Suivre le sucre pour éclairer l'histoire du monde : tel est le stupé?ant voyage auquel nous invite James Walvin. Tout commence avec la colonisation des Caraïbes et des Amériques, puis avec l'essor des plantations. C'est la naissance d'un nouvel ordre, fondé sur la déportation de millions d'Africains réduits en esclavage. Après l'extermination des populations indigènes et la destruction des paysages, les premières usines polluantes sont implantées pour fabriquer du sucre et du rhum. Se met en place une organisation du travail implacable qui inspirera Henry Ford. Mais il fallait aussi que ce sucre, quasiment inconnu jusqu'au XVIIe siècle, soit consommé. D'abord réservé à la table des élites, il devient, avec la révolution industrielle, l'aliment de base de la classe ouvrière, pendant que le rhum fait des ravages parmi les populations les plus pauvres. Un bouleversement des habitudes alimentaires désastreux : caries, obésité et diabète se répandent ; la consommation de boissons et de céréales sucrées gagne toujours plus de terrain.
De Bordeaux à Bristol, des fortunes colossales se sont bâties sur le sucre et l'esclavage, marquant les débuts du capitalisme. Plus tard, des entreprises sans scrupule, dont Coca-Cola reste la plus emblématique, développeront leur pouvoir de ravager le monde en même temps que leur surface ?nancière. Et dicteront parfois la politique des grands États.
En 1541, Gonzalo Pizarro et son lieutenant, Francisco de Orellana, partent de Quito à la recherche du « pays de la Cannelle » et du mythique El Dorado. À la tête d'une expédition de deux cents hommes, ils arrivent exsangues et les pieds nus de l'autre côté des Andes. Perdus dans un labyrinthe marécageux, voyant leur nombre diminuer chaque jour, les deux conquistadors prennent la décision fatidique de se séparer. Orellana et cinquante-sept soldats descendront un peu plus bas sur la rivière Napo à la recherche de vivres, tandis que les autres les attendront.
Pas un instant Orellana ne se doute que cette expédition de ravitaillement se transformera en exploration d'un continent. Sur son bateau de fortune, il croisera bientôt le cours du mystérieux Marañon, un fleuve aux dimensions gigantesques sur les eaux duquel il rejoindra l'océan.
Buddy Levy raconte l'aventure extraordinaire de ces hommes qui descendirent pour la première fois l'Amazone au péril de leur vie, confrontés aux dangers et aux mystères d'un monde inconnu.
Président incompétent, dérèglement climatique, tueurs fous, etc. : les problèmes de l'Amérique de 1927 sont ceux d'aujourd'hui... Mais cette Amérique-là est aussi celle de Lindbergh traversant l'Atlantique sans escale, celle de l'invention du cinéma parlant et de la télévision, celle d'Al Capone et de Ford, de Disney ou de Coolidge, l'indolent président qui avait horreur de serrer des mains... Bryson la raconte avec jovialité et érudition.
Dans ses dernières années, le grand écrivain américain James Baldwin a commencé la rédaction d'un livre sur l'Amérique à partir des portraits de ses trois amis assassinés, figures de la lutte pour les droits civiques : Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King Jr. Partant de ce livre inachevé, Raoul Peck a reconstitué la pensée de Baldwin en s'aidant des notes prises par l'écrivain, ses discours et ses lettres. Il en a fait un documentaire - salué dans le monde entier, sélectionné aux Oscars et remportant le César 2018 - aujourd'hui devenu un livre, formidable introduction à l'oeuvre de James Baldwin. Un voyage kaléidoscopique qui révèle sa vision tragique, profonde et pleine d'humanité de l'histoire des Noirs aux États-Unis et de l'aveuglement de l'Occident.
Alors que l'Europe, jadis triomphante, se trouve ravagée, appauvrie et divisée au sortir de la Première Guerre mondiale, un concept prometteur se diffuse dans les milieux dirigeants et intellectuels du Vieux Continent : l'Eurafrique !
Faire du continent africain le ferment de l'unité européenne : tel est le projet de Richard Coudenhove-Kalergi, chantre du mouvement paneuropéen, et de nombre de ses contemporains dans l'entre-deux-guerres. Le salut de l'Europe, affirment-ils, repose sur sa capacité à exploiter en commun les richesses des colonies africaines. Rivalisant avec la puissance montante des continents américain et asiatique, l'Eurafrique deviendra ainsi le pôle dominant de la géopolitique mondiale.
