« Je me suis fait eu ! » (avec la faute d’accord et un sourire béat en prime) serait un bon résumé de ce roman.
Une histoire d’amour, une rencontre, comme on en trouve dans tous les débuts de comédies romantiques classiques. Vraiment, Baptiste Beaulieu m’avait habitué à mieux et … « Je me suis fait eu ». Si des lieux communs de notre imaginaire romantique sont invoqués ici c’est pour mieux les tordre, les pétrir, les remodeler. En finition vous vous retrouverez avec une idée pure, simple, débarrassée du superflu : l’amour. De soi. De l’autre.
Et parce que rarement un auteur aura été aussi en empathie avec les femmes, avec leurs douleurs, leurs peurs, leur image et leurs victoires, je ne peux que dire : « je me suis fait eu et je vous dis merci. »
Évoquer le nom de Jeanne d’Eaubonne soulève deux questions. La première : que n’a-t-elle pas été ? Féministe avant la lettre, créatrice du mot phallocrate, résistante, pour l’indépendance de l’Algérie, aux premières loges de mai 68, supportrice de ce qui deviendra les premiers mouvements pour la cause LGBT en France, la première à avoir posé les bases de l’écoféminisme (avant Vandana Shiva), écoterroriste, biographe, essayiste, autrice jeunesse et de Science-Fiction … La seconde : comment avec un tel curriculum vitae, son nom, du moins en France a-t-il pu bien être oublié ? Elise Thiébaut tente de trouver une réponse en se faisant biographe cette femme tout en paradoxes. Plus que des mémoires, c’est un pan du XXe siècle que l’écrivaine de Ceci est mon sang nous partage avec justesse et humour.
Oscar, son rêve, c’est de devenir pompier. Il l’a dit : « Un jour, je serai pompier ». Mais s’il a du courage à revendre et beaucoup d’énergie, il lui reste beaucoup de choses à apprendre. Oscar est plein de bonne volonté mais les maladresses arrivent toujours avec lui.
Petit Indien doit accomplir la chose la plus extraordinaire avant le coucher du soleil s’il veut mériter son nom d’indien. Mais Petit Indien est maladroit et accumule les maladresses. Lui qui rêvait de s’appeler Ours-Courageux ou Tonnerre-de-Feu, il se rapproche plutôt de Fourmi-Riquiqui ou Prout-de-Bison. Mais, c’est sans compter sur ces petits exploits qu’il a fait sans s’en apercevoir.
9782807700703 Charlie est le tout jeune shérif de Cactus Valley, mais manque de bol pour lui, il a perdu sa première dent, et… il zozote. Il zozote tellement que personne ne le prend au sérieux et chacun y va allègrement pour braquer la banque ou tricher au Saloon. Pourtant, quand Jack le Cornu, le plus terrible des bandits débarque et se moque ouvertement de lui, sa dent perdue s’avère très utile.
À Arketta, elles sont les « Filles de la Chance ». Enfants, elles ont été vendues à la maison de bienvenue qui les a marquées d’une faveur. Le jour où l'une d'entre elles tue accidentellement un homme, les jeunes filles fuient, sans autre choix pour survivre. Dans leur fuite, elles traverseront un pays désolé en quête de liberté, d'espérance ; un pays où l'injustice règne. Pour survivre, il leur faudra bien plus que de la chance. Les filles de la chance est un roman fort et prenant pour ados / jeunes adultes. On y découvre un monde à cheval entre Western et fantasy, où le fait d’être Sang-de-Poussière et femme relègue au dernier rang, pour le plaisir des autres. Les cinq héroïnes que l’on suit sont touchantes, attachantes, et leur quête effrénée pour leur survie va nous emmener loin dans une aventure où de nouvelles perspectives les attendent mais où n'importe qui peut les renvoyer à la case départ. Un roman fort et bien construit à découvrir !
« - Tu sais, Maxime, nous, les Chaperons, sommes végétariens » Vous croyez que c’est une façon de dire qu’à la chasse, ils ne sont bon à rien ? » Comme tous les ans, dans le cadre du programme « Découvrons nous, faisons la paix », enfants Loup et Chaperon partent en échange scolaire chez les uns les autres pour mieux se connaitre. Lison Chaperon intègre donc la famille de Maxime Loup, et Maxime Loup, celle de Lison Chaperon. Au programme ? Des ateliers galettes, des parties de cache-cache et des histoires qui finissent mal au coin du feu ; le tout parsemé de clins d’œil à la Mère Michèle et aux Trois petits cochons. Un roman drôle pour les jeunes lecteurs !
