On ne présente plus Eugène Atget (1857-1927), le célèbre photographe autodidacte qui immortalisa le « Vieux Paris » au tournant du XXe siècle. Pourtant cet ouvrage aborde l'homme et l'artiste sous un jour inédit. Il relate ses liens avec Libourne, sa ville natale. Il laisse la parole à des photographes actuels qui éclairent le lecteur sur la fascination qu'exerce encore aujourd'hui ce personnage. En même temps, le néophyte y trouvera les repères historiques indispensables pour mesurer l'ampleur de son entreprise : en un peu plus de trente ans, Atget a capturé près de dix mille images dans une démarche documentaire, d'inventaire même. Mais ses clichés témoignent également d'une sensibilité et d'une poésie toutes particulières. C'est le sujet de l'exposition « Eugène Atget, poète photographe » à l'origine de ce livre, organisée par le musée des Beaux-Arts de Libourne avec la collaboration exceptionnelle du musée Carnavalet - Histoire de Paris, Paris Musées. La plupart des oeuvres exposées y sont reproduites et organisées autour des grandes thématiques illustrant le travail d'Eugène Atget.
Premier volume d'une collection uniquement dédié au peintre Gustave Courbet, cette publication traitera de la position et du regard que ses contemporains ont porté sur l'homme et l'artiste.
Suite à ses positions politiques (sa participation à la Commune de Paris lui avait valu de passer devant les tribunaux, d'une peine de prison et d'une amende), l'artiste s'était exilé en Suisse laissant à l'État français ses tableaux restées dans son atelier parisien.
Sa réhabilitation n'aura lieu que presque 100 ans plus tard, lors d'une grande exposition à Ornans, ville natale de l'artiste.
Exposition : Institut Courbet d'Ornans, pas d'expo.
Au début du xxe siècle de nombreux peintres, sculpteurs, mais aussi photographes, affluent de toute l'Europe et même du Japon, pour venir s'installer à Paris. Quittant des sociétés parfois hostiles et attirés par des conditions particulièrement favorables, tous vont contribuer à faire de la capitale française, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, une scène artistique inégalable. Ce sont ces artistes d'origine étrangère qui inspirent à un critique de l'époque l'appellation « École de Paris » donnant son titre à l'exposition que ce catalogue accompagne.
Créant souvent en marge des avant-gardes, car restés fidèles à un art figuratif, beaucoup d'entre eux deviendront des plus fameux, comme Chagall, Modigliani, Picasso, Soutine, Van Dongen ou encore Brassaï. D'autres, injustement méconnus, dont plusieurs remarquables artistes femmes, restent à redécouvrir. C'est ce que permet la collection du Musée national d'art moderne, unique prêteur de l'exposition, qui conserve un fonds de référence sur ces artistes.
Conçue par le Centre Pompidou en étroite collaboration avec le Musée d'art moderne de Céret, l'exposition a aussi pour mérite de rappeler l'existence durant cette période d'un véritable axe artistique entre Paris et Céret, Picasso, Juan Gris et Soutine ayant fait des séjours décisifs dans la cité catalane.
Cet ouvrage illustre le cheminement qui, au XIXème siècle, libère la peinture de paysage du statut de genre mineur. Les artistes, en s'éloignant du « grand genre », étaient à la recherche de la vérité des sensations éprouvées devant la nature. Corot et Courbet, en peignant en plein air et non plus exclusivement en atelier, feront que le paysage va connaître un véritable renouveau et une reconnaissance inédite, et ouvrirons la voie aux impressionnistes. Des nouveautés techniques permettent à ces peintres de passer leurs journées en plein air : le chemin de fer, l'invention des tubes de couleurs... Les fonds du Musée des Beaux-Arts de Reims ici présentés permettent de montrer l'évolution de cette nouvelle manière, en France, au XIXème siècle et au-delà : Corot, l'un des premiers à peindre sur site - onze de ses toiles, qui sont la richesse du musée rémois, sont présentées dans cette publication - ; Courbet ; l'école de Barbizon, puis Boudin, Jongkind, Ziem et enfin Marquet, Monet, Renoir, Sisley, Thaulow entre autres, jusqu'aux modernes Bocquet, Esteban et Sima. Un art qui regagne aujourd'hui la faveur du public, en raison de notre sensibilité envers la nature menacée.
