aujourd'hui toute sa pertinence à l'oeuvre de Rousseau. Cet auteur a en effet su voir les problèmes essentiels - et intemporels - de la politique. On s'en apercevra à la lecture de cette présentation « pas à pas », qui n'hésite pas à mentionner des passages incisifs ou peu cités, contre ce que Rousseau appelle du nom de « despotisme », à savoir une certaine dissolution du lien social.Cet ouvrage essaye donc de donner à lire Rousseau : en le citant largement, en l'expliquant, en rapprochant aussi des passages que l'auteur aura volontairement éparpillés. Car Rousseau affirme avoir sciemment réparti les « rameaux » de sa pensée, afin de pouvoir mieux dire la vérité sans effrayer la « pusillanimité » de ses lecteurs.Dès lors, sans prétendre avoir rétabli à chaque fois le « tronc » de cette pensée, « tronc » que Rousseau a de son propre aveu volontairement laissé dans l'ellipse, on aura essayé ici de composer une sorte de manuel rousseauiste destiné à en montrer l'essentiel, et à donner envie au lecteur de se plonger dans la richesse de l'oeuvre.Car loin d'être l'écrivain simplet ou dérangé auquel on aurait voulu nous faire croire - et tout d'abord Voltaire, Rousseau est manifestement un génie. Encore faudrait-il le lire sérieusement pour s'en rendre compte, ce qui est le propos de ce livre.Arnaud Marçais est agrégé de philosophie et licencié ès lettres. Il enseigne la philosophie en lycée et dans une école de design.
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Philosophia ; une histoire de la philosophie en BD
Nicolas Tenaillon
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- 30 Octobre 2018
- 9782340092693
Philosophia, c’est une histoire de la philosophie en bande dessinée.
Des premiers philosophes grecs jusqu’à ceux d’aujourd’hui, ce roman graphique de la pensée se veut une introduction ludique et esthétique aux grandes idées qui ont rendu célèbres des auteurs aussi incontournables que Platon, Descartes, Kant et bien d’autres… -
Apprendre à philosopher avec : les philosophes et la Bible
Alexandre Abensour
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- 13 Août 2024
- 9782340094901
La philosophie a-t-elle à voir avec la Bible ? N'est-ce pas plutôt l'affaire de spécialistes, parmi lesquels on peut citer théologiens, exégètes ou historiens ? La Bible occupe une place telle dans la culture occidentale que la philosophie l'a nécessairement rencontrée comme « objet culturel ». Mais rien de plus ? Notre ouvrage veut au contraire montrer qu'on peut concevoir la Bible comme un objet philosophique à part entière. Pour des penseurs aussi différents que Maïmonide, Spinoza, Rousseau, Nietzsche ou Ricoeur, s'affronter au texte biblique, dans sa richesse immense et sa complexité extrême, c'est bien rencontrer des enjeux théoriques : le rapport entre foi et savoir, bien sûr, mais aussi la question des fondements de la morale, de la place du religieux dans la culture, du rôle des mythes etc. Au coeur de toutes ces questions, domine le problème central de l'interprétation. Les auteurs présents dans cet ouvrage, qui couvre deux millénaires (de Philon d'Alexandrie à Paul Ricoeur), ne prennent jamais les Écritures pour une donnée : au contraire, il s'agit de trouver la clef d'entrée, qui permet au philosophe d'être un herméneute original, à la fois dépendant des traditions et sciences de l'exégèse, et libre d'inventer ses propres règles interprétatives, pour tirer de la Bible ce qu'aucune science positive ne peut donner : chercher des pensées déposées dans des textes non théoriques, mais capables de libérer des effets d'une rare puissance. Si la philosophie est confrontation du concept à la multiplicité de l'expérience, cette dernière se présente ici non sous la forme du monde sensible, mais d'un monde de lettres, sans cesse à déchiffrer.Alexandre Abensour, ancien élève de l'École Normale Supérieure (Ulm), agrégé de philosophie, enseigne en CPGE économiques et commerciales au Lycée Saint-Jean de Douai et en Lettres Supérieures au Lycée Sainte-Marie de Neuilly.
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La philosophie de Kant (Königsberg, 1724-1804) est de celles qui cherchent à embrasser la totalité de l’expérience humaine, de la connaissance à l’histoire, en passant par la morale, le droit, ou encore la religion. Cet ouvrage s’en veut une présentation pédagogique, et propose de saisir l’unité de son mouvement en l’appréhendant à partir de sa formulation comme critique transcendantale, se démarquant aussi bien du dogmatisme métaphysique que du scepticisme des empiristes. Pour y parvenir, il s’appuie sur trente-neuf textes et trente-et-un schémas, qui permettent l’exposition la plus claire des concepts essentiels de la philosophie kantienne. Stéphane Lleres est agrégé et docteur en philosophie, et professeur de philosophie en classes préparatoires aux grandes écoles.