Merci les plantes est un très chouette documentaire sur le monde végétal à destination des enfants. Découpé en quatre parties, on y découvre l’importance des plantes et l’anatomie d’une fleur, parmi tant d’autres. Le tout accompagné par des illustrations très colorées, et agrémenté de petites activités à faire chez soi ! D’ailleurs, saviez-vous que le Coco de Mer (Lodoicea) est la plus grosse graine du monde et peut peser jusqu’à 22kg ? Un joli documentaire à découvrir !
C’est triste mais comme le titre l’indique nous ne verrons jamais ces films. Par contre il est extrêmement stimulant d’imaginer à quoi ils auraient pu ressembler, et le livre nous y aide. Des projets complètement fous qui ne verront jamais le jour. Sous cette forme en tout cas.
Pour ceux qui avaient raté sa sortie en grand format il est désormais temps de se rattraper avec le poche. Dans cet ouvrage, Laure Adler parle de la vieillesse. Qu’est-ce que c’est, comment chacun la vit et comment les sociétés ont traité leurs “vieux”? Un ouvrage qui s’adresse à tous car il n’y a pas d’âge pour se sentir vieux.
Une grande étude sociologique qui donne à voir qui sont ceux qui grandissent et restent vivre à la campagne.
Qui est-on vraiment ? L’art est un supplément d’âme indéniablement présent dans ce manga. Exprimer la force d’un sentiment avec un regard personnel, se découvrir soi -même à travers et trouver l’exaltation, Yatora, lycéen talentueux et populaire mais sans passion en fait l’expérience en participant à un cours de dessin. Celui-ci lui ouvre les yeux : c’est décidé, il fera une école d’art. Mais pour cela, il a du pain sur la planche !
Un père et son fils, qui n’ont jamais vraiment réussi à se parler, trouvent l’occasion de créer une relation autour de vieux carnets écrit par le grand-père pour une femme dont ils ne connaissent pas l’existence mais qui semble avoir énormément compté. Il y fait le récit de sa vie d’enfant privé de père par la première guerre mondiale puis prisonnier de guerre à la seconde et aux amours contrariées. Commence alors pour le fils le quête des descendants des protagonistes. Il en viendra a broder dans les creux de l’Histoire pour redonner l’espoir à son père. Une belle histoire émouvante et réaliste où le graphisme est partagé entre le carnet de croquis pour matérialiser les fameux carnets et des visuels plus modernes pour notre époque qui traduisent avec force le désir de lien affectif.
Aki est un jeune garçon perdu et amnésique. Il ne souhaite qu’une chose : retrouver sa mère et le chemin de sa maison. Jizo, un mystérieux garçonnet se propose de l’y aider. Qui est cet enfant qui semble si bien connaitre les pièges de cet univers flou ? Peut-on lui faire confiance ? Un manga sur le thème de la perte avec une belle métaphore de l’espoir.
Une petite fille se réveille dans un monde où les humains ont disparu, remplacés par des robots golems. Aider par Bulb, un golem conçu pour venir en aide aux humains, inactif depuis des lustres, elle va tenter de comprendre ce qui s’est passé. Le graphisme est efficace et prend en subtilité dans les moments d’émotion.
Entre shojo et seinen, ce manga évoque avec justesse le sentiment amoureux et la nostalgie dans le quotidien de deux adultes qui n’ont pas vu venir les choses.
Personne ne vient volontairement sur l’île aux escaliers. Les habitants y apparaissent sans se souvenir comment ils y sont arrivés parce que d’une façon ou d’une autres ils ont été rejetés, ont perdu quelque chose. Il n’y a que deux façon de quitter l’île : se souvenir de ce que l’on a perdu et le retrouver ou de monter les marches jusqu’au sommet de l’île pour voir la sorcière qui en dicte les règles. Sur l’île la vie est douce même si les habitants ont tendance à disparaitre et apparaitre inopinément. Nankusa s’y sent appaisé. Manabe, une camarade de classe du monde réel fermement décidée à rentrer chez elle, va le pousser à chercher la liberté. Douceur et mystère pour une histoire qui aiguise la curiosité.
Une nouvelle pépite aux éditions Leha. Trois amis, dont le quotidien est subitement bouleversé, voient leur destin lié aux évènements prédits par les Augures. Après 20 ans de calme relatif, les vieilles magies se réveillent et ceux qui étaient jusqu’alors méprisés et craint à la fois vont jouer un rôle décisif. Amateur de fantasy, n’hésitez pas ! Les prochains tomes sont prévues dans l’année. Ouf, il ne faudra pas attendre longtemps avant de retrouver Davian, Wirr, Ashalia, Caeden et les autres !
