Créée en 1634 par Richelieu, l'Académie française adopte l'habit vert en 1801 et y annexe l'épée quelques années plus tard, sur le modèle des épées des membres de l'Institut d'Égypte ou des épées militaires.
En 1903, l'orfèvre Falize personnalise pour la première fois l'épée d'un académicien français à l'occasion de l'élection de Frédéric Masson. Pendant neuf décennies et encore de nos jours, véritables biographies de leurs récipiendaires, les épées sortent alors des ateliers des plus grands orfèvres, rivalisant d'interprétations les plus fantaisistes ou les plus élégantes, pour raconter, à leur manière, à l'aide de symboles qui peuvent être issus de la mythologie comme de l'infiniment petit, l'histoire, la famille, les lieux, les travaux, les écrits, les recherches des académiciens français.
OEuvres d'art produites par une trentaine d'ateliers d'orfèvres ou d'artistes - Arthus Bertrand, Cartier, Mellerio, Boucheron, Van Cleef & Arpels ou encore Antoine Bourdelle, Germain Richier, Goudji, Ivan Theimer, Zadkine, Pierre Soulages... -, les épées sont présentées par des photos très détaillées de chaque élément qui les compose, éclairées par de nombreux textes qui approchent au plus près la signification et l'origine des symboles, et complétées par une biographie de l'académicien.
Au fil des épées - La vie des immortels dresse, en 450 pages et 700 photos, le portrait singulier de 135 académiciens français, élus depuis le début du xxe siècle. Tout au long de cet ouvrage, le lecteur découvre la richesse d'une assemblée d'hommes et de femmes qui, sous l'habit vert, se compose de personnalités issues d'horizons les plus divers, aux centres d'intérêt multiples et parfois diamétralement opposés, et se laissera surprendre par les épées que se sont choisies Jean d'Ormesson, Maurice Rheims, Jacques- Yves Cousteau, Louis Leprince-Ringuet, Gabriel de Broglie, Georges Duby, Eugène Ionesco ou encore René de Obaldia