L'Empire byzantin, qui a duré plus de onze siècles, doit en partie cette longévité à un large consensus idéologique : l'Empereur est le « pieux élu de Dieu », il est au sens étymologique le lieutenant de Dieu sur terre. Il incarne un pouvoir impérial fort, épaulé par une administration performante pour l'époque, notamment grâce à une éducation maintenue aux standards antiques, accessible à qui pouvait se l'offrir. Les hauts fonctionnaires et dignitaires gravitent autour du palais impérial de Constantinople où s'exerce l'essentiel du pouvoir. Les membres de la cour sont ainsi les personnages secondaires ou les simples figurant d'un somptueux mystère costumé, au sens médiéval du terme. Pour autant, l'Empereur n'est pas coupé du peuple ni de la population de Constantinople : il assiste avec sa cour et quelque 40 000 spectateurs (soit plus du dixième de la population de la ville) aux courses de quadriges. Celles-ci se déroulent à l'Hippodrome jouxtant le Palais, depuis lequel l'Empereur et sa cour gagnent directement leurs tribunes.
Au Xe siècle, alors que l'Empire, première puissance de la chrétienté, se trouve à son apogée, l'un des empereurs rassemble la tradition du cérémonial aulique dans un ouvrage connu comme le Livre des Cérémonies.
Nous avons voulu permettre au lecteur de suivre ces cérémonies, de comprendre quelle était la vie de la cour et des courtisans, dans et hors du Palais.
Les visiteurs étrangers amenés à participer à ces cérémonies se trouvaient aussi fascinés que les sujets byzantins. Michel Kaplan laisse entrevoir cette fascination ainsi que les mécanismes de pouvoir qui la sous-tende.
Enfin, ce livre donne accès à une civilisation aujourd'hui disparue, à laquelle nous devons l'essentiel de ce qui nous été transmis de la culture, de la science et de la philosophie grecques.
Ce livre raconte une histoire de l'Allemagne sur cinq cents ans, depuis le Saint-Empire romain jusqu'à la réunification, en faisant apparaître ce qui a permis aux Allemands de se constituer une identité nationale. Outre la publication, dotée d'une abondante iconographie, ce projet a donné lieu à une série d'émissions diffusée sur BBC Radio 4, ainsi qu'à une exposition présentée au British Museum.
En évoquant des monuments, des objets, des personnes et des lieux, Neil MacGregor, historien de l'art, explore comment l'Allemagne a su façonner et refaçonner son identité à travers les divers matériaux que lui a légués le passé. Un passé avec lequel, pour des raisons historiques, les Allemands entretiennent une relation particulière : pendant longtemps les frontières ont été mouvantes, des entités politiques, tels que le Saint-Empire romain et l'Etat prussien, ont totalement disparu, tandis que de nouveaux Etats ont vu le jour dans les années de l'après-guerre.
Allemagne. Mémoires d'une nation offre l'intérêt singulier de proposer un voyage éclairant à travers le temps, que vient documenter une très riche et passionnante iconographie (plus de 400 illustrations), tout en permettant de comprendre l'influence profonde de l'histoire et de la culture allemandes en Europe.
Samarcande, Boukhara, et combien encore d'oasis mythiques parsèment l'infini des steppes... Depuis l'Antiquité, l'Asie centrale est une terre de métissages et d'échanges au coeur de laquelle la route de la Soie a laissé une empreinte inaltérable.
Là régna le terrible Tamerlan, qui se lança à la conquête du monde et jeta les bases d'un empire dont la Transoxiane devint le centre. Mais comment ce nouveau Gengis Khan et ses héritiers, les Timourides, ont-ils pu imprimer dans les mémoires le souvenir de progrès scientifiques majeurs, et même celui d'une véritable « renaissance » culturelle ?
Pourquoi un régime qui semblait devenir une démocratie libérale depuis la fin du XIXe siècle a-t-il emprunté dans les années 1930 une voie qui l'a fait comparer aux fascismes européens ?
Contrairement à l'Italie et à l'Allemagne, le Japon a basculé dans l'ultranationalisme sans qu'un parti fasciste ne prenne le pouvoir et sans qu'on puisse distinguer un moment plus décisif que les autres.
