Max Milo Editions
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Peut-on encore sauver la vérité ?
François Noudelmann
- Max Milo Editions
- 16 Octobre 2024
- 9782315022663
François Noudelmann, qui enseigne dans les universités américaines depuis vingt-cinq ans, est frappé par la nouvelle pratique du mensonge en politique, et en particulier depuis l'élection de Donald Trump en 2016. Les contre-vérités sont diffusées comme des «?faits alternatifs?» : à chacun son interprétation. Nous serions entrés dans l'ère de la post-vérité, porte ouverte aux fake news et aux manipulations les plus grossières.
Le but de cet essai est de retracer le chemin qui a mené à ce relativisme depuis une quarantaine d'années : le règne du storytelling, l'empire de l'émotion, la politique des identités, l'idéologie victimaire, la cancel culture, la déconstruction philosophique, l'autofiction et l'exofiction, la virtualisation du monde par l'intelligence artificielle... ont démoli la raison occidentale.
Pour sauver la vérité et la positivité des faits, François Noudelmann explore dans cet essai d'autres voies particulièrement instructives et novatrices, comme l'indignation devant le mensonge ainsi que l'alliance du doute et de la révolte, qui permettent de croire encore à un langage commun. -
Comment interroger la pensée de Sartre qui embrassa la philosophie, le roman, le théâtre, le siècle et noua l'aventure conceptuelle à l'engagement politique ? Comment dépoussiérer Sartre des clichés ? En quoi sommes-nous héritiers de la nouvelle façon de philosopher qu'il impulsa, de cette manière neuve de poser des problèmes ? En d'autres termes, en quoi Sartre est-il notre contemporain ?
Cet essai propose d'y répondre à travers un questionnement original, confrontant la philosophie de Sartre axée sur l'opposition entre l'homme et le monde aux pensées de Spinoza, Nietzsche et Deleuze pour envisager la possibilité d'une politique résolument tournée vers une écologie post-humaniste.
Véronique Bergen est philosophe, romancière et poète. Ses travaux portent sur la philosophie contemporaine. Elle a entre autres publié L'Ontologie de Gilles Deleuze (L'Harmattan, 2001), Résistances philosophiques (Puf, 2009).
Dessinateur belge, MicKey OC. s'est spécialisé dans la bande dessinée. Outre divers projets et collaborations, il enseigne à L'Art du temps libre. -
« Passionnant et ébouriffant », Culturopoing webzine
« Sans attendre », La règle du jeu
« Qui est vraiment James Bond ? Quels espions ont inspiré 007 ? Quels sont les événements historiques anticipés par la saga ? De quelles James Bond Ladies 007 est-il réellement amoureux ?
Pour percer les mystères du fidèle agent de Sa Majesté, Aliocha Wald Lasowski utilise différentes techniques de décryptage. Des études de genre à la pensée postcoloniale, de la culture populaire à la géopolitique, du féminisme à la phénoménologie, l'auteur dévoile les arcanes des vingt-cinq films. L'essayiste va même jusqu'à inventer la démarche philoscopique, qui révèle ce qui est caché à l'écran.
De James Bond contre Docteur No en 1962 à Mourir peut attendre en 2020, Les cinq secrets de James Bond dessine un paysage insoupçonné, pour percevoir autrement le plus célèbre des agents secrets. »
« Professeur des universités, Aliocha Wald Lasowski enseigne la philosophie politique à Sciences-Po Lille. Auteur de quinze livres, il est aussi journaliste : chroniqueur sur France-Culture et écrit dans L'Express.
Spécialiste d'André Gide, de Jean-Paul Sartre et d' Édouard Glissant, il écrit également sur la musique (Le jeu des ritournelles, Gallimard, 2017), la peinture (Dialogue avec Alain Badiou sur l'Art et sur Pierre Soulages, Cercle d'art, 2019) et le cinéma. Sa réflexion personnelle explore une esthétique des rythmes et une pensée du tempo. -
François Noudelmann, who has been teaching in American universities for twenty-five years, is struck by the new practice of lying in politics, and particularly since the election of Donald Trump in 2016. Untruths are disseminated as «alternative facts»: to each his own interpretation. We've entered the era of post-truths, opening the door to fake news and the crudest manipulations.
