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La splendeur du monde : Aller à la rencontre de la beauté
Laurence Devillairs
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- Essais - Documents
- 15 Mai 2024
- 9782234094406
« C'est beau ». En trois mots, tout est dit. Devant un paysage comme devant un tableau, les mêmes trois mots. Que veulent-ils dire ? Qu'expriment-ils : un plaisir, une préférence, une appréciation culturelle ? Et si c'était tout cela à la fois et bien plus encore ? Et si la beauté, notre capacité à la voir, à la sentir et à l'entendre, était la manière singulière et profonde que nous avons d'être vivants, sur cette Terre ?
Au fil d'une trentaine de textes lumineux, mettant en scène ses propres expériences esthétiques, Laurence Devillairs tente d'élucider le mystère de la rencontre avec la beauté et nous invite à réapprendre à voir le beau, qui nous échappe souvent par manque de temps ou conformisme.
Elle propose pour cela des « exercices d'esthétiques appliqués » - tenter d'apprécier ce qu'on n'aime pas, voyager comme Bouvier sans attentes ni plans, accomplir non pas une bonne action mais un beau geste. Le jeu en vaut la chandelle ; qu'elle soit naturelle, créée ou bien même morale, la beauté nous fait une grande promesse, celle d'être émerveillés, changés et d'exister de façon plus accomplie. -
Moi aussi je pense donc je suis : Quand les femmes réinventent la philosophie
Elodie Pinel
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- Essais - Documents
- 14 Février 2024
- 9782234096608
Simone de Beauvoir, Hannah Arendt, Simone Weil... difficile pour la plupart d'entre nous de citer d'autres noms de femmes philosophes que ceux-là. Sans doute parce que la plupart d'entre elles n'ont pas eu la chance de se voir attribuer le noble statut de « philosophe », tantôt qualifiées de « femme de lettres », ou au mieux de « penseuses » et « intellectuelles ». Et pour les quelques chanceuses qui sont au panthéon des philosophes, on ne connaît bien souvent qu'une infime partie de leur pensée, ou on les réduit à leur pensée féministe.
Ce livre vous invite à changer de point de vue et à reparcourir l'histoire de la pensée à travers celle de femmes qui ont fait oeuvre de philosophe, alors qu'elles étaient soit exclues de l'institution soit empêchées par les hommes. Vous découvriez une pensée riche, originale, des sujets forts, des formes inattendues, novatrices, car il a bien fallu faire preuve de créativité pour faire entendre sa voix.
Pour Elodie Pinel, elle-même professeure de philosophie, il est plus que temps de prendre au sérieux ces femmes philosophes, d'entrer pleinement dans leur oeuvre et de militer pour qu'elles intègrent les programmes scolaires et que leurs idées infusent enfin dans notre société. -
Ce livre s'inscrit dans le prolongement direct du précédent, La Mémoire, l'histoire, l'oubli, dont il explore l'une des pistes laissées ouvertes : celle de la reconnaissance.
Ce thème, il le parcourt dans ses diverses acceptions, en partant pour cela de ses divers répertoriés par les dictionnaires : la reconnaissance comme processus d`identification (je reconnais cette table) ; se reconnaître soi-même (je me reconnais le même qu'hier ou qu'il y a vingt ans même si j'ai changé) ; la reconnaissance mutuelle (je vous reconnais dans votre différence, et même, je vous suis reconnaissant).
Paul Ricoeur fait le pari que cette diversité lexicale n'empêche pas la constitution d'une philosophie unifiée de la reconnaissance, philosophie qui fait jusqu'ici complètement défaut et que Ricoeur est le premier à tenter. -
La joie est plus profonde que la tristesse : entretiens avec Alexandre Lacroix
Alexandre Lacroix, Clément Rosset
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- 2 Octobre 2019
- 9782234088580
« Tout est foutu, soyons joyeux. » « Rassurons-nous, tout va mal. » Voilà les maximes préférées de Clément Rosset, telles des remèdes à notre époque contemporaine angoissante. Il nous apprend à nous foutre de tout et à rester joyeux malgré notre condition de mortel, à être capable d'embrasser gaiement l'existence pour accéder à la sagesse et au bonheur, à écarter toute raison de désespérer.
