Editions Champ Vallon
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Vies de philosophes : récits
Jean-Claude Pinson
- Editions Champ Vallon
- DETOURS
- 22 Novembre 2024
- 9791026712947
Si les philosophes pensent, enseignent, écrivent, il leur faut aussi vivre, comme tout un chacun, quand bien même leurs vies, souvent, ne sont pas tout à fait ordinaires.
Des douze philosophes ici évoqués, on ne se propose donc pas tant d'exposer les pensées ou les doctrines (sinon par la bande) que de raconter comment ils ont vécu - agi et subi les tourments de l'existence autant que ceux de l'Histoire (celle avec sa grande hache).
Salomon Maïmon (1753-1800) ; G.W.F. Hegel (1770-1831); Giacomo Leopardi (1798-1837); Karl Marx (1818-1883); Gustave Chpet (1879-1937); Georg Lukács (1885-1971) ; Bernardo Soares (1888 ?-1934 ?) ; Martin Heidegger (1889-1976); Walter Benjamin (1892-1940) ; Alexandre Kojève (1902-1968); Hannah Arendt (1906-1975) ; Tran Duc Thao (1917-1993).
Jean-Claude Pinson, né en 1947 près de Nantes, est un poète et essayiste français.
« Philosophe et poète ? - On m'accole souvent cette étiquette. Que je préfère barrée, tant elle me semble pompeuse et emphatique.
Je ne peux nier que mes livres se partagent entre philosophie et poésie (quand ils ne mêlent pas les deux).
J'assume par contre pleinement la conjonction (« philosophe et poète »). Je n'ai jamais voulu choisir, ne voulant renoncer ni au est de l'ontologie ni au il y a de la poésie.» -
IA : l'intuition et la création à l'épreuve des algorithmes
Alban Leveau-Vallier
- Editions Champ Vallon
- MILIEUX
- 3 Novembre 2023
- 9791026712091
Depuis le début des années 2010, à mesure que les réseaux de neurones d'apprentissage profond (deep learning) défrayent la chronique (AlphaGo, voitures autonomes, ChatGPT...) et s'intègrent à un nombre croissant de domaines (traitement des images, du son, du langage...), une rumeur enfle : les algorithmes feraient preuve d'intuition, voire de créativité. Est-ce à dire, comme le prétendent leurs inventeurs, que le projet d'intelligence artificielle serait sur le point de percer les mystères de l'origine et du fonctionnement de la pensée, et ainsi de prouver que rien ne distingue les humains, ni les vivants, des machines ?
Ce livre est l'occasion de renouveler notre regard sur certains problèmes fondamentaux de la philosophie, aussi bien classiques que contemporains.
Alban Leveau-Vallier, né en 1986, est ancien élève de l'école Normale Supérieure de la rue d'Ulm et docteur en philosophie. Il est chercheur associé au laboratoire LLCP (Laboratoire d'études et de recherches sur les Logiques Contemporaines de la Philosophie) de l'Université Paris 8 et chargé de cours à Sciences Po Paris. A côté de nombreux articles dans des revues françaises et étrangères, IA est son premier livre. -
Philosophie des milieux techniques
Jean-Claude Beaune
- Editions Champ Vallon
- MILIEUX
- 9 Juin 2014
- 9782876736597
Il est beaucoup question dans ce livre de techniques, de technologie, de machines, d'outils, d'objets conçus et fabriqués, d'artifices, d'automates. Autant d'optiques qui se recouvrent en partie, mais laissent, à travers cette pluralité revendiquée, entrevoir un point commun: un objet technique n'a pas de sens par lui-même mais par le fait qu'autour de lui se met en place un milieu de travail, de valeurs, d'images et de raisons. Chaque objet est ainsi porteur de cette qualité expressive dont la synthèse désigne "la technicité", sous ses formes multiples: du compagnonnage aux systèmes informatiques en passant par la manufacture, l'usine - sans oublier le musée et l'école car l'art et l'information sont également concernés par cette organisation -, ce sont des milieux qui tissent le cadre historique, social, politique et symbolique de notre existence. C'est la philosophie, associée à l'histoire, à la science, aux mécanismes de conception, de classification, de constitution du monde sensible, qui nous propose quelques chances d'expérimenter à travers ces milieux, certaines de ses propres questions fondamentales qui sont aussi celles que la technique est amenée à prendre en compte: l'être et l'existence, l'un et le multiple, le même et l'autre, l'esprit et le corps, le naturel et le culturel, le normal et le pathologique, la vie et la mort.