The aim of this essay is to retrace the path that has led to this relativism over the last forty years: the reign of storytelling, the empire of emotion, identity politics, victim ideology, cancel culture, philosophical deconstruction, autofiction and exofiction, the virtualization of the world by artificial intelligence... have all demolished Western reason.
To save the truth and the positivity of facts, François Noudelmann explores in this essay other particularly instructive and innovative avenues, such as indignation in the face of lies, and the alliance of doubt and revolt, which allow us to still believe in a common language. -
Quelques grammes de philo dans un monde de pub
Gilles Vervisch
- Max Milo Editions
- 30 Août 2012
- 9782315004256
« C'est le jeu ma pauvre Lucette ! »
(Qu'est-ce que le bonheur ?)
« Le boeuf, le goût d'être ensemble. »
(Qu'est-ce que la religion ?)
« Parce que vous le valez bien. »
(Qui suis-je ?)
Les « créatifs » de pubs ont l'air de nous apprendre à vivre à travers les grands « concepts » de la philosophie, comme le bonheur, la liberté, la nature, le moi ou la religion. Mais combien de grammes de philo dans ce monde de pub ? C'est la question que pose cet essai, sans oublier de mettre une dose d'humour dans ses ingrédients.
Né en 1974 à Rouen, Gilles Vervisch est agrégé de philosophie, professeur en lycée et animateur radio. Il est l'auteur de Comment ai-je pu croire au Père Noël ? (2009), De la tête aux pieds (2010), et de Tais-toi et double ! (2011). -
La philosophie enseignée à ma chouette : Abécédaire déraisonné
Yves Cusset
- Max Milo Editions
- 12 Août 2007
- 9782315001996
A comme Amour (extrait)
II n'existe que deux grands types d'amour : l'amour physique et l'amour sexuel. Pourtant un seul nom suffisait à l'origine à désigner les deux : Eros. Mais Eros est devenu exclusivement sexuel le jour où l'on a découvert que, sous le nom d'amour, la courtoisie du désir (« Permettez-moi, Madame, de vous baiser ») cachait en réalité la sauvagerie des pulsions (« Oh Madame, t'es trop bonne »). Ce qu'un docteur viennois un peu fripon, qui avait la drôle de manie d'allonger ses patientes pour mieux déshabiller leur âme, résuma approximativement en ces mots à la fin du XIXe siècle : « Le désir, c'est l'alibi bidon qu'on s'invente pour cacher nos pulsions ». Et l'alibi bidon devint par un étrange lapsus la libido. « Ah le voyou ! », ont tenté de rétorquer les puritains choqués, mais de manière trop timide, de la sorte que leur plainte devint « I love you ».
Yves Cusset a 44 ans. Professeur de philosophie, il est aussi comédien et auteur de solos philosophiques qu'il a présentés sur de nombreuses scènes de France, notamment à Avignon. -
Avec Descartes, Kant est l'auteur phare de la modernité : son influence dans les sciences, la morale, la politique et l'esthétique, est considérable. Une grande partie des dilemmes éthiques (biologie, médecine...) font référence aujourd'hui à la pensée kantienne. Connaître sa philosophie apparaît comme un impératif pour s'orienter à travers les grandes questions qui innervent notre modernité.
Le présent ouvrage expose ainsi les traits saillants de la réflexion kantienne et propose une interprétation de celle-ci, rompant avec le cliché d'un Kant humaniste plaçant l'homme au-dessus de tout. Il défend l'idée que l'homme est un des échantillons les plus imparfaits du véritable objet de la pensée kantienne, à savoir l'être raisonnable en général.
Agrégé et docteur en philosophie, Thibaut Gress enseigne la philosophie à l'Institut catholique et au lycée Charles Péguy de Paris. Il a écrit plusieurs essais sur Descartes.
