Editions Rue d'Ulm
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La dispute de l'ornement que nous ont rendue familière les travaux de l'historien de l'art Aloïs Riegl et le célèbre pamphlet d'Adolf Loos, tout comme les prises de positions des artistes du modernisme et du minimal art, s'inscrit dans une histoire longue. Les Concepts préliminaires à une théorie des ornements de Karl Philip Moritz, publiés en 1793, en constituent une étape décisive.
Moritz choisit l'enquête empirique et la description pour construire une théorie des ornements grâce à l'étude des motifs et la connaissance des productions qu'un long voyage en Italie et l'observation des demeures berlinoises lui ont procurées. Il fait des ornements une pièce indispensable de l'esthétique telle qu'elle se conçoit à l'époque des Lumières. À l'opposé de l'allégorie, les ornements sont des formes libres qui n'imitent rien, qui n'ont pas de signification. Ils renvoient, dans le cadre d'une définition du beau, à la dimension anthropologique du besoin d'art et contribuent à la promotion de l'imagination.
Conçu dans le contexte de l'Académie des arts de Berlin, ce texte a un rôle éducatif ; il remplit aussi une fonction politique, à l'heure d'une industrialisation croissante des arts appliqués autour de 1800. -
Georges Canguilhem, 80 ans après : le normal et le pathologique
Pierre-Frédéric Daled, Mathias Girel, Nathalie Queyroux
- Editions Rue d'Ulm
- 17 Mai 2024
- 9782728808687
En 1943, au terme d'études de médecine entamées en 1936, l'agrégé de philosophie Georges Canguilhem (1904-1995) soutient une thèse de doctorat en médecine intitulée Essai sur quelques problèmes concernant le normal et le pathologique. Éclairant de manière magistrale l'histoire du concept de norme, distinguant anomalie et anormalité dans le fonctionnement organique, soutenant que la « maladie » doit être rapportée à la mesure du sujet individuel que constitue le patient évaluant son propre état, cette thèse demeure le plus célèbre de ses ouvrages.
Mais qui a contribué à cette célébrité ? Quelle est l'histoire de la réception de l'Essai ? Qu'est-ce qui en a fait une référence majeure, y compris dans le domaine de la psychiatrie ou de la psychanalyse ? Et, plus de quatre-vingts ans après, quelles hypothèses et quels concepts de ce livre décisif ont gardé toute leur pertinence sur le plan philosophique, biologique ou médical ? -
Les Méditations sur le bonheur (1763), dont le destin éditorial se mêle étroitement à celui des Délits et des peines de Beccaria (1764), inaugurent la carrière littéraire de Verri. Synthèse de sa formation intellectuelle nourrie de la philosophie politique et morale du XVIIIe siècle européen, de Locke à Helvétius, de Hutcheson à Rousseau, elles sont aussi un vivier d'idées et de thèmes qui vont forger l'identité de l'École de Milan, l'un des grands foyers italiens des Lumières.
Ce petit traité offre une leçon d'humanité mue par un idéal égalitaire. Assignant la quête du bonheur, fondée sur un travail d'analyse de soi et de connaissance des autres, comme objectif de la vie sociale, de la politique et de la législation, l'auteur expose les prémisses de sa pensée réformatrice et progressiste, qui traversa le siècle jusqu'aux lendemains de la Révolution. C'est l'avènement de l'économie politique comme science du bonheur public. -
En finir avec les avant-gardes
Cesare Brandi
- Éditions Rue d'ULM via OpenEdition
- 26 Mars 2024
- 9782728812097
Cesare Brandi n'est pas seulement l'auteur de la Théorie de la restauration parue à Rome en 1963. Ses réflexions sur l'avant-garde, restées jusqu'à ce jour inédites en français, ont pu paraître polémiques en leur temps. Elles sont devenues, à les lire plus d'un demi-siècle après leur publication, une prophétie réalisée. La peinture figurative a fait son retour, le débat sur abstraction-figuration est obsolète, l'attention aux techniques, aux matériaux est au coeur des pratiques artistiques. Il y a eu des avant-gardes, elles sont un moment dans les histoires des arts, car il n'y a décidément pas de fin de l'art. Les artistes le montrent dans leurs oeuvres. Cesare Brandi fait partie de ceux qui l'avaient espéré et compris.
