En septembre 1878, déportés au sud loin de leurs terres des Grandes Plaines, les Cheyennes croupissent et se meurent, incarcérés à ciel ouvert, dans cette partie hostile du Territoire Indien, futur État de l'Oklahoma. Les promesses non tenues du gouvernement les laissent souffrir des affres de la faim, les rations promises ne viennent pas ou alors au compte-gouttes. Pour survivre ils n'ont plus le choix : à leurs risques et périls, sous le commandement de leurs chefs Dull Knife et Little Wolf, ils décident de regagner à pied leur pays au Montana. Commence alors un des plus terribles exode de l'Histoire : affamés, dépenaillés ils marcheront, durant les quatre mois du terrible hiver 1878-1879, pour retrouver leur Terre. Pourchassés par l'armée, et laissant de nombreux morts, les Cheyennes, une fois arrivés connaîtront l'emprisonnement dans des baraquements où ils endureront - femmes, enfants et vieillards compris... - sévices physiques comme psychologiques, humiliations et tortures.
En 1964, John Ford a fait de cette tragédie humaine un western testamentaire qui a rendu justice au peuple cheyenne en en faisant un classique qui reste dans toutes les mémoires.
La densité du roman de Mari Sandoz, la subtilité et la précision des descriptions, l'atmosphère et l'esthétique « très indienne » qui s'en dégagent, font que l'ouvrage dépasse de loin une simple histoire de western : c'est tout simplement un chef-d'oeuvre de la littérature américaine.
Le Diné Bahané est la version la plus complète, la plus authentique du mythe de Création navajo. Depuis les travaux de Washington Matthews de 1897, elle offre l'accès à la Puissance, à la Beauté de cette narration orale, à toute sa poésie idiomatique appropriée au langage d'une période mythologique lointaine. Dans l'histoire des mythes de Création, le Diné Bahané est considéré comme une des oeuvres « littéraires » les plus importantes du monde. Il décrit, étapes par étapes sur plusieurs siècles « mythologiques », les Cycles du Mythe de l'Émergence qui mènent l'Insecte, le Spermophile et d'autres espèces du « règne animal », du Premier au Cinquième Monde, à l'Être humain et à la formation des Clans qui structurent toujours la société navajo d'aujourd'hui.
Le récit de la scène mythologique progressant, ses instigateurs acquièrent, d'un Monde à l'autre, sagesse, discernement, habileté. Le mythe charrie une foule de « Personnages-Entités » dont l'invétéré farceur jeteur de troubles graves Ma'ii le Coyote ; le plus féroce des Naayéé' le « Chef des Monstres » Yé'iitsoh ou le Géant. Les « Protecteurs » tels Nílch'i le Vent et Shash l'Ours ; Áltsé hastiin Premier Homme et Altsé asdza´a Première Femme ; les « Divinités » Asdzaa nádleehé ou Femme-Changeante et Yoolgai asdzaa Femme-Coquille-Blanche ; Jóhonaa'éí le Soleil et ses Fils les Jumeaux Tó bájísh chíní Le-Né-De-L'Eau et son Frère Naayéé neizghání Le-Tueur-De-Monstres dans la langue de Bilagáana l'Homme Blanc.
Pour le Diné, les Navajos, cette histoire du mythe de Création est à la base de leur identité spirituelle profonde, de leur relation avec les Éléments, la Terre, le Cosmos, de ce qu'ils considèrent comme Sacré, de ce qui recouvre l'Harmonie, la Paix, l'Équilibre, la Beauté : bik'eh hozhoon. Ainsi qu'il est dit.
De sa prime jeunesse à presque l'avant-dernière année de sa vie mouvementée, en 1959, ce cousin de Geronimo que fut le centenaire apache chiricahua Jason Betzinez nous relate, du côté indien, ses dernières années de liberté puis de captivité en tant que prisonnier de guerre. Sur un ton allant de la chronique au récit - et parfois même relevant de la confidence familiale et ethnographique - nous suivons Betzinez dans les ultimes combats de Geronimo contre les Mexicains et les Américains, jusqu'aux successives assignations à la réserve de San Carlos et de leurs non moins successives et rocambolesques évasions qui, juste après la reddition de Geronimo en 1886, mèneront tout droit les Chiricahuas dans le train de la déportation en Floride.
Betzinez se souvient des grands chefs : l'ombre céleste de Cochise, la puissance guerrière de Victorio ; il se remémore dans le détail les courses dans le désert et les montagnes, les performances de Geronimo, tout comme les coups de folie et de férocité de ce dernier. Enfin, de ces années de captivité jusqu'en 1914, puis de son existence jusqu'à l'âge de 99 ans, il nous conte ce que fut la vie des Chiricahuas, et la sienne comme Apache « intégré » à l'Amérique et lucide sur les temps nouveaux qui faisaient table rase de son passé, des Apaches.
Eve Ball a passé plusieurs années auprès des Apaches. L'un d'eux, J. Kaywaykla, Apache chiricahua, lui a offert son témoignage. Un dialogue qui renseigne sur la vision que les Indiens ont de leur propre histoire, entre 1878 et 1886.