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Le dechet le rebut le rien
Jean-Claude Beaune
- Editions Champ Vallon
- MILIEUX
- 30 Mai 2014
- 9782876736634
Déchet, rebut, rien... ces notions fondamentales s'offrent comme objets dans des champs spécifiques du savoir, technologique, anthropologique et philosophique. Au déchet, on associe volontiers le procès technologique mis en oeuvre dans les filières de production industrielle où il est question de sa gestion et de son traitement. Au rebut, des approches anthropologiques mettant en exergue les perceptions et représentations de la pollution, de la souillure, des nuisances et le rapport que nous entretenons avec les matières déchues ou inutiles, ici comme ailleurs. Au rien, la dimension philosophique, épistémologique, voire métaphysique, s'appuyant sur l'idée de corruption et sur la problématique de dissolution de la matière, physique ou biologique, des choses aux humains. Cette triade est cernée de façon globale afin d'en mesurer les problématiques, les approches et les enjeux. Cependant une telle tripartition ne saurait être réduite à une répartition mécanique et sans recoupements: il s'agit au contraire d'insuffler un courant pluridisciplinaire dont la philosophie constitue le lieu géométrique opérant un brassage de plusieurs savoirs autour d'un enjeu fondamental.
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Le triomphe de la volonté
Christian Godin
- Editions Champ Vallon
- L'ESPRIT LIBRE
- 13 Juin 2012
- 9782876738034
L'homme moderne présente un mélange étonnant de volontarisme et de fatalisme : et si les deux tendances n'étaient tout compte fait que les deux aspects d'une même réalité ? Slogan nazi et stalinien dans les années 1930, le triomphe de la volonté, heureusement débarrassé de son hypothèque totalitaire, est devenu le programme implicite d'une époque qui, ne voulant plus rien recevoir des dieux ou de la nature, a relancé discrètement l'utopie de l'homme nouveau, désormais compatible avec le cadre démocratique.Comment cette exaltation de la volonté comme puissance individuelle et collective a-t-elle pu s'imposer contre des millénaires de traditions adverses ? Si nous sommes les héritiers d'une histoire, celle-ci peut être datée et elle n'est pas encore très longue.
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La haine de la nature
Christian Godin
- Editions Champ Vallon
- L'ESPRIT LIBRE
- 3 Juin 2014
- 9782876738393
L'amour de la nature, l'intérêt pour la nature, la joie éprouvée en présence des paysages et des êtres de la nature font partie des présupposés courants jamais remis en question. Notre civilisation est bien plutôt marquée par la haine de la nature. De la construction des villes à l'édification des corps, le monde de la technique est une véritable entreprise d'anéantissement. Les difficultés auxquelles aujourd'hui se heurtent les politiques environnementales, les échecs récurrents des conférences internationales ne peuvent être compris si ce fait est oublié. Les orientations « vertes » du capitalisme actuel ne sont que des ruses pour faire triompher l'artifice. Elles ne font que nous éloigner davantage du sens de la nature - désormais perdue. La catastrophe systémique qui a commencé a proprement valeur apocalyptique, de révélation. C'est la pulsion de mort qui travaille en silence, jusqu'à sa probable victoire finale.
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Propédeutique ; la métapsychologie revisitée
André Green
- Editions Champ Vallon
- L'Or de l'Atlante
- 13 Mai 2013
- 9782876737990
Les procès du cardinal de Richelieu: droit, grâce et politique sous Louis le Juste Chalais, décapité à Nantes en 1626; le duc de Montmorency exécuté à Toulouse en 1632; de Thou et Cinq Mars à Lyon en 1642... Au cours du règne de Louis XIII, les procès politiques nombreux, souvent spectaculaires et sanglants, ne cessent d'interpeller l'opinion: «on dit qu'il n'a jamais pardonné à personne», écrit Pierre Vacherie, un greffier de Limoges, à propos du cardinal de Richelieu qu'il rend responsable de tous les malheurs d'un «règne de sang, de fer et de cruauté».Rassemblés, commentés, combattus dès le moment de leur déroulement, ces procès nous permettent d'observer et de comprendre les pratiques d'un pouvoir politique alors en pleine mutation, un pouvoir qui a fait de la puissance exécutive du prince et de la raison d'État le principal mode de gouvernement. Ces pratiques, qui paraissent scandaleusement nouvelles à bien des contemporains, s'inscrivent pourtant dans l'histoire longue de la monarchie depuis le Moyen Âge.À partir de sources nombreuses, diverses, souvent inédites, Hélène Fernandez-Lacôte éclaire pour la première fois cette impressionnante série judiciaire qui a marqué la construction de l'État absolu.Dans ce livre consacré aux grands et aux moins grands procès organisés par «l'homme rouge», la monarchie d'Ancien Régime, qui fut avant tout un État de justice, est observée sous la lumière crue des châtiments du roi.