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Gilles deleuze. la guepe et l'orchidee
Arnaud Villani
- Editions Rue d'Ulm
- 14 Septembre 2020
- 9782728806829
Deleuze. La guêpe et l'orchidée est paru en 1999 aux éditions Belin dans la collection « L'extrême contemporain ». Cet ouvrage était prêt pour l'essentiel des années auparavant et avait été lu en manuscrit en 1985 par Gilles Deleuze, qui en évoque la lecture dans une lettre privée, publié pour la première fois dans ce livre. Épuisé depuis longtemps, l'ouvrage est ici réédité avec l'adjonction d'un chapitre introductif, insistant sur l'apparition, à côté de Deleuze et de Guattari, d'une sorte de tiers que l'on peut nommer D&G. Les progrès considérables de la littérature secondaire sur l'oeuvre majeure de Gilles Deleuze n'ont pas paru devoir inciter à renoncer à cette réédition, qui permet entre autres d'accéder à une lettre essentielle de Deleuze sur les raisons qui légitiment une publication en philosophie, et à ses réponses à un questionnaire où il affirme notamment qu'il « se sent pur métaphysicien ».
C'est le premier livre écrit sur Deleuze, antérieur par exemple à celui de Jean-Clet Martin (Payot, 1993, rééd. format poche 2019). -
Comme l'indique son sous-titre, Le Soi et son cerveau plaide la cause de l'interactionnisme. Ce n'est pas le premier texte consacré par Popper à ce que les philosophes de langue anglaise appellent le « body-mind problem ». Non plus que son premier texte soutenant que la solution correcte à ce problème est l'interaction des états mentaux et des états physiques. Ce n'est pas non plus la première fois que Popper précise sa théorie en affirmant que cette interaction ne concerne pas seulement le monde des états mentaux et celui des états physiques, mais aussi un troisième monde ou « Monde 3 ». C'est en revanche la première fois qu'il met au centre de son interactionnisme une théorie du self, du « soi », de son existence, de son unité, de son identité, de sa continuité. C'est la grande nouveauté de ce livre, inédit en français.
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Philosopher en langues ; les intraduisibles en traduction
Barbara Cassin
- Editions Rue d'Ulm
- 19 Novembre 2014
- 9782728826162
Cet ouvrage, délibérément multilingue, est un ouvrage de traduction et sur la traduction. Il poursuit le geste du Vocabulaire européen des philosophies publié il y a 10 ans et constitue un manifeste à la fois philosophique et politique pour la diversité des langues. La traduction, comme savoir-faire avec les différences, devient visiblement l'un des meilleurs paradigmes, sans doute aujourd'hui le plus fécond, pour les sciences humaines.
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Libéralisme et révolution antifasciste
Piero Gobetti
- Editions Rue d'Ulm
- 14 Septembre 2010
- 9782728835652
Dans l'Italie des lendemains de la Première Guerre mondiale, de la prise du pouvoir par Mussolini et de l'établissement de la dictature fasciste, Piero Gobetti (Turin, 1901-Paris, 1926) a traversé en météore l'histoire et la pensée politique. Historien des racines du Risorgimento, traducteur, critique théâtral pour L'Ordine nuovo d'Antonio Gramsci, directeur de revues politiques et littéraires, éditeur publiant les principaux hommes politiques italiens du moment et les premiers poèmes d'Eugenio Montale (prix Nobel 1975), il a rêvé un protestantisme sui generis et prôné un libéralisme révolutionnaire et industrialiste dont il trouvait les racines - sans paradoxe - chez Karl Marx, Henry Ford et Martin Luther. Il a surtout incarné l'opposition au fascisme, et sa mort précoce a fait de lui un symbole sur lequel hommes politiques et journalistes transalpins débattent encore aujourd'hui.