Clément Rosset a accordé une quinzaine d'entretiens à Alexandre Lacroix pour Philosophie magazine entre 2006 et 2017. Nous en avons sélectionné huit, qui permettent de faire un premier pas dans la pensée de ce grand homme. Philosophe de la joie et du tragique, mais non pessimiste, Clément Rosset défendait une vision incarnée de la philosophie, loin de l'image du penseur dans sa tour d'ivoire. Il défendait surtout un réalisme absolu et radical. Pour lui, seul le réel existe.
Le recueil idéal pour s'initier à la philosophie et découvrir les grands philosophes - Nietzsche, Spinoza, Platon, Heidegger, Pascal, Bergson - en décortiquant Tintin, Gaston Lagaffe ou encore un morceau de camembert. -
« Un monde où les idées n'existeraient pas serait un monde heureux car il ne comporterait pas ces forces si puissamment conditionnantes qui contraignent l'homme à des actions inappropriées, ces dogmes sacro-saints au nom desquels les pires des crimes sont justifiés, les plus grandes folies méticuleusement rationalisées. » Aldous Huxley, préface à La première et dernière liberté.J. Krishnamurti n'a eu de cesse de réfléchir à la manière dont l'homme pouvait accéder à la vérité de la vie en se libérant de ses entraves que sont les idées préconçues, les traditions et les systèmes de pensée. Celui qui, toujours, refusa d'être perçu comme un penseur, un gourou ou un philosophe ne livre en aucun cas des solutions. Il ne prescrit pas de remèdes. La marche vers la liberté et la découverte de soi doit aboutir par chacun, et en chacun. Car, et c'est sans doute sa seule conviction énoncée comme telle : pour comprendre le réel, encore faut-il prendre connaissance de soi. Et pour se connaître soi-même, la première étape vers la libération consiste à s'échapper du carcan du conditionnement. Fuir le sempiternel rôle d'imitateur que s'est attribué l'homme et laisser jaillir l'état créatif. C'est cette libération de l'esprit statique, du connu, qui permettra à tout homme d'accéder au rang d'architecte d'une société nouvelle. Car le monde est fait par les hommes, et le mal qu'il exhibe n'est que le fruit pourri de leurs propres souffrances.
L'éveil de l'intelligence s'impose sans conteste comme la somme des textes les plus lus de l'oeuvre krishnamurtienne. On y pénètre comme à l'intérieur de ces tentes où avaient pour habitude de se dérouler les causeries du « maître », dont une part importante est retranscrite dans cet ouvrage. Fidèle à sa « méthode », le penseur exhorte son auditoire à tenter d'éveiller son esprit de manière autonome, le soupçonnant parfois sans détour de sombrer dans le prêt-à-penser, le cliché, et l'amenant, lentement, par le dialogue et à grand renfort d'images, à voir et à comprendre en se dégageant du filtre de la pensée. Qu'il faut distinguer de l'intelligence. Nous vivons dans des concepts, des idées, c'est là le propre de la pensée. L'intelligence, au contraire, recouvre un « état de non-savoir » ; d'inter et de legere, elle invite à « lire entre les lignes ».
