Bir Hakeim. Le nom claque comme un défi. La défense victorieuse de Bir Hakeim par les Forces Françaises Libres marque en effet un tournant dans l'histoire du général de Gaulle et du mouvement de la France Libre lancé dans des conditions difficiles en 1940. Le projet militaire et politique avait pour objectif de remettre la France dans la guerre après la défaite de la campagne de France. Et de le faire savoir internationalement. Contraints par leurs ressources et en conséquence, par les difficultés à se faire reconnaître comme un allié à parts égales, les Français libres ont dû attendre deux ans pour, enfin, faire entendre leur voix. La bataille de Bir Hakeim, on l'a dit souvent, montrait que l'armée française n'était pas morte en 1940 et qu'elle avait réveillé les Français occupés. Le livre a pour objectif de reprendre cette histoire sous des angles divers, du récit de l'événement à la mémoire de l'événement. Il met en perspective une réflexion sur l'expérience de guerre et le récit de guerre qui s'articule autour de différentes notions complémentaires, bien connues des historiens : l'événement, la place de l'individu dans l'événement-bataille, la longue durée de l'événement, la mémoire et le jeu des représentations.
L'auteur raconte l'histoire culturelle du travail selon les variations du regard que l'homme porte sur sa propre nature du milieu du xviie siècle au milieu du xixe siècle. Il indique les voies par lesquelles cette vision de l'homme et de son labeur sont devenues des normes juridiques.
Le foisonnement des doctrines pour définir le travail mais encore pour instaurer un ordre social qui fasse sa place à celui-ci est tel qu'il est difficile de trouver des césures chronologiques claires, étant posé une fois pour toutes que la Grande Révolution ne fut pas un bloc. En deux siècles, le travail change de base aussi sûrement que l'homme change ses propres assises. Le poème d'Eugène Pottier (1816-1887), dans sa première version qui daterait de 1871, synthétise toute une évolution culturelle du travail, de l'homme et de la société :
« Qu'enfin le passé s'engloutisse !
Qu'un genre humain transfiguré Sur le ciel clair de la Justice Mûrisse avec l'épi doré !
Ne crains plus les nids de chenilles Qui gâtaient l'arbre et ses produits, Travail, étends sur nos familles Tes rameaux tout rouges de fruits. » Remarque : le sujet de cette étude est au programme de l'agrégation.
Six des huit textes proposés dans cet ouvrage sont des biographies d'une ouvrière et d'ouvriers du xixe siècle qui travaillaient dans le secteur du livre (Proudhon compris) et qui ont joué un rôle important dans les luttes sociales et politiques qui ont eu lieu tout au long de ce siècle : travail des femmes, Chambre syndicale, restaurants ouvriers, associations diverses, journaux, entre autres.
Les travailleurs de la presse ont été très souvent à l'avant-garde des combats révolutionnaires. Peut-être parce que leur travail a la particularité de contribuer à la diffusion de la connaissance ? Les ouvriers du Livre participèrent activement à la Révolution de 1848, et à la Commune de Paris en 1871 : deux études développent leur rôle dans ces événements politiques et révolutionnaires.
Le travail forcé fut durant un demi-siècle omniprésent dans l'Empire colonial français : dès son introduction à travers le « régime de l'indigénat » vers 1887 jusqu'à son abolition en 1946, le travail forcé fut un élément clef du colonialisme français au xxe siècle.
La première partie documente les différentes formes du travail forcé dans les « quatre empires » : Afrique occidentale française (AOF), Afrique équatoriale française (AEF), Madagascar et Indochine, de son introduction par le régime de l'indigénat, en passant par les « prestations » en AOF, les « réquisitions » en AEF, les « recrutements » à Madagascar et les « engagements » en Indochine.
La seconde partie de l'étude retrace l'évolution du travail forcé durant quatre régimes successifs après son abolition par la Société des Nations :
La légalisation par la IIIe République en 1930, en passant par les réformes du Front populaire et le durcissement sous le régime de Vichy, jusqu'à son abolition par la France libre en 1946.