Sébastien Barbara, professeur de philosophie, est également un artiste peintre, formé à l'école supérieure d'art et de design de Reims. -
Comprendre Bataille
Olivier Koettlitz, Nathalie Grall
- Max Milo Editions
- 6 Janvier 2017
- 9782315008452
En empruntant diverses formes d'expression qui vont du récit de fiction halluciné à l'essai théorique en passant par le fragment, Bataille exerce toujours une influence, le plus souvent souterraine, sur la littérature, la philosophie, les sciences humaines et les arts. La variation de ses centres d'intérêt et les enjeux que ceux-ci soulèvent sont animés d'une profonde unité et témoignent d'un sens aigu des problèmes qui taraudent notre humanité commune.
Empruntant un chemin balisé par quelques entrées caractéristiques d'une pensée non systématique, ce livre invite à mieux comprendre ce que Bataille appelle la « souveraineté », qui est à la fois une expérience de pensée et de vie salutaire pour nous ici et maintenant.
Olivier Koettlitz enseigne la philosophie générale et appliquée depuis de nombreuses années à l'École supérieure des arts appliqués et du textile (ESAAT) à Roubaix.
Nathalie Grall, diplômée de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, lauréate du Prix Grav'x en 1989, sera en 2013 l'invitée d'honneur de la 55e exposition de gravures originales de « Pointe et burin » à la fondation Taylor à Paris. -
« J'ai entrepris d'examiner les tendances à la mode dans l'art et la littérature et de prouver qu'elles ont leur source dans la dégénérescence de leurs auteurs, et que ceux qui les admirent s'enthousiasment pour les manifestations de la folie morale, de l'imbécillité et de la démence plus ou moins caractérisées. »
M. N., 1894.
Troublant pour qui le lit à la lueur de notre époque, cet ouvrage sur le déclin de l'Occident et de ses créateurs a connu un immense succès à travers l'Europe à la fin du XIXe siècle. Une prose flamboyante, souvent burlesque, qui n'a épargné personne : Nietzsche, Zola, Ibsen, Verlaine... Et pour conclure, des lignes aussi visionnaires que délirantes sur l'avenir du XXe siècle.
Max Nordeau, né en 1849, fut médecin, philosophe, écrivain, homme politique...
Médecin, penseur et homme de lettres, figure emblématique du sionisme, fut l'un des auteurs les plus célèbres et les plus controversés de l'Europe de la fin du siècle dernier. Germanophone, né à Budapest, fils d'un rabbin polonais, grand voyageur, il vécut à Paris dès 1880 en qualité de correspondant de la Neue Freie Presse de Vienne. -
Derrida ; un démantelement de l'occident
Jean-Clet Martin
- Max Milo Editions
- 17 Octobre 2013
- 9782315005338
La déconstruction est le concept qui a rendu mondialement célèbre Derrida. Mais personne encore n'a exploré suffisamment cette stratégie de déconstruction, fragmentaire plus que monumentale. Pour la première fois, Jean Clet Martin en offre une lecture intégrale.
Il suit le cheminement de Derrida, tendu vers le lointain, l'ailleurs, pratiquant une véritable expérience de la « différence ». S'y affirme une autre vision de l'homme, de la femme, de la sexualité, de l'ami, de l'animal... L'Occident n'a jamais su penser l'Autre, refusant de concevoir la différence à laquelle notre économie impose l'identité d'une pensée unique.
Mais penser vraiment, c'est entrer dans une confrontation, dans une différence radicale au risque de se perdre. Penser avec justice nous entraîne sur une limite qui n'est pas celle de l'homme blanc, majoritaire, lui qui consomme tous les vivants et détruit ce qui apparaît comme étranger. D'où le besoin urgent de créer des mots nouveaux, d'aller voir ce qui circule dans la marge, hors de l'Occident mais encore dans les folies de l'art si souvent incomprises.