Ceux de la Terre. Auteur Foudral Benjamin, nombre de pages 200, prix 27€ Résumé : Du portrait brutal et cru d'un monde paysan en proie aux passions les plus violentes, dressé par l'écrivain Émile Zola (1840-1902) dans La Terre (1887), à la vision lyrique et héroïque des « gens de la terre » du recueil de nouvelles Ceux de la glèbe (1889) du Belge Camille Lemonnier (1844-1913), les campagnes contemporaines sont l'objet dans la seconde moitié du XIXe siècle de projections idéologiques les plus diverses, qu'elles soient nostalgiques, conservatrices, socialistes, progressistes ou purement esthétiques.
Avec l'émergence du réalisme et de ses deux figures principales, Gustave Courbet (1819-1877) et Jean-François Millet (1814-1875), peintres aux origines rurales, la thématique paysanne dans le champ des beaux-arts se renouvelle et devient un véritable phénomène à l'échelle européenne, transcendant bientôt les mouvements. Réalistes, naturalistes, symbolistes, modernes ou anti-modernes, tous se mettent en quête de la mise en image du paysan, nouvelle figure centrale de la société contemporaine.
Au travers de plus de 80 oeuvres, l'exposition Ceux de la Terre vise à appréhender l'émergence de ce phénomène culturel, tout en approchant l'intention et le regard propre de chaque artiste derrière l'élaboration du monde rural comme sujet pictural.
S'ils ne sont pas exempts de préoccupations économiques et sociales, les collectionneurs de l'impressionnisme se sont souvent impliqués dans la défense de ce mouvement qu'ils ont contribué, selon leur époque, à faire émerger, à imposer ou à diffuser. C'est à cette catégorie engagée de collectionneurs que cet ouvrage propose de s'intéresser.
De la constitution de la collection jusqu'à son entrée au musée, du soutien des artistes à l'échelle territoriale à la diffusion internationale du mouvement, des premiers accrochages intimes jusqu'aux interrogations que posent leur présentation dans les musées, les collectionneurs ont joué un rôle essentiel dans le développement et la diffusion de l'impressionnisme depuis les débuts du mouvement jusqu'au milieu du XXe siècle.
L'enjeu, à travers les seize contributions de spécialistes internationaux, est de réexaminer et de réévaluer l'importance de ces acteurs en lien avec leur époque, leur contexte politique, social et économique.
Que Depeaux, de Nittis, les Palmer, Ohara, Bürhle, Caillebotte ou Fayet soient étudiés d'un point de vue monographique ou plus globale, c'est la multiplication de ces profils et de ces trajectoires de collectionneurs qui permet aux lecteurs de mieux comprendre leur poids dans l'histoire du mouvement.
Carte blanche à l'architecte Pierre-Louis Faloci, lauréat 2018 du Grand Prix national de l'architecture. Le parcours met en lumière la trajectoire et la démarche de ce dernier, articulées autour de la notion de « paysage global » qu'il a longtemps développée dans son enseignement et ses convictions d'architecte. Tout en comprenant l'importance indiscutable de l'écoconstruction, il y a, pour l'architecte, un matériau fondamental : « l'écologie du regard ». Une sélection de ses projets est notamment à découvrir.
Félix Valloton, connu pour ses peintures de paysages, s'est en réalité fait connaitre par ses illustrations en noir et blanc et ses gravures sur bois. En dix ans à peine, il réussit à marquer profondément l'avant-garde parisienne ; il rejoint meme le groupe des nabis.
Ses oeuvres, d'une apparente simplicité, sont aussi complexes que leur auteur.