« Deffense aux François d'épouser des négresses, cela dégoûterait du service, et deffense aux noirs d'épouser des blanches, c'est une confusion à éviter ».
En 1674, l'article XX de l'ordonnance de Jacob Blanquet de La Haye, vice-roi, amiral et lieutenant pour le Roy dans tous les pays des Indes, pose clairement l'interdiction de l'intermariage à l'île Bourbon. Cette législation, ignorée dans les débuts du peuplement de la colonie, se voit renforcée par la suite lors du passage d'une société de subsistance à une société esclavagiste.
Pourtant, certains sont déterminés à « faire famille » et à déjouer les obstacles juridiques et sociaux mis en place contre ces unions interdites. C'est-à-dire rendre possible la transmission d'un héritage symbolique et matériel. Ces amours invisibles sont-ils vraiment secrets ? Au fil de l'archive, l'auteure retrouve ces familles, tolérées dans un entre-deux que révèlent les actes notariés et d'état civil, mais qui doit avant tout rester discret.
Familles transgressives, parfois gommées des mémoires, elles relatent la capacité de ces hommes et de ces femmes à résister aux modèles clivés de la société coloniale esclavagiste ainsi qu'une évidente disponibilité de l'île Bourbon (La Réunion) pour le métissage.
L'Astrolabe commandée par Dumont d'Urville quitte Toulon le 22 avril 1826 pour gagner les mers du Sud par le cap de Bonne-Espérance. Elle rejoint l'Australie, puis la Nouvelle-Zélande, avant de parcourir l'Océanie : Tonga, Fiji, îles Loyauté, Nouvelle-Guinée...
À Vanikoro, les épaves des deux navires de La Pérouse sont retrouvées. Son devoir accompli, Dumont d'Urville quitte Vanikoro et se dirige vers les Mariannes puis effectue la géographie du détroit des Moluques, et de là l'Astrolabe traverse les îles de la Sonde et reprend le chemin du Cap, puis de la France. Le 25 mars 1829, l'Astrolabe arrive à Marseille. Les savants participant à l'expédition font une riche moisson pour la géographie, l'ethnologie et les sciences naturelles, saluée au retour par Cuvier et de nombreux scientifiques.
Transcrit et publié aujourd'hui pour la première fois, le récit de Pierre-Adolphe Lesson possède une grande qualité descriptive et littéraire, contrastant avec le style "sec, formé de phrases brèves, hachées et sans grâces" de son commandant Jules Sébastien César Dumont d'Urville.
À l'écart des comptes rendus marqués par l'émerveillement de la découverte, ce récit au plus près des hommes offre au lecteur une histoire des rencontres remarquables entre des mondes étrangers les uns aux autres : Français et habitants autochtones bien sûr, mais aussi Français et habitants britanniques et hollandais des stations navales, et plus encore officiers, sous-officiers et simples marins. Qualités et défauts des hommes comme de la politique de la Royale donnent du caractère à cette oeuvre. Sa prose fleurie et intransigeante fait vivre les gens autour de lui. "Nous avons vécu de cette vie de contact ou les hommes apprennent à se connaître jusqu'au fond de l'âme."
L'auteur analyse à travers plusieurs exemples le phénomène de territorialisation de la vie politique, avec une actualisation des méthodes et une prise en compte de l'apport d'autres disciplines, en particulier la science politique mais aussi la géographie électorale telle qu'elle s'est renouvelée depuis plusieurs années. Les historiens du politique ont donc progressivement élargi leurs centres d'intérêt.
Ramenées à l'échelle locale, plusieurs questions s'imposent dès lors. À qui les électeurs charentais confient-ils les mandats représentatifs durant les XIXe et XXe siècles ?
Quelles sont les modalités d'accès et de maintien au pouvoir local ? Quelles sont les conditions d'exercice de ce même pouvoir?? Autrement dit, est-il possible de dégager, à travers l'analyse des structures profondes de la société politique charentaise, de ses permanences et de ses altérations successives, une identité politique particulière ?