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La fin de l'humanité
Christian Godin
- Editions Champ Vallon
- L'ESPRIT LIBRE
- 13 Juin 2012
- 9782876738010
L'humanité vieillit et elle s'acheminera doucement vers la mort, parce qu'elle n'aura plus la volonté de continuer, tout simplement.Cet essai philosophique, qui traite de questions que les philosophes négligent presque toujours (comme si l'existence de l'humanité allait de soi !) et qui sont presque toujours biaisées à cause des préjugés et a priori idéologiques, ne milite pour aucune cause. Le processus enclenché est irréversible et il concerne désormais l'humanité tout entière. Tel est le destin terminal de l'homme.
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La forme des crises ; logique et épistémologie
Daniel Parrochia
- Editions Champ Vallon
- MILIEUX
- 30 Mai 2014
- 9782876736894
Malgré l'accroissement massif de nos connaissances, y compris dans les domaines de la sécurité et de la fiabilité des systèmes, nous continuons de vivre aujourd'hui dans un monde changeant, qui connaît le risque, la menace et l'aléa - l'intensification des communications, mais aussi celle du «bruit». Au surplus, la complexité des sociétés technologiques avancées, le phénomène économique de la dernière «mondialisation», la situation internationale issue de la fin de la guerre froide et ses nombreux effets «pervers» (décomposition des blocs, multiplication des États, guerres périphériques...) nous amènent à devoir affronter désormais de façon assez régulière le surgissement de l'irrégulier, autrement dit, le phénomène des crises. Cet ouvrage, qui en analyse différentes formes (mutations métaphysiques, crises psychologiques, sociales, économiques, stratégiques, défaillances technologiques ou ruptures scientifiques), essaie aussi d'en construire des modèles, à la fois qualitatifs et quantitatifs. Il tente de relever ce nouveau défi posé à la rationalité, et qui la pousse à ses limites, sinon au paradoxe: repérer des «signaux faibles», prévoir l'imprévisible, gérer l'ingérable, maîtriser le chaos: en bref, construire - si c'est possible - une véritable «logique des crises».
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Météores ; essai sur le ciel et la cité
Daniel Parrochia
- Editions Champ Vallon
- MILIEUX
- 29 Mai 2017
- 9791026705697
Autrefois, les nuages craquaient comme des sacs (Anaximandre). On poétisait sur le soleil (Héraclite), on moralisait les vents et les courants (Epicure, Sénèque). On confondait tout: comètes, étoiles filantes, tremblements de terre... Et les météores étaient en nous, autant qu'hors de nous. Mais - triomphe du mécanisme - on découvrit bientôt la fabrique de l'arc-en-ciel (Descartes), l'équilibre des pressions (Torricelli, Pascal), la pompe à vide, et avec eux les instruments classiques (baromètre. thermomètre, hygromètre, anémomètre...). Alors on classe, on tabule, on multiplie les relevés (Borda, Lavoisier). Encore un peu et l'on préviendra les tempêtes (Le Verrier), on pourra choisir les traversées (Maury). Et voici les premières théories de la circulation de l'atmosphère, l'explication des cyclones et des anticyclones. La Terre, de l'équateur aux pôles: immense machine thermodynamique. Enfin viendra l'informatique et ses programmes. La prévision, mais aussi ses limites, l'« effet papillon » (Lorenz). Eternuez, dix mille morts. Vous êtes pris d'un léger doute ? D'un vertige ? Ce livre, qui retrace une histoire millénaire et riche en images (de l'âme du monde à l'hypothèse Gaïa), montre que la météorologie, merveilleuse interdiscipline, devrait concerner tout le monde : le spécialiste des sciences humaines comme l'homme politique ... Le familier du ciel comme l'ami de la cité. Il rappelle également que c'est un grand thème que l'idée d'une science du changement, sur lequel les savants ont beaucoup écrit, les poètes beaucoup rêvé... Enfin, il invite le philosophe à s'aérer. Ne serait-ce que pour mieux comprendre notre actuelle atmosphère informationnelle.