Publié à l'occasion de l'exposition du Musée Bonnard dédiée à Vallotton, cet ouvrage revient sur les oeuvres en noir et blanc de l'artiste.
Exposition : Musée Bonnard du Cannet, du 31 mars au 30 juin 2022.
Ben à Vallauris choisit d'explorer la céramique comme une matière ouverte sur la création. Ce médium, qui peut apparaître comme très éloigné des questionnements artistiques de l'artiste, Ben se l'approprie dans ses différentes identités : celle de l'usage décoratif quand il revisite les bibelots, objets typiques des productions du XIXe siècle, qu'il détourne en ready-made, celle de la nature du médium au travers de sa fragilité, en réutilisant des fragments de céramique cassée, et celle du geste, qui permet d'appréhender toute la sensualité inhérente au travail de la terre, quand il façonne directement, sans les intermédiaires que peuvent être le tour ou bien le moule, figurines ou écriture.
Avec humour et provocation, inhérents à sa démarche artistique, Ben propose des oeuvres mixtes dont la terre est le fil conducteur.
Au travers de l'exposition proposée à Vallauris à laquelle Ben a convié l'artiste plasticienne Monique Thibaudin, l'approche décomplexée de Ben permet de renouer avec une certaine légèreté dans la manière de percevoir le matériau terre.
« Respirer l'art » est une exposition consacrée aux liens entre parfumerie et création artistique contemporaine.
Depuis plusieurs années artistes, philosophes, parfumeurs et scientifiques affrontent les grands sujets liés à la place du parfum dans l'art : la définition d'un art olfactif, l'utilisation des odeurs par les plasticiens dans des installations immersives, l'oeuvre-parfum olfactive totalement immatérielle, le parfumeur-artiste libéré des contingences économiques, l'évocation des matières premières, l'art du verre...
Tous ces thèmes actuels sont ici abordés par les regards croisés d'artistes et de parfumeurs impliqués par le Musée International de la Parfumerie dans son exploration de l'univers de la parfumerie.
L'histoire des indiennes de coton en Europe est passionnante, car l'ouverture à ces produits nouveaux, importés d'Orient au XVIe siècle via Marseille, puis copiés dans la Suisse et l'Alsace protestantes au siècle suivant - d'abord à la main et ensuite grâce aux premiers procédés d'impression sur textile - est le début d'une véritable aventure industrielle. En suivant le fil du développement des techniques, ce beau volume illustre comment cet art empirique est devenu une industrie, où l'innovation a favorisé la créativité artistique. Le passage d'une connaissance théorique à sa mise en pratique, au début de l'indiennage à Marseille jusqu'aux manufactures alsaciennes, témoigne d'une période de grande créativité, aussi bien sur le plan technique qu'artistique.
Les Impressionnistes, les premiers ont accordé à l'enfant un statut particulier, indépendant du portrait de commande qui était jusqu'alors le seul vecteur de leur représentation. À leur tour, les Nabis sont certainement ceux qui, à la fin du XIXe siècle, mettent les enfants au coeur de leur mécanique picturale, qui oscille entre sphère privée et publique, inaugurant un nouvel espace de liberté créative. Cet univers complexe est à la croisée de celui de la famille, du jeu, des jardins, de la rue, de la musique, de l'illustration et de la photographie qui sont autant de sujets qui les ont inspirés durablement.
L'exposition accorde une certaine visibilité aux oeuvres de Bonnard, Vuillard, Vallotton et Denis, sans oublier Lacombe, qui sont les principaux protagonistes d'une image nouvelle de l'enfance. Sont également représentées en marge du mouvement nabi, les oeuvres sensibles de Delâtre, Evenepoel, Maillol, Müller et Lemmen.
Avec les essais d'Isabelle Cahn, Paul Denis, Dominique de Font-Réaulx, Emmanuel Pernoud, Sylvie Patry et Véronique Serrano, ce catalogue offre une vision générale et savante du sujet.