À cet égard, la vie politique charentaise durant un siècle et demi est un bon champ d'observation des mutations politiques contemporaines et de l'articulation du pouvoir central et des pouvoirs locaux.
Révolte indienne... À cette évocation, plusieurs images hétéroclites viennent immédiatement à l'esprit : la photographie du chef apache Geronimo posant avec son fusil en 1887, une image en gloire du grand leader néo-inca Tupac Amaru II dans un manuel d'Histoire du Pérou, ou le passe-montagne du sous-commandant Marcos et des insurgés mayas du Chiapas en 1994. Les mouvements recouverts par de telles images ont pourtant peu à voir les uns avec les autres. Ce livre vise à déjouer le piège des mots : l'accusation de « révolte » ou de « rébellion » était le plus souvent une arme rhétorique du pouvoir destinée à disqualifier et à niveler en le criminalisant tout mouvement de contestation de l'ordre colonial. Les textes réunis dans ce volume, qui confrontent les Amériques espagnole et française du xvie siècle à nos jours, cherchent au contraire à restituer les logiques politiques des principaux intéressés. Ils visent en quelque sorte à rendre la parole aux « révoltés » pour reconstruire chacun des soulèvements, des guerres, des insurrections ou des résistances, masqués par une catégorie trop vague et surdéterminée.
« Cimetière des Européens », « terre de la grande punition », « colonie avortée », voilà autant d'expressions qui ont valu à la Guyane une réputation sulfureuse et contribué à sa méconnaissance. D'autres, telles « Fille aînée de la France », « France équinoxiale », ou « vieille colonie » viennent au contraire rappeler combien cette terre a partagé toutes les vicissitudes de l'histoire nationale depuis le XVIIe siècle. Des lendemains de la Grande Guerre, où circule l'idée de la vendre aux États-Unis, au tournant des années 1980 qui voit les Amérindiens s'approprier la citoyenneté française, cet ouvrage permet de retracer le cheminement par lequel s'élargissent les frontières nationales.
Surgit ainsi une galerie de portraits - autochtones amérindiens, bushinenge ou aventuriers missionnaires, « hussards » créoles républicains ou orpailleurs à la recherche de l'Eldorado, fonctionnaires de l'administration coloniale ou préfectorale, dont les écrits et les récits permettent de saisir comment se fortifie outre-Atlantique la communauté nationale, comment en somme se fait France outre-mer. À l'heure où la question de l'identité nationale continue de fracturer la société française, ce détour guyanais invite à repenser aussi bien l'imaginaire de la nation que l'idéal de l'intégration par l'école de la République.
Les légendes nationales font une large part aux soldats de Napoléon, des grognards aux Marie-Louise en passant par la garde de Waterloo ou par les maréchaux hauts en couleurs. Mais si l'attention s'est souvent portée sur leurs exploits, sur leurs destinées exceptionnelles ou sur leurs talents de propagandistes, la masse des hommes de troupe qui passèrent quelques années dans les armées, avant de revenir dans la vie civile pour le reste de leur existence, est restée dans l'ombre. Ce livre tente de reconstituer les destins de ces anonymes. Comment ont-ils vécu les combats, quelle a été leur expérience de la guerre, qu'ont-ils pu en retenir ? Mais leur histoire ne s'arrête pas en 1815. Comprendre leur devenir après la guerre révèle l'importance des années 1800?-?1815 pour toute l'histoire du XIXe siècle : la conscription a brassé des milliers d'individus, dont les attitudes politiques, les trajectoires sociales ou encore les choix culturels ont marqué le siècle. En croisant de multiples sources, lettres, mémoires, enquêtes, listes d'invalides ou de décorés, archives judiciaires ou notariées, ce livre explore les modalités du passage de la vie militaire à la vie civile en montrant quelles ont été les réalités humaines cachées derrière tous les clichés de la légende napoléonienne. Paradoxalement, ces hommes, aux origines et aux expériences disparates, souvent décriés dans les années 1820, se retrouvent peu à peu réunis dans une communauté de fait devant l'opinion du pays, indépendamment de leurs réussites sociales ou de leurs échecs. C'est donc l'histoire de la constitution d'un groupe essentiel de la France contemporaine qui est proposée ici.