Le projet eurafricain, un temps caressé par les régimes fascistes, renaît de ses cendres après 1945 et inspire les « fondateurs » de l'Europe : Jean Monnet, Robert Schuman, Paul Henri Spaak, Konrad Adenauer. La France, principale puissance coloniale d'Europe continentale, joue alors un rôle essentiel. Malmené en Indochine puis en Algérie, Paris s'accroche à ses possessions africaines et fait de leur inclusion dans le marché commun européen une condition sine qua non à sa participation à la construction européenne.
C'est ce dossier qu'ouvrent Peo Hansen et Stefan Jonsson. Proposant une analyse inédite des négociations qui aboutiront à la signature du traité de Rome en 1957, ils dévoilent un pan méconnu de l'histoire de l'Union européenne : ses origines coloniales.
Les révolutions ne se prêtent pas aux récits linéaires. Elles sont de véritables séismes qui, en renversant l'ordre établi, renouvellent les horizons d'attente et font advenir des idées, des imaginaires et des canons esthétiques nouveaux.
Pour en mesurer les forces et les puissances de transformation, mais aussi les tensions et les contradictions, Enzo Traverso compose une constellation d'« images dialectiques », où se télescopent les « locomotives de l'histoire » de Marx et le « frein d'urgence » de Walter Benjamin, les corps sexuellement libérés d'Alexandra Kollontaï et les corps disciplinés pour bâtir la « société nouvelle », la création d'images et de symboles (la barricade, le drapeau rouge, les chansons et rituels...) et la furie iconoclaste.
Au croisement de l'histoire intellectuelle, de l'histoire visuelle et de la théorie politique, ce livre montre que l'idée de révolution offre une clé d'intelligibilité de la modernité, jusqu'à notre présent, où elle continue d'informer souterrainement notre rapport au futur et au possible.
« Pour celles et ceux qui aspirent à façonner un autre ordre des choses, le récit d'Enzo Traverso est essentiel. Pour celles et ceux qui veulent réfléchir à ce qui anime les révolutions ou en fait des naufrages, cet ouvrage rare parcourt le globe et les bibliothèques, s'intéressant à Phnom Penh et La Havane, et pas seulement à Paris et Moscou, et pensant avec Weber, Arendt, Fanon et Constant, et pas seulement avec Trotski, Lénine et Mao. » Wendy Brown, professeure de sciences politiques àl'université de Berkeley.
Cette histoire des Etats-Unis présente le point de vue de ceux dont les manuels d'histoire parlent habituellement peu. L'auteur confronte avec minutie la version officielle et héroïque (de Christophe Colomb à George Walker Bush) aux témoignages des acteurs les plus modestes. Les Indiens, les esclaves en fuite, les soldats déserteurs, les jeunes ouvrières du textile, les syndicalistes, les GI du Vietnam, les activistes des années 1980-1990, tous, jusqu'aux victimes contemporaines de la politique intérieure et étrangère américaine, viennent ainsi battre en brèche la conception unanimiste de l'histoire officielle.
Après l'accumulation d'horreurs de la première moitié du XXe siècle qui avaient conduit « l'Europe en enfer », les années 1950 à 2018 apportèrent la paix et une prospérité relative à la majeure partie de l'Europe.
Malgré d'immenses progrès économiques, l'Europe était désormais un continent divisé, vivant sous une menace nucléaire. Ses habitants perdirent la maîtrise de leur destin, dicté par la guerre froide qui opposait les États-Unis et l'URSS, et se trouvèrent « précipités » dans une série de crises qui menaçaient de les faire basculer dans la catastrophe. Il y eut aussi des succès éclatants : la dissolution du bloc soviétique, la disparition des dictatures et la réunification de l'Allemagne. L'accélération de la mondialisation, la dérégulation financière, la naissance d'un monde multipolaire, la révolution des technologies de l'information ont fait entrer l'Europe dans une nouvelle ère de fragilités et d'incertitudes.
Puisant ses exemples à travers tout le continent, ce livre remarquable éclaire puissamment l'histoire du temps présent et jette un regard prudent sur notre futur.
Une vision renouvelée des conquistadors et de leur épopée qui a changé le monde.
Les conquistadors, premiers explorateurs et colonisateurs de l'Amérique latine, sont devenus un sujet de légende et de cauchemars. À leur époque, ils ont été glorifiés en aventurier héroïques, propageant la culture chrétienne et contribuant à bâtir un empire comme le monde n'en avait encore jamais vu, pour le compte de l'empereur Charles Quint et de ses successeurs.