Picasso visite, avec Françoise Gilot, l'exposition annuelle de poterie à Vallauris, en 1946, et aussitôt effectue ses premiers essais à l'atelier Madoura, fondé par Suzanne et Georges Ramié. De retour, l'année suivante, avec plusieurs dessins et projets, Picasso commence ses premières créations. Séduit par la « ville aux cent potiers », Picasso s'y installe de 1948 à 1955, dans une villa sur les collines : son activité créatrice se répartit, alors, entre son atelier où il crée de nombreuses sculptures et l'atelier Madoura pour les céramiques. Entre 1947 et 1971, l'artiste produit un ensemble conséquent de céramiques, estimée entre trois mille cinq cents et quatre mille pièces uniques. Elles ont été toutes réalisées chez Suzanne et Georges Ramié. En 2022, le musée Magnelli, musée de la céramique, a reçu un dépôt exceptionnel de céramiques de Pablo Picasso qui présentent la particularité d'être toutes dédicacées à Suzanne Ramié ; ces dédicaces attestent du lien d'amitié et de respect entre Picasso et celle qui lui a ouvert les portes de son atelier et lui a permis de réaliser une oeuvre si inattendue et si remarquable. Au-delà du témoignage d'amitié, ces céramiques permettent de mettre en lumière les relations entre les deux artistes et le dialogue artistique qui s'instaure entre eux.
Riche de douze mille dessins et de cinquante mille estampes, le cabinet d'arts graphiques des musées d'Orléans est l'un des mieux dotés de France. Son histoire se confond avec celle de la passion de quelques hommes visionnaires - Desfriches, Bizemont, Marcille, Fourché - qui ont eu à coeur de conserver les traces les plus fragiles, mais aussi les plus significatives, du premier de tous les arts. Projection fulgurante d'une idée, recherche parfois hésitante ou mise au propre appliquée d'un projet, le dessin préside en effet à toutes les formes d'expression artistique.
Après avoir reçu les musées de Montauban, d'Angers et de Besançon, le musée du Domaine départemental de Sceaux accueille le musée des Beaux-Arts d'Orléans pour en exposer un florilège de près de deux cents feuilles réalisées entre la fin du XVIe siècle et la première moitié du XXe. Dans la diversité des techniques et des manières se révèle avec force la permanence d'une quête dont Vouet, Watteau, Boucher, Fragonard, David, Géricault, Ingres ou Picasso furent, parmi beaucoup d'autres, les héros.
Proche de l'esthétique de l'art brut et du surréalisme, mais artiste singulier, Louis Pons fut d'abord un dessinateur exceptionnel. Son trait d'encre à la plume, rapide, vivant, s'entrelace et se superpose jusqu'à faire surgir des êtres énigmatiques, dont la nature - humaine, animale ou végétale - demeure parfois ambiguë.
A partir de 1959, en réaction à de graves problèmes de vue, Louis Pons transposa son univers dans des assemblages. De ces bouts de rien, de ces objets de rebut qui, dépossédés de leur fonction, ne sont plus que la carcasse d'eux-mêmes, il fabriqua sans relâche des objets qui exercent un pouvoir quasi-magique d'attraction-répulsion chez le spectateur. Louis Pons, homme des mots, du tracé et des traces, nous entraîne dans un monde fantastique, parfois cauchemardesque quand il n'est pas mis à distance par l'humour qui en dissipe les monstruosités. Le catalogue de l'exposition présente près d'une centaine oeuvres : les dessins aussi bien que les assemblages, tandis que la genèse de l'oeuvre sera illustrée par des images de photographes remarquables.