Parmi les multiples textes politiques publiés en quelques années par Piero Gobetti, pour l'essentiel dans sa revue La Rivoluzione liberale, soixante dix articles et extraits d'articles écrits de 1922 à 1925 ont été sélectionnés ici : polémiques et mises au point, portraits ou descriptions. Comme une mosaïque, ces textes reflètent son engagement face au fascisme, fondé sur une intransigeance d'abord isolée, puis partagée par l'essentiel de l'opposition après juin 1924 et l'assassinat de Giacomo Matteotti. Ils permettent de suivre l'installation de Mussolini au pouvoir grâce à l'impuissance de ses adversaires, ainsi que l'évolution bouillonnante d'un très jeune homme, confronté à l'Histoire, l'affrontant, y brûlant sa vie. Ils dessinent aussi les contours d'un libéralisme très spécifique, propre à surprendre ceux qui rejettent ce courant de pensée comme ceux qui s'en réclament. -
L'actualité de la philosophie
Theodor Wiesengrund Adorno
- Editions Rue d'Ulm
- 9 Mars 2018
- 9782728826988
« Une anticipation qui tient du rêve » : c'est en ces termes qu'Adorno caractérisait rétrospectivement ses premiers écrits philosophiques. Contemporains du livre sur Kierkegaard (1933), « L'actualité de la philosophie », « L'idée d'histoire de la nature » et les « Thèses sur le langage du philosophe » font ressortir l'unité et la continuité de cette pensée dont ils marquent le coup d'envoi. Témoignage essentiel sur la situation de la philosophie en Allemagne à la veille du nazisme, ces trois textes montrent Adorno aux prises avec Husserl, Heidegger, Lukács, à la recherche d'une nouvelle pensée de l'histoire et de la société qui permette à la philosophie de répondre à la crise de l'idéalisme et à la menace de liquidation que les progrès des sciences font peser sur elle. Profondément marqué par la lecture de Benjamin, le contre-programme que formule Adorno constitue également une sorte de « discours de la méthode » qui fixe le cadre théorique où se déploieront tous ses travaux à venir, jusqu'à la Dialectique négative et la Théorie esthétique.
Nouvelle édition revue et augmentée de Jacques-Olivier Bégot -
Tous les combats politiques de Simone Weil (dans le syndicalisme ouvrier, aux côtés des Républicains en Espagne, à Londres auprès de la France libre) se sont accompagnés d'une intense activité d'écriture, à la fois tentative d'agir sur la conjoncture politique et travail moral d'accommodation avec le monde. Cette écriture est à l'image d'un engagement impossible et nécessaire : sans illusion mais imposé par l'expérience du déracinement, en particulier dans l'épreuve de la guerre. Les lectures présentées ici, centrées sur les années 1937-1943, suivent les différentes formes que prend une oeuvre écrite au contact du malheur, une écriture en guerre, déchirée et critique.
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Dans un monde marqué par la peur, voire la haine, de celui qui vient bouleverser nos repères familiers, chercher à penser une politique qui fasse de l'accueil une valeur centrale revient à s'exposer, au mieux, à la raillerie, au pire, à l'hostilité. Il faut en prendre le risque tant le règne de la barbarie est à nos portes.
La barbarie sait s'accoutrer pour tromper. Elle sait emprunter d'autres visages, se parer d'autres noms : ceux de la sauvegarde de « notre » identité, de la préservation des valeurs et des principes qui font notre singularité, tant le risque serait grand que les « passants », pauvres et démunis, ne viennent mettre en péril notre modèle social auquel nous proclamons un indéfectible attachement.
Le choix du cosmopolitisme ici défendu tient à ce qui peut être considéré comme un propre de l'humanité, soit le fait de vivre exposés les uns aux autres, et non enfermés dans des cultures et des identités. Notre essentielle vulnérabilité justifie que nous tissions des solidarités, que nous montrions de la considération à l'égard d'autrui. Considération qui est au fondement de l'exigence cosmopolitique comme de l'idéal démocratique.
Alain POLICAR est chercheur associé au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Agrégé de sciences sociales et docteur en science politique, il a enseigné durant 26 ans à la faculté de droit et des sciences économiques de Limoges. Ses thèmes de recherche sont principalement le racisme, le libéralisme politique et le cosmopolitisme.
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De l'âme du monde
Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling
- Editions Rue d'Ulm
- 7 Novembre 2007
- 9782728835805
De l'âme du monde (1798) représente un moment clef dans la formation de la philosophie schellingienne,
et plus généralement de l'idéalisme allemand. Schelling y précise sa philosophie de la nature,
en s'appuyant sur une analyse extrêmement détaillée des avancées les plus récentes des sciences physiques et biologiques,
dont il tente d'intégrer toutes les données au sein d'un système cohérent.