Aujourd'hui, à l'inverse, ils sont devenus l'emblème de la cruauté et de l'exploitation. Ces hommes, parmi les premiers génocidaires, ont décimé les civilisations pluriséculaires des Aztèques et des Incas et commis des atrocités sans nom dans leur quête d'or et de gloire.
Avec Les Conquistadors, l'historien mexicain Fernando Cervantes taille dans les couches sédimentées par le temps du mythe et de la fiction, démêle des idées reçues devenues des pseudo-vérités et immerge le lecteur dans le monde de l'impérialisme du Moyen Âge tardif.
Une ingénieuse construction binaire rythme le livre, où les chapitres narratifs de cette épopée, depuis l'expédition fameuse de Christophe Colomb jusqu'aux dernières conquêtes des années 1540, alternent avec des chapitres de réflexion. Fort d'une immense quantité de sources -journaux, lettres, chroniques, pamphlets, traités, etc. -, Cervantes nous éclaire sur les idées qui animèrent ces explorateurs et leurs monarques commanditaires et redéfinit l'histoire de la conquête du Nouveau Monde.
Une synthèse exceptionnelle, sur le fond comme par la forme, qui s'impose comme un futur classique.
Fondée en 1947, la CIA est la plus célèbre agence de renseignement américaine, voire mondiale. Elle est aussi sans doute la plus controversée. Grâce à de nombreux documents jusqu'alors inconnus, John Prados jette un nouvel éclairage sur ses méthodes et ses opérations - de la Pologne à la Hongrie, de l'Indonésie à l'Irangate et de la baie des Cochons à Guantanamo. Il lève en particulier le voile sur son rôle dans la guerre contre le terrorisme depuis le 11 septembre, qui s'est étendu très au-delà des actions clandestines. Ses réussites, ses échecs, ses relations avec le pouvoir, ses directeurs, ses héros - mais aussi ses salauds - sont ici présentés par l'un des meilleurs spécialistes du sujet, qui décrit par ailleurs l'évolution de l'Agence : se militarisant et s'éloignant toujours davantage de sa mission première de collecte de renseignements, elle semble ne chercher qu'à s'affranchir de tout contrôle du pouvoir exécutif et surtout législatif pour devenir un État dans l'État.
Cette Histoire de la CIA, fruit de quarante ans de recherches, est indispensable pour comprendre l'histoire contemporaine des États-Unis et envisager son avenir.
Elles étaient les soeurs les plus proches qu'on puisse imaginer. En décembre 1936, lorsque leur oncle, le roi Edward VIII, décide d'abdiquer, la relation entre Elizabeth et Margaret est changée à jamais. Margaret n'aura d'autre choix que de s'incliner face à sa soeur aînée Lilibeth, 10 ans, première dans la l'ordre de succession du trône britannique.
La difficulté qu'a éprouvée Margaret à trouver sa place au sein de la famille royale britannique a été source de tensions, jusqu'à sa mort en 2002. Notamment lorsque la reine dut l'informer que ni la Couronne ni le gouvernement ne pourraient consentir à son union avec Peter Townsend, un officier divorcé, la forçant ainsi à choisir entre son titre d'altesse royale et son amant.
Jeunesse protégée, années de guerre douloureuses, mariage d'amour d'Elizabeth avec Philip Mountbatten, avant son accession au trône, mariage de Margaret avec le photographe Tony Armstrong-Jones, tabagisme, alcoolisme... : cet ouvrage explore l'évolution de la relation de deux soeurs unies aux tempéraments opposés. Un regard intime sur une relation douloureuse.
Au début des années 1860, l'Amérique décide d'en finir une bonne fois pour toutes avec les Indiens. C'est principalement dans les Grandes Plaines que des tribus entendent résister à l'avancée des Blancs. La guerre de Sécession terminée, c'est à l'armée qu'incombe la tâche de régler le problème indien. Ironie de l'histoire, le 25 juin 1876, le général Custer et son régiment sont anéantis par l'ennemi sur les rives de la Little Bighorn. Ce jour-là, Crazy Horse et Sitting Bull infligent à l'Amérique sa plus désastreuse défaite. Et pourtant, elle annonce la fin d'un monde : lors des années qui vont suivre, tous les Indiens finiront parqués sur des réserves.