Convaincu que la démocratie n'a pas d'avenir si l'on ne cherche pas à comprendre la dynamique profonde de cette évolution, Maruyama Masao s'attache à mettre en lumière les singularités du cas japonais. Abordant tour à tour l'idéologie officielle, le rôle des mouvements d'extrême droite et la psychologie des dirigeants, il nous explique comment le système hérité de l'ère Meiji (1868-1912) a fini par engendrer ce « fascisme atrophié » qui a conduit son pays à un désastre pourtant prévisible.
Écrite et publiée au lendemain de la guerre, cette analyse fit date et reste aujourd'hui encore incontournable.
L'une des plus longues de l'histoire chinoise, la dynastie des Song se divise en deux périodes distinctes : en 1127 les Song du Sud succèdent aux Song du Nord après la perte de la plaine du Nord, passée sous la domination d'un puissant empire des steppes, celui des Jin.
La période républicaine (1912- 1949) est généralement appréhendée comme un interrègne entre la chute de l'Empire et l'avènement de la République populaire de Chine, avec comme fil rouge l'affrontement entre le Guomindang et le Parti communiste chinois. Cette interprétation est pourtant aujourd'hui largement dépassée. Tout d'abord, le parti communiste fondé en 1921, 11 ans après le début de la période républicaine, doit encore attendre 5 années pour cesser d'être un insignifiant groupuscule d'intellectuels. Le PCC ne devient un acteur de tout premier plan que très tardivement, aux alentours de 1944. Sa victoire en 1949 se place dans un concours de circonstances particulièrement heureux, en particulier durant les opérations de la guerre sino-japonaise de 1937 à 1945 et s'explique avant tout par les erreurs commises par le Guomindang et son leader Jiang Jieshi (Chiang Kaï-shek). Certes, il ne fait aucun doute que le parti communiste a su éviter l'anéantissement à au moins deux reprises (1927 et 1935- 36), s'affirmer, s'organiser, se doter d'une stratégie et d'une doctrine cohérentes sous la tutelle d'un leader à la fois charismatique et redoutablement efficace : Mao Zedong.
Il n'est cependant plus question de traiter la période républicaine comme l'épopée révolutionnaire du Parti et donc de donner à ce dernier une importance disproportionnée. En lieu et place de cette grille de lecture, tend à s'imposer depuis une vingtaine d'années une interprétation privilégiant le concept de modernisation. Celle-ci s'inscrit dans une chronologie beaucoup plus large que la période républicaine, allant, en Chine, des guerres de l'opium à nos jours.
L'Histoire générale de la Chine, série de dix volumes illustrés, allie rigueur scientifique et plaisir de la lecture, et constitue à ce jour la plus importante synthèse jamais publiée sur la civilisation chinoise.
Des chapitres chronologiques exposent, en début de volume, les grands jalons de l'histoire politique et institutionnelle de la période traitée. Ils sont suivis de sections thématiques (administration, vie quotidienne, religion, littérature, économie, etc.) soigneusement choisies en vue d'une véritable initiation du lecteur. L'ensemble est enrichi de nombreuses illustrations, de cartes en couleur, d'une chronologie, de diverses annexes et d'un index complet.
LA RÉPUBLIQUE
L'âge d'or du Tibet : XVIIe et XVIIIe siècles est publié à un moment crucial de l'histoire du Pays des neiges. Le Tibet qui a fait rêver des milliers d'Occidentaux, objet de toute une mythologie et de fantasmes toujours présents à ce jour, est en train de disparaître dans le processus de colonisation politique, économique et démographique du pays engagé par les autorités chinoises depuis leur invasion dans les années 1950. C'est au coeur de cette civilisation que nous conduit L'âge d'or du Tibet : XVIIe et XVIIIe siècles.
Centré sur une période charnière de l'histoire du Tibet qui le modèlera jusqu'à l'occupation chinoise, cet ouvrage guide le lecteur à travers les différents aspects de la culture tibétaine pour lui en faire découvrir toute la richesse et la complexité. L'histoire, la géographie, l'organisation politique et économique et la religion sont bien sûr traitées, mais aussi la vie quotidienne des Tibétains, leurs arts, leurs loisirs :
C'est toute une civilisation exceptionnelle renaissante que nous pouvons découvrir à travers ce guide.