La déconstruction apparaît alors en un dépaysement qui fait de Derrida comme un Peau Rouge ou un marrane solitaire...
Jean Clet Martin est philosophe. Traduit au Japon et aux États Unis, il a successivement publié des ouvrages sur Deleuze (Payot), Borges (L'éclat), ou encore sur la peinture de Van Gogh (Le Seuil). Il a créé le site Strass de la philosophie. -
Libre comme Spinoza ; une introduction à la lecture de l'éthique
Denis Collin
- Max Milo Editions
- 9 Avril 2014
- 9782315006564
Spinoza est le principal et le plus génial représentant de ces « Lumières radicales » identifiées par l'historien Jonathan Israël. Il n'est pas un penseur solitaire, mais un homme engagé à sa façon dans un puissant mouvement qui vise l'émancipation humaine. Avec Spinoza s'annonce « le crépuscule de la servitude ». Et c'est bien d'un grand commencement dont il s'agit.
Il ne faut pas se méprendre. Les lumières de Spinoza ne consistent pas seulement à dissiper les prétendus mystères et les brumes de la religion pour leur substituer la connaissance scientifique, rationnelle, de la réalité (Dieu ou la nature). Spinoza n'est pas seulement un démystificateur : il ne s'agit pas d'ôter les fleurs imaginaires qui camouflent les chaînes mais de briser les chaînes qui asservissent l'homme pour cueillir la fleur vivante. Comprendre les lois de la nature, c'est très bien, mais plus utile encore est la compréhension des lois de la nature humaine, la compréhension des mécanismes affectifs qui permettent la domination des uns et la servitude de tous. C'est le sens profond de L'Éthique : comment se libérer, comment bien vivre ? Les plus grands, Diderot, Hegel, Marx, se nourriront de cet enseignement-là.
Denis Collin est philosophe et professeur de philosophie. Il a publié de nombreux ouvrages en philosophie générale ou en philosophie politique et morale, des études consacrées Marx, Machiavel ou Vico. Ses articles et contributions sont disponibles sur le site Philosophie et politique. -
Michel Foucault à travers ses écrits annonce non seulement que Dieu est mort, mais que l'homme également agonise.
Il interroge des objets jugés indignes qui n'ont jamais été pris en compte par la philosophie. C'est le cas de la criminalité, la folie, la sexualité, les excès de la littérature et du mal. Il en propose une histoire extraordinaire. Au lieu de comprendre nos sociétés par ce qu'elles exhibent, Foucault insiste sur ce qu'elles cachent pour y déceler une nouvelle image, une autre photographie de nos valeurs.
Ce petit essai nous permet d'appréhender un penseur complexe et une philosophie qui démolit à coups de marteau les idoles de la modernité.
Jean-Clet Martin est philosophe et romancier. Spécialiste de Derrida et de Deleuze, il fut directeur de programme au Collège international de philosophie de 1998 à 2004.
Laura Acquaviva collabore régulièrement à des projets artistiques à l'étranger où elle expose (Japon, Australie, Espagne...). -
Traité des trois imposteurs ; Moïse, Jésus, Mahomet
Anonyme
- Max Milo Editions
- 19 Mars 2002
- 9782315002528
Ce texte étonnant d'audace et presque provocateur connut un succès extraordinaire durant tout le XVIIIe siècle. Il fut édité dans toute l'Europe, on le recopia à la main des dizaines de fois, la reine Christine de Suède offrit une petite fortune pour en obtenir un exemplaire et l'on discuta sans fin de l'auteur probable. On l'attribua même à Frédéric II de Prusse. La police parisienne, alertée, finit par arrêter les libraires qui le vendaient.
La raison en était simple : c'est que, selon le mystérieux auteur, visiblement familier de l'oeuvre de Spinoza, toutes les religions étaient des fables entretenues par des imposteurs, de mèche avec le pouvoir politique pour tyranniser le peuple.