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Depuis plusieurs années maintenant, la notion de réseau connaît la faveur du grand publie et des médias: on veut voir des réseaux partout, on veut mettre des réseaux partout. Au-delà de la mode, des utopies, des rêves, il y a à cela plusieurs raisons valables. De l'atome aux galaxies, en passant par le territoire, l'entreprise ou la culture, la réticulation s'est emparée des lieux et des êtres, tissant sans cesse de nouvelles extensions (Internet, téléphonie cellulaire...). Hier encore, les mots et les choses se distribuaient dans des tableaux, des arbres. Le damier des champs reflétait le catalogue des substances. Un ordre immuable semblait partout régner, dans la nature comme dans la société, au sol ou dans les nomenclatures. On voyageait peu. Le roi, sa cour restaient à Versailles, le peuple en ses provinces, le philosophe dans son poêle. Le développement industriel et celui des communications ont changé la face de la Terre. À la maille agricole, à l'organisation centralisée des villes et des villages s'est progressivement substitué un ensemble organique de liaisons denses, à la fois matérielles (routières, ferrées, fluviales...) et immatérielles (lumineuses, hertziennes... ) qui nous rendent proche l'"amour du lointain". À l'homme enfin devenu ce qu'il est, c'est-à-dire un "réseau pensant", il restait à "penser les réseaux". Ce livre - et les travaux des chercheurs d'horizons différents qui le constituent - entendent servir un tel projet.
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Parmi les machines que l'homme a créées pour son bonheur et pour sa ruine, il en est une qui possède une puissance propre : c'est l'horloge dont le vieux balancier n'en finit pas de battre comme un coeur à son rythme, dans le souvenir d'une enfance perdue.
Ce balancier scande l'éternité des mondes et des atomes, depuis l'éternel des Anciens jusqu'à la vertu des matières et des signes dégagée par la technologie moderne et contemporaine. Il amène alors la raison à imposer à ses normes des mesures, des cadences et des obligations que l'industrie exploite et met en oeuvre. Il conduit ainsi l'homme pris à son rêve d'immortalité mais victime de l'utopie de la science, de l'art, du travail ou du profit, étranger parfois aux objets qu'il a lui-même fabriqués, à se doter de jeunesses artificielles, répétitives et qui ne lui laissent en fin de compte que le destin de sa mort inéluctable.
Le balancier du temps et du monde est le point central où se rejoignent ces trois lignes de forces issues de la matière, la machine et la mort, qui constituent le cadre de notre condition arbitraire et nécessaire à la fois. On y discerne enfin l'ombre portée, la face cachée, le dernier sourire de l'automate. -
Entre la perfection humaine, que Descartes définissait comme l'aptitude de ne point faillir dont nous jouissons tous naturellement, et le perfectionnement indéfini de l'humanité dont Condorcet fit le vecteur de l'histoire universelle, surgit quelque chose d'étrange que Rousseau nomma la perfectibilité, presque illimitée, de l'individu comme de l'espèce.
C'est à ce mot que s'attache le présent recueil, moins pour faire l'histoire d'un concept ou d'une idée que pour comprendre les devenirs aléatoires d'un signifiant, emporté par des polémiques inattendues et réinvesti dans des conjonctures imprévisibles. Pourquoi déclara-t-on l'homme perfectible et en quels multiples sens le réaffirma-t-on ainsi ou, au contraire, s'y refusa-t-on ? Voilà ce qu'il n'est peut-être pas tout à fait inutile de se demander à l'heure où l'on s'effraie moins de concevoir l'espèce comme indéfiniment progressive que l'individu comme reproductible à l'identique. -
Les images parlantes
Murielle Gagnebin
- Editions Champ Vallon
- L'OR D'ATALANTE
- 4 Juin 2017
- 9791026705239
Les Images parlantes : l'étrangeté habite ce titre !