L'ouvrage s'appuie sur de nombreuses sources en langues occidentales et tibétaine pour transmettre au lecteur l'état des connaissances scientifiques sur les divers sujets abordés, tout en restant accessible aux non-spécialistes. Il est illustré non seulement d'intéressantes anecdotes et de témoignages anciens, mais aussi de nombreux dessins et photographies. Avec sa longue familiarité du terrain tibétain, l'auteure corrige les clichés et idées fausses que le Tibet a suscités, et suscite encore parfois, au-delà de ses frontières. Surtout, il montre comment les Tibétains ont su bâtir sur leur propre socle une civilisation originale, remodelant pour les approprier les emprunts faits à leurs grands voisins que sont l'Inde et la Chine
Les guides belles lettres des civilisations proposent un voyage dans le temps et l'espace (egypte, grèce, rome, inde, chine, japon.
) et s'adressent aux étudiants, aux curieux d'histoire et de civilisations, aux voyageurs. ouvrages pratiques et raisonnés de culture générale sur les principales civilisations anciennes qui nous ont laissé une trace écrite, ils proposent au lecteur les clés nécessaires pour comprendre un texte ancien ou un livre d'histoire, ils l'aident à en déchiffrer les allusions, à en élucider les difficultés.
L'inde classique. en plus de l'inde des lettrés et des sages, il y avait une inde dévergondée et amoureuse et aussi une inde réaliste voire cynique. laissons de côté l'orient fabuleux ou misérable, et écoutons l'inde parler d'elle-même : c'est autrement plus déroutant et stimulant ! leur conception pratique permet à chacun de les utiliser de trois façons : soit les lire en suivant, comme un livre traditionnel, pour découvrir les divers aspects de la civilisation présentée, soit recourir directement à l'une des rubriques qui composent chaque chapitre grâce à une table des matières très détaillée, soit encore se servir directement de l'index très fourni afin de trouver rapidement une information précise.
Les cartes, tableaux, schémas, permettent, en outre, d'aller à l'essentiel. et une bibliographie choisie et récente offre à qui le souhaite d'amorcer une recherche plus approfondie. les guides belles lettres des civilisations ne sont pas des dictionnaires. toute information recherchée s'y trouve replacée dans le contexte des mentalités de chacune des civilisations étudiées. car il n'est pas possible de comprendre un événement, une loi morale ou le caractère d'un personnage si rien n'est restitué des valeurs qui les justifient.
J. -n. r.
Le 6 juin 1924, 7 000 m d'altitude : deux hommes quittent leur camp perché sur une vire de glace. Objectif : le sommet de l'Everest, encore jamais gravi. On ne les reverra jamais vivants. Avec George Mallory, âgé de 37 ans, le monde perd le meilleur alpiniste britannique de sa génération.
Qui sont ces hommes qui, quelques années après la Première Guerre mondiale, sont partis au coeur de l'Himalaya, dont il n'existe même pas de cartes ? C'est ce que nous raconte Wade Davis, qui nous emmène de l'Angleterre aux Indes, des tranchées de 14-18 aux confins encore inexplorés du Tibet, des sables ensanglantés d'Irak et de Gallipoli aux sommets immaculés de l'Himalaya.
Intrigues diplomatiques entre la Grande-Bretagne et la Russie tsariste et bolchevique, négociations secrètes entre le Raj indien et le dalaï-lama : l'aventure de l'Everest ne fut pas qu'un haut fait de l'alpinisme ; après une victoire militaire qui laissait les vainqueurs aussi exsangues que les vaincus, elle représenta, pour les rares soldats revenus vivants mais à jamais meurtris, et pour un pays qui avait perdu toute foi en lui-même, un symbole puissant d'espoir et de rédemption nationale.
Grâce à Wade Davis, nous découvrons les hommes remarquables qui ont mené cette aventure à bien, anciens soldats pour la plupart, géographes, médecins, explorateurs, naturalistes et alpinistes. Ils ont parcouru à pied, à dos de mule et de cheval des milliers de kilomètres dans un territoire jamais exploré ni cartographié, affrontant les chaleurs de l'Inde et les rigueurs glacées du Tibet, l'oeil fixé sur un nouveau Graal : le sommet de l'Everest.