En réalité, il datait de la fin du XVIIe siècle et il s'inspirait probablement des archives de Spinoza, conservées aux Pays-Bas après la mort du philosophe. Méconnu du grand public, voire tenu sous le boisseau pour des raisons évidentes, il démontre qu'il exista un siècle avant l'Europe des Lumières un puissant courant libertaire, celui-là même qui aboutit à la Révolution française.
L'importance historique du Traité des trois imposteurs ne peut cacher sa modernité et son actualité dans ce XXIe siècle qu'assombrissent déjà les conflits religieux. -
Comprendre Rousseau
Marie-Pierre Frondziak, Laura Acquaviva
- Max Milo Editions
- 9 Juillet 2015
- 9782315006908
Pourquoi les hommes, qui ont tant besoin les uns des autres, sont-ils toujours en opposition ?
Cette introduction à la pensée de Rousseau, à partir de ses quatre oeuvres majeures : Discours sur les sciences et les arts, Discours sur l'inégalité, Du Contrat social et l'Émile, nous permet de comprendre en quoi ce personnage à contre-courant de son temps est un précurseur. Rousseau est l'un des rares penseurs de son époque à dénoncer l'idée de progrès, source de la corruption des hommes. Il s'agit pour lui de repenser la société politique et de la changer, dans l'objectif d'une émancipation humaine de tous les pouvoirs.
Marie-Pierre Frondziak enseigne la philosophie et est animatrice de l'Université populaire d'Evreux. Elle a contribué à l'ouvrage collectif Le temps vécu (SEDES, 2013) et au Dictionnaire des inégalités (Armand Colin, 2014).
Laura Acquaviva est illustratrice et graphiste. Aux éditions Max Milo, elle a notamment illustré Comprendre Foucault (Jean-Clet Martin, 2014) et Machiavel (Denis Collin, 2015). -
Affirmer une théorie et vivre le contraire, est-ce une contradiction, un mensonge, une folie, une liberté ?
Rousseau écrit un traité d'éducation grâce à l'abandon de ses cinq enfants, Kierkegaard compose des textes religieux quand il vit en libertin, Beauvoir fonde la philosophie du féminisme tout en jouissant d'une relation servile à son amant américain, Foucault exalte le courage de la vérité et organise le secret sur son Sida, Deleuze hait les voyages et devient le philosophe du nomadisme...
Qui sommes-nous lorsque nous pensons ? Plusieurs, sans doute, comme le montrent les penseurs qui s'inventent des personnalités multiples à travers leurs théories. Au lieu de dénoncer leurs erreurs ou leur hypocrisie, François Noudelmann étudie le plus complexe des mensonges, celui envers soi-même, à travers les angoisses, les fugues et les métamorphoses de ces philosophes au double je.
" Un texte magnifique et une analyse brillante des distorsions entre les idées proclamées et les vies menées " Les Inrocks
François Noudelmann a écrit de nombreux essais sur la littérature et la philosophie, traduits en une dizaine de langues. Il a dirigé le Collège international de philosophie et enseigne actuellement à l'université de Paris 8 et à New York University. -
Comprendre Herbert Marcuse
Denis Collin, Sébastien Barbara
- Max Milo Editions
- 20 Juin 2017
- 9782315007981
Pourquoi revenir à Herbert Marcuse aujourd'hui ? Désigné par les commentateurs comme l'inspirateur des mouvements contestataires de 1968, classé parmi les « freudo-marxistes », il semble qu'il soit aujourd'hui passablement oublié.
À tort. Marcuse est d'abord un philosophe qui s'inspire de la grande tradition de la philosophie allemande, celle de Kant, Hegel et Marx. Commentateur scrupuleux de Hegel, Marcuse en produit une lecture critique vivifiante, loin des idées toutes faites sur ce maître éminent. Fidèle à Marx - mais pas aux marxisme standard, ce qui lui a valu l'hostilité de tous les gardiens du temple marxiste - il lie étroitement la critique sociale à la théorie analytique de Freud. Bref avec Marcuse, c'est tout un pan de la culture moderne que nous sommes invités à reparcourir.
