Vrin
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Traité 41: sur la sensation et la mémoire
Plotin
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 10 Mars 2022
- 9782711630301
C'est une nouvelle conception de la sensation et de la mémoire qu'élabore Plotin dans ce Traité 41 (Ennéades IV, 6). Elle consiste à attribuer à ces facultés une nature éminemment active : elles sont « une espèce de force ». Au IIIe siècle de notre ère, cette thèse s'oppose au modèle traditionnel de l'empreinte dans l'âme, déjà utilisé dans Théétète de Platon (191c-d). Dans ce dialogue, l'âme est assimilée à un morceau de cire, la sensation à une impression sur la cire et la mémoire à la permanence et à la conservation de l'empreinte. Malgré la fortune séculaire de cette métaphore destinée à élucider les processus cognitifs, Plotin s'en démarque nettement. Déniant toute valeur de vérité à l'exposé du Théétète, il analyse les difficultés soulevées par l'admission d'une empreinte dans l'âme. Il fait appel à la logique, s'appuie sur l'observation des faits et reprend le débat scientifique le plus récent pour construire son chef d'accusation fondamental : la conception de l'empreinte, bien que destinée à assurer la connexion entre l'âme et le monde extérieur, finit par réduire l'objet perçu ou remémoré à une image subjective, indépendante de la réalité empirique. Contre ce modèle et les conséquences qu'il entraîne, il établit que la sensation, tout comme les différentes dimensions de la mémoire - de l'évocation à la mémoire spontanée, de l'effort de rappel à la mémoire-habitude - résulte des activités de l'âme.
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Confluences de la philosophie et de la rhétorique grecques
Laurent Pernot
- Vrin
- Textes & Commentaires
- 3 Février 2022
- 9782711630455
Dès leur naissance en Grèce, la philosophie et la rhétorique se sont mutuellement influencées, et leur dialogue s'est poursuivi tout au long de l'Antiquité. Ces deux disciplines, qu'on aurait tort de figer dans une antithèse stérile, se rencontraient sur des terrains essentiels, comme la vérité, la justice, la politique, la délibération, la logique des raisonnements et l'analyse du fonctionnement de l'esprit, les éloges, la religion, l'enseignement, ou encore la critique des oeuvres d'art. L'alliance de deux savoirs, qui étaient aussi des arts de vivre, construisait un modèle intellectuel et social de sagesse persuasive. Leur confrontation donna lieu à des débats aussi animés que lourds de conséquences.Le présent ouvrage jette une lumière nouvelle sur ces questions par le moyen d'études ciblées, consacrées à des auteurs, à des notions et à des formules, depuis le Ve siècle avant J.-C. jusqu'au VIe siècle après J.-C., de Socrate à Olympiodore, en passant par Platon, Aristote, Démosthène, Diogène, Théophraste, Philodème, Plutarque, Dion de Pruse, Marc Aurèle, Ælius Aristide, Plotin, Porphyre, Eunape, sans négliger des Romains comme Cicéron ou Quintilien. Il se compose de vingt-cinq chapitres, fruit de trente ans de recherches (1986-2016), qui furent publiés à l'origine sous forme de contributions à des revues et à des recueils. Certaines étaient devenues introuvables. Trois d'entre elles paraissent ici pour la première fois en français. Pour cette publication, tous les textes ont été soumis à une révision approfondie, de manière à constituer un ensemble unitaire.
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Le traité Des adverbes est l'une des quatre monographies que la tradition nous a conservées de l'oeuvre d'Apollonius Dyscole, grammairien alexandrin du IIe siècle de notre ère. Cette étude systématique de l'adverbe, qui s'inscrivait dans une vaste collection de traités techniques consacrés aux parties de la phrase, n'est pas seulement notre témoin le plus ancien en la matière; elle fut une référence de premier plan pour l'ensemble de la tradition grammaticale postérieure, dans les domaines grec et latin, au moins jusqu'à la fin du moyen âge byzantin.Après avoir fondé en raison la définition de l'adverbe - un mot invariable qui prédique un verbe -, Apollonius recense plus de six cents adverbes, qu'il distribue dans une vingtaine de types morphologiques. Ce travail de classement participe du projet scientifique du grammairien, qui consiste à formuler les normes de correction auxquelles toute irrégularité apparente doit se soumettre. Inlassablement, le maître alexandrin énonce une règle, signale l'irrégularité - un barbarisme, une forme ambiguë, une variante dialectale -, puis la rejette ou s'efforce de la justifier en levant l'ambiguïté ou en remontant à la forme « saine ». À travers plusieurs centaines d'étymologies, Apollonius érige, au fil du traité, les principes fondamentaux (lois de l'accentuation, pathologie, distinction entre dérivation et altération) de la grammaire alexandrine.Le présent ouvrage propose une nouvelle édition critique et la première traduction du traité Des adverbes dans une langue moderne, assortie d'un commentaire méthodique.