C'est la version indienne de l'Histoire que James Welch s'attache ici à faire revivre. Relatant par-delà les mythes et les malentendus un des épisodes les plus sombres de l'histoire américaine, il dit la fierté et le désespoir d'un peuple privé de ses droits, devenu étranger sur sa propre terre.
Pourquoi l'Afrique occupe-t-elle une place cruciale dans l'histoire mondiale ? Que voulurent réellement les Africains aux différents moments de leur histoire ? Quelles furent leurs résistances à la colonisation et au capitalisme, mais aussi leurs adaptations ? L'État-nation était-il la seule solution quand vint le temps de l'indépendance ? Avec cette fresque de l'Afrique, de ses connexions et de ses interactions avec les autres puissances depuis le XVe siècle jusqu'à nos jours, Frederick Cooper offre une réflexion passionnante sur la fin des grands empires coloniaux européens qui se lit également comme une histoire du monde.
Spécialiste incontesté de l'Afrique et l'un des rares historiens à prendre en compte la période de l'indépendance, Frederick Cooper est professeur à la New York University. Son oeuvre, très influente en France aujourd'hui, est publiée chez Payot, notamment L'Afrique depuis 1940, Le Colonialisme en question, et, avec Jane Burbank, Empires. De la Chine ancienne à nos jours.
Oeuvre la plus puissante que nous ait léguée le Moyen Âge scandinave, l' Histoire des rois de Norvège fut composée vers 1230 par l'auteur de L'Edda, le poète et historien islandais Snorri Sturluson. L' Histoire du roi Olaf le Saint, qui en constitue la deuxième partie, est entièrement consacrée au souverain norvégien Olaf Fils Harald (995-1030), qui commença sa carrière en viking, en allant ravager plusieurs pays étrangers, du golfe de Finlande au détroit de Gibraltar (en passant par l'Angleterre et la France), avant de rentrer dans son pays en 1015. Élu roi de toute la Norvège, il entreprit de poursuivre l'action missionnaire de son prédécesseur, Olaf Fils Tryggvi, en imposant par le fer et par le feu le christianisme aux derniers fidèles de l'ancienne religion scandinave. S'il remporta un succès dans sa politique à l'égard du royaume de Suède, Olaf Fils Harald fut bientôt en butte aux prétentions que le roi d'Angleterre et de Danemark, Knut le Grand, émettait sur la Norvège. Face à tel concurrent, face aussi à la révolte de nombreux chefs locaux qui ne supportaient plus son gouvernement tyrannique, Olaf fut contraint à la fuite et alla trouver refuge en Russie. Deux ans plus tard, il tenta de reconquérir son trône, mais à l'annonce de son retour, ses adversaires décrétèrent la mobilisation générale en Norvège. Au cours de la bataille qu'ils lui livrèrent à Stiklestad pendant l'été 1030, Olaf fut mortellement blessé et son armée défaite. Les miracles de guérison qui lui furent attribués peu après sa mort conduisirent le clergé à le faire proclamer saint l'année suivante ; dès lors son culte se répandit rapidement en Norvège et en Suède, comme dans l'ensemble de l'Europe du Nord. Reposant sur une vaste connaissance des sources orales et écrites qui conservaient le souvenir de ce règne tumultueux, le sommet de la littérature et de l'historiographie norroises qu'est l'ouvrage de Snorri Sturluson sur Olaf Fils Harald se distingue par la méthode critique et par le prodigieux talent narratif de son auteur. Le présent volume en propose une traduction soignée, aussi élégante que fidèle au texte islandais ; elle est accompagnée d'une très riche annotation, qui apporte les explications nécessaires à la compréhension des strophes citées par l'auteur et qui éclaire sous ses différents angles la fascinante civilisation scandinave. De nombreuses annexes (tableaux généalogiques, cartes géographiques, iconographie) rehaussent encore l'intérêt de ce livre appelé à faire date.
Au cours de sa détention, entre avril 2018 et octobre 2019, l'ancien président brésilien Lula a reçu près de 25 000 lettres de soutien de citoyens ordinaires.
Femme de ménage ou professeure à l'université, maçon, étudiant, agriculteur ou paysan sans terre, infirmière et ouvrier métallurgiste, tous témoignent leur solidarité et leur gratitude. En toile de fond, se déroule la campagne pour la présidentielle de 2018 au terme de laquelle Bolsonaro sera élu, dans un climat de violence et d'inquiétude qui se propage. Les lettres se font l'écho d'une parole populaire empreinte de ferveur, de solennité et de familiarité. Elles racontent, remontant souvent plusieurs générations, des histoires de vie, le travail, la misère, l'expérience de la faim, la fierté de l'ascension social et de faire des études...