Mais Marcuse est aussi l'un des penseurs de la théorie critique. Son objet, c'est la société industrielle avancée, la nôtre. On pourrait croire que ses oeuvres décrivent notre présent alors qu'elles ont été écrites voilà un demi-siècle et plus. La « désublimation répressive », l'utilisation du principe de plaisir au profit de la domination, c'est bien quelque chose qui a pris aujourd'hui une ampleur que l'on pouvait à peine soupçonner au moment où Marcuse écrit Éros et civilisation ou L'homme unidimensionnel. Comment ne pas voir que l'extension indéfinie du marketing et des techniques de la communication produisent cette uni-dimensionnalité de la pensée que Marcuse analyse et dénonce si vigoureusement ?
Enfin Marcuse est un philosophe de la culture. L'art et le sens du beau sont, pour lui, essentiellement libérateurs. S'il continue de penser nécessaires l'émancipation politique et la transformation des rapports sociaux, il sait que la libération humaine est celle de l'individu qui doit reprendre possession de lui-même en se débarrasser de l'aliénation. Il ne s'agit pas de dessiner un avenir plus rationnel mais surtout la perspective d'une vie plus libre et plus belle.
Denis Collin est professeur de philosophie, docteur en lettres et sciences humaines. Il a publié Morale et justice sociale (Éditions du Seuil, 2001), Revive la République (Armand Colin, 2005), Le Cauchemar de Marx (Max Milo, 2009), La Longueur de la chaîne (Max Milo, 2011), Comprendre Marx (Max Milo, 2012). -
Le suicide a été vanté dans l'Antiquité gréco-latine comme un geste d'honneur (mieux vaut une mort digne qu'une vie infâme) avant d'être condamné par les religions ou d'être vu comme une pathologie par la psychiatrie. Simon Critchley parcourt sans jugement les histoires de suicides, de Sénèque à Kurt Cobain, et démonte les arguments moraux et théologiques selon lesquels un individu n'a pas le droit de disposer de sa vie. Mais inversement il critique l'individualisme qui prétend que chacun est l'exclusif propriétaire de soi-même.
Simon Critchley bâtit sa réflexion sur les lettres laissées par les disparus, et qui font du suicide une adresse aux autres et obligent à interroger le sens de toute vie.
Simon Critchley est un philosophe anglais contemporain, auteur d'une vingtaine d'essais dont plusieurs, traduits en français, ont connu un grand succès : De l'humour (2004), Une exigence infinie (2013), Le Jour et l'heure (2015), Les Philosophes meurent aussi (2010), Bowie, philosophie intime (2015). Grand connaisseur de la pensée européenne, il est professeur à New School for Social Research à New York. Il est aussi aussi chroniqueur au New York Times, et intervient dans la vie publique sur les questions d'éthique. -
Et si nous enlevions les bouchons de nos oreilles pour entendre enfin le son des idées? La pensée fait du bruit, nous l'avons oublié : de grands vacarmes ou de légers bruissements. La voix des philosophes, leurs accents, font partie de leur pensée. Même dans leurs écrits nous entendons des cris et murmures. Depuis les dispositifs acoustiques de l'Antiquité jusqu'à l'utilisation du microphone aujourd'hui, François Noudelmann pose son stéthoscope sur la philosophie. Il étudie les milieux sonores les plus favorables à la réflexion et propose une écologie sonore de la pensée.
François Noudelmann a écrit des essais sur la littérature et la philosophie, traduits en une dizaine de langues, dont Le Génie du mensonge (Max Milo 2015), Les Airs de famille, une philosophie des affinités (Gallimard 2012), Le Toucher des philosophes. Sartre, Nietzsche et Barthes au piano (Gallimard 2008, Grand prix des Muses). Il a dirigé le Collège international de philosophie et fut producteur à France-Culture. Il est aujourd'hui professeur à New York University où il dirige le Center for French Language and Cultures. -
Is it a contradiction, a lie, a madness, a freedom to affirm a theory and live the opposite?