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Pour Gilles Deleuze, « la philosophie c'est l'art de former, d'inventer, de fabriquer des concepts », et toute philosophie requiert de produire un réseau de concepts original à partir de problèmes singuliers. Fidèle à cette définition, Deleuze a produit nombre de concepts inédits, tout autant qu'il a transformé le sens de concepts tirés d'autres philosophies pour les inscrire dans le sillage de sa création propre. Parmi eux, celui de multiplicité, qu'il instaure en principe de l'ontologie même : l'Être est multiplicité, chacun des êtres est multiplicité. Il n'y a que des « différences de multiplicités, et la différence dans la multiplicité », « que la variété de multiplicité, c'est-à-dire la différence. » Cette logique de l'être se retrouve dans la philosophie elle-même : pour Deleuze, la philosophie n'est pas l'adéquation progressive des idées à l'Idée, mais l'expression de l'Idée en tant que multiplicité. Ainsi, la création de concepts est l'expression adéquate de la multiplicité intensive que le penseur enveloppe, et la fonction de cette création est d'en stimuler d'autres dans son sillage. Anna Longo est philosophe, directrice de programme au Collège international de philosophie et docteur en esthétique (Paris 1). Depuis sa thèse, elle explore les implications de la philosophie deleuzienne pour le présent.
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Cinq siècles séparent Zénon de Cittium, fondateur de l’école stoïcienne, de Marc Aurèle, que l’on considère comme son dernier représentant. Durant toute cette période, l’unité doctrinale de l’école s’est, dans ses grands principes, maintenue tout en laissant la possibilité à chacun de ses maîtres de contribuer à l’enrichissement de cet eudémonisme, recherche de la vie heureuse que seule la vie vertueuse peut produire. C’est donc dans le déploiement des vertus que l’être raisonnable porte en lui que se joue la possibilité de connaître la vie heureuse qui n’est, quant à elle, pas simplement une affaire de connaissance ou de contemplation, mais qui se dessine avant tout par les actes dans lesquels nous nous engageons et dans lesquels nous engageons un rapport à nous-même en même temps qu’au monde et à autrui ; triple rapport que la raison, pour peu que nous acceptions de l’écouter, peut guider favorablement. Si le mot d’ordre stoïcien en vue de la vie heureuse est de « vivre sous le commandement de la raison », encore faut-il œuvrer à installer ce commandement ce qui, compte tenu de nos faiblesses, est l’objet d’un combat permanent que la philosophie ou plutôt la pratique philosophique nous donne les moyens de mener, sans doute pas pour devenir des sages parfaits et achevés mais bien plus pour « tenir notre rôle d’homme », suivant l’expression emblématique d’Epictète.Jean-Marc Bryard est professeur agrégé de philosophie, il enseigne au lycée international Charles de Gaulle à Dijon. Il est également chargé de cours à l’université de Bourgogne depuis 2015.
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Apprendre à philosopher avec : la philosophie politique
Norbert Lenoir
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- 5 Septembre 2023
- 9782340083820
Replacer la philosophie dans son histoire, c’est retracer la constitution des problèmes qui ont donné vie à la pensée politique. Ces problèmes se sont constitués selon quatre axes majeurs :1°- A travers le discours utopique qui crée un dehors permettant une distance critique pour juger la réalité présente. En effet que cela soit l’île de More ou le Phalanstère de Fourier, tous ces non-lieux sont autant de dehors qui viennent servir d’armes critiques contre la réalité politique.2°- A travers une pensée dialectique qui met au centre de sa réflexion la présence de contradictions au sein même de la réalité sociale. C’est la vision marxiste qui pense la réalité politique à partir de contradictions entre les classes sociales qui doivent amener à un dépassement de la réalité et notamment de la réalité de l’Etat.3° La réalité politique est peut-être moins animée par des contradictions que par des tensions internes qui seraient indépassables. Pour Rousseau, comme pour Tocqueville, la démocratie est l’espace de telles tensions : il y a toujours des combinaisons de forces qui mettent à mal le pouvoir du peuple pour le limiter et le faire disparaître. La question philosophique devient : existe-t-il des contre-forces pour répondre à cette logique antidémocratique ?4° La démocratie peut être aussi interrogée par son autre, sa négation même : le totalitarisme. Ce dernier permet de repenser la démocratie à la fois dans ses attentes et ses éléments constitutifs. Tel a été l’objectif de la philosophie politique d’Hannah Arendt et de Claude Lefort.La philosophie politique a bien une histoire à travers ces variations de problèmes. Et cet ouvrage souhaite présenter l’analyse de ces variations. Norbert Lenoir est Agrégé et docteur en philosophie, Professeur en CPGE, membre du GEMR.
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Aristote est l'un de ces philosophes avec lesquels on pense même si on n'en partage pas la doctrine. Il est en effet l'inventeur d'un grand nombre de notions élémentaires de la pensée philosophique. On lui doit d'avoir défini les conditions du discours valide et les principes du raisonnement, énoncé les principales catégories de la pensée, articulé les idéaux de la vie heureuse, la contemplation et l'action, ajusté la réflexion éthique et politique à la réalité humaine, jeté les bases d'une philosophie de la nature, ouvert une science des choses sensibles et des vivants, examiné tous les registres du discours, ouvert le champ de l'ontologie et de la poétique.