Les détournements de l'image vers quelque langage codé, les contrebandes de l'image au gré de textes particulièrement transgresseurs (hiéroglyphes aventureux, cryptogrammes religieux, trésors de l'iconologie, subversions insolites de l'Art brut, mécanismes sulfureux du rêve, étranges translations d'un langage dans un autre), les transports sur la langue sont multiples.
Une évidence s'impose donc: l'image ne parle pas, mais elle doit être parlée. Dès lors s'ouvre le domaine des fables et des fictions émanant de l'image elle-même, aptes toutefois à la spécifier comme à la sonder (livres en duo alliant l'image et le texte, fantasmagories du cinéma et parallèlement humilité signant le travail de tout critique d'art).
Exhiber une fonction inédite et captatrice de l'image en tant qu'elle est parlée, c'est se prononcer pour son capital créateur, son ingénieuse inventivité. Bref, le registre de l'iconique pourrait, au terme de ce livre, se laisser argumenter en ces mots: «Voir, c'est faire parler»!
Textes de Guy Astic, Béatrice Chemama-Steiner, François Fronty, Murielle Gagnebin, Guillaume Gomot, Stéphane Goudet, Laurent Grison, Philippe Hamon, Yves Hersant, Dominique Laigle, Gilbert Lascault, Barbara Le MaÎtre, Jean-Louis Leutrat, Suzanne Liandrat-Guigues, Julien Milly, Marie-José Mondzain, Cyril Neyrat, Corinne Rondeau. -
Contrairement aux apparences, le présent livre ne relève pas de ce qu'on appelle outre-Atlantique les « gender studies », ou études de genre. Le problème du masculin comme celui de la différence sexuelle y est posé et traité philosophiquement, comme un problème métaphysique à part entière, non comme une question engageant seulement les sciences humaines (sociologie, linguistique, etc.) ou les rapports du biologique au cognitif.C'est sur un plan spéculatif, encore plus qu'historique, que la question est abordée ici et qu'on montre comment naît et meurt le modèle standard (patriarcal, hétérosexuel...), comment néanmoins on peut s'élever de la biologie à la culture, sans que cette dernière se décalque forcément sur la première, comment, enfin, au-delà des lois de l'économie et de l'insistance d'un lourd invariant structural (les fonctions masculines traditionnelles au sein des sociétés indo-européennes), pourrait s'envisager une libération du masculin et une nouvelle métaphysique du couple - une autre masculinité.
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Eutopiques ; exercices de méditations physiques
Robert Damien
- Editions Champ Vallon
- MILIEUX
- 10 Mars 2017
- 9791026700203
Eutopiques ? Entre l'utopie du sans lieu et l'atopie d'un non-lieu, nous décelons l'eutopie des lieux dits et communs, lieux de fécondation dans lesquels s'éprouvent les sentiments de valoir quelque chose. Chaque homme a connu, de bon ou mauvais gré, une augmentation et s'est élevé, aux travers d'objets, de mots, de pensées, de gestes, de situations, d'êtres qui tous l'ont transformé. L'eutopie confère à l'humanité une existence, l'énergie de créer, le courage de continuer, la vertu d'achever, tout ce qui institue un orgueil d'acteur de sa propre autorité.. Une humanité que nous verrons au cours de notre voyage en Eutopie, chaussée, rasée, joueuse, érectile, maisonnée, secrète, écolière...