De la Suisse aux États-Unis, en passant par l'Inde et la Grande-Bretagne, ces brillantes retranscriptions des conversations publiques de J. Krishnamurti s'étalent entre la fin des années soixante et le début des années soixante-dix. Anonymes, scientifiques et musiciens animent l'échange de leurs expériences personnelles. La vie, la mort, la peur, la violence, la liberté et bien d'autres notions viennent appuyer la tentative d'immobilisation de l'esprit, de « mise en veille » pour appréhender notre intérêt dans le monde et dans la vie et approcher L'éveil de l'intelligence. -
Cette lumière en nous : La vraie méditation
Jiddu Krishnamurti
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- 11 Juin 2014
- 9782234078628
Krishnamurti (1895-1986) a été un penseur à contre-courant des idées reçues de son époque. Dès 1929, il a débuté une longue existence de prises de parole publiques à travers le monde qui, au-delà de sa disparition, continuent par l'écrit de fédérer une foule attentive. Sa bataille ? Réfléchir à la manière dont l'homme peut accéder à la vérité de la vie en se libérant de ses entraves ; l'accumulation de l'instruction, de la mémoire, des traditions et systèmes de pensée. Krishnamurti ne livre en aucun cas de remède. La marche vers la liberté et la découverte de soi aboutira par chacun, et en chacun. Car pour comprendre le réel, encore faut-il prendre connaissance de soi. Et pour se connaître soi-même, la première étape vers la libération consiste à fuir le carcan du conditionnement. Et laisser jaillir l'état créatif. C'est cette délivrance de l'esprit statique, du connu, qui offrira à chaque homme l'accès au rang d'architecte d'une société nouvelle.
Ce livre paraît à l'aube du troisième millénaire. Face à un tournant, il est de coutume d'imposer un bilan. Guerres, corruptions, misère : il est pour partie désastreux. Ne succombons cependant pas à la tentation de nous tourner vers ces instances supérieures que sont la politique, la religion et, pourquoi pas, la psychanalyse, en espérant trouver refuge dans une panoplie de solutions caduques.
Cet ouvrage suggère à celui qui mobilise son attention pour en parcourir ses pages de mourir à ce qu'il connaît trop bien, aux dogmes, aux entraves de l'éducation reçue, aux habitudes de pensée. Faire table rase de l'acquis. Comment ? Surtout pas en copiant l'ermite, en adoptant la position du lotus, en répétant des mantras. Ça n'est pas la méditation. La méditation, c'est l'attention pure, le silence de l'esprit, l'abolition des intermédiaires tel le langage, avec lesquels l'individu cohabite depuis la nuit des temps dans le plus grand des chaos. La méditation, c'est la recherche du tout et l'abandon du fragmentaire. « Il faut être à soi-même sa propre lumière » ou, selon l'enseignement de J. Krishnamurti, n'obéissez pas, ne suivez pas, le remède, allez le débusquer en vous-même.
Traduit de l'anglais pas Colette Joyeux -
« "Sois raisonnable et humain !" m'a lancé Jean Kahn, mon père, avant de se donner la mort. Ai-je bien suivi ce fil d'Ariane qui m'a été offert ? Lorsque beaucoup du ruban de la vie a déjà été déroulé, on se retourne parfois pour en juger l'aspect. J'en ai ressenti le besoin pour apprécier la cohérence d'un parcours, confronté aux questions, situations, dilemmes, engagements et combats auxquels j'ai été mêlé. Encore en cette année 2020, j'ai eu à prendre position et à analyser la crise sanitaire de la Covid-19. En tant que Président de la Ligue nationale contre le cancer, mobilisé pour la protection des personnes malades et spécialiste du sujet. Et en tant que citoyen engagé et attentif, explorateur anxieux de la "voie bonne" en tout domaine : la politique, la violence, le Progrès, les technologies, la vie humaine...
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Les années trente, dit-on, sont de retour. La droite intégriste et factieuse occupe la rue, l'ordre moral sort des catacombes, la crise économique pousse à la recherche d'un bouc émissaire et l'islamophobie prend le relais de l'antisémitisme. Cette analogie historique prétend nous éclairer : elle nous aveugle. Voulant lire ce qui arrive à la lumière de ce qui est arrivé, elle en occulte la nouveauté inquiétante.