En supposant une identité entre la production des différents objets
du monde et l'activité de l'esprit humain, il édifie une pensée idéaliste destinée à rendre compte aussi bien du monde qui nous entoure que
de la connaissance que nous pouvons en avoir. Si lui-même, quelques années plus tard, abandonnera cette voie, il aura entre-temps stimulé toute
une génération de médecins et de naturalistes qui, dans le cadre des mouvements romantiques, contribueront à l'essor spectaculaire de leur
discipline dans les premières décennies du XIXe siècle.
À ce titre, le présent ouvrage constitue une étape déterminante de l'histoire des idées. Le texte est inédit en français.
Stéphane Schmitt est historien de la biologie (CNRS-équipe REHSEIS). Il travaille en particulier sur l'anatomie et
l'embryologie, ainsi que sur l'émergence des sciences de l'évolution depuis le milieu du XVIIIe siècle.
Auteur de plusieurs ouvrages (dont Les Parties répétées. Histoire d'une question anatomique, MNHN, 2004),
il dirige l'édition critique des oeuvres complètes de Buffon aux éditions Champion. -
De l'immortalité humaine ; deux prétendues objections à cette doctrine
William James
- Editions Rue d'Ulm
- 8 Octobre 2015
- 9782728827084
La rhétorique du grand conférencier qu'était James donne à cet essai inédit en français l'élan d'une charge. Il bat en brèche deux pans d'un même esprit scientiste et matérialiste contre lequel il s'agit de se prémunir : car celui-ci empêche de concevoir une immortalité de l'esprit qui n'a pourtant rien d'impossible aux yeux de l'auteur. S'appuyant sur la psychophysiologie et sur les recherches psychiques et médiumniques de la fin du XIXe siècle, De l'immortalité humaine (1898) permet de comprendre en profondeur la méthode pragmatiste et l'empirisme radical, offrant des arguments encore puissants contre un réductionnisme qui n'a fait que s'accroître depuis, au sein des neurosciences notamment.
Édition de Jim Gabaret -
La position de l'Allemagne impériale soucie Georg Simmel : où doit-elle se situer vis-à-vis de la catastrophe survenant dans la vieille Europe disloquée, et à l'heure de son « américanisation » ? Dans les textes de ce recueil réunis pour la première fois, Simmel s'exprime moins en universitaire qu'en penseur du lien social, à qui les formes et l'intensité de la guerre en cours imposent une difficile épreuve de vérité. Épreuve personnelle aussi, car la Grande Guerre oppose les philosophes de la même école de pensée - comme on le voit en lisant les pages de Simmel en regard des adresses de Bergson à ses collègues académiciens (rééditées aux PUF en 1972 par A. Robinet dans les Mélanges), puis à l'opinion américaine, lors de ses deux voyages aux États-Unis, en 1917.
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Jean Hyppolite, entre structure et existence
Collectif
- Editions Rue d'Ulm
- 23 Avril 2013
- 9782728828180
Célèbre traducteur et commentateur de Hegel, historien de la philosophie contemporaine, passeur de textes et de concepts, professeur et directeur de travaux universitaires, Jean Hyppolite (1907-1968) fut véritablement un « protecteur de la nouveauté » et, partant, une figure essentielle au développement de la philosophie française du XXe siècle.
Ce livre rassemble, avec les contributions de certains de ses anciens élèves les plus éminents (Badiou, Balibar, Macherey) et de chercheurs étrangers, un certain nombre d'écrits d'Hyppolite - dont son premier et son dernier essai - restés inédits ou devenus indisponibles, et qui n'avaient pas été inclus dans le volume de ses Études sur Marx et Hegel (M. Rivière, 1955) ni dans le recueil posthume Figures de la pensée philosophique. Écrits 1931-1968 (PUF, 1991). Un entretien de 1965 entre Jean Hyppolite et Alain Badiou complète le livre.