"Cet ouvrage est la suite du livre publié par G. Benguigui et F. Svensen La Rafle d'Angoulême, 8 octobre 1942, salué par Serge Klarsfeld. L'auteur s'est attaché à recenser l'ensemble des déportations de Juifs dans le département de la Charente, jusque dans les villages. La spoliation des biens juifs, petits commerçants et artisans dans les villes, voire entreprises connues (Cognac), constitue un deuxième volet « complémentaire » des déportations, leur suite voulue et implacable. Les compromissions de l'administration de Vichy, des administrateurs et des notaires sont seulement étudiées depuis peu. Le département de la Charente offre ici un exemple de la servilité et de la complicité parfois intéressée de ces organismes vis-à-vis de l'occupant allemand. Plus de soixante-quinze ans après, les restitutions restent dérisoires... Reste la mémoire à entretenir.
Quand il s'agit de blesser l'Autre, présumé faible et sans défense, l'imagination humaine est sans limites, le vocabulaire s'enrichit - mot contestable - en permanence. Quand, de plus, une communauté humaine est persuadée qu'elle est supérieure, quand elle est seule à posséder le Verbe, majuscule à l'appui, à traduire par mille canaux le regard méprisant ou condescendant, le flot se fait torrent. Durant quatre siècles, la dévalorisation des êtres à peaux noires, basanées, brunes, jaunâtres, croisés, puis soumis au joug, mena à des comparaisons insultantes : ces êtres étaient des sous-hommes, des animaux sans doute légèrement perfectionnés.
Aussi l'ère esclavagiste, puis la période coloniale ont-elles donné naissance à une grande quantité de mots insultants : les Maghrébins étaient des bicots, des crouïats, des troncs... les Noirs des négros, des bamboulas, des chocolats... les Indochinois des nha-qués... Parfois, des mots migraient : ainsi, bougnoules passa des Noirs aux Maghrébins.
Les mots appliqués aux femmes de ces races inférieures connurent un sort parallèle, de bicote à négresse, en passant par bamboulette, etc.
Pour de nombreux chrétiens marqués par l'Algérie, la guerre a constitué le commencement d'une vie de militant. Le poids de toutes les souffrances accumulées depuis plus de sept ans de guerre fratricide a en effet largement incité beaucoup d'entre eux à vouloir chercher dans la décennie suivante à redessiner le paysage d'églises déjà en pleine fermentation. Ce détonateur algérien a sans doute révélé les signes avant-coureurs d'une crise du catholicisme français.
Après l'Indochine, première expérience d'une guerre coloniale, le temps à la gauche du Christ n'est plus alors au progressisme en compagnonnage avec le parti communiste mais à l'aggiornamento d'une église conciliaire et à l'éveil au tiers-mondisme en sympathie bientôt avec la cause arabe.
Cet ouvrage retrace l'histoire des 20 000 Indochinois requis en métropole en 1939 par le ministère du Travail dans les usines travaillant pour la Défense Nationale avant d'être pour partie rapatriés entre 1948 et 1952.
L'expérience de la transplantation d'une main-d'oeuvre coloniale s'est accompagnée d'une souffrance extrême, matérielle et morale, pour l'ensemble des requis. Pour autant la démarche socio-historique mise en oeuvre met en évidence l'extrême diversité de situations et de parcours sociaux que masquent l'entité « Travailleurs indochinois » et le poids du déterminisme social dans l'expérience migratoire. L'auteure interroge les notions de « fractures coloniales » et d'« imaginaire colonial », en montrant que les représentations des « travailleurs indochinois », une catégorie d'immigration postcoloniale, sont le produit d'une lutte et d'une coproduction où l'élite lettrée des Indochinois a joué un rôle majeur.