La Chine vient à nous : des textes prestigieux sont désormais traduits, des tournées théâtrales nous introduisent dans la légende et dans l'Histoire, le fengshui arrive en Europe. Mais que savons-nous de la civilisation qui leur a donné naissance ? La Chine classique est extraordinairement vivante sous ses habits modernes. La méconnaître serait voyager en aveugle là où il y a tant à voir.
Les guides belles lettres des civilisations proposent un voyage dans le temps et l'espace (egypte, grèce, rome, inde, chine, japon.
) et s'adressent aux étudiants, aux curieux d'histoire et de civilisations, aux voyageurs. ouvrages pratiques et raisonnés de culture générale sur les principales civilisations anciennes qui nous ont laissé une trace écrite, ils proposent au lecteur les clés nécessaires pour comprendre un texte ancien ou un livre d'histoire, ils l'aident à en déchiffrer les allusions, à en élucider les difficultés. l'empire ottoman s'est rapidement forgé une redoutable réputation.
Istanbul, sa capitale, demeura longtemps la ville fascinante que les voyageurs occidentaux ont célébrée à l'envi et comparée aux grandes cités de l'europe. ils ont souvent privilégié les splendeurs de la ville et les fastes de la cour ; l'accent a plutôt été mis dans ce guide sur une analyse de la société sous toutes ses formes et sur le comportement quotidien des ottomans. leur conception pratique permet à chacun de les utiliser de trois façons : soit les lire en suivant, comme un livre traditionnel, pour découvrir les divers aspects de la civilisation présentée, soit recourir directement à l'une des rubriques qui composent chaque chapitre grâce à une table des matières très détaillée, soit encore se servir directement de l'index très fourni afin de trouver rapidement une information précise.
Les cartes, tableaux, schémas, permettent, en outre, d'aller à l'essentiel. et une bibliographie choisie et récente offre à qui le souhaite d'amorcer une recherche plus approfondie. les guides belles lettres des civilisations ne sont pas des dictionnaires. toute information recherchée s'y trouve replacée dans le contexte des mentalités de chacune des civilisations étudiées. car il n'est pas possible de comprendre un événement, une loi morale ou le caractère d'un personnage si rien n'est restitué des valeurs qui les justifient.
J. -n. r.
Conjurer le sort, dernier essai publié par le plus grand spécialiste actuel de la Chine médiévale, ausculte l'évolution, pendant plus de huit siècles, des croyances taoïstes à propos de la responsabilité humaine et de la rédemption. Franciscus Verellen y met en relief les rituels de guérison de la tradition taoïste pour venir en aide à une destinée malade, grêvée par le péché. Son vaste essai dresse le portrait d'une société médiévale chinoise hantée par la figure du mal, où l'existence humaine est hypothéquée dès la naissance, puis accablée par des obligations et des dettes toujours plus lourdes dans notre monde et celui d'après.
Du IIe au Xe siècle, le taoïsme émerge comme une organisation lithurgique qui, liée étroitement avec le Bouddhisme, modifie en profondeur la pensée chinoise sur les causes de la souffrance humaine, la nature du démon, et les voies possibles vers une libération. Au Ve siècle, des éléments issus du taoïsme classique se mêlent ainsi au yoga indien afin d'intérioriser la quête de la rédemption. La liturgie faisant partie intégrante de l'ordre des Tang englobe petit à petit une communauté monastique florissante, la société laïque et des rituels officés au nom de l'État. Les sacrements taoïstes souhaitent agir sur le monde invisible : face à la peur de la mort, de la maladie et de la perte, ils tentent de prodiguer un secours thérapeutique et une rédemption extatique. À partir de sources multiples, des prières, des sermons lithurgiques et des récits empiriques, Francisucs Verellen prête une fine attention au vocabulaire taoïste de la rédemption, au sens du sacrifice, ainsi qu'aux métaphores faisant figure de passerelle entre les royaumes du visible et de l'invisible. Le mauvais sort se trouve conjuré grâce au rachat rituel d'une dette ; la rédemption se produit sous la forme d'une guérison, d'une purification, d'une délivrance, ou du passage des ténèbres vers la lumière.