Montrer que nous vivons un tournant historique, paradoxalement masqué par la référence incessante à l'Histoire ; appréhender ce moment crucial dans ce qu'il a d'irréductible au répertoire de nos vicissitudes : tel est le pari de ce livre. Et l'enjeu est existentiel autant qu'intellectuel. Si, comme l'écrit François Mauriac, « l'épreuve ne tourne jamais vers nous le visage que nous attendions », il nous incombe d'être à l'heure au rendezvous et de regarder en face le visage que nous n'attendions pas.Dans une époque qui tend à se prendre pour une autre, l'exactitude devient la tâche prioritaire de la pensée.A. F. -
Dewi et Eka sont de vraies jumelles nées dans la province sud du Kalimantan, à Bornéo. La première est sauvée d'un effroyable incendie dans lequel tout le monde pense qu'a péri Eka. En fait, cette dernière a été récupérée par une femelle orang-outan qui l'élèvera. Dewi, elle, sera l'une des femmes les plus brillantes de sa génération, et recevra le prix Nobel de physiologie et médecine. Eka, quant à elle, bien que recueillie dans une société humaine à dix ans, restera une enfant sauvage souffrant d'un grave retard mental.
Elle mourra misérablement. Les deux soeurs ont pourtant les mêmes gènes. Comment Dewi a-t-elle pu développer les outils d'un brillant épanouissement pleinement humain, quelles en furent les étapes et les conditions ? Pourquoi tout cela n'a-t-il pu s'enclencher chez Eka ?
Axel Kahn utilise la fiction pour introduire la thématique qu'il développe à travers un essai, s'attachant à enrichir, touche après touche, l'observation de ses héroïnes gémellaires dont l'image et l'exemple traversent l'ouvrage. Il rappelle le rôle de l'altérité de l'un et l'autre, comme deux bûches incandescentes qui s'embrasent l'une l'autre, et nous enjoint : « Osons vouloir, alors nous pourrons, peut-être. » -
Pour la première fois, Marcel Gauchet, l'un des intellectuels français les plus importants, accepte de retracer l'ensemble de son parcours et en donne les clés. Sa jeunesse et sa première formation, sa position en 68, son itinéraire intellectuel et politique, son rôle dans les revues où s'élabore la pensée de l'antitotalitarisme, sa place au Débat depuis la fondation de la revue en 1980, les grands affrontements de la vie intellectuelle française depuis une trentaine d'années, tels sont quelques-uns des moments de ce livre événement.
Mais surtout c'est l'occasion pour l'auteur d'effectuer la synthèse des aspects divers d'une oeuvre déjà considérable et depuis longtemps au coeur des polémiques les plus vives. Histoire de la religion, histoire politique, interprétation des totalitarismes, avenir des démocraties libérales, philosophie du sujet, ces facettes de son travail sont ici mises en relation les unes avec les autres de façon inédite. -
Des animaux et des hommes
Alain Finkielkraut
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- 5 Septembre 2018
- 9782234086630
« Aujourd'hui, notre pitié ne s'arrête plus à l'humanité. Elle continue sur sa lancée. Elle repousse les frontières. Elle élargit le cercle du semblable. Quand un coin du voile est levé sur l'invivable existence des poules, des vaches ou des cochons dans les espaces concentrationnaires qui ont succédé aux fermes d'autrefois, l'imagination se met aussitôt à la place de ces bêtes et souffre avec elles.
L'homme moderne est tiraillé entre une ambition immense et une compassion sans limite. Il veut être le Seigneur de la Création et il découvre progressivement en lui la faculté de s'identifier à toutes les créatures. Ainsi s'explique l'irruption récente de la cause animale sur la scène politique.