En mars 1985, le Musée national du Luxembourg a reçu un généreux et inattendu legs de la succession d'Edward Steichen, l'immense photographe américain né au Luxembourg. Le legs comprend un total de 178 tirages, dont 175 photographies de Steichen lui-même qui couvrent presque tous les aspects de son oeuvre photographique - des images empreintes du pictorialisme de ses débuts au portrait, la mode, la publicité, les paysages et les photographies de famille. Pour la première fois, cette extraordinaire collection est présentée de manière exhaustive, avec des illustrations en pleine page des 178 photographies. En outre, la publication comprend un volet scientifique exceptionnel : six nouveaux essais traitant des questions d'identification, de techniques et de datation des tirages ainsi que de leur conservation et de leur préservation. Ces textes retracent la provenance et l'histoire de l'impact de la collection et confrontent l'importance de la donation luxembourgeoise à d'autres legs faits à la même époque à des institutions aux États-Unis et outre-mer. L'importance du nombre étonnamment élevé de photographies de famille du legs luxembourgeois et le rôle exceptionnel de Steichen en tant que médiateur de la modernité entre l'Europe et le Nouveau Monde sont également explorés.
Le Palais Fesch-musée des Beaux-Arts d'Ajaccio conserve l'une des plus importantes collections de peinture italienne des musées de France. Les tableaux donnés à la ville d'Ajaccio par le cardinal Fesch - oncle de Napoléon et célèbre collectionneur - offrent un large échantillon des écoles italiennes, des fonds d'or jusqu'au baroque tardif. Si les Primitifs forment la partie peut-être la mieux connue de cette collection, la Renaissance, depuis ses débuts jusqu'au maniérisme, y est aussi largement représentée.
Ce catalogue exhaustif couvre trois siècles de peinture, des contemporains de Giotto à Vasari et Santi di Tito, en passant par Botticelli, Cosmè Tura et les chefs-d'oeuvre de Titien et Véronèse déposés par le musée du Louvre.
Le catalogue d'exposition Formes vivantes invite le lecteur à se plonger dans l'univers fascinant du vivant vu par les artistes, dans un dialogue entre arts et sciences. De la Renaissance jusqu'aux créations les plus récentes, les oeuvres réunies proviennent d'institutions prestigieuses - musées, écoles d'art, universités - de collections d'artistes, de collections privées, de galeries ou ont été créées spécialement pour l'occasion.
Composé de trois sections, l'ouvrage se conçoit comme une déambulation qui suscite un dialogue entre oeuvres patrimoniales, propositions artistiques contemporaines et objets scientifiques, tout en questionnant notre rapport au vivant au fil du temps.
Le titre complète la précédente édition, réalisée à l'occasion de l'exposition éponyme au Musée Adrien Dubouché de Limoges.
Exposition : Cité de la Céramique de Sèvres, d'octobre 2021 à mai 2022.
Toulouse-Lautrec, la naissance d'un artiste révèlera au grand public le rôle primordial de René Princeteau dans la vocation et le parcours de celui qui devint « l'âme de Montmartre ». Depuis les années d'apprentissage jusqu'à l'influence esthétique mais aussi amicale que son mentor exerça sur l'oeuvre de Toulouse-Lautrec, ce projet s'appuiera sur les dessins d'enfance et de jeunesse de ce dernier, mais également sur des créations plus tardives dans lesquelles il est encore possible de distinguer la marque et le répertoire des premiers enseignements du peintre libournais. Pas moins de cinquante-six oeuvres du grand maître seront ainsi représentées : dessins, gouaches, huiles, projets d'éventail, etc.
Le propos du catalogue s'articulera autour de quatre grands thèmes identifiés :
- Dessins de jeunesse et naissance de la vocation sous l'égide de René Princeteau - Les Chevaux, une passion commune entre le maître et l'élève - Représenter le quotidien : paysages et vie rurale au coeur de leurs inspirations respectives.