Répliquant à son maître Platon, il trace pour les deux millénaires qui nous séparent de lui une des voies alternatives à l'idéalisme. Personne ne mérite, mieux qu'Aristote, d'être pris pour modèle pour apprendre à philosopher, ce que sa postérité n'a pas manqué de faire ! Nous le suivrons ici dans sa façon de faire surgir les problèmes, cherchant à saisir avec lui la nature de la nécessité à laquelle il répond par son puissant questionnement et son incroyable inventivité.. -
Apprendre à philosopher avec : les philosophies de l'écologie
Guillaume Lejeune
- ELLIPSES
- 1 Août 2023
- 9782340082892
Il existe bien des façons de penser le rapport de l’humain à l’environnement et de répondre par conséquent au problème climatique actuel. Tandis que certains courants (l’antispécisme, l’hypothèse Gaïa, l’écologie profonde, ...) rassemblent ceux qui considèrent que notre conception de la nature et du vivant est à repenser, d’autres (l’écosocialisme, l’écoféminisme, la sobriété volontaire, …) ont pour objet d’interroger l’humain et sa façon de faire société. Enfin, certains mouvements (la permaculture, les villes en transition, l’écopédagogie, …) se centrent sur l’idée même de relation en faisant valoir l’importance de préserver une diversité de liens à l’environnement. À l’opposé de ces visions critiques de l’écologie, il existe aussi des personnes qui considèrent qu’il ne faut pas remettre en cause la façon dont on se lie au monde, mais qu’on peut agir sur les effets de nos comportements à travers la mise au point de techniques diverses.L’objectif de ce livre est de fournir un panorama des différentes mouvances écologistes. En les articulant les unes aux autres, il s’agit aussi d’en faire ressortir les enjeux respectifs. Docteur en Philosophie, ancien boursier du FNRS et de la Fondation Alexander von Humboldt, Guillaume Lejeune est Animateur Philo au CAL Charleroi.
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En épistémologie, la dyade principale oppose les principes réalistes aux doctrines idéalistes. D'après le réalisme, contrairement à la croyance idéaliste, l'objet n'est pas constitué par les capacités mentales du sujet ; il n'est pas identique à l'expérience et à la connaissance que nous en avons. D'où la nécessité de la métaphysique. Avec la science, elles forment un continuum. La nature est ordonnée par une série de causes multiples et variées. Grâce à cet ordre, la raison existe d'abord dans la nature et ensuite, de façon dérivée, dans l'intellect.La première partie de cette méditation sur la connaissance, Épistémologie générale, examine une série de problèmes relatifs aussi bien à la connaissance du sens commun qu'à la connaissance scientifique. La deuxième, Épistémologie des sciences de la vie, est centrée sur des problèmes existant à la base de la biologie et de la psychologie. La troisième partie est consacrée à l'Épistémologie de la physique, et la quatrième, à l'Épistémologie de la logique et des mathématiques.L'un des objectifs de ce livre est de sensibiliser le lecteur à la valeur de l'épistémologie française moderne et contemporaine. Miguel Espinoza, Ph.D. et HDR. est un philosophe franco-chilien de la nature et des sciences. Son oeuvre émane de ses trois cultures scientifico-philosophiques : hispanique, anglo-saxonne et française.
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Manuel d'histoire de la philo : De l'Antiquité au XXIe siècle
Lynda Gaudemard, Laura Moscarelli, Christine Noël-Lemaître, Florian Tomasi
- ELLIPSES
- 27 Août 2024
- 9782340094864
Ceux qui pensent que la philosophie ne consiste qu'à poser des questions insolubles et formuler des opinions personnelles sans aucune connaissance préalable se trompent lourdement. Toute pensée est située. Ainsi on ne peut philosopher sans posséder une compréhension minimale des grands débats, des concepts, des querelles et des outils méthodologiques qui ont forgé son histoire et constituent un patrimoine vivant. Nos pensées d'aujourd'hui se nourrissent de l'héritage que nous ont transmis Platon, Descartes, Nietzsche, Arendt et bien d'autres. Ce manuel vise à fournir à un large public d'étudiants en sciences humaines et sociales, de candidats à la préparation aux concours d'enseignement et administratifs, d'amoureux de la philosophie, un outil de travail efficace et des repères précis pour appréhender sereinement l'histoire de la philosophie dans un style à la fois accessible et rigoureux. Christine Noël Lemaitre est maîtresse de conférences au département de philosophie d'Aix Marseille Université qu'elle a dirigé de 2018 à 2023. Elle est l'auteur de plusieurs monographies consacrées à Hannah Arendt, Karl Marx ou encore Albert Camus aux éditions Ellipses.