Parce que son voisin est mort à l’arrêt de bus Popincourt, Pierre se sent investi d’une mission, celle de remonter cette ligne de bus pour y trouver des réponses. D’où venait-il? Qui avait-il croisé? Qu’avait-il vu avant de s’écrouler ainsi? Il va essayer de rendre hommage à ce voisin de palier qu’il n’avait pas pris le temps de connaitre. Lors de son périple, il va faire des rencontres fascinantes qui vont le questionner sur sa propre vie. Il s’agit du 4e roman de Florent Oiseau. Certainement, le plus honnête, le plus poétique. Une poésie du quotidien, qui vous fera passer du rire aux larmes, sans forcer. Il n’en fait jamais trop, c’est sa devise et ça fait du bien! Les omelettes aux champignons et les grands verres de lait glacé n’auront plus le même goût après avoir lu ce roman. Si vous aimez voir de la poésie dans l’ordinaire, foncez!
Avec ce roman, Ananda Devi nous entraîne dans un des quartiers pauvres de l'Inde du Nord, au côté de Chinti. Fille de Veena, une prostituée de la Ruelle, la petite est choyée par les autres femmes qui habitent la rue, notamment par Sadhana, une hijra qui veille sur elle. Mais tout bascule le jour où arrive un homme qui s'intéresse de trop près à Chinti. C'est une histoire d'apparence simple, et pourtant ! Des personnages abîmés par leur parcours de vie, qui se démènent malgré la misère. Une solidarité inébranlable qui naît face à l'inacceptable. Une réalité crue où l'espoir trouve pourtant un chemin. Voilà tout ce qu'Ananda Devi a su raconter à traverse ce roman, qu'elle porte avec une plume efficace et poétique. Un savant mélange d’horreur, d’amour et de révolte qui ébranle !
Théo Byrne est veuf et père d’un jeune garçon de 9 ans, Robin. Tous les deux apprennent à vivre avec le poids de la disparition et essayent de suivre les pas de leur épouse et mère défunte. Engagée dans la lutte pour la préservation de l’environnement, cette dernière avait en outre le don de comprendre son fils, hypersensible, écorché vif, à qui les médecins veulent systématiquement assigner un syndrome au nom précis. Théo a quant à lui plus de mal à gérer les vagues d’émotions intenses de son fils, et en particulier ses colères face au dérèglement du monde contre lequel personne n’agit. Jusqu’au jour où lui est proposé un traitement expérimental, non médicamenteux, censé canaliser les émotions. Ce roman est un condensé d’émotions focalisées sur la question de la vie. L’infiniment grand et l’infiniment petit se télescopent d’un chapitre à l’autre : le père astrobiologiste recherche des traces de vie dans l’univers, le fils essaye de sauvegarder celle qu’il observe se déliter à ses pieds. C’est bouleversant, sidérant, du grand Richard Powers qui dénonce et invite à la réflexion de manière intelligente et magistrale.
A l’été 2020 Raymond Depardon est allé visiter, et photographier, des communes d’Occitanie où l’Etat avait eu pour projet d’exploiter du gaz de schiste. En ressort cet ouvrage où le noir et blanc de Depardon sublime les décors de ces villages. Aucun être humain n’est visible et alors les photographies oscillent entre nostalgie, langueur et poésie. pour les amoureux de Depardon, du noir et blanc, et des petits villages.
Genève, 1816, Mary Shelley entame un roman qui deviendra pour elle une obsession : Frankenstein. En Grande-Bretagne, de nos jours, le chirurgien Ry Shelley soutient Victor Stein dans son projet d'intelligence artificielle. Ce qui lie nos personnages ? Une même question : celle de l'humain et de ce qui le définie. En s'intéressant à la naissance du roman de Mary Shelley, Jeanette Winterson explore la notion d'humanité, ses limites, celle de la création et du prix qu'elle exige. Elle lie intelligemment le monstre gothique et l'intelligence artificielle, mais aussi la figure de l'auteur qui, à l’instar de ses personnages, se retrouve dépassé par sa création. Un roman froid, intelligent et efficace !
Dans un magnifique coffret comprenant deux volumes Paul McCartney (Sir) raconte sa vie et son œuvre de 1956 à nos jours à travers 154 chansons.