La nouvelle sensibilité aux animaux aura-t-elle le pouvoir de changer la donne ou l'impératif de rentabilité continuera- t-il à faire la loi, en dépit de tous les cris du coeur ? »
A. F. -
« Nous pensons toujours ailleurs » : éloge du déplacement, du décalage et du décentrage, cette phrase de Montaigne devient, sous la plume de Nicole Lapierre, le fil d'Ariane d'un voyage intellectuel sans pareil, dans le dédale des idées et des mondes, des époques et des lieux. Son enquête nous entraîne sur les pas de tous ces intellectuels déplacés qui s'en sont allés, justement, penser ailleurs, sortant des sentiers battus, refusant de rester à leur place, passant les bornes, franchissant les frontières, enjambant les barrières sociales, sans y être invités ni conviés. Arpentant un terrain d'aventure où se mettent en jeu et en péril des identités résolument vagues et mêlées, qui refusent classements, confinements et cloisonnements, elle nous fait découvrir une infinie galerie de portraits, de Georg Simmel à Edward Said, de Walter Benjamin à Paul Gilroy, en passant par Devereux, Deleuze et tant d'autres, un musée imaginaire où les idées prennent chair et vie. Éloge de l'entre-deux - un peu dedans, un peu dehors, déjà plus, pas encore -, cet essai amoureux, vagabondage passionnant et passionné, est aussi un livre-manifeste. Par leur vie, leur itinéraire et leurs travaux, les personnages élus par Nicole Lapierre sont autant de figures de l'intellectuel comme étranger, dont l'expérience décalée aiguise les interrogations et stimule la pensée. L'intellectuel critique est toujours une personne déplacée, parfois au sens propre, en raison de son histoire personnelle ou de contingences historiques, mais nécessairement au sens figuré. Le lecteur le découvrira en cheminant avec l'auteur, partageant sa réflexion itinérante, aux frontières des disciplines et aux confins des territoires : il est, heureusement, bien des manières d'être étranger.
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« J'atteins l'âge où proposer une utopie est un devoir ; l'âge où les époques à venir semblent toutes également éloignées : qu'elles appartiennent à des siècles lointains ou à de prochaines décennies, elles sont toutes tapies dans un domaine temporel que je ne parcourrai pas. » Le ton est donné par ces premières lignes : personnel, engagé, serein. Dans ce livre-manifeste, Albert Jacquard, en même temps qu'il raconte pour la première fois son enfance et sa jeunesse, livre ses convictions et expose son utopie. Convaincu que nous allons vers un monde d'où le travail-aliénation peut disparaître, il développe l'idée d'une « Cité où tout serait école », où l'on ne parlerait plus du déficit de la Sécurité sociale parce que les soins seraient intégrés au budget de l'Etat au même titre que l'Education ou la Défense, où l'accumulation des richesses céderait le pas à l'organisation des rencontres, où la technique cesserait d'être conçue pour asservir, etc. Utopie ? Bien sûr, mais raisonnable. Car qu'y a-t-il de plus raisonnable que de constater que nous sommes condamnés à inventer de nouvelles voies, faute de quoi le pire est certain.
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ENTRERENPHILO"Faire de la philosophie ?" Le plus souvent, cela intrigue ou inquiète : "C'est une matière trop complexe, trop abstraite pour moi !"Ce petit livre n'est ni un manuel, ni un aide-mémoire. Il n'a qu'une ambition : détruire les préjugés, en facilitant l'accès à cette discipline à partir de quelques interrogations. Par exemple : Qu'est-ce qu'"être libre" ? Une oeuvre d'art peut-elle être "belle" et pourtant ne pas me plaire ? Qu'est-ce qui différencie l'homme de l'animal ? Etc. Savoir passer les premiers obstacles peut permettre à chacun de gagner un temps précieux et faire de la philosophie une véritable aventure professionnelle.Agrégé de philosophie,Jean-Paul Jouaryenseigneau lycée Paul-Eluardde Saint-Denis.
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Axel Kahn a été membre du Comité national d'éthique de 1992 à 2004. C'est dire l'importance que la réflexion sur la morale occupe dans la vie et l'oeuvre de ce biologiste dont les prises de position sont bien connues, notamment son refus, pour des raisons éthiques, du clonage thérapeutique.Interrogé par le philosophe Christian Godin, il avance ici plus loin qu'il n'a jamais été sur la nature et les fondements d'une morale sans Dieu, sans transcendance, mais non moins soucieuse de règles et de normes que les morales traditionnelles.