La vision aztèque du monde a favorisé le développement de techniques divinatoires censées conjurer un destin trop rigoureux, déterminé par le signe sous lequel chaque individu naissait. La tendance à interroger l'avenir persiste chez les Indiens du Mexique contemporain et témoigne de la permanence de ces conceptions. Confronter les témoignages des chroniqueurs et les observations des ethnologues est ainsi l'un des moyens de pénétrer la mentalité indigène : certains rites actuels éclairent en effet le symbolisme des manuscrits pictographiques précolombiens.
Comme leur littérature en porte témoignage, les Aztèques ont développé un type de société en accord avec leurs conceptions religieuses et philosophiques, empreint d'un fatalisme et d'une peur eschatologique que seul le recours au sacrifice humain pouvait apaiser autrefois, et qui aujourd'hui semble trouver un écho dans la fête des morts.
Loyauté, honneur, courage, telles auraient été les vertus des samurais de la voie des guerriers (bushido) du Japon pré-moderne. Le présent essai explique pourquoi leur vie était cependant plus souvent faite de mensonges, de trahisons et d'impostures.
Peu de cultures ont porté aussi haut que celle du Japon l'exaltation de la « voie des guerriers » (bushido). Celle-ci prenait la forme de discours - des textes, des codes de représentations et des comportements ritualisés - qui changèrent profondément avec le temps et les circonstances politiques, économiques et sociales. Ce livre est consacré au discours qui se développa pendant l'époque Tokugawa (1603-1868) et entretint alors avec les réalités de la vie des guerriers (les bushi ou samurai) des rapports très différents de ceux caractéristiques des périodes précédentes. Certes, il avait toujours été, et il sera encore, fort loin de simplement refléter la réalité des comportements des guerriers, mais c'est au cours de l'époque Tokugawa que la dimension théâtrale du discours de la voie des guerriers avec les mensonges et les impostures dont il était saturé, acquit une dimension nouvelle. Ces guerriers qui n'en étaient plus, mais ne pouvaient le faire voir, devinrent des serviteurs qui sous le masque de la loyauté complotaient contre leurs maîtres, des truqueurs sans vergogne de généalogies imaginaires, des tricheurs et menteurs en série, des amateurs de confort douillet qui brandissaient des armes qui n'étaient plus que des symboles vides.
L'Histoire est un savoir nouveau en Inde. Longtemps les érudits traditionnels ont ignoré les traces du temps. De plus l'idée de l'Inde et des Indes, ancienne en Europe, était inconnue en Asie du sud, où aucun empire comparable à l'Empire romain ou à l'Empire chinois ne s'est développé. Ce sont principalement les Britanniques qui au XIXe siècle ont « fait exister » l'Inde et les Indiens. Dans ces pays, faire l'histoire de l'Inde et faire l'histoire de l'Inde ou des Indes étaient également inconcevables. Développée au XXe siècle lorsque l'idée de l'Inde est devenue une réalité plurielle, éclatée en nations et états souvent antagonistes, la fabrique de l'histoire, son invention à des fins identitaires est devenue une passion en Asie du sud. C'est dans cette fabrique que nous invite ce livre : on y lit la rencontre du désir d'histoire qui anime les Indiens avec la volonté scientifique de savoir le monde caractéristique de l'Occident. Les uns veulent savoir pour exister, les autres veulent savoir pour maîtriser. Différents regards, ceux des Indiens et ceux des Occidentaux sur l'Inde, ceux des Indiens sur les Occidentaux qui regardent l'Inde, se croisent et divergent profondément.
De là découle une rencontre souvent passionnée. Toutes les périodes, tous les événements sont objets de controverse d'autant plus que les possibilités de connaître l'histoire de ces pays sans tradition historique sont faibles : la culture de l'Indus, le temps d'Ashoka, l'empereur prêcheur, la civilisation du sanskrit dont les mots et les valeurs conquièrent toute l'Asie du Sud et du Sud-est, les sultanats de Delhi et l'empire moghol qui intègrent les Indes dans le monde de l'Asie centrale, la présence européenne qui débouche sur la sujétion puis sur une modernité spécifique : tout est aujourd'hui objet de débats violents tant l'histoire est devenue stratégique dans ces pays.
