Ainsi que le dit Brantôme : « Je crois qu'il ne fut jamais quatre plus grands ducs les uns après les autres, comme furent ces quatre ducs de Bourgogne ». Le premier, Philippe-le-Hardi, commença à établir la puissance bourguignonne et gouverna la France durant plus de vingt ans. Le second, Jean-sans-Peur, pour conserver sur le royaume le pouvoir qu'avait eu son père, commit un des crimes les plus éclatants de l'histoire moderne; par là il forma de sanglantes factions et alluma une guerre civile, la plus cruelle peut-être qui ait jamais souillé notre sol. Succombant sous un crime semblable, sa mort livra la France aux Anglais. Philippe-le-Bon, son successeur, se vit l'arbitre entre la France et l'Angleterre ; le sort de la monarchie sembla dépendre de lui. Son règne, long et prospère, s'est signalé par le faste et la majesté dont commença à s'investir le pouvoir souverain, et par la perte des libertés de la Flandre, de ce pays jusqu'alors le plus riche et le plus libre de l'Europe. Enfin le règne de Charles-le-Téméraire offre le spectacle continuel de sa lutte avec Louis XI, le triomphe de l'habileté sur la violence, le commencement d'une politique plus éclairée, et l'ambition mieux conseillée des princes, qui, devenus maîtres absolus de leurs sujets, font tourner au profit de leurs desseins les progrès nouveaux de la civilisation et du bon ordre.
C'était un avantage que de rattacher de la sorte le récit de chaque époque à un grand personnage ; l'intérêt en devient plus direct et plus vif; les événements se classent mieux ; c'est comme un fil conducteur qui guide à travers la foule confuse des faits... (extrait de la Préface, éd. de 1860).
La présente réédition se base sur l'édition de 1860.
Il n était pas facile d'écrire l'histoire de la Cité de Liège. Cette grande ville n'a pas d'archives. Cinq catastrophes, marquées par les dates de 1212, de 1408, de 1467, de 1468 et de 1794, ont anéanti la plupart des documents qui auraient pu nous renseigner sur son passé. On se tromperait si l'on croyait trouver un dédommagement dans les sources narratives. Certes,l'historiographie du pays de Liège est, au moyen-âge, d'une richesse extraordinaire mais les chroniqueurs liégeois ne se sont guère intéressés qu'à l'histoire des princes-évêques n'ont parlé de la Cité qu'à l'occasion des conflits qui la mettaient aux prises avec le prince.
Si la ville de Liège a perdu toutes ses archives, cela ne veut pas dire que toutes soient détruites.
Les documents relatifs a sa vie intime, à sa comptabilité, aux séances de son Conseil communal, au fonctionnement de ses diverses institutions, sont peut-être irrémédiablement perdus, mais il n'en est pas de même grand nombre d'autres qui, à cause de leur caractère d'utilité quotidienne, ont été conservés ailleurs que dans le coffre de la Cité. Recueillir et classer tous ces documents épars était le premier travail qui s'imposait. Je ne m'y suis pas dérobé, et je crois avoir réuni à peu près tout ce qui existe... (extrait de la Préface, éd. orig. de 1909).
Publiée en 3 tomes (1909-1910), la Cité de Liège au Moyen-Âge couvre la période allant des origines connues au début du XIVe siècle (tome Ier) ; le XIVe siècle (Tome 2) ; le XVe siècle (Tome 3), jusqu'à la destruction de la ville par Charles-le-Téméraire.
« Charles de France n'est pas un personnage quelconque. Le conflit dont les phases vont être racontées est né des dissentiments qui existèrent de très bonne heure entre ce prince et le roi Louis XI, son frère ; il a évolué dans une période de crise aiguë où la complexité des sentiments les moins recommandables a ébranlé la confiance et dérouté l'opinion ; il s'est achevé dans le lamentable effondrement d'une ambitieuse coterie dont Charles de France n'était guère que le chef nominal. Ce fut ce prince que l'on mit en avant, lui que l'on jeta imprudemment dans la mêlée ; ce fut lui, presque inconsciemment, l'âme de la coalition des princes contre le pouvoir royal. On a négligé les influences exercées sur lui pour ne juger que le rebelle. On s'est indigné du rôle que d'autres lui ont fait jouer, sans examiner l'ambiance où sa jeunesse inexpérimentée s'est trouvée entraînée. On ne lui a point pardonné parce qu'il a perdu la partie. A l'âge des folles entreprises et des présomptueuses pensées, il a disparu de la scène politique, et sa mort causa au roi de France un soulagement profond... » (extrait de l'Introduction).
Paru initialement en 1921, cet ouvrage imposant de plus de 800 pages est la biographie de Charles de France (1446-1472), dernier fils de Charles VII et plus jeune frère du roi Louis XI, roi contre lequel il ne cessera de comploter. Il reçut successivement en apanage le duché de Berry (1461-1466), puis celui de Normandie (1465-1469) et enfin il sera l'ultime duc « souverain » de Guyenne (1469-1472).
En 1926, Jean Maubourguet présente sa thèse de doctorat : Le Périgord méridional, des origines à 1370, à laquelle il donnera une suite, Sarlat et le Périgord méridional (1370-1453) en 1930, puis Sarlat et le Périgord méridional (1453-1547) en 1955. C'est une vaste monographie historique de plus de 700 pages dans ses éditions originales. Bergeracois et Sarla- dais forment le coeur de ce Périgord méridional dont les origines plongent au plus profond de la préhistoire. Territoire et époque insuffisamment connus jusqu'alors et qui ont nécessité de consulter, classer et ordonner des archives disséminées de Pau au Vatican en passant par celles de Paris ou du département de la Dordogne. La renaissance féodale à l'époque de Philippe-Auguste, l'antagonisme franco-anglo-gascon et le phénomène des Bastides dès l'époque de Louis IX, antagonisme qui s'aggrave sous Philippe le Bel pour déboucher sur la première phase de la guerre de Cent-Ans sous les premiers Valois. Mais c'est aussi à une étude poussée de la vie et de l'organisation des seigneuries, des bourgs et bastides et des entités religieuses. L'auteur prolongera son travail (dans les tomes II et III) avec la continuation de la guerre de Cent-Ans sous Charles VI et Charles VII, particulièrement active sur ces confins fluctuants du royaume et du duché anglo-gascon ; puis jusqu'au milieu du XVIe siècle, avant que les guerres de religion n'embrasent à nouveau la région. Mais c'est aussi l'occasion de présenter et d'annalyser les activités religieuses : celle de l'évêque de Sarlat et celle des divers monastères et couvents (notamment l'abbaye de Cadouin) et enfin, le rôle du roi et de ses représentants en Périgord, après l'annexion définitive du duché d'Aquitaine en 1453.