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La philosophie dans tous ses états
Avital Ronell
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- 27 Septembre 2006
- 9782234067370
Ces entretiens avec Avital Ronell sont destinés à faire découvrir en France une figure tout à fait exceptionnelle de la nouvelle philosophie américaine. Comparée à Judith Butler (publiée chez La Découverte) dont elle est l'amie et la contemporaine, Avital Ronell, disciple et amie proche de Derrida avec qui elle enseignait aux États-Unis, a toujours suscité les passions. Engagée politiquement, elle aime choquer, déplacer les champs de pensée traditionnels, faire surgir des problématiques censurées ou interdites. Ses territoires de prédilection sont : la bêtise, l'addiction, la passion de l'épreuve ou du test, dans le sillage de la philosophie germanique et de la déconstruction française. Dans ce livre, elle parle à découvert de ses luttes, de ses trouvailles, des questions les plus brûlantes de la modernité, mais elle évoque aussi son enfance à Prague puis à Vienne, l'émigration de sa famille aux États-Unis pendant la guerre, la pauvreté, son parcours universitaire brillant, et nous fait partager une passion philosophique à l'état pur.
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Cet ouvrage était destiné à être remis à Jacques Derrida à l'occasion de son soixante-quinzième anniversaire. Un anniversaire qu'il n'aura pas connu puisqu'il fut arraché à la vie l'année précédente. Les auteurs de cet hommage international sont tous réputés pour leurs travaux personnels et pour leur lecture attentive de l'oeuvre de Derrida. Ayant tous fréquenté à la fois l'homme et l'oeuvre, Derrida aura signifié à leurs yeux une « ligne de vie » les tenant à l'écart des dogmatismes et des préjugés, leur ouvrant un avenir pour la pensée, pour l'écriture, pour la vie. Nous avons donc choisi d'ajouter le texte inédit de Derrida, Penser ce qui vient, où se dessine en vue d'une justice à venir, une révolution dans la pensée même de la révolution. L'oeuvre immense de Derrida, celle déjà publiée et celle aussi importante qui reste à venir, dépasse les frontières entre la philosophie, la littérature, le droit, la psychanalyse, le politique. Jean-Luc Nancy montre que là où Foucault, parlant de la folie, restait posté sur la rive de la raison, Derrida court le risque et la chance d'affoler la raison plutôt que d'arraisonner la folie. Ce faisant, avec la déconstruction des philosophies de la religion, on ne cesse d'examiner comment la théologie est construite comme discours, que ce soit celui de la chrétienté, du judaïsme ou de l'islam. Et comment le « retour du religieux » et de la religion sous sa forme la plus violente entrent en résonance avec les possibilités impressionnantes et les désavantages considérables de la mondialisation, du capital mondial et des nouvelles technologies médiatiques.On verra que tous les textes qui composent ce volume ont le mérite d'explorer la pensée de Derrida tout en la rendant aisément accessible à tout lecteur exigeant qui ne se satisfait pas du « penser-sans-peine » que répandent aujourd'hui les médias.
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Il y a quarante ans, on ne parlait que d'eux. Ils faisaient la une des journaux quand on les mettait en prison ou quand on les échangeait au milieu d'un pont. Et puis le camp communiste a basculé. Ils ont presque totalement disparu de la scène, balayés par les peuples et les anciens apparatchiks reconvertis en démocrates.
Depuis quelques années, les dissidents réapparaissent un peu partout. Comme leurs aînés, ils refusent la lutte armée et rejettent la violence. Ils n'ont pas d'ambition politique : ce sont des individualistes. Leur démarche est d'abord éthique. Ce qu'ils ont sous leurs yeux les révolte et ils décident de réagir, c'est tout. Comment ? En inventant des formes d'actions, à leurs risques et périls.
Michel Eltchaninoff est allé les rencontrer, là où ils vivent. À Téhéran, où une jeune femme qui ne supporte pas l'obligation de porter le voile enregistre un clip sur un toit de la ville et danse tête nue en compagnie de garçons. En Belarus, où des opposants, épuisés d'avoir pris tant de coups, créent des revues et des galeries d'art pour survivre sous la chape de la dictature. En Inde, où le successeur du Dalaï Lama, le 17e karmapa, s'est réfugié et tente de faire espérer le peuple tibétain en voie de disparition.
