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On a longtemps pensé découvrir les lois de l'apprentissage en soumettant un rat à l'épreuve du labyrinthe. Certes, si on le récompense, le rat « apprend » le parcours. Mais à quelle question le rat répond-il réellement ? Que signifie le labyrinthe pour lui ? Comment interprète-t-il la récompense ? Aujourd'hui, la réussite du processus de l'habituation dans l'observation des primates n'est plus considérée comme le seul résultat du travail des humains. Elle tiendrait tout autant à la volonté des singes de se laisser approcher (la proximité des observateurs représenterait une protection pour eux). Pour certains, la prise en compte des dimensions relationnelles constitue un artefact qu'il faut éradiquer : l'animal répondrait en fait à une autre question que celle qui lui est posée. Selon d'autres, toute situation scientifique interrogeant les vivants relèverait elle-même de l'artefact. Les animaux ne « réagissent » pas à ce que nous leur soumettons : ils interprètent une demande et leur réponse traduit leur point de vue sur la situation. C'est à elle qu'il faut s'intéresser. Les scientifiques travaillant sur le bien-être animal suivraient-ils cette voie prometteuse ? Quelles sont les conditions permettant de tels changements ? Telles sont les questions que ce livre leur adresse. On y découvre que le fait d'interroger les animaux sur ce qui les rend heureux pourrait inciter les scientifiques à modifier leurs pratiques et admettre que le point de vue de ceux qu'ils étudient constitue en fait le véritable objet de leurs recherches.
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L'ignorance peut être autre chose que la pure absence de savoir ou que le simple fait d'être privé de connaissances possédées par d'autres : elle peut être surmontée, elle peut aussi être produite. Quels sont les variétés et les modes de l'ignorance, et pourquoi est-il essentiel d'en tenir compte dans les débats environnementaux et sanitaires ? Lorsqu'elle est « produite », comme l'estiment certains, comment l'est-elle ? L'ouvrage répond à ces questions et, au-delà de l'opposition tranchée entre l'ignorance conçue comme front de la science et l'ignorance stratégique, il explore une véritable « zone grise » qui constitue une partie de ce paysage : conflits d'intérêt, débats sur les sources de financement de la recherche, crise de la réplication des expérimentations. Quand et comment peut-on sortir de cette « zone grise » où tout devient indiscernable pour qualifier plus nettement les phénomènes en jeu ? Si nos enquêtes comme nos actions peuvent réussir ou échouer, échouer de manière épisodique ou persistante, sous l'action d'un tiers ou non, dans quels cas est-il raisonnable de relier ces échecs à des intentions ?
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La science au pluriel ; essai d'épistémologie pour des sciences impliquées
Léo Coutellec
- QUAE
- 13 Novembre 2015
- 9782759223992
Léo Coutellec propose dans cet ouvrage de construire un espace de réflexion critique sur ce qu'il nomme la science impliquée. Nom d'une science qui prend acte de sa responsabilité, attentive aux conséquences, une science qui ouvre la possibilité d'un questionnement sur ses finalités, qui ne revendique plus sa neutralité axiologique pour affirmer son objectivité, la science impliquée vise au partage des savoirs et des pouvoirs liés à ces savoirs. Pour l'auteur, l'enjeu est de doter la science d'un nouveau principe démocratique qui permettrait, non pas de la sortir de la tourmente sociétale dans laquelle elle semble être prise, mais de la penser au pluriel dans la profondeur de son implication radicale au réel. Sa réflexion épistémologique sur les sciences rejoint celle de l'éthique. Issu d'une conférence donnée à l'occasion du 20e anniversaire du groupe Sciences en questions, ce petit ouvrage renouvelle les réflexions épistémologiques et philosophiques au sein de la démarche scientifique et notre façon de penser la responsabilité dans les sciences.
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Les sciences face aux créationnismes ; ré-expliciter le contrat méthodologique des chercheurs
Guillaume Lecointre
- QUAE
- 22 Mars 2018
- 9782759227686
Les théories scientifiques sont-elles une affaire d'opinion ? A-t-on vu des politiques donner leur avis sur la théorie atomique, la théorie de la dérive des continents, la théorie des cordes ? Alors, quel problème pose donc la théorie de l'évolution ? Dans cet ouvrage, l'auteur examine les stratégies des discours pseudo-scientifiques de divers courants créationnistes qui sollicitent la communauté scientifique pour qu'elle participe à une « quête de sens ». Il met au coeur de ce problème la question des critères de scientificité et place l'enjeu sur l'enseignement des sciences. En effet, contrairement à ce que prétendent les créationnismes qui se présentent comme victimes du dogmatisme, le combat des scientifiques n'engage pas des théories ou des faits mais témoigne de leur attachement au respect des méthodes scientifiques. L'une des actions majeures des scientifiques revient alors à expliciter pour le public la nature de leur contrat méthodologique. Il en va, pour le futur, de ce qu'on enseignera comme « science » à l'école publique.
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Ce petit livre revisite un sujet que nous croyons tous trop bien connaître : l'incompétence. Et pour cause : celle-ci est sans doute la première de nos compétences. Mais il est question ici de cette incompétence que j'appelle « systémique », celle que génère notre société technoscientifique et qui fait qu'un nombre croissant de nos décisions sont prises en « méconnaissance de cause ». Nous n'avons pas encore pris toute la mesure de la technopuissance et de l'incompétence qui lui est associée, et encore moins nous sommes-nous adaptés à cette nouvelle société. Cependant, plutôt que de tirer sur l'incompétent, je montre que nous aurions intérêt à changer notre fusil d'épaule. Dans une société technoscientifique et globalisée comme la nôtre, les notions de compétence et d'incompétence sont à redéfinir. Plusieurs résultats récents montrent que cette incompétence systémique peut être aussi une voie de progrès. L'incompétence peut être créatrice, et la compétence destructrice. Plus exactement, la « mécompétence » joue aujourd'hui un rôle essentiel, en particulier dans les processus de création et de la gouvernance.