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L'âme et l'urine ; variations sur la condition humaine
Didier Nordon
- Editions Champ Vallon
- L'ESPRIT LIBRE
- 2 Février 2017
- 9791026704713
projet :La condition humaine ? Une plaisanterie de mauvais goût ! Que cela soit dû à un dieu amateur de farces cruelles ou à l'évolution aveugle, tout semble agencé de façon que les hommes ne puissent jamais savoir à quel saint se vouer.L'histoire, par exemple, les abreuve de cercles vicieux. La belle idée de démocratie mène à la démagogie électorale ; au nom du Dieu d'amour, les religions s'entretuent ; l'écologie donne naissance à un slogan d'une stupidité rare, « la planète vous remercie ».Le noeud d'angoisse qui constitue les hommes engendre aussi bien la cruauté que la compassion ou la créativité. Espérer qu'ils cessent de commettre des horreurs n'est pas plus sensé que craindre qu'ils cessent de créer de la beauté. Chacun est condamné à l'incertitude vis-à-vis de ses semblables. Il ne peut pas se fier à eux, vu les massacres dont ils sont capables. Mais n'avoir que défiance serait une absurdité suicidaire, vu le dévouement héroïque dont ils sont également capables.Mauvais goût encore : les hommes célèbrent la vie, mais les organes qui la donnent les offusquent. Ils attirent (l'amour), ils répugnent (l'excrétion). Comme l'urine, l'âme surgit par le sexe. Humiliante bizarrerrie.La condition humaine est un gag : les efforts pour sortir du piège sont aussi nécessaires que vains. Elle est aussi source d'effroi, tant sont nombreuses les souffrances. Ce livre visite ces deux pôles. Mais il se garde bien de proposer une solution. De la part d'un auteur sidéré par l'incorrigible propension des solutions à engendrer des déboires, ce serait une regrettable inconséquence !
Didier Nordon est mathématicien et auteur de nombreux livres, des essais de vulgarisation mathématique et scientifique (Deux et deux font-ils quatre ?, Les mathématiques pures n'existent pas ! ), des fictions (Les obstinations d'un mathématicien), des livres pour la jeunesse chez Autrement. Il anime la rubrique Bloc notes, illustrée par le dessinateur Matyo dans le mensuel Pour La science et ses chroniques sont éditées en recueil (Scientaisies,Belin). -
L'abbé de Saint-Pierre ; entre classicisme et Lumières
Jean-pierre Bois
- Editions Champ Vallon
- EPOQUES
- 18 Mai 2017
- 9791026705123
Souvent réduit à son Projet de Paix perpétuelle (1713) et à son exclusion de l'Académie (1718), moqué pour sa candeur, l'abbé de Saint-Pierre (1658-1743) tient en réalité une place unique dans la pensée politique et morale des années 1710-1740: il est le passeur, le maillon indispensable entre les critiques de la fin du règne de Louis XIV, dont il est l'héritier (Vauban, Fénelon, le duc de Bourgogne), et les philosophes des Lumières qu'il a connus avant leurs premiers grands écrits (Montesquieu, Voltaire, Rousseau). Entre Classicisme et Lumières, il marque son temps par la publication de très nombreux Projets réformateurs solidement unis par la pensée de la bienfaisance, mot dont on lui attribue l'invention, celles de l'utilité publique et du bonheur du plus grand nombre.
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En finir avec Onfray ; du déni de Bataille à la boboïsation ambiante
Gilles Mayne
- Editions Champ Vallon
- L'ESPRIT LIBRE
- 15 Février 2018
- 9791026706663
«Contre-philosophe» anti-système, Michel Onfray est entièrement dans le système. Adoubé partout, il phagocyte l'espace laissé vacant d'une époque (post-moderne) à bout de souffle et à court d'arguments. En finir avec Onfray propose une critique philosophique et stylistique qui retrace la genèse de l'escroquerie intellectuelle d'Onfray par rapport à Georges Bataille (mutilations, falsifications, attaques sous la ceinture, de toutes sortes, depuis 25 ans environ).
L'ouvrage convoque notamment Ortega y Gasset, Roland Barthes, Shmuel Trigano et Jean-Michel Heimonet pour démontrer que derrière la gouaille d'Onfray, son esprit frondeur, se cachent des arguments d'une incroyable superficialité, répétitivité et rusticité, qui ne font qu'alimenter la massification et la boboïsation ambiantes.
Gilles Mayné, professeur de littérature américaine à l'université Jean-Monnet de Saint-Étienne, a aussi enseigné aux États-Unis et à Toulouse. Il a notamment publié Pornographie, violence obscène, érotisme (Descartes & Cie, 2001). -
Le maître de secret
Patrick Di Mascio
- Editions Champ Vallon
- L'OR D'ATALANTE
- 2 Juillet 2017
- 9791026705758
«D'où vient la théorie?»: c'est par la métaphore silencieuse du secret que Freud répond à cette question que lui posent, chacun à sa façon, l'interlocuteur impartial et exemplaire de La question de l'analyse profane et le Petit Hans. Cette fiction donne à l'oeuvre son style, lui impose sa contrainte, constitue son «ombilic». Ce livre en analyse la vérité, qu'il s'agisse de la fabrication de la pensée psychanalytique ou de sa transmission: le célèbre Witz sur le dévoilement du secret du rêve doit bien, de quelque façon, dire vrai. L'enquête a pour théâtre l'imaginaire théorique, lieu où se décide le destin de la pensée.