Sous la direction de Giuseppe Bianco -
Penser les dieux avec les présocratiques
Rossella Saetta cottone
- Editions Rue d'Ulm
- 10 Septembre 2021
- 9782728807482
À l'aube du ve siècle, les Grecs ont pris leurs distances avec les croyances traditionnelles et on voit s'élaborer les premières explications rationnelles du monde. Impliquent-elles une forme d'athéisme ? Ou entraînent-elles de nouvelles conceptions religieuses comme l'ont estimé les historiens de la philosophie jusqu'à une date récente ?
Dans les écrits fragmentaires des sages présocratiques, les dieux sont présents différemment, les représentations religieuses antérieures mises en question et le langage des mythes se transforme jusque dans le sens des noms. Intégrant les résultats des dernières découvertes papyrologiques, cet ouvrage met en évidence les liens inextricables qui unissent la pensée cosmologique et éthique des Anciens, leurs croyances et leur réflexion sur la langue. Pour penser contre les dieux, il aura déjà fallu les penser. -
À l'école d'Homère ; la culture des orateurs et des sophistes
Collectif
- Editions Rue d'Ulm
- 17 Mars 2015
- 9782728826070
Homère « maître de rhétorique » ou Homère « premier sophiste », tel est le paradoxe d'une réception antique qui fait de l'aède de Chios le maître d'un idéal oratoire. Ce volume décline les différentes modalités selon lesquelles l'autorité d'Homère s'exerce ou se voit discutée, dans la formation rhétorique des élites d'abord, puis dans le discours des sophistes et des orateurs. Dans les multiples situations de communication auxquelles l'homme éloquent sait répondre - discours public, banquet, dialogue familier, cour impériale -, le Poète est souvent invité. Parler d'Homère, c'est se révéler homme de culture, mais c'est aussi cimenter cette culture, en empruntant, par les exemples et les citations homériques, un langage partagé par les Grecs, depuis l'Athènes classique jusqu'à l'époque byzantine.
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Pierre Hadot.L'Enseignement des Antiques / des Modernes
Collectif
- Editions Rue d'Ulm
- 4 Mars 2010
- 9782728837793
Pierre Hadot n'est pas seulement celui qui a réintroduit dans la philosophie contemporaine l'enseignement de la philosophie antique, de la philosophie comme « manière de vivre », renouvelant, notamment chez Michel Foucault, le rapport de la philosophie à la vie.
Il est aussi - et les études ici réunies le montrent - celui qui a suivi la reprise de cet enseignement, de la philosophie antique à la philosophie contemporaine en passant par la philosophie moderne, chez les plus grands auteurs, inventant la « manière de lire » qui convient à cette « manière de vivre », orientation dans l'existence et dans la culture.
Il est donc enfin, ou plutôt d'abord, le philosophe lui-même singulier que l'on peut lire et entendre ici, dans un entretien inédit avec Arnold I. Davidson.
Ce volume, le premier consacré à son oeuvre, est issu des rencontres tenues à l'École normale supérieure en son honneur, et soutenu par le Collège de France où il fut professeur. Il introduira chacun à l'idée la plus simple et la plus profonde de la philosophie. -
Sur le mal radical dans la nature humaine ; über das radicale bose in der menschlichen natur
Emmanuel Kant
- Editions Rue d'Ulm
- 1 Avril 2002
- 9782728838806
L'article Sur le mal radical dans la nature humaine, que Kant fit paraître en 1792 dans le Berlinische Monatsschrift, constitue une sorte de préambule à sa philosophie de la religion. Boudé par les commentateurs, ce texte a mauvaise presse pour de mauvaises raisons qui tiennent à son sujet, souvent mal compris, et à la question de sa place dans le système kantien.
La présente édition, bilingue et assortie d'un commentaire suivi, loin de prétendre donner le dernier mot sur la question, se veut un instrument de travail : elle est propre à intéresser, outre les philosophes, aussi bien les germanistes que les chercheurs en anthropologie et en sciences religieuses. -
Recherches concernant la nature du style
Césare Beccaria
- Editions Rue d'Ulm
- 1 Janvier 2001
- 9782728838714
Ce volume propose à la lecture, dans une nouvelle traduction, les Recherches concernant la nature du style, où Beccaria entreprend de trouver scientifiquement la formule du bonheur de l'expression et de la communication réussie. On y a joint, en annexe, quelques brefs textes économiques inédits. On espère faire ainsi constater la grande unité de cette oeuvre méconnue, et rendre à Beccaria sa pleine stature de philosophe des Lumières et d'ami de l'humanité.
