Ce livre examine les déplacements des frontières du royaume de France du XIIe au XVe siècle, avec des ouvertures comparatistes sur l'Italie, la péninsule Ibérique et l'Empire. Il était en fait possible au Moyen Âge de déplacer les frontières et de rattacher un territoire à un autre espace politique. Qu'est-ce donc qui autorisait ce passage ? Comment pouvait-on s'arroger ce droit considérable de déplacer des frontières ? La pertinence de la notion d'« annexion » doit donc être elle aussi questionnée.
Avec le soutien de l'université Paris Est.
Cellule essentielle d'encadrement des hommes, la seigneurie est à la fin du Moyen Age un organisme complexe et divers. Cet ouvrage vise à mieux en comprendre les ressorts en partant d'un cadre chronologique et géographique cohérent et suffisamment étendu, la Bretagne méridionale du XIVe au début du XVIe siècle, pour mener les analyses et dégager quelques conclusions d'ensemble. Le croisement des sources et des approches dessine ainsi une chronologie différente, décalée, par rapport aux autres régions françaises. La crise la plus forte à laquelle les seigneuries rurales bretonnes sont confrontées ne se situe pas au XIVe siècle, même si les dégâts de la guerre de Succession de Bretagne (1341-1364) ne doivent aucunement être minorés, mais bien à la fin du XVe siècle, au moment où les provinces voisines ont déjà entrepris leur processus de reconstruction agraire.
Cet écart chronologique a de lourds impacts sur l'organisation des structures rurales bretonnes. Le convenant s'affirme de plus en plus nettement en Vannetais, entraînant un repli mesuré des censives, tandis que les censives en comté de Nantes continuent de dominer largement les terroirs, même si les complants et les métairies se développent dans les zones de marches. La géographie agraire est dès lors de plus en plus contrastée selon les terroirs. Cet ouvrage est enrichi d'une trentaine de cartes, réalisées à partir des dépouillements archivistiques, qui permet de mieux visualiser le poids, le rôle ou encore les traits singuliers des structures seigneuriales dans l'organisation des campagnes de Bretagne méridionale à la fin du Moyen Âge.