Depuis les années 1990, sévit, dans les cercles du pouvoir et certains courants de pensée chinois, un anti-occidentalisme interprété ici comme l'expression d'un nationalisme rétrograde, ou encore comme un refus de la démocratie dont l'Occident serait le parangon ; mais quelle que soit sa part de vérité, cette vision assez réductrice en dit aussi long sur la sinophobie sévissant dans l'Hexagone depuis que la page de ferveur maoïste a été refermée à la fin des années 1970. En effet, la distanciation, voire l'hostilité chinoise à l'égard de « l'Occident » recouvrent une grande variété d'attitudes, allant du nationalisme, de fait, le plus étriqué et xénophobe à une émancipation du surmoi occidental qui surplombe l'histoire intellectuelle chinoise depuis plus d'un siècle : en un mot, il s'agit d'un phénomène intellectuel beaucoup plus complexe que ce que son apparence binaire, opposant la Chine à l'Occident, laisse a priori penser.
L'histoire de la colonie de New York ne peut être dissociée de celle de l'esclavage. En effet, l'esclavage fut implanté dès l'arrivée des premiers colons néerlandais en 1624 et se développa parallèlement à la colonie, s'étendant dans les régions rurales autour de l'île de Manhattan et s'ancrant à tous les niveaux de cette jeune société coloniale. Si le statut de l'esclave n'était pas encore véritablement codifié à l'époque néerlandaise, il le fut progressivement après la conquête anglaise de 1664 jusqu'en 1712, date de la première révolte d'esclaves sur le continent nord-américain. Ce cadre législatif qui liait indéfectiblement le statut servile à la couleur de peau façonna les mentalités et renforça les préjugés raciaux que les colons avaient hérités de la Renaissance.
Or, la rigidité de ce cadre ne put se conformer parfaitement à la réalité de l'environnement new-yorkais qui réclamait des esclaves une grande mobilité et une certaine autonomie et qui tolérait, depuis la période néerlandaise, la présence d'une communauté de Noirs libres, laquelle permit de conforter les esclaves dans leur volonté de s'affirmer culturellement et de résister à leur condition. Ainsi l'esclavage fut loin d'être cette « institution particulière » chère au Sud mais était répandu sur l'ensemble du territoire américain depuis ses origines.
Chaque année, l'Institut de recherche sur l'Asie du Sud-Est contemporaine (IRASEC), basé à Bangkok, mobilise une vingtaine de chercheurs et d'experts pour décrypter l'actualité régionale. L'Asie du Sud-Est - véritable carrefour économique, culturel et religieux - constitue un espace unique d'articulation des diversités sur la longue durée et le demeure plus que jamais aujourd'hui. Cette collection permet de suivre au fil des ans l'évolution des grands enjeux contemporains de cette région continentale et insulaire de plus de 650 millions d'habitants et d'en comprendre les dynamiques d'intégration régionale et de connectivités avec le reste du monde.
L'Asie du Sud-Est 2021 propose une analyse synthétique et détaillée des principaux événements politiques, économiques, sociaux, environnementaux et diplomatiques survenus en 2020 dans chacun des onze pays de la région, complétée par un focus sur deux personnalités de l'année et une actualité en image marquante. L'ouvrage propose également quatre dossiers thématiques qui abordent des sujets traités à l'échelle régionale : les villes de la Nouvelle route de la soie, la place des paysanneries dans les dynamiques agraires et foncières dans la région du Mékong, les trafics des biens culturels, ainsi qu'un débat interdisciplinaire sur l'Asie du Sud-Est à l'épreuve de la Covid-19. Des outils pratiques sont également disponibles, dont une fiche et une chronologie par pays et pour la région et l'ASEAN, et un cahier réunissant les principaux indicateurs démographiques, sociaux, économiques et environnementaux.