C'est l'histoire de pays d'antique civilisation mais qui, émergeant tardivement dans le concert des nations et des puissances du XXIe siècle, sont à la recherche de leur identité, de leur puissance et de leur volonté d'incarner la conscience du monde : une histoire nouvelle pour de nouveaux pays qui dans l'avenir vont compter.
Les khmers.
Ils ont construit et fait vivre angkor. pour façonner et peupler cette capitale et le royaume ils ont donné leur âme et leur génie propres à des formes et des lieux empruntés à l'inde. ce guide entend initier le lecteur à la richesse culturelle du pays khmer et le préparer aux recherches qu'on y mène actuellement.
Geisha et samurai : une image traditionnelle du Japon d'Edo. Mais au-delà des stéréotypes, il convient de découvrir les transformations qui caractérisent la société nippone entre le XVIIe et le XIXe siècle : la naissance d'une vie urbaine, l'ouverture sur le monde, les innovations dans les sciences, les techniques et les arts. L'histoire d'un bouillonnement culturel sans précédent, ou comment une période dite féodale s'avéra le creuset du Japon moderne.
Ce livre dévoile la richesse de la littérature syriaque. Il explore les modes et les routes de diffusion de ce christianisme à la fois mésopotamien et araméen, ancré dans la culture grecque. Largement ignorée des non spécialistes, cette forme d'araméen de Mésopotamie du Nord mis par écrit à Édesse ou Urhoy (aujourd'hui Urfa en Turquie du Sud-Est) est devenue la langue religieuse et de culture de tous les chrétiens de langue araméenne jusqu'à aujourd'hui.
Depuis son berceau édessénien, à la frontière des empires romain et parthe, la littérature syriaque s'est développée en interaction avec l'hébreu, le grec et plus tard l'arabe, le persan et le turc. Elle est une culture de contact et de transmission, héritière des traditions mésopotamiennes d'archivage et d'écriture poétique en même temps qu'elle s'est développée dans le cadre de l'Église de l'empire romain d'Orient, de langue grecque d'une part et dans l'empire perse d'autre part.
Les écrits théologiques syriaques sont discutés en Arabie à la veille de l'islam et ont exercé sans doute une influence sur le Coran. Par ailleurs, la poésie, les commentaires syriaques, la riche écriture de l'histoire représentent une voix originale pour les populations des zones frontières jusqu'au XIIIe siècle, lorsque l'arabe remplace le syriaque comme langue vernaculaire et de culture.
Dans les premiers siècles où le Proche-Orient passe sous domination politique arabo-musulmane (VIIe-IXe siècles), l'Église syriaque continue à prospérer et se développe autour du golfe Persique aussi bien qu'en Asie centrale. Cette vitalité missionnaire l'a faite se répandre, au long des routes de la soie, maritime vers l'Inde (où se trouvent aujourd'hui les plus nombreuses communautés de tradition syriaque) et terrestres en Asie centrale et au Tibet (qui eut un « pape » syriaque) et jusqu'en Chine et en Mongolie dès le VIIe siècle.
Le Viêtnam ancien est une passionnante mosaïque d'ethnies. Elles ont apporté leur génie propre à l'édification d'un pays qui court de la Chine au Delta du Mékong. Entre le Xe et le XVe siècle, les Viêt et les Cam se sont affrontés et mêlés, offrant un spectaculaire face-à-face culturel et idéologique entre monde sinisé et monde indianisé. De cette confrontation naît un art subtil et symbolique, expression d'une civilisation raffinée et violente sur laquelle se fonderont les prémices du Viêtnam moderne.
Le 19 juillet 1959 mourait Curzio Malaparte et ce livre, posthume, nous révèle du grand écrivain qu'il fut un visage inattendu ou, tout au moins, que laissent rarement deviner ses autres oeuvres. Publié tel qu'il a été retrouvé parmi les papiers de l'auteur qui y travailla aussi longtemps que la maladie le lui permit, c'est un livre à la fois inachevé et achevé ; inachevé matériellement car, pour une bonne partie, il est composé de simples notes, mais moralement achevé car, encore qu'on y retrouve à chaque page le génial témoin de Kaputt et de La Peau, c'est un nouveau Malaparte, le vrai, qui y apparaît :
L'homme Malaparte et non plus seulement l'écrivain Malaparte.