De façon vibrante, sensible et implacable, ce document exceptionnel forme un récit choral du Brésil contemporain. Il dit en somme à quel point l'invention d'un État providence change la vie des gens.
L'histoire des ducs de Bourgogne est une véritable aventure militaire, politique et artistique, qui relève autant du conte de fées que d'un Game of Thrones. La raconter est un joli défi dont Bart Van Loo s'est emparé et qui nous entraîne sur les routes médiévales, de la Scandinavie des Burgondes à Dijon, en passant par Bruxelles, Gand, Bruges et Lille.
D'une plume enjouée et érudite, Bart Van Loo fait revivre avec passion ces grands ducs téméraires et ambitieux, dont la puissance et la splendeur firent l'admiration et l'envie de toute l'Europe et surtout de Paris. À leur apogée, les ducs voyageaient de Mâcon à Amsterdam sans passer une seule frontière. Ils unifièrent d'immenses territoires, dont la partie septentrionale devint le berceau de la Belgique et des Pays-Bas. De cette époque glorieuse, il reste désormais les témoignages d'artistes de génie tels Claus Sluter, Rogier Van der Weyden ou encore Jan Van Eyck, dont les oeuvres ont laissé à jamais l'empreinte de cette prestigieuse famille sur le patrimoine français.
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, le territoire couvert aujourd'hui par le Nouveau-Mexique, l'Arizona et le Nord du Mexique fut le théâtre d'une tragédie marquée par la violence, la perfidie et la cruauté. Dans cette lutte sans merci, les chefs apaches n'auront de cesse de défendre leur patrie, alors que leurs ennemis n'aspirent qu'à leur mort, leur déportation ou leur parcage sur des réserves. Peu de chefs indiens auront exercé une aussi grande fascination que les figures désormais légendaires de Cochise et Géronimo. Sous la plume de David Roberts, écrivain et journaliste, cette histoire des guerres apaches devient une véritable épopée. II nous donne à lire une immense fresque épique, remarquablement construite et mise en scène, qui porte un regard particulier sur le rapport entre des cultures différentes et sur les peuples qui combattent pour leur liberté.
« Un des plus grands écrivains de notre époque. » Toni Morrison.
En 1927, la jeune anthropologue Zora Neale Hurston part en Alabama rencontrer Cudjo Lewis. À quatre-vingt-six ans, Cudjo est l'ultime survivant du dernier convoi négrier qui a quitté les côtes du Dahomey pour l'Amérique. Pendant des mois, Zora Neale Hurston va recueillir sa parole, devenir son amie, partager ses souffrances. Le témoignage de Cudjo restitue comme nul autre la condition d'un esclave : de sa capture en 1859 à sa terrifiante traversée, de ses années d'esclavage jusqu'à la guerre de Sécession, puis son combat pour son émancipation.
En septembre 1878, déportés au sud loin de leurs terres des Grandes Plaines, les Cheyennes croupissent et se meurent, incarcérés à ciel ouvert, dans cette partie hostile du Territoire Indien, futur État de l'Oklahoma. Les promesses non tenues du gouvernement les laissent souffrir des affres de la faim, les rations promises ne viennent pas ou alors au compte-gouttes. Pour survivre ils n'ont plus le choix : à leurs risques et périls, sous le commandement de leurs chefs Dull Knife et Little Wolf, ils décident de regagner à pied leur pays au Montana. Commence alors un des plus terribles exode de l'Histoire : affamés, dépenaillés ils marcheront, durant les quatre mois du terrible hiver 1878-1879, pour retrouver leur Terre. Pourchassés par l'armée, et laissant de nombreux morts, les Cheyennes, une fois arrivés connaîtront l'emprisonnement dans des baraquements où ils endureront - femmes, enfants et vieillards compris... - sévices physiques comme psychologiques, humiliations et tortures.
En 1964, John Ford a fait de cette tragédie humaine un western testamentaire qui a rendu justice au peuple cheyenne en en faisant un classique qui reste dans toutes les mémoires.
La densité du roman de Mari Sandoz, la subtilité et la précision des descriptions, l'atmosphère et l'esthétique « très indienne » qui s'en dégagent, font que l'ouvrage dépasse de loin une simple histoire de western : c'est tout simplement un chef-d'oeuvre de la littérature américaine.