Rousseau writes a treatise on education thanks to the abandonment of his five children, Kierkegaard composes religious texts while living as a libertine, Beauvoir founds the philosophy of feminism while enjoying a servile relationship with her American lover, Foucault exalts the courage of truth and organizes the secrecy of his Aids, Deleuze hates traveling and becomes the philosopher of nomadism.
Who are we when we think? Several, no doubt, as shown by the thinkers who invent multiple personalities through their theories. Instead of denouncing their errors or hypocrisy, François Noudelmann studies the most complex lie, the one towards oneself, through the anxieties, fugues, and metamorphoses of these double-sided philosophers.
François Noudelmann teaches at New York University, where he directs the Maison française. He has written numerous essays translated into a dozen languages, including Le toucher des philosophes : Sartre, Nietzsche et Barthes au piano (Gallimard, 2008), Le génie du mensonge (Max Milo, 2015) and Penser avec les oreilles (Max Milo, 2019). -
Pourquoi nous ne sommes pas chrétiens ; 40 écrivains et philosophes
Collectif
- Max Milo Editions
- 4 Septembre 2009
- 9782315002368
« Après Auschwitz », ce n'est pas tant l'art qui devenait impossible. C'est plutôt le chrétien, qui « aura vécu ». Il n'y aura pas eu « les chrétiens », quand il le fallait.
Michel Deguy
Ridiculiser la religion est une vertu. Le blasphème est, plus que jamais, non seulement excusable, mais nécessaire.
Patrick Declerck
Témoignant d'un christianisme éteint, le cadavre de Dieu est soustrait à toute ressaisie de sa mort par le vif. L'ère du « pour en finir avec le jugement de Dieu » est consommée.
Véronique Bergen
Avec des textes de : Malek Abbou, Bernard Andrieu, Éric Arlix, Antonin Artaud, Bernard Aspe, Sylvain Auroux, Georges Bataille, Franco Berardi, Véronique Bergen, Julien Blaine, Benoît Casas, David Christoffel, Patrick Declerck, Michel Deguy, Denis Diderot, Philippe Di Folco, Camille Dumoulié, Maurice Godelier, Ludovic Hary, Alain Helissen, Alain Jugnon, Jean-Pierre Klein, le Comte de Lautréamont, Jean-Clet Martin, Quentin Meillassoux, Luis de Miranda, Didier Moulinier, Joseph Mouton, Jean-Luc Nancy, Friedrich Nietzsche, Guillaume Paoli, Serge Quadruppani, Olivier Razac, Fernando Savater, Ian Soliane, Bernard Stiegler, Michel Surya, Laurent de Sutter, Bruno Tackels. -
Qui était Nietzsche ? Que pensait-il ? Quel a été son parcours, depuis ses années de jeunesse jusqu'à ses années de maturité ?
Si nous devions qualifier la philosophie de Nietzsche, nous l'appellerions la philosophie joyeuse. À l'opposé des clichés qui pèsent sur son nom, Nietzsche est le philosophe de la créativité et de la vie. Du point de vue esthétique, il révolutionne la théorie de la forme. Du point de vue de la théorie de la connaissance, il introduit la créativité au coeur des processus de savoir. Et du point de vue de la théorie de l'être, il redonne vie au mouvement de la réalité.
Nietzsche a élaboré un véritable système philosophique, le perspectivisme, ouvert, dynamique et fécond. Des atouts qui rendent la pensée de Nietzsche d'autant plus fondamentale et actuelle.
Docteur en philosophie, spécialiste de Nietzsche, Romain Sarnel en est le traducteur le plus pointu. Il est l'auteur entre autres de Logique de la découverte philosophique, étude précédée d'une nouvelle traduction du Prologue de Zoroastre de Nietzsche (L'Arche Éditeur, 2000).