L'expérience intensément vécue de cette nouvelle réalité humaine qu'il a trouvée en Chine n'est plus pour lui, comme elle l'aurait été jadis, un prétexte à se mettre en scène : elle est l'occasion d'un examen de conscience, d'une confrontation avec soi-même et les autres, où le « je » s'efface pour la première fois et définitivement. Et, ainsi, ce voyage En Russie et en Chine est plus que le très pittoresque récit d'une aventure asiatique, c'est aussi et surtout celui, profondément émouvant, d'un itinéraire spirituel.
Les guides belles lettres des civilisations proposent un voyage dans le temps et l'espace (egypte, grèce, rome, inde, chine, japon.
) et s'adressent aux étudiants, aux curieux d'histoire et de civilisations, aux voyageurs. ouvrages pratiques et raisonnés de culture générale sur les principales civilisations anciennes qui nous ont laissé une trace écrite, ils proposent au lecteur les clés nécessaires pour comprendre un texte ancien ou un livre d'histoire, ils l'aident à en déchiffrer les allusions, à en élucider les difficultés. québec et les grands espaces à explorer, québec et la naissance d'un empire français d'amérique.
Les multiples facettes de ce lieu, de ses habitants et de leur histoire entre 1608 et 1760, lui composent une identité souvent déroutante. une société originale a émergé de cette " nouvelle-france ", et québec, capitale administrative de la " belle province ", demeure encore aujourd'hui le fleuron de la francophonie. leur conception pratique permet à chacun de les utiliser de trois façons : soit les lire en suivant, comme un livre traditionnel, pour découvrir les divers aspects de la civilisation présentée, soit recourir directement à l'une des rubriques qui composent chaque chapitre grâce à une table des matières très détaillée, soit encore se servir directement de l'index très fourni afin de trouver rapidement une information précise.
Les cartes, tableaux, schémas, permettent, en outre, d'aller à l'essentiel. et une bibliographie choisie et récente offre à qui le souhaite d'amorcer une recherche plus approfondie. les guides belles lettres des civilisations ne sont pas des dictionnaires. toute information recherchée s'y trouve replacée dans le contexte des mentalités de chacune des civilisations étudiées. car il n'est pas possible de comprendre un événement, une loi morale ou le caractère d'un personnage si rien n'est restitué des valeurs qui les justifient.
Le Royaume ermite, tel était au XIXe siècle le nom donné à la Corée par les Occidentaux qui ne pouvaient y pénétrer. Y régnait toutefois une dynastie, alors vieille de plus de quatre siècles, qui avait choisi le confucianisme comme idéologie et édifié selon ses conceptions un état original, le Choson.
Le livre trace un tableau de l'histoire, de la société, de la culture de ce pays sur une période de cinq siècles (1392-1896). Si l'influence de la Chine est très présente, ne serait-ce que par la langue écrite officielle qui est le chinois classique, le royaume garde une particularité marquée, un mode de vie original qui se reflète dans la demeure ou l'habillement. Il surprend aussi par une réalité sociale étonnante, l'importance de l'esclavage et l'existence d'une aristocratie tout à la fois instruite, riche et puissante.
Il est abusif, et il peut être fâcheux, de confondre Coréens et Chinois ou Coréens et Japonais. Ce livre cherche à éviter pareille méprise et à rendre une profondeur historique à un pays et à une culture encore négligée en France.
Pagan, rivale d'Angkor pour la domination de l'Indochine médiévale, est une cité de légende révélée au monde par Marco Polo. Pendant trois siècles, ses rois bâtisseurs ont couvert sa plaine, tour à tour verdoyante et rougeâtre, de trois mille monuments qui témoignent de leur foi bouddhique. Oubliée par l'histoire, elle dévoile à ses rares visiteurs l'un des visages les plus brillants de l'insolite Birmanie.