L'ambassadeur de France, le Sieur de La Nérolle, gravit la passerelle pour monter à bord du bateau le Triomphe de la Marine royale et n'en redescendit que pour mettre le pied sur le sable fin de Ceylan (Sri Lanka) à Trincomalee, le 21 mars 1672, durant le règne du roi Rajasinghe II (1635-1687). Il y passera le reste de sa vie, et y fera souche. Jusqu'à nos jours, ses descendants restent en contact avec La Nérolle (commune de Segonzac en Charente).
Cet ouvrage retrace l'histoire de ce noble charentais parti avec l'escadre de Perse, formidable flotte envoyée par Louis XIV pour concurrencer les Hollandais et établir un empire commercial dans l'océan Indien.
« Longtemps de Charles Victor Beslay, mon trisaïeul, je n'ai su que ce qu'en rapportait la légende d'une descendance largement acquise aux idées de son fils François, un de ces pionniers du catholicisme social :
Charles était un franc-maçon, plutôt sulfureux, auquel le pardon était accordé parce qu'il avait sauvé l'or de la Banque ! Et puis, avec un grain de fierté, on évoquait la rue de Paris où il avait eu sa grande usine et qui, depuis 1907, portait son nom ».
Industriel, entrepreneur et banquier, Ch. V. Beslay se passionne rapidement pour les problèmes sociaux et la condition ouvrière. Proche de Proudhon, avec lequel il échange idées et projets, pionnier de l'association capital-travail, il participe activement à la Révolution de 1848, devient ensuite un militant actif de la Ire Internationale et promeut les Associations ouvrières. Son rôle considérable comme membre de la Commune de 1871 constitue une part importante de cet ouvrage.
Dans les années 1960, dans les zones contrôlées par le Front national de libération du Sud-Vietnam, des Français sont intimidés, rançonnés, enlevés. Pour garantir leur sécurité, le gouvernement français établit discrètement en 1965 un contact avec le Front. Un jeu diplomatique subtil s'engage : pour le Front, c'est élargir sa reconnaissance internationale au-delà du cercle des pays de la zone communiste et des pays du tiersmonde ; pour la France c'est amorcer un dialogue dont elle espère recueillir les fruits le jour, inéluctable, où un nouveau pouvoir s'installera à Saigon.
Paris s'intéresse donc à la « troisième force », mouvance présente dans la classe politique sud-vietnamienne, dans l'émigration vietnamienne en France, mais aussi au sein du Front, qui est opposée au régime de Saigon appuyé par Washington. La France, qui conserve dans ce pays d'importants intérêts économiques et culturels, entend la soutenir pour écarter la menace d'une emprise communiste brutale.
Grâce à cette relation, la France est le seul pays au monde à entretenir des relations diplomatiques ou quasi-diplomatiques avec les trois parties vietnamiennes au conflit : Hanoi, Saigon et le GRP. L'auteur en retrace la genèse, l'évolution, les soubresauts.
30 avril 1975 : à l'entrée dans Saigon des forces armées nordvietnamiennes, le régime sudiste s'effondre. Les premiers mois de la nouvelle administration, sur lesquels l'auteur apporte un éclairage inédit, révèlent l'inconsistance du GRP et l'emprise du Nord communiste.
Il y a donc lieu de s'interroger : les options de la France étaient-elles pertinentes ?
Dans une communauté des Andes péruviennes, une anthropologue est prise à partie par l'humour érotique de paysans de langue quechua, qui jouent à l'allier avec un homme du quartier. Après s'être prêtée au jeu, l'auteure esquisse dans ce livre les contours d'une performance verbale inédite entre la joute, la plaisanterie ?et le théâtre : l'alliance burlesque.?Au fil des saynètes, se dégage le portrait d'une société qui réfléchit sur la parole, l'alliance et la sexualité.