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Une nouvelle connaissance du vivant ; François Jacob, André Lwoff et Jacques Monod
Claude Debru, Michel Morange, Frédéric Worms
- Editions Rue d'Ulm
- 21 Mars 2012
- 9782728838851
La publication presque simultanée de L'Ordre biologique d'André Lwoff (1969), de La Logique du vivant de François Jacob (1970), du Hasard et la nécessité de Jacques Monod (1970) et les débats qui s'ensuivirent, ont constitué un moment fort de la vie intellectuelle française. Comme il serait difficile aujourd'hui d'imaginer des échanges analogues, réunissant philosophes et scientifiques autour de questions aussi fondamentales que la nature de l'objectivité scientifique et l'explication des phénomènes vivants !
Le contexte scientifique et culturel explique la genèse de ces trois ouvrages et les réactions qui suivirent leur publication. Dès 1971, un bel article de Georges Canguilhem en soulignait les convergences. Ce livre montre qu'ils sont le fruit des avancées rapides survenues dans la description moléculaire des organismes vivants. L'impact de ces découvertes est d'autant plus important en France que les transformations précédentes des sciences du vivant, l'essor de la génétique et de la synthèse moderne dans les années 1930 -nouvelle version de la théorie de l'évolution-, y étaient passés inaperçus.
Ce recueil vise à rappeler, mais surtout à faire mieux comprendre, ce moment exemplaire des relations entre la science, notamment la science du vivant, et la philosophie.
Avant-propos de Pierre Nora -
Approches de l'individuel
Collectif
- Éditions Rue d'ULM via OpenEdition
- 25 Janvier 2022
- 9782728809714
L'individuel est une notion qui place la philosophie devant un défi multiforme. Comment la pensée et la connaissance prétendent-elles appréhender ce qui se présente volontiers à la fois comme le grain et le critère de la réalité ? Et a-t-on seulement raison de le considérer comme tel : n'est-il pas plutôt un caractère dérivé du réel, dont la nature fondamentale serait pré-individuelle ? Cette difficulté est, à bien des égards, celle de la raison clinique - non pas en un sens exclusivement médical (ni thérapeutique), mais au sens large d'un face-à-face avec le « ceci », et d'une prétention à sa connaissance minutieuse. Logique, épistémologie et métaphysique sont ici mobilisées, selon des approches à la fois distinctes et combinées, afin d'explorer, de façon méthodique et diversifiée, un problème commun.
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L'Exil est la patrie de la pensée regroupe un ensemble de textes inédits ou introuvables de Kostas Axelos. Prolongeant ses derniers livres (Réponses énigmatiques, Minuit, 2005 ; En quête de l'impensé, Encre marine, 2012, posthume), il questionne la philosophie du XXe siècle et relit sous le signe de l'exil la vie et l'oeuvre du philosophe, éclairant d'un jour nouveau une pensée singulière. On trouvera également dans ce recueil des contributions philosophiques majeures sur Axelos (P. Fougeyrollas, F. Dastur, S. Jollivet, L. Couloubaritsis), ainsi que de nombreux témoignages, dessins et photographies.
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Esthétique ; théorie de la formativité
Luigi Pareyson
- Éditions Rue d'ULM via OpenEdition
- 8 Février 2013
- 9782728837946
Ce livre est un grand traité d'esthétique, le plus important venu d'Italie depuis L'Esthétique comme science de l'expression et comme linguistique (1902) de Benedetto Croce. En rupture avec la pensée crocéenne de l'oeuvre accomplie, Luigi Pareyson (1918-1991) s'interroge sur le processus de formation lui-même, la forme formante dans son rapport à la forme formée. La théorie de la formativité produit une philosophie de la création et une critique de type herméneutique qui inspirera de l'aveu même de son auteur L'Oeuvre ouverte d'Umberto Eco. Faisant grand cas du matériau lui-même, cette esthétique montre comment le mouvement de l'interprétation est indissociable de la production des oeuvres. Inscrite dans la tradition morphologique inaugurée par Goethe et Dilthey, la pensée esthétique de Pareyson dépasse l'opposition entre historicisme et structuralisme et invente une approche originale de l'activité artistique.