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Traité 30 : sur la nature, la contemplation et l'un
Plotin
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 16 Décembre 2021
- 9782711629930
Le Traité 30 (III, 8) est consacré à la démonstration de la thèse paradoxale que tous les êtres, y compris ceux qui sont privés de raison et de représentation, contemplent. Il insiste particulièrement sur le fait que la Nature produit le monde sensible, sans action ni réflexion, en demeurant dans une pure contemplation, reflet de celle de l'âme supérieure et ultimement de l'Intellect où être et pensée s'identifient. En revanche, l'âme humaine oscille entre la pure contemplation et sa forme dégradée, la discursivité impliquée dans toutes les productions, actions ou spéculations des hommes, qui pourtant, dans ce détour, ne visent encore qu'à contempler. Ce traité est aussi le premier traité de ce qu'on appelle la « tétralogie antignostique ». Il amorce sous un mode encore souriant, la polémique qui se durcira dans le Traité 33. Le monde sensible vient de la contemplation silencieuse et paisible de la Nature, non de la chute catastrophique de l'éon Sagesse et du façonnage laborieusement réfléchi du démiurge de la Genèse qui contamine l'exégèse gnostique du Timée. Le traité s'achève sur la remontée à l'Un-Bien, pôle transcendant de toute contemplation, à la fois au-delà de l'Intellect et Père de sa Beauté.
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Apprendre à philosopher dans l'Antiquité tardive : commentaire à la seconde partie du manuel d'Epictète
Simplicius
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 15 Septembre 2022
- 9782711629985
Simplicius de Cilicie, élève du grand métaphysicien Damascius, fait partie du cercle des néoplatoniciens disparus dans les steppes de Syrie, quelque temps après l'interdiction de l'enseignement de la philosophie à Athènes, sous l'empereur Justinien (en 529). Connu surtout en tant que commentateur d'Aristote, il a écrit ce commentaire au Manuel d'Épictète, resté longtemps ignoré des historiens de la philosophie antique. L'oeuvre a été progressivement ramenée sous les regards, et portée enfin à l'attention des contemporains par les travaux, philologiques et philosophiques, d'Ilsetraut Hadot.
Il s'agit de la première traduction française depuis celle d'André Dacier (1715), et de la seconde traduction (en toutes langues) depuis l'édition de référence (1996) procurée par Ilsetraut Hadot - édition sur laquelle se fonde cette traduction. Faisant suite à la traduction de la première partie du commentaire (2001), ce travail présente le commentaire que Simplicius consacre à ce qu'il considère comme une seconde partie du Manuel d'Épictète, adressée selon lui spécialement à l'apprenti-philosophe. En plus de l'interprétation éthique, théorique et pratique, des préceptes d'Épictète, autour de la notion stoïcienne des devoirs sociaux, Simplicius livre à son lecteur des développements spéciaux sur des sujets moins attendus, tels que la question du mal, la nature des premiers principes, la providence et la justice divines, les questions de la piété religieuse et du recours à la divination.
En présentant, avec une annotation substantielle, ce riche testament philosophique, à portée propédeutique, du néoplatonisme finissant, on voudrait restituer quelque couleur et senteur au printemps et à l'été de la vie éthique (pour paraphraser Hegel), dans lesquels ces réflexions de Simplicius sur Épictète ont fleuri et mûri. -
Traité 31 ; sur la beauté intelligible
Plotin
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 4 Septembre 2018
- 9782711628230
Le Traité 31 (V, 8) est, après le Traité 1 (I, 6), le second écrit que Plotin consacre à la question de la Beauté. Il constitue vraisemblablement aussi la deuxième partie d'un écrit unique, composé des traités 30 à 33, dont l'objectif principal est de réfuter les doctrines des Gnostiques et que l'on a coutume d'appeler la « tétralogie anti-gnostique ». Les arguments développés dans le Traité 31 jouent en effet un rôle décisif au sein du débat avec les Gnostiques : face à leur mépris du monde sensible, il s'agit pour Plotin d'affirmer, en s'appuyant en particulier sur la lecture du Timée de Platon, que le monde sensible est beau en ce qu'il est l'image nécessairement belle d'un modèle intelligible qui est la Beauté même. La thèse centrale du Traité 31 est en effet que l'Intellect est Beauté. Afin d'en convaincre et persuader son lecteur, Plotin a recours tantôt à la méthode argumentative et dialectique, tantôt à des procédés rhétoriques mais aussi à des expériences de contemplation pure et absolue. Le traité peut ainsi se lire tout entier comme un exercice spirituel de grande ampleur, destiné à nous faire percevoir de façon plus claire la véritable nature du « lieu intelligible » évoqué par Platon dans le Phèdre.