Médecin de la Marine française, Crevaux est d'abord et surtout un explorateur, un personnage hors normes que ses récits de voyages dans les Guyanes, l'Orénoque et le bassin de l'Amazone, transformèrent vite en un héros tout droit sorti des romans de Jules Verne pour ses contemporains. Mais c'est aussi un scientifique, dont les collections ont pris place au musée du Quai-Branly ; un rêveur à la recherche de l'Indien originel ; la victime, à 35 ans, d'un assassinat mystérieux dans le Gran Chaco, sorte de Far West sud-américain entre Bolivie, Argentine et Paraguay.
Sa mort a un immense retentissement dans les cercles scientifiques, politiques, mais aussi au niveau populaire. Des rues ou monuments lui sont dédiés à Paris, Nancy ou Brest et en Amérique du Sud.
Explorateur fluvial, il privilégie les cours d'eau qui sont pour lui "des chemins qui marchent". Explorateur aux pieds nus, c'est un adepte d'expéditions discrètes. Modeste, sa devise est "Tiens bon !" et il attribue ses succès à "une bonne santé, un peu d'audace et beaucoup de chance".
Produit de la méritocratie, il a eu une première vie avant l'exploration. Formé à l'Ecole de médecine navale de Brest, il est marqué par la guerre de 1870, durant laquelle il effectue des missions secrètes, et opte pour la France en 1872. Comme Alsacien-Lorrain, il fait de l'exploration de l'Amérique du Sud "sa chose" pour, à l'heure de la Revanche, ne pas trop détourner le regard de la "ligne bleue des Vosges" par des conquêtes africaines. Crevaux se distingue par la qualité littéraire de ses récits, l'éclectisme de ses centres d'intérêt et, surtout, une approche plus humaniste que colonialiste. Son oeuvre témoigne d'une nature et de cultures encore préservées.
Ce dictionnaire est le complément de l'ouvrage issu de la thèse de l'auteur, Les Officiers charentais de Napoléon au XIXe siècle. Destins de braves. Il comprend 516 notices biographiques d'officiers charentais dont les carrières se déroulèrent sous la Révolution et l'Empire. Il a nécessité un monumental travail de recherche dans les dossiers du Service Historique de la Défense mais aussi dans les archives nationales et départementales. En outre, l'auteur a eu accès à de nombreuses sources privées, qui lui ont permis de compléter ce travail. Certaines des notices comportent également les noms des épouses et des descendants. Grâce à l'exhaustivité du travail de recherche, les biographies des officiers issus de classes inférieures, souvent négligées jusque-là, apparaissent tout aussi passionnantes que celles des officiers issus de classes supérieures. L'index des batailles auxquelles ont participé ces officiers complète l'intérêt de cet instrument de recherche pour les professionnels, et suscitera l'émotion pour les descendants.
La Chine a été le plus souvent, dans sa longue histoire, une entité politique, économique et culturelle active sur la scène mondiale.
Pourtant, malgré l'importance de sa superficie, et alors que l'on évoque souvent le « sous-continent indien », un terme semblable n'a jamais été appliqué à la Chine puisque l'on ne parle jamais de sous-continent chinois. La Chine elle-même se considère comme étant très importante puisqu'elle se fait appeler Le pays du Milieu, sous-entendant du Monde.
D'une façon similaire à Rome et à Athènes, la Chine a souvent désigné les populations au-delà de ses frontières par des termes à connotations péjoratives : les barbares, les diables étrangers ou les pirates. Ces termes impliquaient que la civilisation était à l'intérieur de ses frontières.
La taille, la puissance et la culture de la Chine ont joué un rôle majeur à l'extérieur de son territoire dans le mouvement des populations, des marchandises, des idées. Ce sont ces mouvements, tant internes qu'externes, que les auteurs ont étudiés dans cet ouvrage ; les travaux traitant des relations, des contacts et de l'influence de la Chine avec l'extérieur déjà publiés occuperaient une bibliothèque. Cet ouvrage a le grand mérite de souligner d'une part, par la variété des domaines étudiés, l'ampleur et la qualité des relations de la Chine avec l'extérieur ;
D'autre part l'interaction de ces relations, la Chine absorbant de son côté des influences extérieures dans tous les domaines : religieux, économiques et techniques, culturels...