Oeuvre la plus puissante que nous ait léguée le Moyen Age scandinave, l'Histoire des rois de Norvège fut rédigée vers 1230 par l'auteur de l'Edda, le poète et historien islandais Snorri Sturluson.
Elle retrace la vie des fondateurs du royaume de Norvège depuis les origines mythiques de leur dynastie jusqu'à la bataille de Ré en 1177. L'auteur s'est arrêté principalement sur l'époque tumultueuse des IXe-XIe siècles qui vit les Norvégiens tout à la fois se livrer à des raids contre l'Europe occidentale, avant de s'implanter durablement dans plusieurs régions de la Grande-Bretagne et de l'Empire franc ; coloniser îles et archipels de l'Atlantique nord ; se doter progressivement d'un Etat unitaire, après les victoires remportées par Harald à la Belle Chevelure vers la fin du IXe siècle ; puis se rallier, non sans de farouches résistances, à la religion chrétienne que leur imposèrent par le fer et par le feu deux rois évangélisateurs, Olaf Fils Tryggvi, à l'extrême fin du Xe siècle, et Olaf le Gros, qui trouva la mort à la bataille de Stiklestad en 1030 et passa à la passa à la postérité sous le nom de saint Olaf.
Reposant sur une vaste connaissance des sources orales et écrites qui conservaient le souvenir des actes d'éclat accomplis par les souverains de Norvège, ce sommet de l'historiographie norroise qu'est l'ouvrage de Snorri Sturluson se distingue également par la méthode critique et par l'exceptionnel talent littéraire de l'auteur. Le présent volume constitue la première partie de l'Histoire des rois de Norvège, oeuvre qui n'avait jamais été publiée dans son intégralité en langue française.
La traduction est accompagnée de nombreuses notes explicatives, de cartes géographiques, de tableaux généalogiques et de plusieurs documents iconographiques.
Trad. du vieil islandais par François-Xavier Dillmann. Introduction et notes de François-Xavier Dillmann.
Mark Mazower s'emploie à démythifier l'idée trop agréable, et qui n'est pas sans danger, selon laquelle l'Europe est le continent par excellence de la démocratie, des valeurs de paix et de coopération, d'une diplomatie transparente et multilatérale. Dans l'histoire du XXe siècle européen, il met en lumière la fragilité de l'adhésion des populations européennes et de leurs leaders à la démocratie, tant dans l'entre-deux-guerres que pendant la guerre froide et après. Il nous rappelle nombre d'horreurs propres à l'Europe que nous nous plaisons souvent à oublier. Et il nous offre une histoire qui saisit le continent dans son entier, puisant ses exemples tant en Hongrie ou au Danemark qu'en Allemagne ou en France, et déployant devant nous les grands événements politiques et l'évolution des sociétés depuis la fin de la Première Guerre mondiale.
La conquête et la colonisation du continent nord-américain par les puissances européennes puis par les Américains furent marquées par une longue série de conflits avec les nations indiennes qui peuplaient déjà l'ensemble du territoire bien avant l'arrivée de l'homme blanc. De cadeaux de pacotille en négociations truquées, de promesses jamais respectées en traités violés, de déportations massives en attributions de réserves misérables, c'est par la guerre que les Blancs ont imposé leur vision du Nouveau Monde au nom de la « civilisation » et de la « vraie religion ».Depuis l'arrivée du Mayflower en 1620 jusqu'au massacre de Wounded Knee en 1890 où s'achève la conquête, Robert Marshall Utley et Wilcomb E. Washburn, spécialistes de la question indienne, retracent les trois cents ans de la dramatique résistance indienne à l'avancée inexorable des colons, sur tout le territoire américain. Des Cherokees, Iroquois, Séminoles, Cheyennes, Apaches, Sioux et des autres tribus, ils font revivre les figures légendaires, Sitting Bull, Géronimo, Cochise, ou moins connues mais tout aussi déterminantes, comme Pontiac, Tecumseh, Black Hawk ou Chef Joseph...Reprise en poche d'un grand format paru en 1992.
De Haraldr à la Dent Bleue au Xe siècle jusqu'à Valdimarr le Victorieux au début du XIIIe siècle, entre foi jurée, complots et trahisons, de puissants chefs se disputent la suprématie sur les mers du Nord, dans un monde où l'adoption du christianisme agit comme un levier de pouvoir ; on découvre dans cette saga, pour la première fois traduite en français, une Scandinavie médiévale rayonnante qui étendait son influence de l'Angleterre à la Russie.