Naema Bellart, diplômée en graphisme et arts plastiques, prépare une exposition de peinture sur le thème Portraits de philosophes. -
Le principe de floraison ; manières végétales de faire des mondes
Thierry Marin
- Max Milo Editions
- 3 Janvier 2012
- 9782315004065
Le christianisme a mené une guerre contre le paganisme et ses manières végétales de faire des mondes, qui ont été reléguées dans l'indifférence ou la simple ornementation. Refoulées, elles n'ont cessé pourtant de rejaillir : en philosophie, mais aussi dans l'architecture ou la littérature. La description de la cathédrale gothique, de l'arabesque musulmane ou du roman proustien, par exemple, ouvrent un nouveau champ pour l'esthétique, comprise comme l'ensemble des expériences faites sur un monde commun pour créer des mondes nouveaux. Un principe de floraison dégagé au ras des herbes et de la poussée des plantes remplace alors le principe de raison sacrificielle juché au surplomb du monde, qui nous rend incapables d'entendre les forces imperceptibles de la croissance végétale. Comme un premier pas sur le chemin d'une nouvelle philosophie de la Nature...
Thierry Marin, né en 1971, est docteur ès Lettres et Arts. Directeur de Programme pour la période 2007-2013 au Collège International de Philosophie, il dirige un séminaire intitulé La plante décapitée. Il a notamment publié Les deux versants de l'oeuvre de J.M.G Le Clézio : des miroirs fous au visage indien (Presses Universitaires du Septentrion, 1999). -
« Ce petit livre est un bijou d'intelligence, de finesse, de culture, qui prend un objet technique sans rechigner et le tourne et le retourne comme Heidegger nous avait appris à le faire avec les chaussures de Van Gogh.
Ce qui frappe, c'est l'ambition d'une méditation sur les cartes de la modernité contemporaine, sur le fameux Grand Paris, sur le sujet, sur le pluriel, sans les faux-fuyants du postmoderne, de la citation absurde. Luis de Miranda se promène, il vous conte qu'il se promène, mais il vous mène avec une grande maîtrise et sait où il veut aller. Rien de gratuit dans cette rencontre de l'enseigne de kebabs sur la table de dissection de la Ville Néon. C'est plutôt une nouvelle méditation cartésienne après Descartes et Husserl : où le poêle et sa chaleur ont fait place au bruit vrillant du gaz dans un tube. Je suis, je crée, donc j'entends. »
Yann Moulier-Boutang, ancien élève de l'ENS, professeur agrégé d'économie à l'université de technologie de Compiègne, directeur de la revue Multitudes.
Né d'une rencontre inopinée avec un néon sur le quai du Louvre, ce livre a été composé à partir d'un séminaire donné par l'auteur à l'hiver 2012. Un voyage inspiré à travers la nuit, qui déchiffre les halos du passé et les reflets du présent pour donner à entendre une certaine magie du futur.
Luis de Miranda, philosophe, romancier, révélateur du créalisme, est notamment l'auteur d'un essai remarqué, L'art d'être libres au temps des automates (Max Milo, 2010). -
L'émancipation est le véritable fil conducteur de la pensée de Marx. Il ne s'occupe pas du capitalisme, ni du marxisme d'ailleurs, mais du capital : c'est à cette notion fondamentale qu'il s'agit de revenir pour comprendre la pensée et le communisme de Marx. Cela nécessite également de resituer la richesse de son argumentation à l'aune de son parcours de vie, et non plus du mythe qu'on a forgé autour du père du «marxisme». Denis Collin nous permet de comprendre quelles sont les idées de Marx et pourquoi il mérite d'être considéré comme l'un des plus grands penseurs de l'humanité.
Denis Collin est professeur de philosophie, docteur en lettres et sciences humaines. Il a publié Morale et justice sociale (Éditions du Seuil, 2001), Revive la République (Armand Colin, 2005), Le Cauchemar de Marx (Max Milo, 2009), La Longueur de la chaîne (Max Milo, 2011).
Yves Rouvière a également illustré, pour la collection «Comprendre», Freud (Hervé Castanet, Max Milo, 2011).