- Le cirque : entre héritage et émancipation artistique
Ce catalogue présente l'art d'un seul peuple africain. Les Songye de la République Démocratique du Congo, et un seul type d'objets magico-protecteurs : en langue locale nkishi (singulier) et mankishi (pluriel). Ainsi, le lecteur se voit offrir l'opportunité rare d'approfondir une classe spécifique d'objets, de saisir quelques éléments constitutifs de leur essence, de leur placement dans les communautés d'origine, les variations stylistiques et autre encore. Des figures rituelles aux fonctions différents sont illustrées : les plus grandes étaient destinées à la protection de tout un village, celles de petite et moyenne taille à la protection des individus. Après les textes d'encadrement, la séquence d'images commence par un objet historique et se poursuit par une série d'oeuvres d'une valeur esthétique majeur. Tous les autres mankishi sont présentés dans une hypothétique séquence géographique comme si l'on procurait le pays songye dans le sens inverse des aiguilles d'une montre : du sud-est au centre-nord-est, du centre-nord-ouest au sud-ouest et sud. Dans le cadre du parcours géographique, des thèmes d'approfondissement sont placés, y compris quelques ateliers de maitres identifiés.
À l'été le Jeu de Paume ouvre ses portes à Marine Hugonnier pour sa première grande exposition en France. L'exposition réunira une sélection d'oeuvres représentatives de l'approche artistique de Marine Hugonnier depuis ses débuts en 1998.
À la frontière du documentaire et de la fiction, le travail de Marine Hugonnier constitue une exploration des politiques du regard. Ses oeuvres sont une tentative de déconstruction de la complicité inhérente entre le regard et les idéologies politiques. Son travail vise ainsi à interroger le cadre culturel et politique qui conforme chaque point de vue.
Ses films, qui peuvent être décrits comme des films expérimentaux ou des essais de cinéma, sont parfois associés à l'anthropologie visuelle, son champ d'investigation étant l'espace qui sépare le sujet de son observateur. Elle a beaucoup voyagé avec son appareil Aaton s16 mm à l'épaule adoptant la posture du reporter et de l'ethnographe plus que celle de l'artiste, mélangeant les images et les genres. Pour Marine Hugonnier, produire des images implique de les penser. Le cinéma est conçu par l'artiste comme un acte politique.
Cinéaste avant tout, l'artiste pratique aussi la photographie et crée des oeuvres sur papier. Ses recherches artistiques abordent transversalement le féminisme, la fluidité des genres, l'anticolonialisme et les questions liées à la convergence entre humain et non humain.
Elle tente de reconfigurer les dispositifs de captation et de restitution du cinéma pour construire un nouveau régime d'images.
Cette exposition n'est pas conçue comme une rétrospective du travail de l'artiste mais comme une installation dynamique et performative dans laquelle certains projets évolueront au cours de l'exposition. Elle comprend une sélection d'oeuvres dont certaines sont inédites. L'artiste présente des films, une performance, des éléments organiques, et revisite des oeuvres plus anciennes. Un film spécifiquement produit pour l'exposition du Jeu de Paume sera aussi présenté.
Détail emblématique de toute Crucifixion devenu, grâce à Jacqueline Salmon, centre unique de l'attention (et plus seulement le milieu de la composition), le périzonium, privé par le gros plan de son contexte narratif ou religieux, court le risque de perdre une partie de sa force symbolique au profit de sa seule valeur formelle, qui renvoie elle-même à une typologie : celle du drapé. Mais le périzonium n'est justement pas un drapé comme un autre. Si la classification iconologique vise à rapporter la singularité à un type, quelque chose résiste dans ce cas précis, car ce morceau de tissu plissé, noué ou déployé est celui qui, ceignant les hanches du Christ, cache sa nudité sur la croix. Sa singularité ne peut donc être qu'irréductible, comme le symbolise sur certaines images, dans le cadrage fait par la photographe, un doigt pointant dans sa direction... Ces accidents, qui sont eux-mêmes des détails dans le nouveau tout proposé par le cadrage décidé par Jacqueline Salmon, provoquent le suspens du regard, une forme de stase qui rompt la ligne, souligne la tension oeuvre/image et renvoie à la singularité du regard de la photographe qui, en cadrant, tranchant, découpant, décompose pour mieux recomposer.