Qu'ils vivent en régime dictatorial ou dans un État corrompu, ils créent ou redécouvrent des moyens d'expression originaux. Loin des faux dissidents de l'extrême-droite complotiste d'aujourd'hui, loin des lassitudes occidentales, ils décident de faire de leur vie quelque chose dont ils puissent être fiers. -
On ne naît pas femme, on le devient
Fabienne Brugère
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- 10 Avril 2019
- 9782234086616
Simone de Beauvoir disait : « On ne naît pas femme : on le devient. » Puisant dans sa propre expérience et avec un regard sur le monde, Fabienne Brugère décline cette phrase à travers les différents âges de la vie, de la naissance, la jeunesse, l'âge adulte à la vieillesse, en montrant comment la femme est à la fois piégée et cependant en mesure de se libérer. Cette défense d'un féminisme ordinaire cherche non pas à victimiser les femmes mais à expliquer qu'elles peuvent changer leur quotidien et le cours de leur vie.
Ce livre est un plaidoyer pour la liberté, écrit par une philosophe engagée, qui travaille aussi sur le droit à l'hospitalité. -
Peut-on se libérer de ses genes ? l'épigénétique
Ariane Giacobino
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- 28 Février 2018
- 9782234084698
Ce que l'on mange, l'air qu'on respire, ou les stress intenses ont une influence sur notre ADN. L'environnement modifie nos gènes, comme s'il y laissait une cicatrice. Et cette cicatrice est, parfois, transmissible à nos descendants. Un traumatisme
vécu par une femme enceinte peut, par exemple, affecter son futur bébé.
Plus stupéfiant encore, cette transformation de nos gènes est réversible ! Cette découverte révolutionnaire s'appelle l'épigénétique. Et elle implique la fin du déterminisme génétique absolu.
De cette science découlent également le développement des cellules souches et les promesses d'une médecine personnalisée.
En suivant le parcours professionnel du docteur Ariane Giacobino, nous entrons de plain-pied dans le monde passionnant de l'épigénétique. -
Un monde juste est-il possible ?
Alain Renaut
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- 16 Janvier 2013
- 9782234074972
Un milliard d'êtres humains vivant avec moins d'un dollar par jour. 270 millions de morts, entre 1990 et 2005, sous l'effet de l'extrême pauvreté. Plus que toutes les pertes des guerres du XXe siècle. 18 millions de victimes, un tiers des décès mondiaux par an dus à la misère.
Ces données correspondent pour l'essentiel à la profondeur des inégalités entre les pays du Nord et ceux du Sud. Faut-il que les États riches s'emploient à remédier à la situation des États pauvres, et si oui, selon quelles modalités et à quelles conditions ? Cette question, qu'on désigne aujourd'hui comme celle de la « justice globale », est venue s'ajouter, depuis la fin des années 1970, à la question classique des inégalités. Quel peut être, au plan global ou mondial, l'analogue de ce que sont les politiques sociales au sein d'une société donnée ? S'agit-il, si l'on accorde que les États riches ont à contribuer au développement des pays pauvres, de procéder, là aussi, par des transferts de ressources ? Ou faut-il oeuvrer pour que les pauvres du monde accèdent à des « pouvoir-faire » les rendant capables de prendre en charge leur destin ?
Discutant ces options, envisageant d'autres perspectives encore, ce livre entreprend pour la première fois, en combinant approche politique et approche éthique, de construire une théorie systématique de la justice globale. -
Le retour des momies ; des pharaons aux cyborgs, la quête de l'éternité
Roland Portiche
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- 5 Avril 2017
- 9782234082397
Et si nous étions en train de réinventer les momies ?
Si l'antique croyance des Égyptiens, qui pensaient conquérir l'éternité en momifi ant les corps, retrouvait une actualité grâce à la science la plus avancée ?
Telle est la proposition originale de ce livre qui porte un regard nouveau sur la grande histoire des momies, depuis les périodes les plus reculées de l'Égypte ancienne jusqu'aux cyborgs, aux corps cryogénisés et aux avatars robotiques d'aujourd'hui et de demain.