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L'histoire récente des sciences va de la représentation de la nature, avec l'émergence des disciplines scientifiques qui l'étudient, jusqu'à une présentation de la nature opérée par les résultats et les projections des écologues. Ce processus historique se caractérise par une modification profonde de l'idée de nature depuis le début du XIXe siècle. Il aboutit à la conception de la nature comme un ensemble dynamique reliant tous les êtres vivants et leurs environnements dans un processus de changement perpétuel et autorégulé. Cette conception a des implications nombreuses en science et en technique, en éthique et en morale, mais aussi, et cela rarement considéré, en esthétique.
L'écologie a largement inspiré des figures esthétiques nouvelles. Des artistes, urbanistes ou designers relient esthétique et écologie par des réalisations concrètes : coulées vertes, installations éphémères en matériaux naturels, esthétisation directe des objets et des vivants, oeuvres in situ dans les espaces naturels, etc. Ce qui se joue implicitement dans ces oeuvres est symptomatique de la diffusion de la responsabilité écologique.
Ces expériences se rattachent au champ du savoir, de la technique, de l'industrie et de l'aménagement du territoire, l'esthétique n'est donc plus décorellée de notre rapport quotidien au monde. Rassemblées sous la notion d'esthétique verte, c'est un processus vers une réconciliation avec notre environnement qui se déploie.
Mais le changement est progressif, complexe, et des formes d'appréhension de la nature différentes voire opposées coexistent. En les distinguant, l'importance de l'écologie en art et dans la culture commune s'en trouve renforcée.
Enfin, l'expérience esthétique peut servir de levier à la transition de notre rapport au monde ; c'est à partir de cette expérience sensible, ancrée dans l'individu vivant, que se développent les convictions nouvelles et les comportements qui constituent aujourd'hui une culture écologique. L'esthétique verte décrit aussi comment ce levier est activé auprès du public, par la sensibilisation, l'art ou la publicité.
Loïc Fel est né en 1981. Docteur en philosophie de l'Université de Paris-1-Panthéon-Sorbonne, il est responsable du développement durable en agence de publicité. -
Les mathématiques peuvent-elles s'appliquer avec succès en philosophie et dans les sciences humaines? Sont-elles, au contraire, réservées au physicien? Ce texte suggère que la véritable puissance de la discipline est à chercher dans son pouvoir d'exprimer la cohérence du monde, grâce à des modèles qui résument les situations et en expriment l'essence. En ce sens, les mathématiques intéressent le philosophe, comme outil systématique. Le mathématicien trouvera quant à lui réunies ici un ensemble d'informations inédites sur l'origine philosophique des structures qu'il utilise quotidiennement.
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Entre symboles et technosciences
Gilbert Hottois
- Editions Champ Vallon
- MILIEUX
- 11 Juin 2017
- 9791026705192
Le rapport, traditionnellement de symbolisation, de l'homme à son espace, au temps et à lui-même, a été modifié par la science contemporaine, plus proprement appelée technoscience, pour devenir plus opératoire, faisant surgir la question de l'articulation de l'opératoire (les technosciences) et du symbolique (les cultures et les traditions), y compris la philosophie elle-même en tant qu'activité symbolique. Cette problématique connaît actuellement une acuité maximale à propos des technosciences biomédicales et est à l'origine de l'intense affairement éthique - «bioéthique» et «biopolitique» - contemporain, auquel l'auteur a été particulièrement attentif.
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Sous l'efffet des révolutions agronomiques et de l'urbanisation, les paysages traditionnels disparaissent ou se métamorphosent, suscitant des réactions passionnelles, amenant des débats contradictoires... Ici, des historiens de l'art, des esthéticiens, des sociologues et des philosophes confrontent leurs points de vue, dégagent les éléments fondamentaux d'une philosophie esthétique du paysage. Nostalgiques et modernistes s'opposent dans un débat ouvert qui nous concerne tous.