Nous avons remplacé la résurrection des morts par la conservation du vivant. Les moyens diffèrent, mais le but est le même : vaincre la mort, défier la fuite du temps. Oui, les momies sont revenues ! Le même désir d'éternité qui habitait les anciens Égyptiens nous habite.
Pour prolonger indéfi niment notre vie, nous avons mis la science à la place de la magie. Un vieux rêve en train de se réaliser ou une passion à jamais impossible ? -
Philosophe engagée, Avital Ronell ne cesse de penser les symptômes de notre époque en avant-poste sur la ligne de front. Ce présent recueil rassemble quatre textes importants, précédés d'un avant-propos inédit, destiné à la traduction française.
Tropes d'assaut. Dans cet article-pamphlet devenu une bannière pour les intellectuels opposants à la guerre du Golfe, Avital Ronell scrute les mécanismes d'une logique de guerre meurtrière avec une acuité dont nous savons aujourd'hui à quel point elle était prophétique, puis complète sa réflexion d'une relecture pour notre temps du Projet de paix perpétuelle d'Emmanuel Kant.
Rétribution indirecte. La réédition en plusieurs langues du texte féministe radical, le scum manifesto, de Valérie Solanas, celle qui a tiré à bout portant sur Andy Warhol, est l'occasion pour Avital Ronell d'extraire de ce texte son noyau de colère et de révolte, et d'interroger à nouveau ce que l'on appelle la guerre des sexes.
Solitaire étrangère. Bordeaux, 1802. Friedrich Hlderlin est précepteur chez le consul de Hambourg. Son séjour lui inspire Andenken (« Souvenir »), l'un des sommets de sa poésie. Puis il se réfugie dans le silence. Plus d'un siècle s'écoule avant que Heidegger lui consacre un séminaire. Suivant pas à pas le commentaire du philosophe, mais aussi les traces de « l'étranger sacré » chez Hlderlin, Avital Ronell s'interroge sur l'expérience moderne du deuil tel que le poète l'a nommée.
L'indélicatesse d'un interminable fondu au noir Comment prendre congé d'un ami, sinon en accompagnant son sens aigu de la détresse ? Avec humour et gravité, pour saluer l'un de ses plus chers maîtres, Avital Ronell, avec cet émouvant hommage au blues de Philippe Lacoue-Labarthe, compose un portrait du philosophe qui est aussi un autoportrait de l'auteur aux prises avec la perte. -
Une liaison philosophique ; du thérapeutique entre Descartes et la princesse Elisabeth de Bohême
Yaelle Sibony-malpertu
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- 21 Novembre 2012
- 9782234069954
Cet ouvrage analyse la dimension thérapeutique qui sous-tend l'ensemble de la Correspondance entre Descartes et la princesse Élisabeth, fille aînée du roi déchu Frédéric V de Bohême - aussi surnommé « roi d'un hiver ». Sur fond d'exil aux Pays-Bas, l'un pour se libérer de tout carcan social, l'autre à cause de la guerre de trente ans, Descartes et Élisabeth cherchent ensemble quelles réactions avoir face aux événements traumatiques de l'existence et comment se les approprier en tant que sujets. Descartes met en pratique sa théorie du « contentement », et va jusqu'à dévoiler à la princesse les secrets de son équilibre physique et psychique. Quant à Élisabeth, c'est une femme qui a le courage d'affronter ses symptômes en tâchant de les connaître, d'en comprendre le sens et les enjeux profonds. Sa sensibilité la pousse à une exigence intellectuelle accrue, qu'elle satisfait en partie grâce à sa rencontre avec Descartes à qui elle demande de l'aider à se guérir. Descartes lui permet d'accéder à elle-même, explicitant dans ses lettres non plus la notion de dualisme mais celle d'union de l'âme avec le corps, montrant dans quel registre penser le « vrai homme ».
Par leur honnêteté intellectuelle et le lien transférentiel qui s'établit, ils donnent accès à certains mécanismes des passions, abordent la complexité des liens intersubjectifs.
Élisabeth va conduire Descartes à élaborer sa théorie des passions en prenant appui sur le vécu ; leur union épistolaire donnera naissance au traité des Passions de l'âme.